1
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par psyr (30 juillet 2025 à 03:55)
Hors ligne
psyr a écrit
Je vais faire court, parce que je devrais dormir depuis un moment déjà.
Avant tout, je précise que je consomme ces 2 molécules à titre récréatif. J'ai démarré plusieurs fois un TSO à la buprénorphine mais je lâche très vite, généralement au bout de 5 à 6 semaines, car l'idée d'un traitement à vie me terrifie.
Tout ça pour dire que les infos ci dessous ne sont pas ultra précise, je décris ce que j'ai appris de la majorité des personnes qui vivent avec ces traitements et dont j'ai eu le témoignage. Donc il ne faut rien généraliser, chacun.e est différent.e et trouver l'équilibre pour l'un peut devenir une chute vertigineuse pour l'autre.
Sachant cela, j'essaie de te décrire de manière générale ce à quoi t'attendre si tu décides de démarrer un TS. Que ce soit sur les différentes étapes des différents protocoles ou les méthodes de prescription.
Si j'en dis une grosse, n'hésitez pas à me corriger, avec sympathie serait un plus ^^
Si le doc qui assure ton suivi addicto te prescrit un TSO, il commencera forcément par la buprénorphine (plus connu sous le nom de subutex). Ton médecin traitant est d'ailleurs apte à te la fournir, même pour une première fois. Car il n'existerait - à priori - pas de risques d'od (cela change si prise combinée avec d'autre produits/médocs), il existe un dosage seuil qui, une fois dépassé, ne crée pas plus d'effet.
Tu peux le trouver sous plusieurs forme, notamment le suboxone, qui est combiné à de la naloxone, ce qui empêche - en théorie - le détournement des comprimés (snif, shoot ..)
Perso, on ne m'a jamais fait de test pour vérifier si j'étais bien consommateur d'opis. Ni chez l'addicto, ni chez le traitant.
Donc un parcours théorique lors d'une instauration de TSO :
D'abord la bupré puis, si pour différentes raisons cette molécule ne t'est pas adaptée, la méthadone, qui devient alors envisageable. Sachant que le protocole d'introduction est plus strict et contraignant, car un dosage trop élevé peut être mortel.
Les premières semaines, tu es censé te présenter au CSAPA, à l'hosto ou à la pharmacie attitrée pour la délivrance quotidienne d'une dose que tu prends sur place, sous forme de sirop. Ça démarre 'bas', 20mg je crois, et l'augmentation est lente et progressive.
Le but étant de trouver ta dose confort sans prendre de risques, d'où l'idée d'un suivi quotidien pour raconter ton ressenti et surveiller ton état général. Lorsque tu auras trouvé cette fameuse dose, et que tu la supportes bien sur plusieurs jours d'affilé (la méthadone a une demie-vie longue, il peut donc y avoir 'chevauchement' de la dose d'aujourd'hui avec celle d'hier, ce qui peut éventuellement donner lieu à un surdosage).
Bref, une fois cette introduction passée, ton médecin généraliste aura enfin le droit de te faire une ordo sécurisée tous les 28 jours, indispensable au renouvellement des stocks de ton traitement.
Au bout d'une année, en moyenne, le sirop est remplacé par les gélules. De ce que j'ai pu lire et entendre, c'est un pas difficile pour pas mal de monde, l'effet arrive bien plus longtemps après ingestion, 2h en moyenne. On ressent moins le rush, le plateau est plus discret, bref il y a parfois une frustration qui s'installe après ce switch.
Honnêtement, toutes ces infos, ainsi que énormément d'autre, sont facilement trouvable sur le forum ainsi que sur le wiki. Tu peux donc te faire un avis rapidement sur les avantages et inconvénients d'un tel traitement et décider de la pertinence ou non, selon ton cas, d'un démarrage d'un TSO.
J'ajouterai deux choses : Il revient souvent que ces deux molécules ont moins d'effets récréatifs que l'héro, le skenan, l'oxy, le tramadol etc.. Mais un des buts essentiel est de retrouver une certaines stabilité et ainsi de moins s'exposer aux risques adjacents à la prise de produits de rue, ou de médocs à demie vie courte (argent, stress, illégalité, mauvaise coupe, marché noir ...)
Ce n'est pas le cas pour tout le monde hein, certain.e.s y trouvent leur bonheur, même 30 ans plus tard. Tandis que d'autre ne le/les supporte.nt pas, ou très mal.
Dans ce dernier cas, il est parfois possible de chercher une 3e méthode en accord avec le medécin, avec du skenan par exemple, ou de l'oxy, de la DHC... Il me semble que ça reste rare, mais la fonction 'recherche' t'en dira plus ^^
Dernier point, je l'ai lu et entendu des récits d'usager.e.s, qui rappellent très souvent que ces traitements ont été créé il y a quelques décennies (80's et 90's, je crois) afin de proposer une solution 'rapide et efficace' aux problèmes d'addiction à l'héroïne, qui avait le vent en poupe à cette époque. Ils ont donc été conçu pour remplacer la diacétylmorphine et la sensation de manque.
La notion de 'dépendance à vie' était déjà clairement indiquée dans les notices, et c'est toujours le cas de nos jours.
Ce que je veux dire c'est que si tu envisages par la suite d'arrêter définitivement l'un ou l'autre de ces traitements, cela peut s'avérer assez compliqué, voire carrément hardcore.
Je ne compte plus les témoignages glanés ici ou ailleurs sur la difficulté d'une telle entreprise, même si il existe certaines méthodes qui peuvent aider (dégression trèèès lente, méthode chinoise ...) . Et je pense que c'est un fait qu'il est important d'avoir en tête avant de se lancer dans une telle aventure.
Je rappelle viteuf que ce que j'ai écrit est une synthèse qui vient majoritairement des témoignages et reportages récoltés sur PA (et pas que), ainsi que de ma petite expérience de consommation de ces 2 produits.
Il y a donc très certainement des approximations, mais je pense que le fond de la trame est correct
Bonne nuit
Merci beaucoup pour ton témoignage, psyr. Je suis encore en pleine réflexion, mais grâce à toi, je suis un peu plus informé. Si je devais choisir, je commencerais par la buprénorphine, la méthadone m'effraie un peu. (Intervalle QT, demi-vie très longue, etc.)
Hors ligne
Hors ligne
psyr a écrit
Alors pour rappel, évite à tout prix les interactions opis/buprénorphine.
Tu le sais sûrement mais ça fait pas mal de le rappeler. Si tu prends de la bupré trop rapidement après ta dernière prise d'opi quelconque, tu risques de vivre un 'manque précipité', il paraît que c'est comme un manque mais en bien pire alors bofbof.
Selon les consos, ce serait conseillé d'attendre au moins 24h. D'être clairement en manque, en fait. C'est du moins l'information que j'ai lu à de multiples reprises ici même.
J'ajouterai également que chez moi, la constipation était assez impressionnante, malgré un bidou plus trop en forme du tout.
Je ne dis pas ça pour te dissuader, mais autant être transparent sur ce que j'ai vécu
Oui, justement! Si je veux un substitu, c'est pour éviter toute consommation alternative. Je saurai endurer le manque.
Bien chaleureusement.
Hors ligne
![]() |
13 | |
![]() |
[ Forum ] Arrêt & Sevrage - Mis sous buprenorphine 3mg
|
1 |
![]() |
[ Forum ] Arrêt & Sevrage - Sevrage dur ou effet de la Buprénorphine ?
|
2 |
![]() |
[ PsychoWIKI ] Passer de la Buprénorphine à la méthadone | |
![]() |
[ PsychoWIKI ] Méthadone et grossesse | |
![]() |
[ QuizzZ ] Risquez vous une overdose d'opiacé ? (heroine, morphine, methadone)
20978 personnes ont déja passé ce quizzz ! |
|
![]() |
[ QuizzZ ] Testez vos connaissances sur les overdoses d'opiacés
21140 personnes ont déja passé ce quizzz ! |