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Kalei a écrit
Perso je trouve cette “mode” de changer de nom à tout ridicule .
Par exemple, parfois avec le titre d’un livre on le met hors du contexte de l’époque où il a été écrit en le changeant .
Après je peux comprendre l’idée. Surdoué par exemple . On est pas surdoué en vrai . Mais y’avait pas besoins de changer la dénomination pour autant selon moi. .
Hôtesse de caisse , etc etc .
Je trouve ça n’imp.
Surtout que parfois le nouveau terme est trop éloigné de la réalité de ce qu’il désigne.
Donc je suis contre. Même si je comprend les motivations dans le cadre de cette maladie . Mais l’exemple japonais montre bien que la nouvelle désignation telle que eux l’ont décidé est trop éloigné de la réalité .
Bref je comprend certains malades mais pour le coup je suis contre.
On renomme tout de nos jours . Faut savoir arrêter de mon point de vue.
Tu en penses quoi prescripteur ? Tu n’as pas commenter ton info
Je ne suis pas d’accord. La schizophrénie regroupe une grande diversité de troubles, et l’image qu’on s’en fait ne correspond absolument pas à la réalité des troubles de la majorité des patients diagnostiqués schizophrènes.
De plus, le côté stigmatisant du terme cause un retard de diagnostic et une très mauvaise acceptation de celui-ci par les patients et l’entourage. On colle une étiquette sur la personne qui ne lui correspond même pas, dans la grande majorité des cas.
En France, aucune nouvelle appellation n’a été choisie, tout reste à faire.
Ceci s’inscrit dans une remise en question générale du regard sur la pathologie psychique et sur la prise en charge, qui n’est pas adaptée.
Si changer de dénomination peut permettre de changer le regard des gens, conduire à moins de stigmatisation, plus de dialogue, je suis pour.
Évidemment changer de nom ne suffit pas en soi, mais doit se faire parmi d’autres actions.
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Dernière modification par prescripteur (08 février 2024 à 19:22)
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Kalei a écrit
Perso je trouve cette “mode” de changer de nom à tout ridicule .
Par exemple, parfois avec le titre d’un livre on le met hors du contexte de l’époque où il a été écrit en le changeant .
Après je peux comprendre l’idée. Surdoué par exemple . On est pas surdoué en vrai . Mais y’avait pas besoins de changer la dénomination pour autant selon moi. .
Hôtesse de caisse , etc etc .
Je trouve ça n’imp.
Surtout que parfois le nouveau terme est trop éloigné de la réalité de ce qu’il désigne.
Donc je suis contre. Même si je comprend les motivations dans le cadre de cette maladie . Mais l’exemple japonais montre bien que la nouvelle désignation telle que eux l’ont décidé est trop éloigné de la réalité .
Bref je comprend certains malades mais pour le coup je suis contre.
On renomme tout de nos jours . Faut savoir arrêter de mon point de vue.
Tu en penses quoi prescripteur ? Tu n’as pas commenter ton info
Je suis à moitié d'accord avec toi, on ne change pas un gouvernement de merde en le renommant "Renaissance". Mais en ce qui concerne la Schizophrénie, c'est non seulement d'un côté un mot cité à tort dans beaucoup de débats ou de ziques ou que sais-je encore comme "un dédoublement de la personnalité" ce qui est faux et rageant à la longue. Schizophrénie est un mot, un terme tellement galvaudé, qu'il nuit aux personnes souffrant de cette terrible maladie. Je suis totalement pour une réévaluation de sa dénomination...
à toute camarade :)
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Les troubles psychiatriques constituent un groupe hétérogène d'affections caractérisées par des symptômes variés et des mécanismes pathologiques sous-jacents complexes (1). Dans le but de simplifier les stratégies de diagnostic et de traitement, les définitions actuelles des troubles psychiatriques sont plutôt catégoriques, négligeant ainsi leur complexité inhérente (2). À titre d'exemple, selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, cinquième édition (DSM-5) (3), la schizophrénie est diagnostiquée sur la base de la présence de deux symptômes sur cinq, ce qui signifie que deux patients ayant reçu le même diagnostic peuvent présenter un profil symptomatique complètement différent (2). Cela conduit à la question suivante : comment devons-nous traiter les patients ayant le même diagnostic mais une symptomatologie différente ? Une solution à cette énigme est le traitement basé sur les symptômes, qui renvoie à la notion selon laquelle les psychiatres prennent leurs décisions thérapeutiques en se fondant principalement sur les symptômes réels que présente le patient plutôt que sur le diagnostic lui-même (4). Cette approche transdiagnostique permet de prendre des décisions thérapeutiques plus personnalisées et donc plus susceptibles d'être efficaces (4).
Dernière modification par DopeIsBeautiful (09 février 2024 à 06:51)
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Dernière modification par prescripteur (09 février 2024 à 08:32)
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prescripteur a écrit
Pour une distinction nevrose psychose plus elaborée
merci pour ce lien, à noté que au sein de skizophrènie, y'a plusieurs maladies dans le lots, des variente, par exemple celle qui m'intrigue le plus c'est les cathatonique, j'avais vue ça la 1er fois dans un film à la tv, le presonnage ne parlais pas du tout restit prostré à regarder devant lui.
en tout cas changer de nom de ces maladies changeras peu etre le regard des gens, merci au journalistes!!!! sans qui les skizophène ne serais pas autant stigmatiser.
prescripteur a écrit
Je suis d'accord avec Stell et le collectifi. Le terme "schizophrene" est utilisé pour des psychoses et des handicaps différents qui meritent d'être distingués les uns des autres.
C'est un terme "attrape tout" qui ne sert pas l'image des personnes et leur traitement qui tend à être stereotypé.
C'est un peu comme le terme fou ou insensé. Amicalement
Salut Prescripteur,
Il me semblait que les symptômes dits positifs répondaient bien aux traitements par antipsychotiques (qui ont des modes d'actions similaires), donc les regrouper sous une même dénomination me paraît sensé. Pour les symptômes négatifs, ils ont en commun d'être difficilement améliorables (contrairement à ceux de la dépression par exemple) et de se présenter fréquemment ensemble, tout en étant corrélés aux symptômes positifs. Je ne suis donc pas forcément d'accord lorsque tu dis qu'il s'agit d'un terme "attrape-tout", même si le tableau clinique peut grandement varier (c'est aussi le cas, par ex., pour les troubles du spectre autistique ; mais le fait de retrouver des caractéristiques communes à ces derniers permet de les assimiler à un type général, ce qui est utile pour la prise en charge).
Je suis cependant loin d'être un expert en psychiatrie, donc je suis tout à fait prêt à changer d'avis avec des sources médicales.
Dernière modification par Mychkine (09 février 2024 à 10:17)
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Comprendre la schizophrénie
La schizophrénie est une pathologie psychiatrique chronique complexe qui se traduit schématiquement par une perception perturbée de la réalité, des manifestations productives, comme des idées délirantes ou des hallucinations, et des manifestations passives, comme un isolement social et relationnel. En pratique, elle peut être très différente d’un patient à l’autre, selon la nature et la sévérité des différents symptômes qu’il présente.
Trois types de symptômes peuvent se manifester de façon chronique ou de façon épisodique (période de psychose) :
Ceux dits productifs (ou positifs) sont les plus impressionnants : ils rassemblent les délires et les hallucinations et peuvent se traduire en un sentiment de persécution (paranoïa), une mégalomanie, des idées délirantes invraisemblables et excentriques, ou encore des hallucinations sensorielles, souvent auditives (le sujet entend des voix) mais aussi visuelles, olfactives, tactiles ou gustatives.
Les symptômes négatifs (ou déficitaires) correspondent à un appauvrissement affectif et émotionnel. Le patient se met en retrait et s’isole progressivement de son cercle familial, amical et social. Il communique moins, présente une volonté limitée et manifeste une émotivité réduite. Il présente moins d’intérêt et de volonté et davantage d’apathie, ce qui peut ressembler à une dépression.
Enfin, les symptômes dissociatifs correspondent à une désorganisation de la pensée, des paroles, des émotions et des comportements corporels. La cohérence et la logique du discours et des pensées sont perturbées. Le patient est moins attentif, présente des difficultés à se concentrer, mémoriser, comprendre ou se faire comprendre. Il peut avoir des difficultés à planifier des tâches simples comme faire son travail ou des courses, ce qui peut être source d’un handicap majeur dans la vie quotidienne.
La schizophrénie débute à la suite d’un épisode psychotique inaugural qui n’est malheureusement pas toujours identifié ou pris en charge. Elle suit ensuite une évolution fluctuante, avec des symptômes chroniques auxquels se surajoutent parfois des phases de psychose aiguës. Elle peut ensuite se stabiliser avec des symptômes résiduels d’intensité variable selon les personnes. Le pronostic varie en fonction des caractéristiques de la maladie et de la précocité de la prise en charge.
Mais surtout l'effet negatif de la stigmatisation favorisée par la description en un mot unique de situations differentes, et accumulant tout un package de caracteristiques associées, soit un stereotype.
https://www.erudit.org/fr/revues/smq/20 … 1919ar.pdf
La stigmatisation des personnes souffrant d’un trouble du spectre schi-
zophrénique a pour origine l’existence d’un stéréotype associé à une catégorie
sociale, ici la schizophrénie. L’objectif de cet article bref est de proposer une courte synthèse de la littérature récente ayant exploré le contenu du stéréotype associé à la schizophrénie, en anglais et en français, et de proposer des perspectives de recherche basées sur les évolutions récentes de ce domaine.
Le stéréotype associé à la maladie mentale en général est clairement négatif.
Le modèle le plus répandu dans la littérature postule l’existence de quatre facteurs
qui en constituent le contenu : attribution de la responsabilité de la maladie, dangerosité, faible pronostic, imprévisibilité et incompétence dans les rôles sociaux. Si le stéréotype peut varier selon les pays, il est clairement associé à la discrimination et au désir de mettre les personnes à distance socialement. Le stéréotype diffère également entre les maladies mentales. En comparaison aux troubles bipolaires ou à l’autisme, la schizophrénie concentre les aspects les plus négatifs du stéréotype associé à la maladie mentale, notamment en termes de dangerosité et de distance sociale.
Definition de stereotype et en quoi ils sont dangereux pour leurs victimes
https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9r%C3%A9otype
Evidemment ce qu'il faudrait supprimer c'est le stereotype, pas forcément le nom. Mais on a pu constater par le passé que la repression de termes insultants et devalorisants a fait reculer les stereotypes, en matière de race, de sexe, de sexualité etc.. Evidemment un autre nom les remplace mais le plus souvent il evoque moins de significations negatives. Pensons à noir ou homosexuel par exemple.
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (10 février 2024 à 16:45)
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Dernière modification par Nils1984 (09 février 2024 à 13:01)
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Nils1984 a écrit
Entièrement d'accord avec le camarade précédent.
En 2017 j'ai été diagnostiqué "schizo" par une psychiatre en fin de carrière (traitement : abylifie (je sais même plus comment ça s'écrit), un cauchemar.
En 2021 j'ai été diagnostiqué "bipolaire" par un toubib du C.M.P de Lyon que je respectais (énormément, une perle rare) avant qu'il ne finisse par me dire au terme de notre dernier entretien : "revenez à la buprénorphine" >> "on est pas un C.S.A.P.A ici, je vous coupe les benzos (du jour au lendemain, imaginez la galère...)
Ce que je veux dire (et pour être franc, je n'ai aucune connaissance technique du médicalisme (un néologisme... sorry) contrairement à beaucoup de camaradesses et de camarades sur ce site.. c'est que j'ai ressenti un énorme malaise à l'idée que "je suis schizo"... j'ai tjrs trouvé ce terme affreux, rien qu'à la consonance. J'ai sur mon blog un clip de Gringe, qui lui fait voler en éclats les a-priori sur cette terrible maladie. Et elle n'a rien à voir avec ce que les gens-bien-comme-il-faut en pensent. Je ne me suis jamais reconnu dans cette maladie. Je n'entends pas de voix, je n'ai jamais eu de "bouffées délirantes"... je suis simplement hanté par des images constantes dans mon sommeil (quand il vient), et dans ma vie de tous les jours (un psychiatre d'un C.S.A.P.A en 2018 à diagnostiqué chez moi une forme "classique" de synesthésie >> graphène-couleurs) Bref... Voilà pourquoi ce toubib qui m'a diagnostiqué bipolaire m'a prescrit de la quiétapine, que je redoute à mort.
Je suis désolé si je ne suis pas très clair, je ne parle que pour évacuer ma rage, je suis nul en conseils, mais en cet instant même... je me sens révolté. Je ne sais pas, je ne saurais jamais si "je suis ceci ou cela". "schizo ? Bipolaire ? Bordeline ? Ou simplement dépressif depuis mes 14 piges (le système scolaire m'a broyé) ? Autisme ? Ou H.P.I ? (je n'y crois pas... mais c'est le dernier diagnostique d'une infirmière...) dévasté, humilié, ravagé, mais toujours créatif...
Sorry si je suis totalement hors-sujet...
Amour et paix à toutes et à tous
Salut Nils,
Je regrette que tu aies eu à subir une telle errance médicale...
Et je suis d'accord lorsque tu écris que le terme de schizophrénie véhicule une imagerie extrêmement sombre auprès du grand public.
Pour autant je crois que la substitution du mot n'est pas forcément la stratégie gagnante, et qu'il faudrait surtout et en premier lieu modifier la perception des troubles psychiatriques en général... Adopter une terminologie différente ne porte des fruits que si des efforts sont faits en ce sens (combien de temps sinon avant que le stigma ne prenne raçine dans une nouvelle expression ?... La désignation "bipolaire" n'est pas moins péjorativement connotée que l'ancien terme "maniaco-dépressif" et est même devenu une qualification pseudo-médicale courante) ; en leur absence, cela me fait surtout l'effet d'une solution précipitée et illusoire. Au contraire, l'acronyme "TSA" n'a pas eu besoin de se diffuser dans le débat public pour que l'image de l'autisme se mette (progressivement et incomplètement) à changer par l'action des patients, médecins et autres militants.
Ceci ne concerne pas la question, bien sûr, de la justesse du diagnostic et de la capacité des praticiens au doute de soi, ni de leur prudence dans l'assignation des patients à une pathologie (et non l'inverse), qui est un tout autre problème...
Plein de courage et d'amour, ça me fait chaud au coeur de te voir (re)venir sur PA.
Dernière modification par Mychkine (10 février 2024 à 17:47)
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Mychkine a écrit
Nils1984 a écrit
Entièrement d'accord avec le camarade précédent.
En 2017 j'ai été diagnostiqué "schizo" par une psychiatre en fin de carrière (traitement : abylifie (je sais même plus comment ça s'écrit), un cauchemar.
En 2021 j'ai été diagnostiqué "bipolaire" par un toubib du C.M.P de Lyon que je respectais (énormément, une perle rare) avant qu'il ne finisse par me dire au terme de notre dernier entretien : "revenez à la buprénorphine" >> "on est pas un C.S.A.P.A ici, je vous coupe les benzos (du jour au lendemain, imaginez la galère...)
Ce que je veux dire (et pour être franc, je n'ai aucune connaissance technique du médicalisme (un néologisme... sorry) contrairement à beaucoup de camaradesses et de camarades sur ce site.. c'est que j'ai ressenti un énorme malaise à l'idée que "je suis schizo"... j'ai tjrs trouvé ce terme affreux, rien qu'à la consonance. J'ai sur mon blog un clip de Gringe, qui lui fait voler en éclats les a-priori sur cette terrible maladie. Et elle n'a rien à voir avec ce que les gens-bien-comme-il-faut en pensent. Je ne me suis jamais reconnu dans cette maladie. Je n'entends pas de voix, je n'ai jamais eu de "bouffées délirantes"... je suis simplement hanté par des images constantes dans mon sommeil (quand il vient), et dans ma vie de tous les jours (un psychiatre d'un C.S.A.P.A en 2018 à diagnostiqué chez moi une forme "classique" de synesthésie >> graphène-couleurs) Bref... Voilà pourquoi ce toubib qui m'a diagnostiqué bipolaire m'a prescrit de la quiétapine, que je redoute à mort.
Je suis désolé si je ne suis pas très clair, je ne parle que pour évacuer ma rage, je suis nul en conseils, mais en cet instant même... je me sens révolté. Je ne sais pas, je ne saurais jamais si "je suis ceci ou cela". "schizo ? Bipolaire ? Bordeline ? Ou simplement dépressif depuis mes 14 piges (le système scolaire m'a broyé) ? Autisme ? Ou H.P.I ? (je n'y crois pas... mais c'est le dernier diagnostique d'une infirmière...) dévasté, humilié, ravagé, mais toujours créatif...
Sorry si je suis totalement hors-sujet...
Amour et paix à toutes et à tousSalut Nils,
Je regrette que tu aies eu à subir une telle errance médicale...
Et je suis d'accord lorsque tu écris que le terme de schizophrénie véhicule une imagerie extrêmement sombre auprès du grand public.
Pour autant je crois que la substitution du mot n'est pas forcément la stratégie gagnante, et qu'il faudrait surtout et en premier lieu modifier la perception des troubles psychiatriques en général... Adopter une terminologie différente ne porte des fruits que si des efforts sont faits en ce sens (combien de temps sinon avant que le stigma ne prenne raçine dans une nouvelle expression ?... La désignation "bipolaire" n'est pas moins péjorativement connotée que l'ancien terme "maniaco-dépressif" et est même devenu une qualification pseudo-médicale courante) ; en leur absence, cela me fait surtout l'effet d'une solution précipitée et illusoire. Au contraire, l'acronyme "TSA" n'a pas eu besoin de se diffuser dans le débat public pour que l'image de l'autisme se mette (progressivement et incomplètement) à changer par l'action des patients, médecins et autres militants.
Ceci ne concerne pas la question, bien sûr, de la justesse du diagnostic et de la capacité des praticiens au doute de soi, ni de leur prudence dans l'assignation des patients à une pathologie (et non l'inverse), qui est un tout autre problème...
Plein de courage et d'amour, ça me fait chaud au coeur de te voir (re)venir sur PA.
Salut Mychkine :) Depuis le début j'apprécie le soutien que tu m'apportes moralement. Si j'ai des hésitations à répondre sur le tard, c'est que je ne trouve pas/plus les mots "justes". Comme le commentaire (incroyable) de Pesteux le 21 octobre 2023 sur mon billet où je poste quelques visuels (très) artisanaux (je refuse catégoriquement que l'I.A fasse le job pour moi, quand ces (bâtards) d'Orange m'ont dit : "ha bon ? Les applications de votre "slyphone", vous ne les utilisez pas ?? >> (néologisme sorry, je considère désormais que le portable n'est plus seulement "intelligent" mais hyper "rusé", passons...) j'ai répondu sur le vif : "je veux pas être cyberhacké cérébralement par toutes ces daubes"... bref, ces visuels sont publiés dans un p'tit livre édité nommé 6.4IS -écloSpiral - (j'fait pas ma promotion, j'ai pas les atouts ni la force pour ça, ce que m'a reproché cet éditeur désormais en galère totale qui stoppe l'édition défintivement... OK passons...) Je suis souvent subjugué par la qualité de vos réflexions, de votre sens de la répartie, du "comment du pourquoi " de tout ce bordel qu'est ce monde intérieur... je n'ai jamais eu cette faculté, je ne sais m'exprimer qu'en "images", ce genre de trucs... J'hésite souvent à donner mon avis sur certains trucs ou certaines choses sur nombre de billets que je lis fréquemment. Niveaux drogues, j'ai tout essayé (excepté la mescaline ou le lofofora...), les psychés pour moi sont les reines des drogues, le L.S.D je l'aime à en crever, et la kéta aussi, surement la meilleure expérience de ma vie (j'étais en couple à cette époque là). J'ai même été jusqu'à consommer de la datura quand je vivais à la rue à Valence. J'hésite même précisément à donner mon point de vue sur la kéta dans le blog de Marat75, j'ai lu attentivement tous ces billets, et j'approuve de A à Z sur tout ce qu'elle écrit, avec un talent qui me laisse pas indifférent (et même envieux, j'avoue hhhhh). La K a été pour moi mieux qu'une "nouvelle XP en drogue, lors d'une teuf ou d'une free", elle m'a "rendu mieux" toute une nuit. J'ai écrit un billet sur elle, un rêve incroyable que j'avais fait une nuit. J'suis également dépressif depuis mes 14 ans, je n'ai aucun diplômes, j'ai décroché du système scolaire dès la seconde, incapable d'aller jusqu'au bac etc... parcours pathétique, en somme. Bref je m'éparpille, mon cerveau turbine à cent à l'heure tous les jours non-stop sans pauses, en créa permanente. Je me méfie de tout, autant des compliments que des bons sentiments. Ici, c'est Lyon, je me suis fait encore casser la gueule récemment, j'épiloguerais pas là-dessus... Oui tu as raison, c'est de l'errance médicale, mais je supprime juste le mot "médicale", c'est de l'errance tout court. Pour ça que Cependant à un jour réagit sur cette phrase " je ne sais pas où je vais. Mais j'y vais" en écrivant que (je paraphrase) : " c'était incertain, c'était la rue, tu avais quitté ta ville sac au dos pour accoster au hasard n'importe où, mais y'avait cette intransigeance, cette injonction intérieure de te dire : "ok j'suis dans la merde, totalement désorienté. Mais tu n'avais pas/plus le choix, tu DEVAIS tracer ta route, et peut importe où elle te mènera..."
Pour moi la philo la plupart du temps c'est du chinois. Je cite à outrance Nietzsche ("juste un fou, juste un poète" mais un réel danger aussi...) en tentant depuis des années de lire et de relire "le gai savoir" sans jamais en avoir vraiment compris la réelle essence. Je ne sais m'abreuver que de ziques, et mon (seul et unique) "maitre à penser" reste et restera toujours Akhenaton (ou King Ju, à la rigueur haha)...
D'ailleurs je vais le citer pour clore cette réponse totalement H/S >> je devrais renommer mon blog comme ça >> "H.S en permanence" haha !!
"La farce c'était ma force. Maintenant gaffe si ça se corse"
Love PA, et see U bro...
Dernière modification par Nils1984 (11 février 2024 à 00:16)
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Kalei a écrit
@nils1984: tu dis avoir été mis sous abilify et que ça a été un cauchemar .
Peut tu développer ?
Perso ce traitement me convient bien mieux que les anciennes molécules.
Le pire je crois c’est le risperdal . Une horreur ce médoc : sentiment de déréalisation totale de mon environnement etc . L’impression de vivre ds un monde artificiel et “faux” et que seul moi était réel . Bref la galère .
Mais ça m’intéresse de savoir pourquoi tu dis que pour ton expérience avec l’abilify c’était un cauchemar .
Et si jamais tu ne souhaite pas aborder le sujet, pas de problèmes non plus.
Salut Kalei...
J'ai pas dormi de la nuit, j'suis grave à côté d'mes pompes (sans jeux de mots hein ^^)... j'ai bouquiné (l'éveil d'Endymion 2, encore et encore), écouté d'la zique fait par des potes, et... maté l’interview de 2h30 de Poutine fait par cet ultraconservateur ricain (beurk et rebeurk) () (qui fait couler tant d'encres dans les médias mainstream qui fomentent consciemment l'arrivée au pouvoir des extrêmes de notre si beau pays...) Sorry d'emblée, tout le monde l'a/l'aura compris - et ce depuis 2018 - (et ma chère ancienne équipe P/A de cette année là ) que j'aime écrire, que je ne vis que de ça, en permanence, tout le temps. SO... Of course que je vais tenter d'aborder le sujet, mais j'avoue c'est une question épineuse. Les antipsychotiques n'ont jamais eu d'effets sur moi - et pour dire vrai j'ai eu dans le passé (j'ai eu 40 ans en janvier, le temps est passé comme un train à grande vitesse) une résistance très forte à toutes sortes d'excès de prods : je dropais et re-re-(re?)dropais à outrance (L.S.D ou taz) sans jamais de ma vie avoir fait un seul bad (excepté au cannabis !! que je ne supporte plus (et pourtant Dieu sait que mes premiers joints au bahut ont été les meilleurs trips d'ma vie... vois l'absurdité/l'énigme monstre d'la chose) - Bon, j'en viens à ta question (c'est pas trop tôt ^^) en ce qui concerne l'abilify, ça m'a été prescrit par cette psychiatre (en fin de carrière évoquée plus haut). Je ne me rappelle pas en détails l'étendue de nos entretiens (mémoire sélective à mon avis hhh), mais dès que je tentais de détourner tout ce qui me concernait personnellement, elle me disait : "vous montez dans les tours", genre "cessez de tergiversez m'sieur j'sais tout" ( du bullshit, en somme )
C'est vrai qu'avec les psychiatres je parle toujours de ma vision du monde plutôt que de moi-même. Ce qui a tendance à chouia les véners. J'les ai travaillé aux corps ces saintetés du corps médical, j'connais la chanson... ^^ Bon je m'éparpille... (dont acte lol)... l'abilify n'a eu que deux effets sur moi : me faire prendre 20 kilos en trois mois et me faire faire des cauchemars toutes les nuits. J'sais c'est zarbi, mais je ne suis - au final - et ça devrait être inscrit sur ma pierre tombale - qu'un "hasard génétique". Je me réveillais en pleines nuits en sueur, avec des images terrifiantes en tête. Quand j'ai stoppé cette daube - je suis passé ces dix dernières années de cold-turkey en cold-turkey - et c'est a ces moments ci que j'ai noté (j'prends tjrs des notes) : "ce qu'il y'a de bien dans la douleur, c'est quand elle s'arrête". Désolé encore une fois si je manque de "clarté", mais l'abylfie ou le risperdale (j'sais même pas comment ça s'écrit) ne m'ont fait prendre que du poids, et n'ont JAMAIS soulagé quoi que ce soit. Mon cerveau turbine jours et nuits à cent à l'heure, j'ai appris durant trente ans à vivre avec et à composer avec. Je ne suis pas schizophrène (dans mon récit "Surréel" j'ai soit - par revanche ou par je ne sais quoi - inventé le terme "MétaPhrèn", créée par une confrérie transhumaniste, et qui est une réalité virtuelle >> imposée aux peuples révoltés, en guise de "paix sociale" > l'action se passe en l'an 21OO.) Sorry encore une fois si je parais "illisible" et "fou" (comme l'a écrit un troll sur moi les deux mois derniers à propos du commentaire maladroit que j'avais laissé à Orpha) (j'avais picolé, et quand je picole je raconte que de la merde , j'espère de tout cœur qu'à l'avenir je ne vais pas switcher mon manque chronique de valium avec les bières fortes)... oui, j'suis accro aux benzos depuis deux ans (le xanax me fait rien, seul le valium agit (mais de moins en moins). Mais ce n'est surement pas la réponse que tu attendais de oim. Je ne sais pas ce que veut dire "déréalisation"... je vis dans ce monde hardcore que nous partageons tous/toutes, "je crois en Dieu malgré l'époque" (pour reprendre les termes de ma chère Keny Arkana). Et... c'est quand -précisément- je causais de l'existence ou non-existence de Dieu (Dieu à mon sens c'est l'infini) que cette psychiatre a décidée de me diagnostiquer skizo (j'en suis certain) et m'a prescrit de l'abilify machin-truc. A chaque fin d'entretien, j’avais le moral plus plombé qu'en y entrant. Y'a pas un hic quelque part ? C'est pas l'inverse qui est censé se produire ? J'en profite pour plussoyer le dernier billet de Mara75 et son coup de gueule, même si je ne sais pas ce que sont "les centres anti-douleurs", ici à Lyon c'est le néant complet. J'ai vu de mes yeux vus une secrétaire d'un C.S.A.P.A fondre en larmes et en direct vivre un foutu burn-out. Pour clore ma litanie (déjantée, j'en doute pas)... je ne suis pas schizo. Et je n'aurais jamais de réponses aux troubles qui me traversent depuis mes 14 piges. Je l'ai accepté, je vis avec. Les antipsychotiques ne m'aident pas et me font simplement bader. Sorry si je n'ai pas su répondre à ta question première.
See U bro.
Dernière modification par Nils1984 (11 février 2024 à 10:42)
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Nils1984 a écrit
Mes excuses, Kalei
J'ai relu cette/ma réponse. Elle est affreuse, désordonnée, illisible, barrée. Elle est totalement contre-productive, et je ne crains qu'elle ne t'aie embrouillé + qu'autre chose. Je vais être honnête >> j'ai mentis (ouai pléonasme quoi...) (1O milles mensonges au quotidien pour dire à mes quelques proches au tel ce qu'ils besoin/envie d'entendre). J'ai dis ''quand je picole j'écris et dis d'la merde, j'espère ne pas switcher entre le manque chronique de benzos et les bières fortes" ET c'est ces deux dernières semaines ce qui est réellement en train de se passer. Le fait que ce psy m'est coupé le valium du jour au lendemain à été un coup sévère (voir fatal ?) pour moi. Alors à 1 e 37 j'achète plus que je ne mange une bière forte 7.9 au gout simplement dégueulasse mais à l'effet immédiat stimulant (mais ça ne dure que quelques minutes, justement de quoi avoir écrit cette réponse merdique pour toi, oui j'avais bu à cet instant là, sans avoir dormi d'la nuit etc...)
"On est des fous bloqués dans des cages d'escaliers" dit le Suprême.
Pourquoi ai-je tant de mal à admettre que... je n'irais pas plus loin.
J'ai surement clos ce post absolument passionnant de Prescripteur dans une bêtise totale, hors de la R.D.R, H/S au possible, voir pathétique. (je redoute depuis tjrs + les compliments que les critiques, même avec mes 5 points de suture au dessus de l'arcade droite (pas une première pour moi, je n'ai même pas ressenti les coups portés...)
Je lis Pesteux chaque jour. Je n'ose jamais intervenir, sorry j'sais, c'est pas une compète', mais la barre est vraiment trop haute pour moi...
Excuse moi Kalei. J'me sens pas loin du gouffre ce soir.
Je ne suis (et ça je le garde comme note : "Qu'un hasard génétique".)
Amicalement
Cesse de te dévaloriser autant, on a tous notre art,pesteux ça va être l'écriture et l'analyse, toi la créa (tu écris bien aussi en vrai),moi sur le terrain. Je pourrais citer des centaines d'exemples. Mais la vraie chose à retenir c'est qu'on est tous différents certes mais également tous complémentaires pour faire avancer la cause.
Parfois je me sens moi aussi pas à la hauteur sur ce forum par rapport à l'écriture. Mais c'est mon style, ça me va pi c'est comme ça que je fonctionne donc cool. On est tous là pour faire avancer les choses, ya pas de compétition de pertinence.So accepte qui tu es et travaille dessus pour que ça devienne une force. Ta parole a du sens et dans ce topic encore plus car tu sais de quoi tu parles.
Nartrouv
Dernière modification par Nineta (12 février 2024 à 20:45)
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Nineta a écrit
esse de te dévaloriser autant, on a tous notre art,pesteux ça va être l'écriture et l'analyse, toi la créa (tu écris bien aussi en vrai),moi sur le terrain. Je pourrais citer des centaines d'exemples. Mais la vraie chose à retenir c'est qu'on est tous différents certes mais également tous complémentaires pour faire avancer la cause.
Parfois je me sens moi aussi pas à la hauteur sur ce forum par rapport à l'écriture. Mais c'est mon style, ça me va pi c'est comme ça que je fonctionne donc cool. On est tous là pour faire avancer les choses, ya pas de compétition de pertinence.So accepte qui tu es et travaille dessus pour que ça devienne une force. Ta parole a du sens et dans ce topic encore plus car tu sais de quoi tu parles.
Nartrouv
Salut Nineta. Non je ne me dévalorise pas, c'est simplement que... ici où je vis c'est/ça devient de + en + violent. J'ai failli être planté y'a deux semaines par mon voisin de pallier (un sociopathe et mytho, qui croit en ses propres mensonges...) qui m'a amené une fois en bas de ma porte de la C et de la marron (gratos, en apparence), puis qui vient ensuite me réclamer 150 euros, alors j'ai refusé direct, primo je lui ai jamais rien demandé et secundo j'ai évidemment refusé d'le payer. Il m'a passé à tabac (j'connais bien ça, j'ai vécu à bellevue à Nantes durant 2 ans...) puis ce taré s'est saisi d'un tournevis et a failli -définitivement- passer à l'acte. Plaie ouverte au niveau de l'arcade (lol, c'est tjrs de ce côté que là que ça frappe ^^) je n'ai rien ressenti des coups mais mon oreille gauche à sonnée pendant plusieurs jours. J'ai pris en urge le métro (les pompiers ont refusés d'intervenir pour x ou x raisons bref...) et j'ai été (encore) recousu à Grange-Blanche. L'infirmière en sortant du cabinet avait un sourire difficilement interprétable et a dit à ses collègues "on ne ricane pas s'il vous plait" (ça m'a fait mal sur le moment...) J'étais sonné mais souriant, j'en ai connu d'autres. J'en ai assez de Lyon, y'a ici des zones rouges partout, et aux dernières nouvelles ces p**** de néo-nazis du vieux-Lyon ont rejoints les factions et milices armées en Ukraine sous le nom "revanche". Marre de la violence. Marre de tenter de m'évader quelques heures pour "tenter de faire le vide". Mais je persiste à être créatif, c'est vrai, et je bouquine chaque soir des livres qui me sont chers (pas de philo) mais des trucs comme Orwell, Kropotkine (la "conquête du pain" > un chef d’œuvre) ou Johann Chapoutot... J'ai d'ailleurs (pour digresser, encore) tjrs trouvé 1984 d'Orwell encore plus sombre et terrifiant que "la Route" de Cormac McCarthy... Mais mon roman de chevet reste "l'éveil d'Endymion 2" (du cycle d'Hypérion > seule œuvre de D.Simmons que j'ai lu et relu encore, avant que cet auteur ne sombre progressivement en réactionnaire pro-sioniste après les attaques des tours jumelles, son bouquin "flash-back" est parait-il une véritable bouse...
sinon je me nourrie de ziques en permanence, comme je te l'ai dit récemment.
Je tentes de rédiger "Surréel 2", mais j'ai du mal j'avoue... j'suis en manque de benzos, et les bières fortes sont un piège. Mais je continue de me projeter pour cette année, reprendre le taf, refaire mon C.V, cesser de faire les invendus le soir etc.
Je ne me dévalorise pas, mais pour conclure, c'est la "sentence ultime" d'une prof de math (au collège lors de ces horribles réunions parents-profs") qui m'a et m'aura tjrs marqué à vie : en regardant froidement dans les yeux de ma mère, elle déclame fièrement : "Nicolas n'a pas de logique". Jamais, jamais je ne saurais ni oublier ni pardonner ça. Jamais. C'était violent, pour un gosse qui ne voyait que des enclos dans une cour de récré où il fallait par tous les moyens tenter de s'évader.
Sorry, ce post devrait figurer dans un blog. Mais ce soir je sature. Le manque aux benzos est hardcore. Et je m'accroche. Je m'accroche en écrivant. Et qui sait ? Merci à ceux et celles qui ont pris le temps de lire mon intro de "Surréel", mon sacerdoce, ma raison de continuer de vivre et de persévérer.
Et qui sait ?
&
Note : aucune de mes vidéos sur ma chaine Lévi-station ne fonctionnent ici en post . Bref... Keny ce phare dans la nuit, même age que moi, même parcours, dans mon cœur et pour toujours ^^
Dernière modification par Nils1984 (13 février 2024 à 02:37)
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Salut Nils, tout tes posts sur ce fil sont absolument magnifiques. Nineta a raison quand elle dit que tu te sous estimes largement. Ils méritent une réponse bien plus développée, mais comme toi, je ne me sens pas toujours à la hauteur pour répondre. J'espère que ça me viendra. En attendant, je me défile avec deux petits extrais de 1984 dont tu parles (j'ai lu ce livre une bonne centaine de fois, je peux citer certains passages de mémoire, c'est ma bible^^), et qui me semblent avoir une forte résonance avec ton propos, et avec le thème du diag de schizophrénie, en tant que "piège identitaire essentialiste".
Amicalement.
Dans 1984, George Orwell à écrit :
https://www.librairal.org/wiki/George_O … hapitre_II
– Vous êtes une paille dans l’échantillon, Winston, une tache qui doit être effacée. Est-ce que je ne viens pas de vous dire que nous sommes différents des persécuteurs du passé ? Nous ne nous contentons pas d’une obéissance négative, ni même de la plus abjecte soumission. Quand, finalement, vous vous rendez à nous, ce doit être de votre propre volonté. Nous ne détruisons pas l’hérétique parce qu’il nous résiste. Tant qu’il nous résiste, nous ne le détruisons jamais. Nous le convertissons. Nous captons son âme, nous lui donnons une autre forme. Nous lui enlevons et brûlons tout mal et toute illusion. Nous l’amenons à nous, pas seulement en apparence, mais réellement, de cœur et d’âme. Avant de le tuer, nous en faisons un des nôtres. Il nous est intolérable qu’une pensée erronée puisse exister quelque part dans le monde, quelque secrète et impuissante qu’elle puisse être. Nous ne pouvons permettre aucun écart, même à celui qui est sur le point de mourir. Anciennement, l’hérétique qui marchait au bûcher était encore un hérétique, il proclamait son hérésie, il exultait en elle. La victime des épurations russes elle-même pouvait porter la rébellion enfermée dans son cerveau tandis qu’il descendait l’escalier, dans l’attente de la balle. Nous, nous rendons le cerveau parfait avant de le faire éclater. Le commandement des anciens despotismes était : « Tu ne dois pas. » Le commandement des totalitaires était : « Tu dois. » Notre commandement est : « Tu es. » Aucun de ceux que nous amenons ici ne se dresse plus jamais contre nous. Tous sont entièrement lavés. Même ces trois misérables traîtres en l’innocence desquels vous avez un jour cru – Jones, Aaronson et Rutherford – finalement, nous les avons brisés. J’ai moi-même pris part à leur interrogatoire. Je les ai vus graduellement s’user, gémir, ramper, pleurer et à la fin ce n’était ni de douleur ni de crainte, c’était de repentir. Quand nous en avons eu fini avec eux, ils n’étaient plus que des écorces d’hommes. Il n’y avait plus rien en eux que le regret de ce qu’ils avaient fait et l’amour pour Big Brother. Il était touchant de voir à quel point ils l’aimaient. Ils demandèrent à être rapidement fusillés pour pouvoir mourir alors que leur esprit était encore propre.
La voix d’O’Brien était devenue presque rêveuse. L’exaltation, l’enthousiasme fou marquaient encore son visage. Il ne feint nullement, pensa Winston. Ce n’est pas un hypocrite. Il croit tous les mots qu’il prononce. Ce qui oppressait le plus Winston, c’était la conscience de sa propre infériorité intellectuelle. Il regardait la forme lourde, mais pleine de grâce, qui marchait au hasard de long en large, à l’intérieur ou à l’extérieur du champ de sa vision. O’Brien était un être plus grand que lui de toutes les façons. Toutes les idées qu’il avait jamais eues ou pu avoir, O’Brien les avait depuis longtemps connues, examinées et rejetées. L’esprit d’O’Brien contenait l’esprit de Winston. Comment O’Brien pourrait-il, dans ce cas, être fou ? Ce devait être lui, Winston, qui était fou. O’Brien s’arrêta et le regarda. Sa voix avait pris encore un accent de sévérité.
– N’imaginez pas que vous vous sauverez, Winston, quelque complètement que vous vous rendiez à nous. Aucun de ceux qui se sont égarés une fois n’a été épargné. Même si nous voulions vous laisser vivre jusqu’au terme naturel de votre vie, vous ne nous échapperiez encore jamais. Ce qui vous arrive ici vous marquera pour toujours. Comprenez-le d’avance. Nous allons vous écraser jusqu’au point où il n’y a pas de retour. Vous ne guérirez jamais de ce qui vous arrivera, dussiez-vous vivre un millier d’années. Jamais plus vous ne serez capable de sentiments humains ordinaires. Tout sera mort en vous. Vous ne serez plus jamais capable d’amour, d’amitié, de joie de vivre, de rire, de curiosité, de courage, d’intégrité. Vous serez creux. Nous allons vous presser jusqu’à ce que vous soyez vide puis nous vous emplirons de nous-mêmes.
(...)
– Question suivante ? dit-il.
– Big Brother existe-t-il ?
– Naturellement, il existe. Le Parti existe. Big Brother est la personnification du Parti.
– Existe-t-il de la même façon que j’existe ?
– Vous n’existez pas, dit O’Brien.
Une fois encore un sentiment d’impuissance assaillit Winston. Il savait, ou pouvait imaginer les arguments qui prouvaient sa propre non-existence. Mais ils n’avaient pas de sens, c’étaient des jeux de mots. Est-ce que la constatation. : « Vous n’existez pas », ne contenait pas une absurdité de logique ? Mais à quoi bon le dire ? Son esprit se contracta à la pensée des arguments fous et indiscutables avec lesquels O’Brien le démolirait.
– Je pense que j’existe, dit-il avec lassitude. Je suis né, je mourrai. J’ai des bras et des jambes, j’occupe un point particulier de l’espace. Aucun autre objet solide ne peut, en même temps que moi occuper le même point. Dans ce sens, Big Brother existe-t-il ?
– Ce sens n’a aucune importance. Big Brother existe.
– Big Brother mourra-t-il jamais ?
– Naturellement non. Comment pourrait-il mourir ?
– La Fraternité existe-t-elle ?
– Cela, Winston, vous ne le saurez jamais. Même si nous décidions de vous libérer après en avoir fini avec vous, et si vous viviez jusqu’à quatre-vingt-dix ans, vous ne sauriez encore pas si la réponse à cette question est Oui ou Non. Tant que vous vivrez, ce sera dans votre esprit une énigme insoluble.
Winston resta silencieux. Sa poitrine s’élevait et s’abaissait un peu plus vite. Il n’avait pas encore posé la question qui lui était tout d’abord venue à l’esprit. Il devait la poser, mais il semblait que sa langue ne voulût pas la prononcer.
Il y eut une ombre d’amusement sur le visage de O’Brien. Ses lunettes elles-mêmes semblaient jeter une lueur ironique. « Il sait, pensa soudain Winston. Il sait ce que je vais demander. » À cette idée, les mots jaillirent d’eux-mêmes.
– Qu’y a-t-il dans la salle 101 ?
L’expression du visage d’O’Brien ne changea pas. Il répondit sèchement :
– Vous savez ce qu’il y a dans la salle 101, Winston. Tout le monde sait ce qu’il y a dans la salle 101.
Il leva un doigt à l’adresse de l’homme à la veste blanche. Évidemment, la séance se terminait. Une aiguille fut brusquement introduite dans le bras de Winston. Il tomba presque instantanément dans un profond sommeil.
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Nils1984 a écrit
Salut Nineta. Non je ne me dévalorise pas, c'est simplement que... ici où je vis c'est/ça devient de + en + violent. J'ai failli être planté y'a deux semaines par mon voisin de pallier (un sociopathe et mytho, qui croit en ses propres mensonges...) qui m'a amené une fois en bas de ma porte de la C et de la marron (gratos, en apparence), puis qui vient ensuite me réclamer 150 euros, alors j'ai refusé direct, primo je lui ai jamais rien demandé et secundo j'ai évidemment refusé d'le payer
Il faut parfois changer de contexte pour vivre plus sereinement, je connais bien Nantes et Lyon et je vois très bien de quoi tu parles par rapport aux violences. Personne n'est épargné...ptet déjà changer de région ou de quartier et essayer d'esquiver les gens qui ne te veulent pas du bien. Ça t'a jamais botté de faire de la Rdr en milieu festif ? C'est une safe zone où je suis sûre que tu pourrais aider plein de gens et te permettre de créer un nouveau réseau de fréquentation . À méditer
Nartrouv
Dernière modification par Nineta (13 février 2024 à 13:25)
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Nineta a écrit
Nils1984 a écrit
Salut Nineta. Non je ne me dévalorise pas, c'est simplement que... ici où je vis c'est/ça devient de + en + violent. J'ai failli être planté y'a deux semaines par mon voisin de pallier (un sociopathe et mytho, qui croit en ses propres mensonges...) qui m'a amené une fois en bas de ma porte de la C et de la marron (gratos, en apparence), puis qui vient ensuite me réclamer 150 euros, alors j'ai refusé direct, primo je lui ai jamais rien demandé et secundo j'ai évidemment refusé d'le payer
Il faut parfois changer de contexte pour vivre plus sereinement, je connais bien Nantes et Lyon et je vois très bien de quoi tu parles par rapport aux violences. Personne n'est épargné...ptet déjà changer de région ou de quartier et essayer d'esquiver les gens qui ne te veulent pas du bien. Ça t'a jamais botté de faire de la Rdr en milieu festif ? C'est une safe zone où je suis sûre que tu pourrais aider plein de gens et te permettre de créer un nouveau réseau de fréquentation . À méditer
Nartrouv
Si si !! Justement, j'en ai causé récemment avec Cependant (pour la R.D.R)... ça reste à voir, mais ça reste une possibilité future
P.S : pour mon post un chouia mélo-dramatique sur mes mésaventures à Lyon et ailleurs, j'me plains de nada , ici j'ai un appart (plutôt) ample et j'ai encore de l'eau courante, contrairement aux martyrs de Gaza qui n'ont eux plus le choix que de se fournir en eau salée ou non-potable... "toutes comparaisons est ignoble" me dit sans cesse un pote artiste, mais à un moment donné faut relativiser à max sa situation perso...
J'te réponds au plus vite au mess que tu m'as laissé...
Dernière modification par Nils1984 (13 février 2024 à 21:02)
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