Fentanyl / méthadone / sevrage

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MonaLisa femme
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France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 06 Aug 2018
1 message
Bonjour à tous
Merci pour ce forum je l ai lu pendant des mois parfois ça m angoissait plus qu autre chose de lire la souffrance des uns et des autres à décrocher mais je me suis dit qu'il était temps de raconter mon expérience .
J'ai 31ans et je suis en couple depuis plusieurs années .
Plus jeune j'ai eu un accident et ai été opérée de la moelle épinière avec une reconstruction de mes cervicales je n ai pas été tétraplégique mais j'ai conservé des séquelles neuropathiques  dans mes mains et mes talons.
J ai eu un traitement très lourd pdt deux ans avec notamment du lyrica tramadol skenan et anxiolytiques et tt le panel mais j'ai demande a être sevrée et cela c est très bien passé .
En 2016 on a voulu faire un enfant on était bien ds nos vies mais les médecins m ont appris que je ne pourrai pas avoir d enfants j'ai fait des tas de tests... Et on a oublié l idée de pouvoir un jour devenir parent.
Après une année très difficile en 2017 gros échec professionnel crise de couple j'ai refait un œdème de la moelle épinière.. J'ai Bcp souffert et face a la douleur les centres anti douleurs ne sont jamais parvenus a me soulager .
on m a prescrit du fentanyl en spray en 50mg ça a été instantanée sur mon nuage et plus aucune douleur...
Avec mon conjoint on avait tt perdu notre appart on avait plus la santé et on vivait dorénavant en coloc ... A cette époque nos amis nous ont soutenu et heureusement ns n étions pas seuls ms la coloc pr un couple c est pas me top je suis retournée vivre chez ma mère et j'ai Bcp augmenté les doses de fentanyl.
Je dois même avouer que je courrais chez des médecins différents pr avoir plusieurs ordonnances et changeais de pharmacie.
Étant à mon compte j'ai tjs travaillé et d ailleurs je n aurais jamais réussi sans morphine.
Un jour a un repas chez des amis mon mec commence a me dire que si je ne pars pas ds un centre il va me quitter et tt le monde l encourage et me tient tête.
La semaine suivante j étais dans un centre logos entrain de parler a un psy puis j'ai vu l addictologue C est le médecin qui a déterminé mes doses de fentanyl je prenais 5500mg par jour des fois un peu plus il m est arrivé de faire d énormes crises de manque on a longtps essayé de réduire le fentanyl graduellement mais j aimais tellement le geste... Ds le nez qui me soulageait instantanément de mes angoisses car la douleur ça faisait un moment que la morphine n était plus autant efficace.
En janvier 2018 on a re emménagé ensemble avec mon conjoint je me cachais pour prendre le fentanyl car ça le mettait ds des colères monstres.. J'ai fait un arrêt respiratoire en février un beau matin il a entendu un gros boum et sans son massage cardiaque et le bouche a bouche je serai certainement morte !
En mars j'ai fait la plus grosse crise de manque que je n ai jamais faite. La pharmacie n avait pas pu m approvisionner et on a fini a 22:00 chez une amie infirmière qui me donnait du l oxynorm . Ce jour la j'ai cru creuver et je me suis juré de ne plus jamais vivre cela j'ai enfin accepté de passer sous méthadone.
L addictologue m a laisse le fentanyl ms en sublingual ce qui en fait m a sevré du fentanyl rapidement mais je continuais a mettre de l eau ds mes flacons vides de fentanyl pr avoir la sensation sur la muqueuse de mon nez... C est débile clairement ms c était comme ça ... Plus fort que moi j'ai fait ça pendant deux mois et petit a petit le geste est parti..
J'ai commencé la méthadone a 40mg puis fractionné a 20/20 matin et soir .
L addictologue voulait m augmenter ms j'ai tjs refusé.
Le début a été très difficile j étais léthargique dans un corps qui ne m appartenait plus m habiller me demander des efforts incommensurables mais a un moment mon corps a accepté la méthadone et j'ai pu revivre .
J'ai longtemps repensé a l effet que provoquait le fentanyl sur mon esprit ms je me suis concentrée sur ma vie nos projets c était dur car étant a mon compte j'ai vu mon activité coulait ms je suis allée travailler tt les jours et ça m a aidé a tenir pied.
J'ai été Bcp jugée par la famille de mon conjoint c était plus facile de dire que j étais une droguée que de me tendre la main il a failli me quitter des dizaines de fois ms franchement je me suis battue pour notre couple et lui aussi sans s en rendre compte l amour était tjs la!
Avec l accord du centre qui tout de même trouvait que j'y allais un peu vite je suis descendu par palier de 5mg tous les 15jrs parfois toutes les semaines je n ai jamais ressenti de grosses angoisses ms plus de l inconfort des suées des éternuements des frissons ms c était gerable .
Comme tout le monde j imagine que je n étais pas la seule a être constipée sous morphine et sous méthadone.
Quand je suis arrivée a 10mg logos a décidé de me passer sous gélules de 5mg
Et j'en énormément souffert en passant de 10 à 5mg.
C est durant cette semaine que je suis tombée enceinte mais je ne le savais pas encore ... Alors j imagine que sevrage et grossesse ça doit être un sacre chamboulement pr le corps.
Quand j'ai appris la nouvelle a mon conjoint il a été surpris ... Comme quoi on a quand même réussi à faire un enfant malgré ce qu en disait le corps médical c est notre miracle à nous.
Au centre j'ai eu le soutien de tt le monde médecin infirmière secrétaire j'ai tjs été ultra chouchoutée ... J'encourage qui que ce soit d aller rencontrer une équipe d un centre logos je n y serai peut être pas arrivée sans leur soutien et leur bienveillance ...
De 5mg je suis passée en fractionné a 3matin/2soir.
Puis 3/2 puis 4/1 puis 3/1 puis 2/1 puis 1/1 puis me voilà a 1mg...
Mercredi dernier j'ai pris ma dernière gélule de 1mg.
Les premiers jours ça a été j éternue énormément mais il paraît que c est normal .
Dans ma région c est la canicule il fait plus de 40degres en journée et c est très dur .
Samedi par contre j'ai fait une grosse crise d angoisse et j étais très agitée. La nuit je dors très peu alors que sous méthadone je dormais durant des heures.
J'ai la chance d évoluer dans un milieu qui n est pas à risques mes amis mon conjoint ne prennent aucune drogue tt le monde est équilibré c est un réel pilier .
Je crains tjs que la crise d angoisse arrive ... Ma hantise est la ...
Mon début de grossesse a été difficile et douloureux nausées mal de ventre interminable fatigue.
Notre bébé est prévu pour mi mars.
J'ai commencé mon TSO le 19mars 2018 j'ai fini mon sevrage le 1er Août.
Ça a été difficile il faut être fort moralement et avoir un entourage solide, entendre des gens vous dire qu'ils sont fiers de vous ça aide.
Courage à tous.
PS : Si vous avez des techniques pour les angoisses c est vraiment ce qui m incommode le plus avec les insomnies.

Soyez fort et croyez en vous

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Lilas24 femme
Bavarde
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 31 Jul 2017
344 messages
Bonjour,

Quel courage, chapeau bas. Je ne suis pas sure d'avoir tout compris mais tu t'es sevrée de ton TSO en 5 mois et tu ne prends strictement plus rien, même pour tes douleurs ?

J'avoue que là, on ne joue pas du tout dans la même catégorie. Moi j'ai fait un sevrage dégressif de la codéine commencé seule, puis que j'ai fini en CSAPA d'août à décembre 2017. Je suis maintenant dans cet après et c'est là que je peux peut être te dire des choses car pour le reste, j'ai le souffle coupé par ton incroyable force de caractère.

Mon sevrage dégressif a été facile au début mais à un moment donné, c'est devenu difficile sur le plan physique car j'ai souffert de terribles impatiences nocturnes (c'est rare mais parfois pour les sevrages opiacés ça prend des proportions de dingue, toutes les nuits, 5 à 6 heures et sans rien pour les arrêter) et d'insomnie.

J'ai du prendre du Lyrica pour les impatiences car sinon je devais tenter de dormir comme une girafe, c'est à dire debout. Ca a bien marché mais j'ai pris 10KG car ce médicament m'a donné un appétit d'ogre. Par contre, il a aidé pour mon anxiété car mon addicto a diagnostiqué chez moi un trouble anxieux généralisé et je prends un AD très efficace pour ça. Le lyrica me détendais la nuit en plus d'arrêter les impatiences.

Je l'ai arrêté 1 mois après la fin du sevrage de la codéine quand les impatiences ont cessé (je faisais des tests en retardant la prise du lyrica). J'ai arrêté vite, 100mg d'un coup puis 50 par semaine, soit au total 5 semaines, sans aucun souci.

Pour l'après, j'ai du accepter de l'aide car si les impatiences ont cessé, j'avais une tension intérieure extrême, comme si j'étais branchée sur du 100.000 volts. Je ne dormais plus du tout, je n'étais pas fatigué, j'étais nerveuse, et mes bras et jambes me brulaient de l'intérieur comme si cette énergie en trop était bloquée dans le circuit sans pouvoir sans échapper. L'addicto m'a prescrit 10mg de valium à prendre le soir pour calmer cette énorme tension physique et ça a marché du tonnerre.

J'aurai voulu l'arrêter vite avant d'être dépendante mais je fais confiance à mon addicto quand elle me dit qu'il n'est pas encore temps. Le valium me détend le soir, c'est tout, il ne m'a jamais fait dormir. Par contre, mon insomnie régresse, ainsi que mes pics anxieux qui étaient revenus malgré l'AD à la fin du sevrage.

Pour l'après, il faut du temps, il n'y a rien d'autre qui va aider à tout remettre en place dans le cerveau. Il m'a fallu 7 mois avant de pouvoir dire que je ne suis plus insomniaque, même si je dors encore assez mal (malgré le valium, ce qui prouve qu'il n'est pas là pour me faire dormir d'ailleurs). Je suis plus calme, je n'éprouve plus beaucoup de tension physique, mais il y a des hauts et des bas.

Pour l'anxiété, si tu ne veux prendre aucun médicament, je connais une chose qui marche, c'est la TCC à faire de préférence avec un psychologue. La thérapie comportementale et cognitive, c'est de la relaxation et de la méditation. Faite par un psychologue, ça permet aussi de parler avec un pro, ce qui est très bénéfique (en tout cas, ça m'a fait faire des bonds en avant).

Si tu fais une bonne crise d'angoisse, tu peux trouver sur le net des exercices de relaxation faciles à faire chez toi (la méditation c'est plus dur). J'en connais un qui marche du tonnerre et qui est simple. L'idée est de respirer par le ventre et de se calmer en comptant ses respirations dans sa tête.

Il faut s'installer sur une chaise, un fauteuil confortable (assis c'est bien), mais moi j'aime bien me caler sur mon canapé en position semi-allongée avec les jambes repliées devant moi et le dos sur des oreillers. Tu fermes les yeux, tu prends 3 inspirations lentes par le ventre (il faut un peu de temps mais tu peux t'aider en mettant 1 main sur le ventre et l'autre sur le sternum afin de gonfler et dégonfler le ventre et pas respirer par le sternum). Tu bloques 1, puis tu expires 5 ou si c'est trop dur 4 fois par le ventre. Tu bloques 1 et tu repars dans l'autre sens. Il faut compter dans sa tête, prendre son temps, avoir conscience des mouvements de son ventre, de l'air qui passe dans ses narines. Au bout d'un moment, ton anxiété chute et si tu es comme moi du genre à mouliner en permanence du cerveau, il se bloque sur le fait de compter, c'est reposant.

C'est mon psychologue au CSAPA qui m'a appris ça mais je pense que tu peux essayer avec un simple guide écrit ou audio sur le net et voir si tu es réceptive à la relaxation, ce qui est mon cas, à ma grande surprise tellement je suis agitée de nature.

Bon, je te répète une nouvelle fois toute mon admiration et te souhaite bon courage.

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