Surréel - intro

Catégorie : Expérimental
06 février 2024 à  02:29

Intro de Surréel: récit sous drogues / paracosme / ufologie / dystopie-cyberpunk & activisme autonome

note: Je sais que ça peut paraitre indigeste, mais P/A est -pour l'instant- la seule station où je me sens libre...

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An 2135

Dissection d’une sensation.

Dans les artères du monde souterrain, au central d’une des trois clairières, s’opéra dans une incandescente improvisation l’ouverture d’un cercle-nuit inhabituel. La veille, l’appel de convergence suramplifié avait tonné sur cent directions de nombreux districts, autour de chaque gribéton et de leurs blocs répartis. Dans une mêlée des enfers, se rejoignaient au 2ème Niveau des flux non-stop de délivreurs issus d’horizons différents. Une foison de murs fut abattue pour coordonner les passages étroits aux réseautages de canaux, relayés de rails. Deux stations-ruines de métros furent démantelées - toujours bordée d’engins miniers, de décombres épars et de rames depuis longtemps parsemées en habitats. Une large étendue sanctuarisée se libérait. Par une floraison de galeries excavées en tunnels, des centaines d’hacktivists s’arrimaient dans les enceintes, la plupart équipés de baudriers pour les parcours ascendants et les descentes en rappel. L’abime et le déclin se projetaient de leurs corps en mouvements ; des corps déficients, en carences diverses, des corps qui avaient résisté - qui résistaient toujours - à des années d’ombres, d’éclairages artificiels, de néons sordides et de vivres rationnés. Des êtres coriaces jusqu’aux racines de l’âme. Les groupes réunis formaient un ensemble hétérogène, seules se rendaient indistinctes leurs frusques, combinaisons boueuses, hardes de désastre, djellabas sombres. Presque s’apparentaient-ils aux Poilus d’un temps trop lointain, ou aux jeunes soldats Libériens travestis, fringues b-boys et AK47 aux épaules - scène sanglante d’une guerre totale ou guerres tribales passées, somme toute perdues des mémoires. L’archiviste Dinraw et son alliée Zea, négociante-reporter, accostèrent sur place dès l’appel. Connecté à leurs bracelets-transmetteurs, un petit syntellite pupillaire virevoltait à leur côté, captant de seconde en seconde en tant que journal numérique, l’action de ce monde enfoui. Le tandem se créait un passage difficile et non sans risques. Une position adéquate pour un enregistrement vidéo fut repérée par Zea, cœur battant plus que de coutume. Les compagnons et compagnonnes regroupés se donnaient des accolades, de leurs mains topaient d’autres mains sur la base de codes liés aux différents groupes. Même les antagonismes ou désaccords manifestes entre individus, cessèrent pour cette réunion qu’on désignait comme unique. Dans ces corridors de corps las, quelques échauffourées eurent cependant lieu, plus par usure que par envie d’en découdre. Lorsque plusieurs Fers De Lance encadrés d’une dizaine de lieutenants et d’indés se frayèrent un chemin au sein de la foule réunie, les ondes du chambardement furent balayées par un silence progressif. Les FDL se placèrent au centre de l’agora. Parmi eux, marchait le Phasm, paré d’une épaisse parka plus délavée que cendrée. Sa visière en quartz modifié brunâtre se confondait aux cliquetis lumineux de l’obscurité, dissimulant l’ensemble de son visage. Il salua tour à tour les lieutenants déjà tapis aux abords d’une cavité holographique située au centre de la place. La vaste agora était dominée de cinq piliers de rocs séculaires, surmontés d’épaisses et ventrues balustrades conçues pour la plupart en hâte. Pareilles aux digues, les gradins de ferrailles rafistolées s’imprégnaient d’une marée humaine rapidement émergée. Autour d’elle et disposés de manière symétrique, sept braseros scandaient leurs chants, par la mouvance saccadée et gracieuse de leurs flammes. Des étendards jaunes et noirs, couleurs de la délivrance, ornés de représentations d’abeilles disparues, flottaient dans l’air ambiant. Les tribunes qui surmontaient les bancs de pierre et celles avoisinantes se remplirent de monde ; un monde que le Phasm contempla dix secondes, pendant que faiblissait l’éruption de sa rumeur. Avant qu’il n’articule posément ce qui allait advenir, toutes les lueurs émises par les lampes halogènes, les faisceaux provenus des étages supérieurs et les rayonnements des télécards - nommés autrefois slyphones interactifs - s’éteignirent. Seules les centaines de torches continuèrent d’émettre leur chaleur, qui braisait les façades ombrées de nuances sépulcrales, d’un orange dégradé digne d’une naine rouge à l’agonie. Les braseros parurent y synchroniser l’aléa du mouvement de leurs feux. Le Phasm croisa ses mains :

– Frères et sœurs ! Cette assemblée est un tournant décisif de notre histoire. Nous faisons appel à Garima, hacktiviste d’Ombrillégal, de la phratrie T’R-Ink.

Déjà s’arrimait un violent souffle d’étonnement, égaré et perplexe, coloré d’effarement. Ce souffle viral se répandit en chaque lieu, en tous sens, relayé par les télécards sur l’ensemble des hyper structures du souterrain. L’incertitude régnante se mit brusquement en standby, la foule réunie parut onduler d’improbables questionnements. L’étonnement ainsi partagé endossa l’habit d’une prière, le tempo cardiaque de Dinraw devint brutal. Incrédule, il murmura aux oreilles de Zea, qui cramponnait ses mains à la rambarde :

– C’est une hacktiviste de l’Aodenn, restée de tous temps à la surface… Ils ont donc… réussi ?

Le Phasm lança :

– Garima, tu es avec nous ?
– Oui… murmura la silhouette qui se formait au creux du spectroplasme, pour apparaitre en ectholo parasité de fréquences instables.
– Quelles nouvelles du monde ?

Dès lors détonna une explosion de joie, immédiate et surpuissante acclamation, électrochoc de cris libérateurs et de rires embrasés, d’une furie de mains battantes et de poings levés, dépassant en intensité les secousses d’un séisme. Des secondes irréelles aussi brèves à la vie qu’un météore se dérobant à la vue. Survivance portée haut par l’ovation, ce moment aux yeux de tous était envoutant, unique. Absorbés par la liesse, Dinraw et Zea rugissaient, battaient des mains, se fusionnaient au rythme d’un sentiment commun de libération. Pas de larme versée, seuls des cris de joie - aussi inaltérés que les pleurs d’un nouveau-né. Les lueurs ombrées magnifiées par l’éclairage sommaire des torches, se firent moins brillantes que le sourire que Zea déployait, envoyant ses instructions au syntellite, qui filmait les abords, zoomait alentour les expressions sonnées des visages mortifiés. La brûlante vénération de ce moment ne put cesser qu’après l’intimation des lieutenants encerclant l’agora de revenir au silence. Bien qu’à moitié camouflé par un masque-octet, le visage de Garima semblait porter de lourds stigmates de brûlures cicatrisées, et son expression n’avait rien d’exaltée. Emmaillotée d’une combinaison d’artificier sous un drap de laine lui tombant jusqu’aux chevilles, ses yeux clignaient rarement.

– Nous sommes désolés frère. Seules trois phratries ont survécu. Deux tribus de Démos Furia et quatre de la 0-Très poursuivent le combat. Les trois PsychoCentres se sont déchainés, même leurs concepteurs ont été pris au piège. Nous avons été passé à l’insecticide. Une forme terminale d’agent-orange a été utilisée contre nos derniers champs libres et nos récoltes. On dénombre une centaine de délivreurs encore en vie. Tous les hacktivists de T’R-Ink et des rezeaux ont été exterminé. Mais ces estimations ne sont pas certaines car nous n’avons aucune nouvelle de la 5ème d’Océanie et d’Ankorr. Les délivreurs de ces tribus sont apparemment toujours de ce monde. Pour ce qui est des territoires… ils sont ravagés, et… comment dire… personne ne comprend ce qui se passe ici. Voyez par vous-même :

Le syntellite de Garima se centra sur l’holographie pour transmettre des captures d’images de l’espace terrestre, au moyen de sondes troposphériques envoyées d’une zon’oasis toujours opérationnelle. Une série subite de films-témoins tacla d’entrée de jeu les esprits. La sidération se lisait sur chaque visage, la terreur envisagée n’avait rien à voir avec la terreur en ces instants vécue. Des implorations épouvantées provinrent des plus mystiques délivreurs installés aux balustrades. Mais certains des plus sceptiques furent davantage choqués.

– Ce foutoir n’est qu’une hallucination ! C’est impossible ! cria Zea, à l’encontre de Dinraw mais aussi des FDL, dont les visages s’efforçaient de rester neutres. En apparence seulement.

Or ce n’était que bagatelles, comparé à l’énième zoom qu’opéra le syntellite espion. L’effroi, au vu des captures vidéo, fit cette fois germer le plus profond des silences. La foule réunie se verrouilla dans un mutisme de glace.

Nous ne voyons plus le jour se lever… pensa Dinraw, la main compressée sur l’épaule de son alliée.

– Alors on en est là, murmura-t-il d’une voix défaite.

L’ectholo de Garima réapparut. Désormais ses yeux plongeaient et se fixaient sur les hauteurs insondables de son monde, de cet autre monde et pourtant même monde. Les quelques quatre mille délivreurs rassemblés, incrédules, se recroquevillaient dans un silence transi. Des sifflements de protestation le forèrent parfois - tel un trou dans une muraille, d’où surgiraient des faisceaux de lumière. Le Phasm s’avérait imperturbable.

– Garima, d'où est établi ce contact ? Est-ce que le jardin-noir existe encore ?
– Contact établi du Sérapis. Cette zon’oasis fait partie des rares encore viables, selon les sondes envoyées. Oui notre jardin-noir résiste plus que jamais, trois hectares seulement lui ont été raflé. Les délivreurs de Cycambre luttent comme des lions, la légende pourrait devenir réalité. Notre Parc Giordano persiste chaque jour à briller.

Des acclamations et des rumeurs de joie s’étendirent dans toutes les enceintes. Comme les lieutenants regroupés en cercle, le Phasm garda son tempérament mesuré et questionna sans ambages :

– Quand est-il de la boucle-connective ouverte au cœur d’Hexagon ? Il se dit ici qu’un vortex s’y est formé, est-ce que tu confirmes ?
– La citadelle centrale de [[A]] où la clé a été ouverte est engouffrée dans un vortex, comme une bulle protectrice géante, sur un hectare, totalement opaque, personne ne sait ce qu’elle renferme. En ce qui concerne notre position actuelle, ici, nous sommes paralysés. Il y a bien sûr la zon’oasis Delphinium de la 3ème Muraille, toujours debout, et comme mentionné à l’instant : l’extrême nord-ouest de Manhattan. Et quelques meutes fédérées autour de Demos Furia restent alliées aux trois phratries citées, je n’ai pas le nombre exact…
– Peux-tu indiquer précisément leurs positions et coordonnées actuelles ? bien que j’en doute, les passages reliant nos antres pourraient être toujours opérants à travers le Cyt-Rad-S mais deux tribus de la 0-Très sont encore sur le pied de guerre, ses escouades peuvent pénétrer dans Alaska.
– Oui mais frère… il faut que tu saches, que vous sachiez, que les doomers d’anciens rezeaux occupant ces espaces sont désormais hors de contrôle, leur animosité envers nous est devenue démentielle. On n’a pas de mots pour décrire les actes qu'ils ont commis l'hiver 215 sur une dizaine de rescapés d'Amplyum. On parle de cultes animistes et de nécrophagie. Leur mysticisme guerrier fanatique a fait que certains ont mangé des cerveaux humains.

Le Phasm durcit sa voix.

– Le sort en est jeté. L'Aodenn n'est pas en mesure de nous réaccueillir, nous serions repérés par les drones dès notre sortie. C'est vraiment ce que nous craignions. Ils nous attendent de pied ferme depuis dix-huit ans, Garima. Tu le sais. Nous accosterons au Delphinium ou dans l’Iphis.

Des protestations sourdes, inquiètes, usurpèrent encore le grand envoutement exalté des débuts.
« Du calme ! » lancèrent bras levés des FDL et indés aussi soudés que déterminés.

Le Delphinium était une zon’oasis qui ne possédait pas cinq pour cent des forces défensives du Sérapis. Dinraw sentit une vague qu'il associait toujours au moral mortifère causé en son temps par les premières heures qui suivirent le cloisonnement définitif. Si loin là-bas dans le temps. Dix-huit ans déjà. Dix-huit ans à pourrir éclairé par des lumières de caveaux. Dinraw comprit que l’essentiel du plan des FDL se basait sur une réouverture tactique des antres du Globe. L’ectholo acquiesça, ses traits noirs asséchés décrivaient un énième effort de résignation. 

– Bien, fit-elle à mi-voix.

Le Phasm toucha sa tempe droite dévoilée, tatouée de sept petits X en cercle. Le ton de sa voix se fit plus fraternel.

– Notre objectif de diversion est resté le même durant toutes ces années. De mémoire jamais les Anticorps n'ont osé s’aventurer dans Alaska. Deux tribus de Cycambre y accosteront puis établiront un couloir défensif et la solide couverture requise. Les sept-cents et quelques nomades et indés qui peuplent les gribétons des trois clairières nous apporteront toute l'aide nécessaire, et si notre sort est d'investir Delphinium, nous le ferons sans hésiter. Nous sommes heureux de vous revoir, vous et la surface. Tenez bon.
– Merci. Merci... vous aussi. Les renseignements vous seront envoyés d'ici trois minutes.

L’ectholo disparut telle une coupure sèche de courant.
Au centre de l’agora, les FDL comme les lieutenants gardaient une attitude indifférente, sciemment contrôlée. Le Phasm lança sans tarder ses directives, sur chaque axe et point clef des opérations à venir. Mais au cœur des tribunes et des places environnantes, une partie de la foule réunie fit valoir son ressenti. Une décharge de tensions, de bousculades et de cris rageurs ne tarda pas à suivre. Zea vit un couple qu’elle fréquentait régulièrement, installé sur le terre-plein. Elle cria le nom de son amie, qui ne lui adressa qu’un salut désenchanté, ses mains tremblaient, se crispaient aux épaules de son partenaire. La foule déjà revêche, était chahutée par des agitateurs de tous bords. Un nombre croissant d’individus toujours plus instable faisait clore à l’horizon des évènements la promesse d’une sécession ; les plus agités restaient les hacktivists, délivreurs coopérants avec les rezeaux indés, qui aux dires de la délivreuse Garima étaient désormais décriés comme ennemis. Mais la crainte la plus redoutable résidait dans l’imminente pénurie d’eau, qui chaque jour approfondissait les troubles. Sans compter les moyens de la distribuer équitablement - qui devinrent le casse-tête officiel des appareils soignants, à travers les trois clairières de l’immense réseau intraterrestre planétaire. Deux ans de plus en ce purgatoire et plus aucun subterfuge, même de bonne foi, ni appels à la patience ou à la méditation, ne sauraient désormais fonctionner. Les marchands de sable et leur pensée magique étaient unanimement plus méprisés que n’importe quel pandémonium institué à la surface. Les FDL lentement se dispersèrent pour regagner leurs bureaux d’études respectifs. Le Phasm resta auprès des lieutenants et de quelques indés, qui s’entretinrent avec les éléments perturbateurs des divers groupes irascibles. L’air était chaud, empli de tensions mais néanmoins plus clair. Dinraw pressa sa main sur l’épaule de Zea, qui le regarda en s’efforçant de sourire. Le syntellite pupillaire et grésillant flottait paisiblement à leur côté. Aucun d’eux ne pouvait pleinement admettre ni accepter ce réel dévoilé par la délivreuse Garima. Personne ne pouvait concevoir comme véritable ces témoignages visuels que rien ne saurait décrire - excepté peut-être « extinction massive ». Dinraw se dit, en coupant son enregistreur, que cette assemblée n’était qu'une sorte de mise en bouche, un signal d'espoir, sorte de grand cru qui devait passer encore un peu de temps à l’ombre avant d’être savouré. Belle foutaise. Le plus trash restait à accomplir. Comme s’il s’agissait de disséquer un délire fantasmatique. Ce qui finira par advenir restera d’une façon ou d’une autre… indicible. Savait-il au fond, savait-il vraiment, ce que cela signifiait ?

Indicible.

Reputation de ce commentaire
 
L'inquiétante étrangeté du réel indicible. PTX.



Commentaires

Sympa à lire, ça m'a fait penser à la tour sombre un peu.


LoneTraveler a écrit

Sympa à lire, ça m'a fait penser à la tour sombre un peu.

Merci de tout cœur Lone d'avoir pris le temps de lire ce texte !! Ce récit compte 400 pages, j'y ai mis durant 3 piges de décrochage à la méthadone et au sub toutes mes tripes. lol Je ne connais pas "la tour sombre", je n'ai lu de King que "ça", "un élève doué" et "The long walk" (un livre de mes jeunes années qui a été décisif pour moi)... j'peux pas m’empêcher de citer un extrait de ce book, (qui durant mon adolescence a été un réel clash pour moi) ( je cite, c'est plus fort que oim ^^ ) :

-- Je vais mourir maintenant, Garraty.
-- Bon.
-- Si tu gagnes tu veux bien faire quelque chose pour moi ? J'ai peur de le demander aux autres.

Sur ce, Baker fit un grand geste vers la route déserte comme si la Marche avait encore des dizaines de concurrents. Pendant un instant d'effroi, Garraty se demanda s'ils n'étaient pas tous là encore, peut-être, des fantômes en marche que Baker à sa dernière minute voyait, lui.

-- Tout ce que tu voudras.

Baker lui posa une main sur l'épaule et Garraty se mit à sangloter sans pouvoir se calmer. Il lui semblait que son cœur allait sortir de sa poitrine et verser ses propres larmes.

-- Doublé de plomb, dit Baker.
-- Marche encore un peu, dit Garraty à travers ses larmes. Marche encore un peu, Art.
-- Non... peux plus.
-- Bon.
-- Je te verrai peut-être, mec, dit Baker en essuyant distraitement le sang sur sa figure et Garraty baissa la tête en pleurant. Ne les regarde pas me faire ça. Promets-moi ça aussi.

Garraty hocha la tête, incapable de parler.

-- Merci. Tu étais mon ami, Garraty.

Baker essaya de sourire. Il tendit sa main, à l'aveuglette, et Garraty la serra dans les deux siennes.

-- Un autre temps, un autre lieu, murmura Baker.

Garraty laissa tomber sa figure dans ses mains et dut se courber pour continuer de marcher. Les sanglots le déchiraient, avec une douleur qui dépassait ce que la Marche avait été capable de lui infliger.

Il espérait qu'il n'entendrait pas les coups de feu.
Mais il les entendit.

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