je suis maman d'un borderline

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#borderline
mamandebl femme
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salut à tous, j'allais dire " j'espère que vous allez bien ", mais si vous êtes ici, à lire et à écrire, c'est que tout ne va pas simplement. Je suis arrivée là, par hasard, en lisant la réponse d'un, ou d'une d'entre vous. Je me suis dit qu'il était temps que je vienne vous parler, de notre parcours, à mon fils et moi.
Au lieu d'en faire un livre, je viens vous parler directement à vous, sur votre pc, sur l'écran de votre portable. C'est plus intime. C'est entre vous et moi, entre toi, qui me lis en cet instant, et moi, permets moi de te tutoyer. C'est en bienveillance que je viens ici.
Toi aussi, tu es l'enfant d'une femme, et d'un homme. Tu pourras comprendre ce que je vais étaler ici.
Des émotions vont te traverser la pensée, peut etre vas tu rire, pleurer, t'agacer, devenir fou de rage, casser des objets, claquer des portes et donner des coups sur les murs, peut etre tu vas éteindre ton écran et puis revenir. C'est un peu ça la relation qu'on a lui et moi.  Mon fils et moi. Ces 4 mots sont déjà une émotion forte. Tant cette relation a été fusionnelle, tourmentée, prise en étaux, malmenée, fracassée, écrasée, piétinée. On lui a craché dessus, et un jour on l'a ramassée, blessée comme on ramasse un petit oiseau tombé de son nit. On a essayé encore et encore de la nourrir, de comprendre, on a revu tout ce qui n'allait pas en lui, en moi, dans cette relation mère-fils. Jusqu'à ce qu'un jour, après maintes recherches sur les troubles de la personnalité, je découvre ce qu'est un borderline. Mon fils n'a pas été diagnostiqué, et les spécialistes que nous avons rencontrés quand il était petit, ne nous ont pas donnés de réponses médicales, qui m'auraient permis alors de commencer avec lui, un traitement, psychologique.
Il est adulte maintenant, il est dépendant de canabis, et je ne sais pas tout bien sur. Il boit de l'alcool, je ne sais pas à quelle fréquence, en quelle quantité. Je ne suis pas sa pote, je suis sa maman, il ne me dit pas tout. ( c'est si injuste.... que je ne puisse pas  l'aider, et le sortir de cette merde ) sa santé en dépend, son moral en dépend, son avenir entier en dépend. Oui il est adulte et il fait ses choix, bien sur. Je n'ai qu'à rester là,  à le regarder  détruire les poumons, moi qui ait interdit quiconque de s'approcher de lui avec une cigarette quand il était enfant. Moi qui voulait un environnement sain, pur pour sa santé. Quelle ironie...Je n'avais rien prévu pour son avenir, mais certainement pas ce qu'il vit là... je veux mon fils, je veux qu'il soit là avec moi, et que tout aille bien pour lui, qu'il n'ait pas de phase paranoïaque, qu'il soit calme sans violence, sans montée de colère. J'ai comme une cicatrice ouverte dans mon cerveau, dans mes pensées. Les moments fragiles où je repense à nous, à nos crises, la cicatrice s'ouvre et les larmes abondent. C'est à jamais ouvert, je le sais, ça ne se guérira pas. Il ne sera jamais le fils que j'imagine, et il a raison, je devrais l'aimer comme il est. c'est ça, je l'aime, évidemment, mais je devrais aimer aussi celui qui violente, qui insulte, qui juge, qui sort de son corps pour casser, les yeux exorbités, la salive pendante, les veines du cou prêtes à éclater.
Je devrais aimer cet instant où, une fois le tremblement de terre passé, je sors des abris, et  me réjouir qu il n'y a pas eu de grosses casses.  Mais non, je ne l'aime pas cet instant, j'en ai peur car il a ouvert encore davantage ma cicatrice, et sans doute la sienne aussi. Cet instant, et ces crises nous éloignent, nous déchirent.
Il se passe des mois, avant que l'envie de le revoir, revienne. Il se passe des mois, pendant lesquels je pleure mon fils, et je me recroqueville de douleur. Il revient, doux, fragile, triste... et on continue à avancer. Qui peut comprendre cette situation s'il ne l'a pas vécu, s'il n'a pas eu ces torrents de souffrance le traverser à chaque fois ? toi qui me lis, et qui pense ne pas être aimé par ta mère, viens, écris moi. On va peut etre trouver quelque chose à comprendre.

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Acababy femme
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10 messages
Salut,
Merci de ton partage qui, j'espère t'a fait du bien. Penser les choses, les dires, les ecrires, chaque mode de communication fait du bien à sa façon.

Ta situation a l'air d'être extrêmement complexe, de ce que je lis j'ai l'impression que tu es perdue, que tu ne comprends pas pourquoi il fait ça, tu l'a dit toi même "je ne vais pas vous demander si vous allez bien parce que si vous êtes ici vous allez forcément mal" tu ne comprends pas qu'on puisse aller bien en prenant des drogues donc j'imagine que c'est pour ça que tu es venue ici, pour comprendre,voir l'autre côté d'une certaine façon.

Ce qui m'a par contre un peu interpellée c'est le nom que tu as donné à la discussion '"je suis la maman d'un borderline" on dirait qu'il ne s'agit même pas d'une personne, le terme est très réducteur et en plus pas diag, comme si tu le réduisais à ces symptômes. Mais sur psychoactif on parle de drogues, pas de troubles psy (bien que ça puisse arriver) mais surtout on parle avant tout de NOUS en tant que personne unique qui a un fonctionnement et des expériences differentes des autres. Un nom correct aurait été par exemple "Maman perdue dans les consos de drogues de son fils"

En tous cas je vois que tu es en détresse et que tu as besoin d'être aidée, je t'encourage à voir des proches et à être entourée.Il existe des centres : CSAPA pour les majeurs / CJC pour les 12-25 ans.
Ces centres sont gratuits confidentiels, et proposent de nombreux soutiens autour des consommation et addiction mais, surtout, ils reçoivent LES PROCHES (j'y travaille) et ce sont des rdv gratuits d'1h qui pourraient beaucoup t'aider, déjà à tout lâcher parce que je pense comprendre que tu as beaucoup à lâcher, à être entendue aussi,1 ensuite essayer de le comprendre, ça de voir comment raccrocher le lien, et petit a petit on avance ensemble et ca fonctionne, c'est le conseil que je te donne. Être épaulée, suivie, aimée,pouvoir parler de tout ça mais aussi pouvoir faire des activités rien qu'à toi pour ton plaisir ou tu ne penses pas a lui.

Enfin voilà, y'aurais énormément de choses à dire en plus mais il est 8h faut que j'aille dormir (tu vois au final il y a une possibilité pour que l'éducateur.ice spécialisé.e que tu vas rencontrer en CSAPA ou CJC soit heureuse travaille très bien tout en consommant des drogues)

En venant ici vous avez fait une très belle avancée et ça démontre que vous voulez vrm vous impliquer et c'est déjà un pas de fait.

Après, ce forum pourra répondre à certaines de vos questions qui vous aideront, on fera tout pour, et merci d'avoir fait cette démarche mais la vraie solution n'est malheureusement pas ici, comme dit plus haut une CJC ou CSAPA me semble parfaitement adapté
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Super réponse ;) Myoz
 
Tout est dit et bien dit. Grim
 
bien résumé :) Nils

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@Dantes@ homme
Bonne épaule
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319 messages

mamandebl a écrit

mais si vous êtes ici, à lire et à écrire, c'est que tout ne va pas simplement.

Salut

Excuse de ma réponse mais tu dis n'importe quoi.

Les personnes qui viennent ne sont pas tous dans le mal ,cest pas parce que tu aimes une drogue que tu vas mal psychologiquement encore un préjugé.

Dantes

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prescripteur homme
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champi vert30champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour, dans toute relation il est frequent qu'on souhaite que "l'autre" change, qu'il soit conforme à ce qu'on veut.  Mais, en fait, le seul changement efficace qu'on puisse faire dans une relation est celui qu'on fait dans sa propre part de la relation. Et si on a des problemes pour le faire, il existe des professionnels pour vous aider, psychologues, psychiatres etc...

https://www.notretemps.com/famille/inte … iere-37965

Pour "la drogue" il est possible qu'il trouve un soutien dans le produit, en fonction de ses problemes d'existence. Le piege à ce propos est de croire qu'en "retirant" les drogues on retire tous les problemes. Ce qui n'arrive jamais. Parfois le sevrage est même carrément nefaste.

Donc essaie de trouver une relation plus equilibrée et surtout dont tu ne souffres pas (ou moins). Et de l'aider quand il en a besoin emotonnellement, financierement etc.. mais en lui laissant son existence et en acceptant de ne pas tout contrôler.

Enfin borderline n'est pas vraiment un diagnostic , comme le nom l'indique. C'est "juste à la limite".
https://www.hug.ch/specialites-psychiat … sonnelles.
Ce peut etre plus un terme pour definir une relation difficile  qu'un "diagnostic" sur une personne.

Et, surtout,  aide toi d'abord !

https://www.psycom.org/sinformer/lauto- … e-mentale/

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (27 juillet 2025 à  10:18)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Marco 68 homme
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Ciao
En te lisant je pense que toi tu a besoin d'un soutien psychology pas ton fils. Tu dois être heureuse d'avoir un enfant et l'aimer mais nos enfants ne sont pas à nous, sont des personnes différentes de nous. J'ai fait le même erreur avec mon fils, après on s'est parlé bien et problème résolu. Je te conseille de lui faire lire ce post, serait un bon début je crois.
PS le cannabis ne donne pas assuefaction,moi je le fume depuis 40ans et je fais des pauses de 1semaine,1mois,ça dépend.
Enjoy

Calcio Storico Fiorentino :  azzurri di S. Croce

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Grim homme
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14 messages
Bonjour mamandebl

Tout d'abord permets moi de te mettre sur le même piédestal de familiarité en te tutoyant, je trouve aussi que c'est plus "intimiste".

Après avoir lu les réponses de acababy et prescripteur je me suis dit que la synthèse avait été faite et très bien formulée.
Mais tout bien réfléchi, j'ai décidé de te partager mon expérience en espérant qu'elle te permette d'y voir plus clair.

Tu sembles dire que tu as perdu ton fils a cause de ses consommations de cannabis et d'alcool (dont tu admets toi même ne pas connaître ni les fréquences ni les quantités), tu ne le reconnais plus et vos seuls échanges si on peut appeler ça comme ça, se résument a des échanges de hurlements.

Tu sembles penser que la consommation de cannabis traduit un mal être quelconque comme le laisse entendre ta phrase : "j'espère que vous allez bien , mais si vous êtes ici, à lire et à écrire, c'est que tout ne va pas simplement."
J'ai 35 ans, je suis marié et entouré d'une famille que j'aime et d'amis que je considère autant que ma famille (comme une très grande partie des PUD). J'ai un travail qui me passionne et .... Et .... Je fume du cannabis depuis 19 ans (j'ai commencé en fin de seconde). J'ai fait des pauses bien sûr mais tu peux considérer que je n'ai jamais arrêté, c'est tout comme. Ma mère, tout comme toi, ne connais rien en "drogue" (elle a tout entendu concernant les risques.... Rien concernant les bénéfices). Alors quand j'avais 23 ans et qu'elle m'a cramé le joint à la main .... Ça l'a détruite (a noter que mon père est mort de sa consommation titanesque de tabac), elle a pleuré et j'ai bien vu que ses larmes venaient du trefond de son âme ... Ses larmes elles voulaient dire "pardonne moi mon fils de n'avoir pas su te protéger de ça" et non pas "mon dieu la drogue a pris mon fils" ...

Suite à ça je lui ai promis de ne plus jamais toucher au cannabis et jusqu'à présent elle y croit dur comme fer (putain j'espère qu'elle va pas faire comme toi et créer un compte !!).
J'étais avec elle samedi encore et elle est heureuse du fils "non drogué" qu'elle a autant que je suis content de la mère "non informée" que j'ai.

Tout ça pour te dire, un peu comme ont essayé de te le dire Dantès et Marco a leur façon : le cannabis ou l'alcool n'est pas un moyen de communication... Ce n'est pas une finalité en soi ... Le fils qui te hurle dessus, c'est ton fils et personne d'autre.
Tu rends coupable les substances pour son comportement, mais les substances sont là en filigrane. Votre relation ne changera pas "juste" en arrêtant d'en prendre.

Tu as eu une grande facilité a venir nous parler et vider ton cœur et ton message m'a touché. Trouve cette force pour parler à ton fils, vide ton cœur, accepte que ton fils soit une personne avec ses propres besoins et envies et pas simplement une extension de ce que tu aurais voulu qu'il soit. Ou comme l'a superbement dit acababy juste "un borderline"
Je ne te demande pas d'accepter ses consommations, je te demande de les nuancer, ce serait trop facile si elles étaient les coupables. Cherchez les ensemble, les vrais coupables.

Bonne chance pour vous retrouver, je t'assure que vous ne vous êtes pas éloignés tant que ça, vous vous êtes juste retournés ....

P.s : je précise que j'ai vaporiser 0.3g de weed juste avant de t'écrire ce message... sans ça, pas sur que j'aurais eu l'empathie et l'énergie nécessaire pour te répondre.

En espérant que les choses s'arrangent pour vous

Dernière modification par Grim (Hier à  17:31)

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Nils1984 homme
Lévi station
France
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Inscrit le 12 Aug 2018
193 messages
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Bonsoir

Je comprends ton affliction mais je suis vraiment embarrassé par le début de ton post, personnellement je ne viens pas sur P.A parce que ça va mal, je viens pour tenter d'exprimer une certaine vision des choses sous drogues : les champis et le LSD sont mes préférés. Et la deuxième raison pour laquelle je viens c'est tenter de dissuader de faire des sevrages violents, ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas, à la fin je m'en suis mordu les doigts, c'est l'idée d'être "clean" qui pose problème, qui créé un malaise. Du coup c'est par amour des drogues psychédéliques que je viens créer des billets souvent en expérimentant des trucs, ou en laissant juste de quoi faire tripper les aficionados du mouvement psyché. Les drogues affutent l'inspiration : elle se laisse facilement dompter... créer ensuite sous drogues n'est pas évident en ce qui me concerne, mais les idées sont là et elles sont puissantes...

Et pour moi jusqu'ici tout va bien... 

Amicalement

Dernière modification par Nils1984 (Hier à  21:54)


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