je me reconnais plus

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sewer-rat homme
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bonsoir a tous, je vais raconter toute mon histoire avec le tramadol donc désolé d'avance si c'est un peu long, je sais pas vraiment ce que je cherche en racontant tout ça je crois que j'ai surtout besoin d'évacuer parce que je me suis ruiné la vie tout seul et je me sens vraiment débile pour le coup. je sais pas si c'est utile mais je vais préciser mon âge et mon poids, 18 ans et 48kg pour 1m65

j'ai commencé a prendre du tramadol en novembre 2019 suite a une redescente d'ecsta vraiment horrible qui a duré deux bons mois (ça, + grosse addiction a la weed que j'avais du mal à gérer et qui commençait a partir hors de mon contrôle donc j'ai arrêté pendant 1 mois avec un ami, le mois de décembre du coup). j'avais un "pote" en dépression qui vantait les bienfaits du tramadol comme quoi ça marchait mieux que les antidépresseurs et que en plus ça defonce bien donc direct j'ai prit rdv chez ma généraliste, "ouin ouin j'ai mal au dos et la codé ça marche pas" (pas totalement faux, j'ai des douleurs chroniques) et me voilà avec une boîte de trama a 37mg + je sais plus combien de paracétamol.

première prise, je sais plus combien j'en ai prit mais c'était moins de 150mg. coup de chance (ou pas, a vous de voir) a cause de certains troubles psy je suis hypersensible a la sérotonine et ça a suffit pour bien me défoncer, j'étais content tout allait bien. au début j'en prenais une fois par semaine, puis deux fois, puis trois fois, puis je suis retourné chez mon médecin pour qu'elle me prescrive des 50mg sans paracétamol vu que j'avais pas spécialement envie de tuer mon foie. du coup, j'ai pu passer a des doses au dessus: 150mg, puis 200mg. ça me mettait dans des états vraiment bizarres, les effets duraient entre 7 et 12h en général (je précise que c'était bien de la LI) et je passais tout ce temps a moitié endormi, en euphorie totale et en faisant des rêves éveillés (voir carrément des hallu). au final j'ai commencé a en prendre quasiment tous les jours. petit bémol, dès que je prenais la même dose deux jours de suite j'étais obligé d'augmenter de 50mg la fois suivante pour que ça refasse des effets aussi puissants donc je suis rapidement monté au delà de la dose recommandée, cad 400mg/24h.

jusqu'a fin janvier j'ai stagné autour des 400 - 600mg, mais les effets ont commencé a changer. ils duraient moins longtemps (je dirais entre 5 et 8h, approximativement), et au lieu de me faire somnoler dans une euphorie douce (jsp comment décrire ça autrement) c'était une euphorie plus "violente", genre effet stimulant, je dormais quasiment plus, j'avais plus besoin de manger et je faisais plein plein de trucs, coucher a 3h pour se lever a 5h et faire toutes les tâches ménagères + la cuisine + aller a mon service civique + passer des heures a dessiner la nuit. et j'ai trouvé ça vraiment trop bien donc comme un con j'ai continué, j'en prenais dès le réveil puis tout au long de la journée je reprenais des gélules de 50mg quand je sentais que ça commençait a redescendre donc je prenais vraiment des doses aléatoires mais je pense pas avoir dépassé les 900mg a ce moment là. ça a duré jusqu'à fin février/début mars, et a force de pas dormir ni manger évidemment mon corps a commencer a protester un peu et j'ai décidé de parler de mes abus de tramadol avec mon médecin. donc depuis mars dernier, une infirmière vient tous les jours chez moi pour me donner ma dose, je suis maintenant (sensé être) à 100mg/jour.
a ce moment là mon petit ami a emménagé chez moi. il a des gros problèmes de dos et son médecin lui a prescrit 300mg de tramadol par jour, il ramenait 6 boîtes de trama en 50mg tous les mois. au début il me faisait confiance (il aurait pas dû évidemment) et je lui tirait des plaquettes entières sans qu'il s'en aperçoive, ouais je passe pour un gros connard en avouant ça mais bon... plusieurs fois pendant le confinement j'ai essayé d'arrêter de lui en piquer, sans succès, j'ai fini par lui en parler et il a caché les boîtes. évidemment au bout de deux jours j'étais trop en manque et je cherchais partout pendant qu'il dormait, mon appart est pas très grand il y a pas 36000 cachettes... au bout d'un moment il a quand même réussi a trouver une cachette que j'ai mit énormément de temps a trouver et pendant plusieurs semaines j'étais en manque horrible et je me suis replié sur la weed encore une fois, avec mon indemnité de service civique soit j'en achetait modérément soit c'était les courses pour la bouffe qui passaient a la trappe, je vous laisse deviner ce que j'ai choisi de faire mdr
le truc c'est que quand j'ai trouvé la cachette (au dessus du placard de la salle de bain, bah oui jsuis tout petit donc je voyais pas les plaquettes en haut) c'était comme si on m'avait privé de bouffe pendant 3 semaines et qu'on me mettait devant un banquet, je me suis gavé, 3 grammes de tramadol (a peu près j'ai pas vraiment compté et en vrai je sais pas comment je suis pas tombé dans un coma vu la dose et mon poids). je me suis aussi appercu qu'il y avait du trama dans son pilulier en plus de ses autres médicaments donc j'ai prit ceux là aussi mais il y avait des gélules de pregabaline avec, qui ont exactement la même gueule que celles de tramadol a quelques détails près (quand il me l'a dit j'ai paniqué parce qu'il m'avait fait croire que plus de 2 gélules de pregabaline c'était mortel, pour éviter que je commence a me défoncer avec). je m'étais un peu engueulé avec lui et il s'était barré donc j'ai aussi prit un peu tout ce qu'il me tombait sous la main (cc les comportements autodestructeurs), un peu de vodka, quelques xanax et une cartouche de butane entière. il m'a retrouvé par terre dans la salle de bain avec les jambes en sang parce que j'ai eu la bonne idée de me couper, il m'a mit des pansements puis il m'a allongé dans le lit et là, gros trou noir. je me réveille avec des ambulanciers en train de prendre ma tension, apparemment j'avais passé 10 minutes a convulser en me bavant dessus (youpi). p'tit séjour aux urgences puis je rentre chez moi, mon mec décide d'acheter une boîte sous clé pour ranger ses médicaments.

a partir de ce moment là le plan c'était d'économiser 300mg que l'infirmière me donnait puis il me donnait 100mg en plus tous les 3 jours pour que je puisse en prendre 400mg tous les 3 jours, on est resté là dessus pendant plusieurs semaines et ça se passait bien. la semaine dernière grosse crise de manque, "ok google comment on fait pour crocheter une serrure avec un trombone", je bouffe tout le trama et la pregabaline qu'il y avait dans la boîte et rebelote le trou noir les convulsions (cette fois ci avec une variante sympathique qui s'appelle "cracher du sang" et "je frappe et mord mon mec quand il essaye de me mettre en PLS"), une armée de pompiers qui débarque chez moi et j'ai passé la nuit aux urgences.

du coup voici la situation actuelle : mon copain refuse de renouveler ses ordonnances de trama et de pregabaline quitte a se taper des pb de santé (par ma faute). il lui reste du seresta et du xanax (qui ont aucun effets sur moi) et de l'izalgi, oui évidemment j'ai pensé a extraire l'opium de l'izalgi mais ça me fait tellement mal de le voir se plaindre de ses douleurs parce que c'est pas un antalgique assez puissant que je suis quasiment sûr que j'y toucherai jamais, je veux pas le mettre complètement dans la merde. du coup je prend 300mg de trama tous les 3 jours (en LP), ma tolérance a bien descendu (je sais pas pourquoi ni comment mais tant mieux) mais 300mg c'est juste assez pour me donner un avant goût de la défonce et me donner envie d'en prendre encore plus donc en gros je me sens mal h24. j'ai rdv dans un CSAPA le 5 août mais bon, j'ai déjà fait l'expérience des structures psychiatriques publiques et ça vaut pas grand chose (après je connais pas du tout les CSAPA donc si des gens ont des retours positifs dessus ça m'intéresse).
bref, déjà merci a ceux qui ont prit le temps de lire tout ça, désolé pour le pavé. je suis vraiment perdu et j'ai peur pour mon avenir (j'ai que 18 ans et j'arrive quand même a me mettre dans des situations comme ça, des fois je m'épate)
j'ai du mal à m'imaginer une vie sans tramadol, j'en prend depuis moins d'un an et j'ai déjà l'impression que je peux pas faire sans...

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janis femme
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Bonsoir sewer-rat,

Dis donc pas facile ta relation avec le tramadol...tu mets ta vie en danger (convulsions et autres joyeusetés) et ton copain ne peut plus être soulagé de ses douleurs complément.

Franchement va à ton rendez vous du 5 août avec l idée de jouer carte sur table avec les spécialistes que tu vas rencontrer. Il te faut de l aide. Tu gères plus et c'est chaud..

Tu risques de bousiller ta santé et ta relation au passage.

En attendant le 5 août, essaye de t occuper la tête...de penser a autre chose qu au tramadol et tiens nous au courant.

Prends soin de toi
Janis

J'ai pour me guérir du jugement des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même

A. Artaud

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sewer-rat homme
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merci Janis pour ta reponse,
je vais aller a mon rdv au CSAPA mais j'ai très peur d'être 100% honnête avec eux, j'ai peur de me faire hospitaliser. je connais pas les centres de desintox, la seule expérience que j'ai eu avec les hospitalisations c'est 9 mois en soins psychiatriques intensifs quand j'avais 14 ans (9 mois au lieu des 3 jours prévus, la bonne blague) et ça m'a vraiment marqué la cellule d'isolement où on te fait la bonne vieille piqûre de tercian dans la fesse, ça me fait encore froid dans le dos quand j'y pense, et le CSAPA est lié a l'hôpital psychiatrique où j'ai été interné donc ça me fait encore plus peur...

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Oaxaca-na homme
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sewer-rat a écrit

bonsoir a tous, je vais raconter toute mon histoire avec le tramadol

Salut à toi sewer-rat

Janis t'a très bien répondu, je pense qu'il est important que tu te fasses accompagner, sans pour autant craindre l’hôpital psy.

Et si tu essayais de voir les choses d'un autre œil...? (pardon, je sais que c'est très facile à dire et je ne connais pas ton passé).

Pour mon bref témoignage... bien que je n'ai moi même pas été autant dans l'excès avec le tramadol (je suis tout de même sous TSO maintenant après 5 ans de conso de cette molécule), bref.

J'ai eu quelques histoire d'amour avec des mecs qui de leurs côté avaient leurs propres vices (l'alcool pour un, la kétamine pour l'autre, le LSD pour un autre, etc...)
et mon vice à moi c'était l'opium et surtout le tramadol. et qu'importe la substance, dans un sens comme dans l'autre, ça créait toujours des conflits, de la détresse, de l'incompréhension, de l'éloignement, de la culpabilité.....
J'ai bien compris que le sujet principal n'est pas ta relation mais tes consommations,
et si je te raconte ça, c'est qu'après 12 ans de défonces et d'amours éphémères, j'ai enfin compris que l'amour à lui seul peut suffire à t'en droguer - sans OD, et avec comme effets des émotions vraies, sincères, naturelles et + stables. Après avoir beaucoup souffert de mes addictions et de celles de mes ex copains, j'ai fini par réussir à prendre du recul et enfin, comprendre, que la vie (et l'amour) sont des drogues incroyables, ce sont des terrains de jeux dont tu peux jouir sans mettre à ce point ta santé en péril.
J'espère ne pas avoir été maladroit ou simplet. C'est que ton discours m'a touché.

Ce qui urge en effet, c'est que tu évites au maximum les excès dont tu as parlé, et que tu puisses te confier à un professionnel, sur... le pourquoi du comment ? tenter éventuellement de comprendre pourquoi ces excès, pourquoi ce besoin ?
Je te souhaite de trouver une personne qui t'accompagnera de la bonne manière dans la découverte de qui tu es, dans la compréhension, en quête d'autres chemins, de comment vivre mieux...

Garde confiance, volonté, avances pas à pas...

Amicalement

Oax'

Dernière modification par Oaxaca-na (14 juillet 2020 à  02:05)


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sewer-rat homme
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merci oax pour ta réponse ! ça me fait plaisir d'avoir des retours de personnes qui comprennent ce que je traverse et qui me jugent pas (l'ancien pote dont je parlais au debut qui m'a conseillé le tramadol me considère maintenant comme un gros toxico qui fait du mal a tout le monde ahahahahhah)
j'ai plus qu'à attendre mon rdv au csapa maintenant..
et je me demande si il y a des antidouleurs efficaces qui n'ont pas d'usage récréatifs, l'izalgi fonctionne un peu pour les douleurs de mon copain mais c'est pas assez. on vient de regarder pour un autre antidouleur qui marchait bien et qui lui avait été prescrit suite a une opération mais ca a des usages récréatifs et des effets secondaires assez lourds a forte dose donc a oublier (je me souviens plus du nom, ça commence par un a).
je me doute que ce genre de médicaments sans effets récréatifs n'existent probablement pas mais  je demande quand même au cas où !

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Oaxaca-na homme
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sewer-rat a écrit

je me doute que ce genre de médicaments sans effets récréatifs n'existent probablement pas mais  je demande quand même au cas où !

Un antidouleur qui commence par a..? ...actiskénan peut-être, mais à la lectures des faits, ça pourrait potentiellement devenir pire qu'avec le tramadol. Mais peut-être que ce n'est pas ça. acupan sinon ? Donc...
Si je comprends bien, ton copain a réellement  besoin de soulager ses douleurs, et toi tu y es dépendant - aux antidouleurs, c'est même une conso défonce compulsive et vraiment dangereuse. Actuellement, c'est le serpent qui se mord la queue.

Tu peux je pense, avoir confiance aux professionnels du CSAPA (ou à voir sur le moment ?)

En tout cas, j'ai aussi été mais obsédé par le tramadol, il était mon copain, fidèle, et oui, c'était endorphines party et sérotonine party non stop ! Mais à de moindres dosages, y étant plutôt sensible.

Je ne suis pas médecin et je ne te donne pas de conseils. Mais j'ai tout de même quelques choses à te demander et te faire part de mon témoignage

--> Tu t'es renseigné sur la buprénorphine (le subutex) ? Quand mes relations avec le tramadol sont devenues compliquées, j'ai pris rv au CSAPA de chez moi, ils m'ont alors proposé la fameuse buprénorphine ou la méthadone. Étant vagabond, et au vu des différences de réglementations de ces 2 molécules, j'ai opté pour la bupré. Ce n'est pas un conseil que je te donne - ça tu verras avec le CSAPA, mais cette molécule a direct incroyablement bien fait son taf sur moi. Là où je veux en venir c'est  que non seulement elle annihile le manque physique à la bonne dose, mais ce qui m'a épaté c'est que je n'ai plus pensé au tramadol, ni à la codéine, morphine, opium... Je n'y pensais tout simplement plus. Elle m'a STABILISÉ de-ouf. *À noter qu'elle rend aussi extrêmement dépendant, mais dans la stabilité... parfois nécessaire si aucune autre alternative.

Il m'a fallu un certain temps pour qu'avec la (super top) médecin addictologue on trouve le bon dosage, mais le fait d'aller au csapa tous les 3 jours au début, puis toutes les semaines, afin de trouver le dosage confortable, je me suis senti tellement compris, aidé... on m'aidait ! je venais de comprendre qu'il y avait une réelle solution et qu'elle était même déjà amorcée. Direct le premier jour où je prends le premier cp de bupré, mon homme (alcoolique) m'a dit " Wahh on dirait que t'es serein, je le ressens, t'es bien comme ça tu as l'air "normal" " LOL ^^

Rohh j'suis désolé je fais un peu du HS en te racontant tout ça, car tu es venu ici parler de toi, mais à part témoigner, je n'ai d'autre moyen pour essayer de te réconforter et pour que tu prennes conscience que TSO ou non, tu vas la trouver la solution, elle arrive très bientôt même ! J'te le souhaite !

Portes-toi au mieux en attendant ton rv wink

:) Crois-y !!!

Oax'

Dernière modification par Oaxaca-na (17 juillet 2020 à  02:16)


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