Quitter les TSO, seul et lucide : récit d’un sevrage en autonomie

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leoxy homme
Nouveau Psycho
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 07 Nov 2019
114 messages
Je partage ici mon retour d’expérience sur un sevrage opiacé que j’ai mené hors cadre hospitalier, sans protocole médical officiel, mais avec méthode, rigueur, et des soutiens choisis.
Ce témoignage n’est pas un modèle, encore moins une prescription. C’est un chemin parmi d’autres.
Mais il peut, peut-être, servir de repère ou de miroir pour celles et ceux qui cherchent à sortir non seulement des drogues, mais aussi des traitements de substitution, quand il n’existe aucun accompagnement réel pour aller jusqu’au bout.


•Subutex et impasse institutionnelle

J’étais suivi par un CSAPA régional, sous Subutex. Mais très vite, j’ai constaté les limites du système : aucun véritable accompagnement pour un sevrage total, aucune proposition concrète pour sortir même des TSO.
L'offre s'arrêtait à la substitution indéfinie.

J’ai donc quitté le suivi médical pour reprendre la main. Non par défiance, mais parce qu’il n’existait tout simplement aucun chemin possible dans ce cadre pour sortir totalement de la dépendance.


•Du Subutex à la morphine : purification progressive

J’ai d’abord switché du Subutex vers de la diacétylmorphine très pure (95–98%), dans une logique de clarification :
réduire les multiples alcaloïdes, ne garder qu’un seul agoniste, maîtriser les effets de sevrage.

Puis j’ai fait une transition vers la morphine, avec une baisse progressive jusqu’à atteindre environ 250 mg/jour au moment où j’ai dû initier le sevrage complet.
Ce dosage n’était pas idéal, mais je disposais d’une fenêtre limitée pour agir. Il fallait choisir un moment, et le tenir.



•Jours 1 à 5 : la tempête contrôlée

Les cinq premiers jours ont été les plus difficiles : douleurs intenses, agitation nerveuse, sueurs, bâillements compulsifs, désorganisation mentale, perte d’énergie vitale.

Pour tenir, j’ai utilisé une stratégie multi-niveaux:

Prégabaline (jusqu’à 150 mg/jour) : pour apaiser les nerfs, atténuer les douleurs et calmer l’hyperexcitation.

Mini-doses de kétamine (10 à 25 mg), utilisées avec prudence : toujours dans un cadre calme, avec balance de précision, produit testé et intention claire, ritualisée. Cela m’a permis de casser les boucles de désespoir, d’introduire de la plasticité au cœur du chaos.

Cohérence cardiaque, respiration lente, isolement temporaire.

Tambour chamanique : pour rythmer l’état interne, drainer les émotions, relancer un ancrage corporel par le son.

Sauna et bains froids en alternance, chaque fois que possible : pour stimuler le système endorphinique et soulager la surcharge nerveuse.


À savoir que le processus global a duré environ quatre semaines.
Les jours 1 à 5 étaient une épreuve. Ensuite, ce fut long, mais plus supportable : le temps que le corps se réadapte, retrouve ses régulations naturelles et sa capacité à fonctionner sans béquille chimique.


•Travail psychique en parallèle

Je n’étais pas totalement seul. J’ai bénéficié, dans les moments clés, du soutien ponctuel d’un thérapeute spécialisé dans les traumas profonds.

Il ne s’agissait pas d’une thérapie classique. Ce travail visait à accueillir et faire circuler les traumas primaires qui remontaient brutalement pendant les phases de déconstruction psychique.

Ce soutien a été essentiel pour ne pas rester figé dans ce qui émergeait, éviter que ces résurgences ne deviennent des poids supplémentaires.
Cela m’a permis de réduire la charge émotionnelle post-sevrage, et d’amortir les effets du PAWS (Post-Acute Withdrawal Syndrome).



•Le piège du kratom : soulagement immédiat, dépendance masquée

Une fois passé le pic, j’ai utilisé le kratom comme transition.
Au départ, cela m’a semblé judicieux : un substitut naturel, moins puissant, plus maniable.

Mais très vite, j’ai vu le piège :
le soulagement était réel, mais il installait une nouvelle forme de dépendance, plus subtile, et une addiction prolongée à un agoniste léger.
De plus, ses effets sérotoninergiques légers brouillent la lecture du sevrage.

J’ai dû entamer un deuxième sevrage, lent et exigeant, en abaissant progressivement les doses de mon extrait dosé (5% de mitragynine), puis du kratom brut.
Cette phase a allongé le processus global plus que prévu.


•Soutien physiologique et neuro-régénération

Tout au long du processus, j’ai soutenu mon système nerveux avec des compléments essentiels à la récupération :

Complexes de vitamines B (B1, B6, B9, B12)

Magnésium bisglycinate, zinc, L-tyrosine, taurine

Oméga-3 (EPA/DHA)

SAM-e, acide alpha-lipoïque, NAC

Hydratation renforcée avec électrolytes naturels (eau + sel de mer + citron + potassium)


Cela ne fait pas tout, mais ça soutient la régulation du système nerveux, la reconstruction mitochondriale et la neurotransmission, ce qui est essentiel dans la durée.


•Conclusion :

reprendre autorité sur sa santé

Ce que j’ai appris, c’est que le sevrage n’est pas simplement une question de volonté ou de force.
C’est un processus complet, biochimique, psychique, corporel, énergétique.

Il demande du temps, de la clarté, des outils bien choisis, et parfois des formes de soutien hors des cadres habituels.

Ce n’est pas l’absence de souffrance qui garantit la réussite, mais la capacité à organiser un chemin cohérent, à ritualiser la traversée, et à traiter ce qui remonte.

Ce témoignage n’est pas une vérité. C’est un récit.
Mais si cela peut aider ne serait-ce qu’une personne à retrouver du pouvoir sur son chemin, alors cela aura servi.

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cependant
Modo bougeotte
champi vert47champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 25 Mar 2018
4405 messages
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Salut,

merci de ton partage d'expérience.

J'en ai pas bien compris l'utilisation que tu as faite du kratom. En as tu pris directement après avoir arrêté la morphine ?
Tu disais prendre 250mg de morph, en combien de doses par jour ? Quelle forme ?

De ce que je comprends, en utilisant le kratom, tu n'as pas fait un sevrage à sec, mais bien un sevrage progressif...

Je crois que les messages comme le tien sont importants pour montrer, comme tu le dis, la réappropriation de son corps et vie par les personnes !

Cependant, je ne peux que me poser tout le temps les mêmes questions.

Quelle était ton rapport au sub ? Quelles étaient les motivations a arrêter ? Quels bénéfices tu cherchais en arrêtant ? Et quels bénéfices tu avais en consommant ?

Je crois qu'avoir les réponses à ces questions ça reste important pour pouvoir mieux comprendre ta situation particulière et pour que d'autres personnes s'en servent de ton expérience.

D'ailleurs, depuis combien de temps as-tu fait ce sevrage ?

Car pour moi ça reste ininvisageable de me priver d'une conso d'opis sur le longterme. C'est un peu comme je me disais que je me priverais de vacances sur le reste de ma vie...Je ne pense donc pas qu'aucun sévrage soit profitable dans mon cas.

Même si je comprends très bien l'envie de me passer des contraintes liées aux traitements (de la prescription aux modalités de delivrance en prime) et quelque part, j'aimerais aussi baisser ma tolérance pour pouvoir profiter en dépensant moins.

Quels bénéfices remarques tu dans ta vie grâce à ce sevrage ?

Ah, aussi ça serait intéressant de savoir depuis combien de temps tu consommais du sub, comme t'en était arrivé à ta conso...

Merci, je te souhaite que ça va aller dans le temps...

fugu kuwanu hito niwa iwaji

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kaneda homme
Modérateur
champi vert30champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 04 Sep 2021
1109 messages

cependant a écrit

Quelle était ton rapport au sub ? Quelles étaient les motivations a arrêter ? Quels bénéfices tu cherchais en arrêtant ? Et quels bénéfices tu avais en consommant ?

cependant a écrit

D'ailleurs, depuis combien de temps as-tu fait ce sevrage ?

cependant a écrit

Quels bénéfices remarques tu dans ta vie grâce à ce sevrage ?

Ah, aussi ça serait intéressant de savoir depuis combien de temps tu consommais du sub, comme t'en était arrivé à ta conso...

Salut,

Je me pose aussi ces questions (si l'auteur du topic ne les a pas précisé) à chaque fois que je lis un témoignage concernant un opiacé.

J'espère que l'OP nous éclairera, c'est des questions importantes pour comprendre son post.

J'ai aussi remarqué suite à des expériences personnelles que la durée de consommation conditionne beaucoup le sevrage.

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leoxy homme
Nouveau Psycho
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 07 Nov 2019
114 messages
Salut à tous.

Alors oui quelques précisions , que j'avais pas pu formuler  ce matin, faute de temps.

Le kratom, je l’ai commencé environ deux semaines après le début du sevrage. Pas au début. Mais j'ai dû reprendre mon activité, j'avais une fenêtre de 14 jourd, et je me suis rendu compte un peu tard que j'ai été vraiment optimiste, chaque sevrage est plus dur et plus long,J’étais à sec, physiquement, mentalement, pas mangé les 10premierss jours a part du miso et de l'eau. Et quand je ne bosse pas, pas de rentrée d’argent... fallait faire quelque chose, surtout que ça à pas été donné déjà de trouver l 'argent pour organiser ca et payer les molecules, le lieu, le sauna etc...

Le kratom m’a permis de fonctionner,d' avoir un peu d’énergie, de clarté, masquer la fatigue, le brouillard mental, les crashs psy. Je pesais mes doses . Pas d’euphorie, juste être capable de faire mes tâches.

Mon rapport aux opiacés, depuis le début, ça a été une révélation pour être fonctionnel.  C’était pour fonctionner, pour calmer cette drôle de neuro qu'est la mienne.  L’hypervigilance constante, les fixations mentales monomaniaques, l’incapacité à lâcher  Quand je suis pris par un truc, tout le reste disparaît, jusqu’à l’épuisement complet, puis pensé en arborescence décousue quand je dois faire des truc qui m interessent moyen.

Aussi,avant les opis, j’avais déjà des impatiences, pas que dans les jambes. Dans les bras, dans les mains. Une espèce de surcharge électrique osseuse, veineuse imerieuse. Si je faisais pas un geste brusque, j'avais l'impression que mon corps allait exploser ou que j'allais devenir fou. C’était même dangereux. Je devais quitter la pièce, sortir du lit, taper dans quelque chose. Parfois, ça tournait en auto-agression. Surtout dans le lit avec quelqu'un quand le sommeil vient, comme si cette hyper vigilance était prête a se défendre de cet être à côté de moi alors que mon esprit va s'évader . Sympa hein?

Et c’est là que les opis ont apporté un calme. Ils ont stabilisé ça. M’ont permis de passer mon master, d’avoir un semblant de vie sociale, de tenir un taf, de traverser des deuils, de prendre des decisions lourdes.

Pour ce qui est de ma descente ou j'ai dû arreté la pente douce a 250mg de morphine. Je prenais du Skenan, 20 mg par gélule. C’était ce que j’avais sous la main pas le choix, et je gérais mes doses pour rester fonctionnel.

Le sevrage a commencé le 14 avril. On est deux mois après. C’est pas encore la grande forme, mais j’avance. Le kratom, j’ai mis du temps à le baisser. Là, je réapprends à fonctionner sans.

Ce qui m’a sauvé, c’est que j’étais pas totalement seul. J’avais commencé, quelques années plus tôt, un travail profond avec le  thérapeute mentionné dans le premier poste. pas conventionnel du tout. Un mec qui a inventé sa propre méthode, à partir de plusieurs courants, mais avec une vraie rigueur. Pas un gourou, un vrai chercheur. Il m’a redonné des outils d’auto-guérison concrets. Grâce à lui, j’ai pu aller dénouer des traumas profonds.

Et ouais, parfois, tu règles un gros dossier, t’as l’impression que ça va mieux, et bam, la nature aime pas le vide. Tu te rends compte qu’il y a d’autres couches derrière. L’oignon, toujours. Et faut vouloir aller les voir.

Mais franchement, malgré les vas et vien en dent de scie, c’est en train de se remettre. Fin voila si je partage ça, C’est pour dire qu’on peut s’en sortir, même quand on a un cerveau qui part dans tous les sens, même quand on a dû bricoler son équilibre avec ce qu’on avait!
Reputation de ce post
 
Démarche éclairée, attention tout de même au PAWS!

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leoxy homme
Nouveau Psycho
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 07 Nov 2019
114 messages
d'ailleurs c'était 260 mg du coup pas  à 250 que j 'ai commencé le sevrage, non pas que ça change grand chose à ces doses, mais précisons toujours!

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leoxy homme
Nouveau Psycho
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 07 Nov 2019
114 messages
Et pour pourquoi j'arrête et je ne reste pas sous tso...et bien mon corps ne rajeuni pas, je le sens, maintenant avec l'âge ça me fatigue, mon fils me regarde piquer du  nez en essayant de lire ses histoires, le sub et la metha me font baissé la vision, le soir pour lire j 'avais besoin de mes lunette + une loupe comme un papi. Ca à éteins le feu que je ne savais pas gérer mais ça à aussi éteins plein de possibilités. Il n'y a pas de  miracle, que des logiques que on à pas encore compris, il y a une tjrs une solution même si on la voit pas encore et je n'ai jamais su me résigner.
Sinon après deux mois, En soit tjrs pas de craving, aucune envie d'y retourné pour l'instant.

Espérons que ca dure, et si ce n'est pas le cas, je gérerait ça du mieux que je peux au moment T.

Ah oui aussi dernière précision : une fois les douleurs corporelles passé en majorité , un microdosing de 10ug de LSD ( neeplepoint 99% ou DS3.0) en spray nasal ou buccal en prenant un temps de bilan pour soi. éventuellement une fois semaine si besoin . Avoir un jour libre pour de l introspection le lendemain aussi.

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Mocha Joe homme
Nouveau membre
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 11 Aug 2025
1 message
Salut.

Très intéressant ton témoignage, à tel point qu'il m'a poussé à m'inscrire sur psychoactif alors que je suis resté en simple lecteur depuis 5-6 ans et mes débuts de problèmes de santé.

Actuellement je suis au même stade que celui de ton début de sevrage, à savoir subutex au même palier depuis 1 an. J'ai commencé un début de sevrage sur le long terme en baissant les doses de manière progressive mais vu l'état dans lequel je me suis retrouvé après les 2 premières baisses, ça me laisse très dubitatif sur la suite. J'aimerais avoir la possibilité de choisir une méthode comme la tienne mais dans mon cas ça me parait impossible de me sevrer de la sorte, en repassant par de la morphine, pas sûr que mon psy soit ouvert à ça.

Petite question, t'étais à quel dosage de subutex ?

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pierre
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champi vert65champijaune0cxhampi rouge0
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18031 messages
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leoxy a écrit

Et pour pourquoi j'arrête et je ne reste pas sous tso...et bien mon corps ne rajeuni pas, je le sens, maintenant avec l'âge ça me fatigue, mon fils me regarde piquer du  nez en essayant de lire ses histoires, le sub et la metha me font baissé la vision, le soir pour lire j 'avais besoin de mes lunette + une loupe comme un papi. Ca à éteins le feu que je ne savais pas gérer mais ça à aussi éteins plein de possibilités.

Cela fait presque 30 ans que je vis avec le subu, et cela ne m'a JAMAIS empeché de faire quoi que ce soit. Bien sur chacun est différent, mais dans les messages que je lis sur les TSO il y a beaucoup de culpabilité et de honte non dite, sur le faite d'être dépendant à un opiacés qui porte le stigmate du tox.

Hier en lisant d'anciens messages, j'ai trouvé un message incroyable de lousweet qui résume à merveille ce que je veux dire, quand elle parle de baisser son traitement de subutex (sans y arriver) :
https://www.psychoactif.org/forum/viewt … p?id=81495

lousweet a écrit

Mais reste que j’ai cette sensation d’être 2 personnes : l’une qui veut absolument se débarrasser de la buprenorphine pour ne plus avoir une vie rythmée par la prise de cachets. Avec cette sensation d’être” sale”par rapport à d’autres personnes non addict. Avec une énorme culpabilité d’être tombée dans la dépendance à la codéine.Et l’autre qui est très bien avec son traitement, qui se demande à quoi bon envisager de diminuer pour se voir confronter à l’échec et devoir se  l’expliquer et l’expliquer à d’autres retrospectivement.

Celle la, nous allons l'encadrer !

leoxy a écrit

Ca à éteins le feu que je ne savais pas gérer mais ça à aussi éteins plein de possibilités.

Quand tu dis que ca éteint "plein" de possibilité, c'est la stigmatisation qui éteint plein de possibilité. Sous TSO, (surtout cux qui viennent de la dépendance à la codéine et au tramadol), on se sent tox, et rien que cela empêche de faire beaucoup de chose?


Pour info : Pour baisser le subutex ou la méthadone avec le moins de douleurs (psyhiques et physiques) possible, il faut baisser maximum entre 5% et 10% tout les deux mois. Au dela, ce n'est pas tenable sur la durée.

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psyr homme
Nouveau Psycho
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197 messages
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pierre a écrit

Quand tu dis que ca éteint "plein" de possibilité, c'est la stigmatisation qui éteint plein de possibilité.

Je me permets d'intervenir pour dire que je ne suis pas d'accord avec cette phrase. Du moins sur sa forme, qui sonne comme une affirmation, une vérité absolue.

J'ai démarré par 3 fois un TSO à la buprénorphine. Et chaque fois le résultat est le même : passées les premières semaines super coolos et agréablement prometteuse, mon état se dégrade assez vite. Véritable sensation de camisole chimique, hypersomnie, et l'énergie physique et créative des débuts disparaît, laissant place à une morosité couleur ciel de novembre.

Depuis mon inscription sur PA (qui colle à peu près au début de cette période que je vis encore, où j'ai totalement lâché le contrôle de mes consos), j'ai appris énormément au contact du forum et notamment à remettre en question ma 'condition' de polytox'. Notamment en découvrant des outils et en apprenant à m'affranchir de la culpabilité et du regard stigmatisant de l'entourage ou des 'pros' de la santé.

Il y a évidemment des résidus qui traînent encore dans ma self-estime mais je suis complètement sincère en affirmant que ce n'est pas cette stigmatisation subie et imposée qui me pousse à lâcher le sub' systématiquement.

La notion d''engagement à vie' est également un important moteur de ce blocage.
Et ça, c'est vraiment une histoire d'égo, et de réflexion personnelle.
Oui, je sais et je sens, au plus profond de moi, que m'engager dans un TSO sur le long terme ne me rendra pas un réel service. Pourtant, j'ai rien contre l'idée qu'une simple pilule puisse me permettre de stabiliser mon quotidien, en m'évitant par exemple de taper des traces absolument partout, en moins d'une minute, car même si j'ai une méthode très stricte, j'ai vraiment la pression de faire un écart un jour, d'oublier mon pochon, ma paille, des résidus, dans un endroit où ce n'est même pas entendable que ça arrive. Genre au taf, chez des potes qui ont des gosses, les WC publics ..

Évidemment, j'aimerai vachement vivre dans un monde où taper un trait ne serait pas plus contraignant que de vouloir fumer une clope chez des non-fumeurs. Pouvoir dire à mes potes "je vais m'en faire une, je reviens". Faire ça sans stress, au calme, dans une salle de bain par exemple, avec le temps pour préparer et taper proprement, en accord avec mes objectifs RdR sur cette pratique.

Mais je reste convaincu que ce que je vis en ce moment, que ma drugomanie actuelle n'est qu'un épisode de vie (bien et pas bien, la vie quoi), qui changera un jour, reviendra peut-être. Et donc je ne peux - ni ne veux - me forcer à accepter une molécule qui conditionnera ma vie, parce que ça ne colle pas avec ma conception (purement perso, hein, j'insiste) et mon besoin de liberté.

Cette raison, ainsi que les symptômes vite fait décrits plus haut sont à l'origine de mon refus conscient (mais pas que) d'un TSO. C'est génial que ça existe, et j'aime bien jouer un peu avec le sub ou la métha parfois, mais ma vie passera très probablement par un autre chemin. Et vraiment, si je ressentais ce que certain.e.s vivent avec leur TSO, j'aurai certainement franchi le pas pour me stabiliser sans aucun intérêt pour le regard accusateur et rabaissant de la société

Ceci dit, il y a quelques temps, je me suis dit que je me laissais jusqu'à mes 40 ans (j'en ai 38 et demi) avant de peut-être recommencer à réfléchir à cette possibilité, si je réalise que ma situation n'a pas évolué et que l'horizon paraît bouché.

Je sais que c'est un sujet très sensible et que le débat ressort régulièrement (notamment en ce moment) mais ça me paraît pas déconnant de partager mon expérience pour éviter une généralisation sur les actions et réactions des PUDs en quête de stabilité.
La stigmatisation n'est et ne peut pas être responsable de tout !


Je m'en tire bien, pas vrai ?

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