Trip sur-prise 2c-I

Catégorie : Trip Report
17 mars 2014 à  22:31

Juin 2010 :


J'avais lors d'un de mes derniers trips pris la décision de réduire considérablement ma consommation de stupéfiant, soit de ne tripper qu'une fois par mois mais aussi de ne plus bédave tous les jours.

Le seul truc c'est qu'à  chaque fois que je me dis ça je fais l'inverse, je continue de proder comme un bon drogué plus buté qu'un âne bâté...bref j'en fais qu'à  ma tête et en plus de ça je commence à  faire de plus en plus n'importe quoi.

Je m'étais déjà  bien séché la tête en combinant du 2c-I et du DxM en boite de night et sur la Tour Eiffel, puis j'ai recommencé le week end d'après histoire d'être bien sur que ce mélange était bien fort et bien puissant...au cas où je ne l'aurais pas bien compris...et effectivement l'expérience fut déstabilisante, mon esprit en dehors de mon corps à  me rendre compte qu'effectivement c'est fort et puissant...rebref je tournais beaucoup en rond dans ma tête à  cette époque...c'est ça de ne faire que se droguer sans activité constructive derrière, ça n'est jamais bon..




Chapitre 1 : Turn on




Milieu de semaine, demain je ne vais pas à  la fac de toute façon je me ré-oriente l'année prochaine, allez je vais prendre un tout petit trip de 2c-I pour égayer ma soirée, je veux juste libérer mon esprit de l'emprise du réel sans être défoncé.

Je pré-roule deux gros deux feuilles de Weed pour les moments de creux, et pour lancer et relancer le trip si la dose n'est pas assez forte à  mon goût.

A peine le para ingurgité je sens comme une franche montée typiquement placébo, ça me le fait à  chaque fois que je gobe un para, sur le coup je flippe parce que je ne connais pas encore vraiment la drogue et je ne me connais pas encore comme maintenant. Juste après ça je vaque à  différentes activités et au bout d'une heure je sens une euphorie m'envahir alors que je discute via Facebook avec une amie.
En tant normal je ne lui aurais pas parlé, mais là  je suis vraiment de plus en plus speed et de plus en plus empathique, j'écris à  toute vitesse et je kiffe cette franche montée, he be je ne pensais pas vivre ça avec une si petite dose !

Ça fait presque deux heures que j'ai gobé mon para et je commence à  voir mon ordinateur légèrement onduler, c'est quoi ce délire arf, c'est normal ça ?!

Je quitte le pc et vais sur mon balcon fumer la moitié du premier joints, ensuite je m'allonge dans mon lit, lumière éteinte, yeux fermés et écouteurs sur les oreilles. La musique m'embarque illico dans mon monde psychédélique, je m'analyse entre deux transes musicales, je me remet en question et tente d'être le plus honnête avec moi même...j'ai bien compris que plus je me connaitrais plus je connaÎtrais les gens en général, donc ça ne sert à  rien de me mentir.

Lors de ses phases introspectives je réfléchissais beaucoup à  la notion d'égocentrisme, cette manière que j'ai de tout ramener à  moi, et surtout de tout ramener à  la drogue ! ça fait plus de six mois que je ne parle que de drogue, et lorsque l'on me parle d'un sujet lambda, je trouve toujours des arguments m'amenant à  parler de drogue, et en l'occurrence de mon vécu.

Je monopolise les discussions, j'en ai gros sur la patate, j'ai l'esprit en ébullition depuis que j'ai découvert le DxM, la Salvia, la Codéine, les médocs et surtout le 2c-I, et je me suis lancé dans une optique de changement profond en moi, de devenir une personne "parfaite", un modèle de société, je veux que l'on dise du bien de moi, que l'on juge mes qualités d'être humain respectable, mais en fin de compte toute cette défonce sur gonfle mon égo et je me transforme sans le savoir en un monstre d'égocentrisme. Vous l'aurez remarqué j'ai le profil d'une personne qui flippe de son image, la parano est directement liée à  l'égocentrisme, plus on flippe plus on rapporte tout à  soi.

Et plus j'analyse mon égocentrisme, plus je rentre dedans. De mon point de vue intérieur j'ai l'impression de le maitriser, mais en fait dans la vraie vie je ne suis qu'un adolescent qui fait sa crise égocentrique parce qu'il a découvert quelque chose qui le transcende, pour une fois que je vois plus loin que le bout de mon nez, j'ai l'impression d'être un grand et qui plus est intelligent, merci la drogue de me confronter à  la réalité en l'observant depuis mon piédestal...je vis par la drogue et pour la drogue pour mieux comprendre la réalité, je suis en pleine crise existentielle, je me remet en cause toutes les deux ou trois réflexions et j'y crois vraiment, je veux vraiment changer tout ce qui me déplait en moi,  je suis un passionné, un acharné, depuis toujours je vais de passion en passion en m'y investissant corps et âme, et en l'occurrence j'ai pris comme nouvelle passion la drogue et mon égo, d'ailleurs ça tombe bien je suis actuellement à  bloc dans un trip psychédélique en train de penser à  moi.

La musique se termine, je reviens à  moi en me rendant compte que je pense à  moi, donc je lance la musique suivante pour repartir dans une nouvelle réflexion...

Je me met à  analyser ce à  quoi je pensais, enfin à  la dernière phrase à  laquelle j'ai pensé parce que dans le moment présent je suis presque incapable de me souvenir de ce à  quoi je pensais...comment ça je n'en suis pas capable !? si j'en suis capable !! suffit de me forcer, de retrouver des liens, je sais que je pensais à  la drogue, à  cette nouvelle passion qui m'anime depuis presque un an maintenant, et si je parle de drogue c'est que je pensais à  mon égocentrisme, ahah c'est trop simple, suffit que je me cale dans mon lit pour que je pense à  ça, j'y pense tout le temps...

C'est vrai que plus j'y pense plus je comprend le fonctionnement de mon esprit, je rapporte tout à  moi, et je trouve des liens dans tout et n'importe quoi, chacune de mes réflexions se termine par une analyse de ma psyché...c'est vrai que s'en est limite maladif à  ce niveau là ...oui mais à  côté de ça je travail sur moi, je me remémore des situations où j'ai par exemple monopolisé une discussion, je me critique sans me juger, et même si je dénigre ce comportement, je vais de l'avant en me disant que la prochaine fois je ferais gaffe à  ne pas reproduire ce même schémas qui ne me plait...pas question que l'on me juge comme un égocentrique, ça serait la pire de mes hontes !

Je passe à  la chanson suivante, tout aussi psychédélique elle m'entraine toujours plus loin dans mon analyse, les mécanismes de défense de mon égo tombent un par un, je m'avoue de plus en plus de chose qui en temps normal m'auraient déstabilisé, alors que cet état de dissociation d'esprit je me sens en paix avec moi même, je suis bien loin du tribunal de la réalité...j'ai la chance de ne pas jouer de rôle lorsque je me parle à  moi même (même si j'adore ça), et lorsque je détecte une esquive, une justification ou une explication visant à  me déresponsabiliser, je réagis directement en posant le doigt sur ce que je ne voulais pas voir, et je le détaille pour bien me faire comprendre que je ne m'en sortirais pas aussi facilement, je me dois d'être le plus juste avec moi même et pour ça je suis prêt à  mettre à  mal mon égo, je sais que c'est un mal pour un bien, je m'en relèverai toujours !

C'est ma technique pour progresser, avancer dans mon introspection, et vu comment je peux être sévère avec moi même, je suis bien conscient que j'avance vite...les portes de la perception je les ouvre à  grand coup de pied, comme d'habitude je m'implique à  2000% et je fonce tête baissée...jusqu'ici chaque trip, chaque session musicale m'a donné l'impression d'avoir atteint un état de sagesse digne de l'image que je veux de moi même, je suis conscient d'être le cliché du mec qui a prit trop de psyché, mais je pense que mon discours se tient assez pour ne pas passer pour l'hurluberlu qui en a trop prit (même si c'est le cas arf).




Chapitre 2 : Tune in




Putain je me met à  voir des fractales, c'est quoi ce délire !?!

J'ai pris une mini dose pourtant, que je ressente bien le produit ok, mais de là  à  avoir des visuels, ce n'est pas normal. Bon après tout je ne vais pas me plaindre, je suis là  tranquillement à  me raconter ma petite vie, ça va j'ai connu pire comme situation, je pensais juste ne pas être aussi trippé.

Vers 22h mon téléphone sonne, c'est mon pote P qui me propose d'aller boire un verre, allez pourquoi pas, j'ai toujours ce sentiment d'empathie et ça ne me dérange pas du tout d'aller voir du monde.

Sur le chemin je fume la fin du premier joint, et là  je n'en reviens pas, le trottoir est deux fois plus large que d'habitude, j'ai l'impression de mesurer un mètre de hauteur, oooooouuuuaaaaille c'est quoi ce délire, je suis immergé dans le trip comme pas permis, je suis extra lucide mais dans une réalité parallèle !

J'avais déjà  eu des visuels de ouf, les objets qui font des vagues, les couleurs qui s'alternent, mais là  ce sont toutes les proportions qui sont modifiées, et je n'ai pas l'impression d'être plus trippé que ça pourtant...

Je commence à  me dire que la poudre était peu être tassée vu que c'était la fin du pochon, et étant parti dans un état d'esprit de petit trip, je n'ai pas flippé dès le départ en pensant avoir à  encaisser un gros trip comme d'habitude, donc j'étais détendu et ça me procure un trip plus que cool.
C'est vrai que j'ai d'abord eu cette phase d'euphorie et non une phase d'anxiété comme d'habitude parce que je sens que ça pousse fort, depuis le début du trip je suis détendu et ça change tout, en fait l'état d'esprit joue énormément !

Alala si tous mes trips pouvaient se passer comme ça, en fait c'est vraiment lorsque l'on se fait surprendre qu'on kiffe le plus, mon esprit ne s'est pas mis sur la défensive et je le vis bien mieux, je n'avais jamais été dans un tel état de bien être en étant autant défoncé de la sorte. Je me sens bien et si je n'avais pas toute ces hallus je dirais que je suis comme sobre vu ma lucidité...tout ça ressemble à  la vision que j'ai du trip parfait.

Arrivé au bar je continue de monter, en fin de compte je suis quand même trop perché pour interagir normalement avec mes amis, je phase et écoute plus que je ne parle, mais je ne perds pas les pédales, loin de là .

Vers minuit on se dit au revoir, et de mon côté j'ai de plus en plus de visuels, le béton vit désormais, en fait je suis plus qu'étonné, je ne vois pas d'autre explication qu'une sur prise, jamais 10mg de poudre m'aurait envoyé dans un tel monde, ouai c'est ça, la poudre épaisse du 2c-I devait être tassée, faudra que je fasse gaffe à  l'avenir.




Chapitre 3 : Drop out




De retour chez moi je fume le deuxième joint, le petit immeuble de l'autre côté de la rue grossit et rétrécit par intermittence, j'en reviens décidément toujours pas, moi qui était parti pour un petit trip je me retrouve dans un monde d'hallus comme je n'en ai jamais eu, à  ce niveau là  ce n'est pas des visuels ou la réalité se tortille, là  ce sont de vraies hallucinations, comme quoi lorsque l'on est décontracté et que l'esprit se sent en confiance, il peut vraiment partir loin et en faire voir de toutes les couleurs arf.

Je me remet au lit et repart dans ma transe musicale, je me demande si je ne devrais pas faire attention à  toute ces sessions musicales, j'en fais tous les jours après avoir fumé, une demi heure minimum allongé dans mon lit à  me laisser partir là  où mon esprit le veut, décrocher de la réalité et vivre dans un rêve éveillé, alternant entre des analyses mentales ou des phases de pur oubli.

A vrai dire je me suis construis un monde bien à  moi lorsque j'écoute de la musique en étant défoncé. Je ne pense plus de la même façon que sobre, et chaque soirs je me retrouve dans mes analyses, là  où je les ai laissé la veille ou même il y a une semaine voir un mois, en gros dès que je retrouve un état d'esprit que je connais je fais le lien avec la dernière fois que je l'ai vécu et je reprends mon analyse là  où je l'ai laissé. Comme je pense très souvent à  moi ça n'est pas compliqué de retrouver une pensée, enfin j'ai aussi la chance d'avoir une excellente mémoire, et ça m'aide énormément à  m'y retrouver !

Mais c'est aussi cette faculté de penser qui me pousse à  m'oublier dans la musique, toujours être à  fond mentalement me donne envie de décroche lorsque mon esprit n'en peux plus, lorsque je sature j'ai besoin de me laisser partir dans un solo ou dans un beat jusqu'où ma conscience le peu. Avec le Cannabis j'atteins des stades d'anéantissement de ma conscience qui dépasse ce que vous pouvez imaginer, en 2010 ça faisait déjà  deux ans que j'étais habitué à  aller le plus loin possible dans la musique en ayant bu ou fumé (surtout fumé avec l'alcool ce genre de transe n'est pas agréable, trop brouillon), et vu que je pratiquais ce sport cérébral à  la façon d'un masochiste, je ne connais personne capable d'encaisser autant que moi une telle intensité musical.

Mais attention, je ne parle pas de se caler un casque sur les oreilles, de mettre à  fond la musique et d'attendre que la chanson soit finie, je parle bien de vivre la musique au point d'être la musique, et de se forcer à  ne plus penser jusqu'à  en perdre la raison et se retrouver dans un état purement émotionnel , je parle bien de se laisser aller jusqu'à  ce que ça fasse mal, et une fois qu'on passe le stade de l'inconscience, bienvenue dans votre esprit...en quelques sessions on s'y retrouve facilement tout en pouvant penser "normalement", d'une façon lucide et fluide quoi, ce n'est qu'un question d'habitude.

Mais bon je ne nie pas qu'après une demi de transe on reste ko, ce n'est pas évident de s'en relever comme si de n'est rien était arf.

Pour accéder à  cet état de transe, il ne faut pas avoir peur de mourir, il ne faut pas avoir peur de replier son esprit sur lui même jusqu'à  ce que notre vision ne soit plus qu'un point de douleur et ensuite hop, on ne sent plus rien, on est comme mort, parce que oui, là  bas c'est la mort cérébral, et autant je monte haut dans mes analyses persos, autant je descends bien bas lorsque je décide de disparaitre en saturant mon esprit avec de la drogue et de la musique.

Jusque là  je vivais la chose sans trop me poser de question, j'alternais entre déconnexions et pensées plus ou moins profondes en trouvant ça cool, c'était mon petit plus bien à  moi, ma raison de vivre...ah j'en ai vécu des sensations en écoutant juste de la musique...du son quoi, du son et de la drogue, il en faut peu hey !

Mais maintenant que je m'oublie tous les soirs en fumant quand ce n'est pas l'aprem' en plus, et que je pratique cette déconnexion musicale avec le DxM et le 2c-I, j'atteint des paliers de non conscience qui m'ont fait peur. Autant avec le Cannabis j'ai rarement atteint le moment où j'ouvre les yeux avant de perdre la conscience, j'arrive à  savoir à  quel moment je dois arrêter le délire pour ne pas perdre la réalité, autant avec les trips je n'ai pas osé aller voir au delà  de l'état où je sens que je ne me maitriserais plus, parce que oui, là  bas on ne se maitrise plus, faut faire gaffe à  ne pas rester sur un coup de stress, y aurait de quoi rester perché...

Mais je trouve ça tellement bon que lorsque je me dis que, si ça se trouve je suis plus dépendant de ces déconnexions musicales que de la drogue, ça ne peut être vrai, on est pas dépendant de la musique mais de la drogue, c'est bien connu arf...

Ba j'avais tort, et avec du recul je me dis que j'aurais mieux fais de me méfier de mon instinct, me focaliser sur la drogue ne faisait que m'éloigner de la vraie raison pour laquelle je me droguais...en fin de compte la drogue n'était pour moi qu'un outils.




Chapitre 4 : Descente




Je ne me souviens plus de ce que j'ai fais après avoir écouté de la musique, mais je me souviens que le trip est descendu à  partir de 1h du matin, en gros j'aurais été en pleine monter de 21h à  minuit, à  minuit c'était l'apogée, et après le délire est redescendu tranquilou, j'ai peu être refumé un pétou pour m'occuper l'esprit en matant un film à  après, et j'ai surement du lire des Tr sur internet, c'était mon occupation favorite de l'époque...

Quoiqu'il en soit ce trip reste inoubliable, et à  chaque fois que je me serais fait surprendre par la drogue sans en avoir trop prit, j'aurais kiffé de la sorte.
Si j'avais su que j'avais pris un gros trip je n'aurais pas été aussi détendu, mon trip aurait été plus anxiogène, je me serais posé plus de question que je n'aurai répondu à  toute celle que j'ai déjà  en tête, j'avais confiance en moi et ça fait plaisir...même si je m'enfonçais encore un peu plus dans la drogue, j'en étais conscient mais c'était mon choix...et puis bon, les grandes vacances arrivent, ce n'est pas le moment de me prendre la tête, ça va envoyer du lourd !! :)



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