et ben moi je rejoins Romain. Et pas que sur les larmes. On peut parler d'anesthésie affective, et c'est bien le but du jeu, non ? je remarque toujours qu'à un dosage important de substitut ou d'
hero, clairement, je me retrouve dans un état de discrète anesthésie affective relativement agréable : c'est assez cool parce que les émotions négatives sont filtrées mais petit défaut, les positives, un peu aussi (hélas).
Je mentirai si je disais le contraire, meme si quand meme c'est vraiment surtout pour l'
heroine que j'ai ces effets de prisme déformant des émotions - et pour la métha, c'est en diminuant qu'à un moment - je retrouve une émotion perdue qui était le "rire spontanée" mais aussi le reste, la libido, l'envie de me connecter aux autres, la libido, l'amour etc... . Attention ca veut pas dire qu'on se marre pas ni n'éprouve à 120mg des émotions non plus et qu'on est terne et taciturne et sans vie mais avouons le, meme si c'est assez discret, les
opiacés sont un peu des "lunettes roses", un prisme déformant légèrement les "ressentis" et c'est comme ça bien le BUT... et c'est vraiment ce que je kiff dans la
came par ex ! Cette capacité du produit à me mettre à distance des choses et de tout.
La ou c'est un peu lourd, c'est effectivement quand tu décides de plus te défoncer et que tu choisis un traitement et que tu t'aperçois qu'au fond bon nombre d'effets secondaires de l'
hero sont quand meme la... notemment à dosage de confort : il y a un super effet anxiolitique et antidp certes mais il y a aussi la libido dans les chaussettes et une palette émotionnelle relativement appauvrie.
Le seul moyen que je connais pour réaccéder à une palette complete émotive vive, c'est diminuer et arreter.
je suis pas le seul à le dire mais dans une période d'abstinence prolongée apres une longue période d'
opiacés, moi, j'ai littéralement l'impression de revenir à la vie, de revivre des émotions oubliés depuis des lustres, ca va un peu du rire aux larmes...
et aussi dingue que cela puisse paraitre, cela dure jusqu'au dernier bout de mg ! par exemple en arretant la
méthadone à 1mg, le mois suivant, je ressentais pas les choses de la même façon.
Par ex, une relation avec certaines personnes qui m'était supportable sous
substitution deviennent impossible après arrêt. Il y a pour moi un changement d'angle dans la façon de me ressentir et dans le rapport relationnel. Par exemple, à chaque fois que j'ai arreté le
subutex, ben ça loupait 20 jours après, j'étais en rupture avec ma femme, on se supportait plus. Je reprenais du sub, on se réconciliait, j'arrivais à gérer cette relation à nouveau. Et puis à nouveau
sevrage et là encore, 20 jours après, je n'arrivais plus à la supporter donc re-rupture. J'en touchais un mot à mon médecin qui me confirmait que oui bien évidemment les
opiacés avaient une importante fonction de régulation émotionnelle et qu'il serait hypocrite de laisser croire à une totale "transparence" des
TSO surtout à doses importantes.
APres oui , il faut le dire mais il faut aussi dire que ca reste très mineur avec la
méthadone (assez important avec l'
hero ou la
morphine en shoot) mais que ce n'est pas genant , que ca se gere tres bien voire meme que ca contribue à faciliter la capacité à vivre -
d'ailleurs j'ai connu beaucoup de gens dans les
opiacés qui sont des personnes hyper émotives et qui finalement, sont plus "normales" à être un peu anesthésiés avec les
opiacés (et ca enleve le coté "hyper" de leurs émotions) que sans... et qui, en
sevrage, ressetent TOUT à nouveau TROP FORT et ça TAPE TROP...