La stigmatisation institutionnelle subie par les PUD

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Agartha homme
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Bonjour,

Poursuivant l'appel à témoignages sur la stigmatisation des PUD, nous cherchons des témoignages sur ce que nous appelons la stigmatisation institutionnelle.

La stigmatisation institutionnelle c'est lorsqu'on nous impose des normes médicales et de santé, en nous imposant des règles et en nous infligeant de la violence, souvent mis en lumière lorsqu'il y a une relation de pouvoir.
En gros c’est la stigmatisation qui est faite par des professionnels de santé.

Pour aller un peu plus loin, cela traduit l’intériorisation de pratiques, règles, ou normes issues d’institutions (système de soins, cadre légal, structures sociales) par les professionnels de soins. Distinguer ce type de stigmatisation permet de montrer que certaines politiques publiques, protocoles de soins ou encore dispositifs juridiques ou administratifs imposent des normes hiérarchisant les comportements ou créant des inégalités d’accès aux droits et aux soins.

C'est un élément qui revient très souvent dans les témoignages qui contiennent de la stigmatisation, ça peut être extrêmement violent, même si des fois on la subie sans même s'en rendre compte tout de suite, souvent même, on fini par l’accepter.


Concrètement, ça peut être de vous obliger à faire pisser dans un bocal pour vérifier si vous êtes abstinents, ça peut être refuser de délivrer un traitement adapté parce qu'on est PUD, ça peut être minimiser la douleur ressentie ou ne pas vous croire parce que vous êtes PUD, du mépris lors de la délivrance d'un traitement, le sujet est vaste et est assez libre d'interprétation, tant que cela reste dans le cadre institutionnel.

Parfois quand nous lisons des posts, il nous est difficile de qualifier les posts comme étant stigmatisants, ou de simples "fausses croyances", la ligne peut-être fine. Mais souvent dans le cadre institutionnel c’est ultra violent. Des fois c’est à se demander si la relation de pouvoir derrière cela est vecteur de cette violence.

Merci pour vote participation sur les autres topics, et nous l’espérons, sur celui-ci aussi!
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Merci pour la réflexion (kaneda)

lost inside the black hole
dropping down the edge
fade away in shadow
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psychodi homme
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
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Bonjour Agartha
bonjour tout le monde

sujet intéressant, comme d'hab sur le forum j'ai envie d'dire...

alors moi j'ai un exemple très parlant, qui concerne un produit que tout le monde connait, qui est légal et qui constitue l'un si ce n'est LE plus gros problème de santé public dans notre pays : l'alcool

je travaille depuis de nombreuses années dans un service d'addictologie
notamment dans l'un des plus gros hôpitaux du sud est de la France

et bien figurez vous qu'il n'existe AUCUN lit dit "fléché" dans cette institution pour aider les personnes gravement dépendantes à l'alcool (un des rares produits, avec les benzo, dont vous pouvez décéder si vous cessez brutalement de consommer quand vous avez une dépendance sévère) ... c'est non seulement, de mon point de vue, une stigmatisation extrême mais ça confine carrément au déni institutionnalisé quand on sait à quel point il est important voire primordial d'aider les consommateurs gravement dépendants sur un versant médical pour ce produit spécifique lors des premiers jours de "sevrage" (j'aime pas trop ce mot, qui est en soi également une forme de stigmatisation langagière infantilisante ...après tout, n'est ce pas d'abord les nourrissons que l'on "sevre" ?)...

les gens sont donc obligés de se mettre sur des listes d'attente pour arrêter de consommer quand ils arrivent à bout, perdant la santé, les liens, l'argent, le travail et j'en passe...

n'étant pas médecin (et donc soumis à la confraternité qui ferait que je ne pourrais pas critiquer le monde médical, ce à quoi j'assiste régulièrement), j'ai toujours souligné cette incongruité aux médecins avec qui j'ai pu travailler...tout au plus sont-ils navrés...et puis voilà, on passe à autre chose...après tout, "ils n'avaient qu'à se contrôler" n'est-ce pas ? ...méconnaissance de la dépendance, stigmatisation délétère, violences symboliques et malheureusement réelles...

voilà pour mon témoignage
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merci pour ton témoignage ! Agartha

il y a des jours étranges
il y a des jours, j'm'étrangle
Surtout...ne pas se biler sur la route...
Psychoactif ? Faut s'abonner là, vite !!

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miawallace222 femme
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Je ne sais pas si ça compte, je vais donner un exemple je suis dans un parcours "fertilité" car j'ai un sujet d'hormones.

Je n'arrive pas à communiquer facilement avec le spécialiste qui me suit, donc je demande à mon médecin de me prescrire des examens complémentaires sur mon immunité parce que j'ai lu des articles scientifiques sur le sujet.

Je vais la faire courte il me répond que mon problème est du à ma consommation d'alcool et cocaïne et que mon spécialiste a forcément checké ce paramètre au début.

Alors je m'énerve et je lui réponds que non il n'a pas checké, rien à voir avec la cocaïne puisque j'ai régulé depuis 1 an ma consommation, que je n'ai rien consommé depuis 3 mois sauf un soir, que je ne bois même plus 2 verres entiers en soirée, et que j'ai rétabli tout mon corps, prises de sang régulières à l'appui, à tel point que les marqueurs "fertilité" me désignent comme "normale" maintenant et que donc le souci est ailleurs donc je lui demande de bien vouloir checker ce dernier paramètre.  Je termine en disant qu'il est plein de préjugés juste parce que je consommais bcp 3 ans plus tôt.

Ce *** me répond finalement  que je n'ai plus 20 ans et que ce n'est pas une science exacte et que finalement je devrais interroger un autre type de médecin que lui à ce sujet ...alors qu'il m'a prescrit ce même bilan 5 ans auparavant. Dingue...
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si, si, "ça compte" aussi ! courage pour la suite

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aidee femme
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Hello !
Je me pose encore la question parfois mais il me semble globalement que c'est un peu "abusif" (même si je m'en sors globalement)

Si mon témoignage peut apporter ici, je me lance : en gros j'ai un TDAH et je suis sous medikinet. Lors d'un bilan de prédiagnostic d'une neuropsy d'il y a bien longtemps il a été mentionné un intérêt pour la RdR et les substances, que j'avais testé certains trucs occasionnellement mais rien de plus et qu'il n'était pas lieu d'addiction ou autre à l'époque, on avait convenu avec la neuropsy que pour que ca ne m'handicape pas si d'autres professionnels de santé lisent le papier, elle rajoutait que je ne consommais plus.

Suite à ce pré-diag j'ai vu un psychiatre mon but était d'être suivie pour le TDAH et tenter une médication au methylphenidate. D'office il m'a dit qu'un rdv cardiologue et des tests "bilan toxiques" sang + urines était indispensables avant de pouvoir se faire prescrire du MPH. En discutant avec d'autres personnes, il s'est avéré que ok le rdv avec le cardiologue est bien une démarche classique et obligatoire pour ce traitement mais pas spécialement le bilan sanguin/urines. Même si jusque là je me disais au pire c'est juste une formalité en plus qu'il demande pour s'assurer que je ne fasse pas de mélange/que je n'ai pas de dépendance.

Bon déjà même si je ne fume plus du tout de THC (c'était déjà rare) j'ai été surprise de constater que mon psychiatre se réservait donc le droit de me refuser le methylphenidate si j'avais la moindre substance en positif (THC, cocaïne, opiacés, MDMA, amphétamines, méthamphétamines, GHB/GBL, LSD, cathinones et je crois que j'ai fait le tour ? Forcément OUI il n'y a pas tout ce qu'il existe mais ils avaient fait un sacré tour). J'aurai compris niveau logique pour la C ou les amphet, limite la MD notamment niveau interaction mais pas d'explication rien, juste ce bilan à ramener négatif.

Donc même si ça m'a mis la "pression" de me dire qu'il me mettait ça alors que d'autres ne l'avaient pas, bah j'ai fait les tests qui ont donc été négatifs. Déjà il a presque eu l'air déçu ou étonné mais bon


Et inopinément au bout d'un an de traitement le psychiatre n'a pas redemandé le test chez la cardiologue en revanche il m'a re prescrit un bilan toxiques. Je n'ai jamais verbalement abordé ce sujet avec lui, je ne comprenais pas trop mais je me suis dit que si j'avais l'air offusquée, il aurait trouvé ça plus louche encore. Alors j'ai refait son test (même au labo ils étaient supris qu'on m'ai prescrit ça et donc deux fois en un an, petit écho à quand j'ai déjà précédemment dit que "je n'avais pas la tête de l'emploi" en tant que PUD) et je lui ai ramené encore une fois...négatif. Il a encore eu l'air déçu comme s'il essayait de me choper en flagrant délit. Disons que je considère maintenant après cette seconde mésaventure que ce n'est pas un hasard. Il m'a même soupçonné de l'avoir falsifié ou triché car sous méthylphénidate je suis négative aux amphet (sauf que d'après le personnel du labo ils font la différence entre les deux) mais bon le labo lui a directement envoyé les résultats et je sais que de toute façon j'ai tout fait comme il fallait.


il ne m'en a pas reparlé et continue de me prescrire mon traitement qui je le rappelle m'aide à mieux me concentrer et me poser, être productive et moins tenter de rechute niveau addiction, ce traitement contribue à me réguler et m'aide, je vis bien mieux avec alors me dire que si je fumais du THC ou consommais plus régulièrement une autre substance parmi celles contrôlées directement il aurait tout stoppé comme une punition ou un moyen de pression ? (

Et d'ailleurs il n'a jamais fait de prévention ou parlé de l'alcool et des interactions potentielles avec des traitements (benzo, MPH, hypnotiques etc) alors que les produits illicites direct il file un bilan. Voilà je considère ça comme un "abus" éventuel sachant que je dépends aussi de lui pour mon dossier MDPH et mon allocation adulte handicapé j'imagine pas les conséquences si il ne m'a pas à la bonne ou que je ne vais pas dans son sens. (Les prescripteurs de MPH étant rares et à force d'avoir des psychiatres pas adaptés je m'accroche à celui ci au moins j'en ai un et j'ai mon traitement)

Dernière modification par Agartha (30 septembre 2025 à  10:55)

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Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)

(mon pseudo se prononce "aïdi" si jamais ~ )

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pierre
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miawallace222 a écrit

Je ne sais pas si ça compte, je vais donner un exemple je suis dans un parcours "fertilité" car j'ai un sujet d'hormones.

Je n'arrive pas à communiquer facilement avec le spécialiste qui me suit, donc je demande à mon médecin de me prescrire des examens complémentaires sur mon immunité parce que j'ai lu des articles scientifiques sur le sujet.

Je vais la faire courte il me répond que mon problème est du à ma consommation d'alcool et cocaïne et que mon spécialiste a forcément checké ce paramètre au début.

Alors je m'énerve et je lui réponds que non il n'a pas checké, rien à voir avec la cocaïne puisque j'ai régulé depuis 1 an ma consommation, que je n'ai rien consommé depuis 3 mois sauf un soir, que je ne bois même plus 2 verres entiers en soirée, et que j'ai rétabli tout mon corps, prises de sang régulières à l'appui, à tel point que les marqueurs "fertilité" me désignent comme "normale" maintenant et que donc le souci est ailleurs donc je lui demande de bien vouloir checker ce dernier paramètre.  Je termine en disant qu'il est plein de préjugés juste parce que je consommais bcp 3 ans plus tôt.

Ce *** me répond finalement  que je n'ai plus 20 ans et que ce n'est pas une science exacte et que finalement je devrais interroger un autre type de médecin que lui à ce sujet ...alors qu'il m'a prescrit ce même bilan 5 ans auparavant. Dingue...

Bonjour,

merci pour ton témoignage. Ton post fait penser au receuil de témoignage dans cette discussion qui s'appelle "Arréter les drogues, je vous ausculte après", ou comment les médecins mettent tout sur les faute des drogues....:
https://www.psychoactif.org/forum/2023/ … .html#divx

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Myozotis femme
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Salut,

Encore un excellent sujet! Le problème c'est qu'il y aurait tellement à dire, pas la place.

Du coup,  je vais parler de mes deux dernières stigmatisations institutionnelles car, pour une fois, je trouve que j'ai su gérer la situation. J'ai suffisamment était maltraitée par le milieu médical pour avoir bien plus de répartie face aux soignants, ma pratique a beaucoup aidé aussi.

Pour autant tout ce que j'ai vécu a eu un impact violent sur ma vie personnelle et professionnelle... j'ai vraiment failli tout perdre, c'est pour cette raison que je tiens à témoigner.

Après un cold turkey méthadone en 2022, j'ai enchaîné les hospitalisations. J'ai d'abord voulu aller en addictologie mais en France le PAWS n'est absolument pas reconnu donc ça n'existe pas. Cela sous entend qu'il n'y a qu'un trouble psychique qui peut expliquer cet état post sevrage. Ma place était donc en HP.

La maltraitance médicamenteuse a commencé ; abilify, tercian à haute dose, quetiapine, zoloft, valium haut dosage également. Pour sûre que j'étais moins triste, j'étais un zombie. J'avais des difficultés à articuler,  j'enchaînais les chutes, les malaises jusqu'à ce que le syndrome malin des neuroleptiques nous alerte de son arrivée imminente.

Hospitalisation au CHU pour sevrage neuroleptiques qui m'a, pour le coup, vraiment aidée, j'ai réussi à arrêter les neuroleptiques en l'espace de 4 mois sans grande difficulté. À côté je faisais du microdosage de LSD pour être un peu plus alerte, juste pour moins me sentir dans le brouillard.

L'équipe me suivant à l'époque m'a proposée une post cure en clinique addictologie. Il était peut être temps m'enfin. Donc à peine sortie du CHU j'ai enchaîné avec la clinique addicto en HDJ. Étant accompagnée de façon intensive depuis 1 an je ne m'étais jamais occupée des ordonnances et là oups j'étais en rade.

Rdv CMP dans un mois, je me décide à en parler à mon addictologue qui me renvoie vers mon médecin traitant. Je lui explique que mon traitement a toujours été pris en charge à l'hôpital et que le généraliste allait forcément refuser. Il me rassure en me disant qu'il contacte le cabinet pour les prévenir.

J'y vais et là pas le choix, médecin remplaçant (qui à quand même accès à mon dossier), je lui explique la situation et avec un air méfiant il me répond "C'est suspect votre histoire". Je m'agace directement en lui demandant de bien vouloir expressément contacter la clinique.

Là il me dit "Vous savez Mme.. des cas comme le vôtre on a l'habitude. Et en général tous finissent avec la secu au cul et ayez conscience que si vous jouez vous allez perdre gros. On ne vous prendra plus au cabinet ".

À ce moment je tente de garder mon calme. Je le regarde en lui demandant "vous n'avez pas honte de traiter les gens de cette façon, vous croyez que c'est un kiff d'avoir une telle ordonnance ?". "Vous avez mon dossier sous les yeux et vous me parlez comme à une gamine délinquante?

Je vois que vous êtes remplaçant, je tiens à vous dire que c'est vous qui n'allez plus travailler ici.. moi ça va aller."

Ça a fonctionné, j'ai eu mon ordonnance et j'ai pu reprendre mon traitement avec un vrai suivi par la suite. Par ailleurs je n'ai plus revu cette personne..

Mon addictologue de la clinique a aussi été plus que limite par moment. Minimisation de la souffrance ressentie, pro abstinence.. tout ce qu'on aime. Dans les objectifs définis avec l'équipe l'arrêt des benzos était la priorité (et je suis toujours sous valium ^^). Pour le cannabis et le LSD j'avais été parfaitement claire sur mon intention de ne pas aller sur ce terrain, je gère.

Une fois en consultation il me demande innocemment "Et le lsd alors?, je lui réponds "ben comme d'habitude". Et là cricrise de monsieur "Non mais franchement quelle immaturité, tout le boulot qu'on fait depuis des mois et vous vous gâchez tout!"

La situation était tellement ambarassante que je me suis mise à le regarder, sourire aux lèvres, lui entrain de gesticuler dans tous les sens en me sortant les pires horreurs ; "En fait, vous avez envie de retourner en HP. Vous n'avez aucune ambition mis à part la drogue, d'ailleurs vous aimez tellement ça que vous bossez dedans. C'est comme mettre un enfant devant un gâteau et lui dire de ne pas y toucher....."

J'étais tellement gênée pour lui que mon unique répétition de réponse fût "Oui monsieur". Je l'ai rendu ouf, il a commencé à rougir en me disant que je me foutais complètement de sa gueule et j'ai répondu "Oui monsieur". Il m'a demandé de partir.

J'ai attendu une semaine ou deux qu'il revienne vers moi ce qu'il a fait. Il me reçoit et me demande de lui dire ce que je pensais de notre dernier entretien. J'ai été cash, je lui ai répondu " Monsieur,  vous avez fait preuve de paternalisme. C'est vraiment pas terrible comme stratégie en addictologie."

Pas de réponse, fin de l'entretien. La semaine suivante il me convoque de nouveau et fini par s'excuser en me proposant même de changer d’addictologue si j'estimais qu'il n'avait pas les compétences pour me suivre. Renversement de situation total et jubilation tout autant notable. Je l'ai remercié et arrêté mon accompagnement peu de temps après.

Voilà pour moi même si j'en ai d'autres sous le coude j'avais envie de partager celle là.

Pour finir, quand j'étais sous methadone, ce qui me rendait dingue c'est que quand j'étais malade (grippe..) on me refusait presque toujours des antidouleurs même paracetamol. "Oh avec votre traitement vous n'en avez pas besoin mais on peut vous augmenter votre TSO si vous voulez". Pour une grippe?

Désolée pour le pavé même moi je me saoule ^^!

À+ les psychos!

Dernière modification par Myozotis (26 septembre 2025 à  19:18)


.....Rire De Rue.....

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miawallace222 femme
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pierre a écrit

Bonjour,

merci pour ton témoignage. Ton post fait penser au receuil de témoignage dans cette discussion qui s'appelle "Arréter les drogues, je vous ausculte après", ou comment les médecins mettent tout sur les faute des drogues....:
https://www.psychoactif.org/forum/2023/ … .html#divx

Exactement, ne jamais tout dire et choisir ses interlocuteurs sinon on en risquerait la mort par négligence de soins. C'est vraiment triste.

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Mynight femme
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J'ai hésité à écrire sur ce post.
Car j'ai toujours peur de ne pas être crédible du fait que certes, j'ai un traitement psy + aujourd'hui de la Méthadone, et à l'époque où je me suis retrouvée à l'hôpital, je prenais du Tramadol à très hautes doses certes, j'ai peur que cela n'équivale pas à une drogue, pour certains. Et pourtant je peux vous dire que durant les 48h que j'ai passées aux urgences il y a 3 ans, je me suis retrouvée dans une détresse absolue:

En pleine nuit, j'arrive aux urgences du grand CHU de ma ville, douleurs biliaires très fortes, abdomen chirurgical.
Je me tords de douleur.
À l'époque je prenais déjà 2 antidépresseurs combinés dont de l'Anafranil qui est corsé + Tranxène hautes doses + Ritaline + Tramadol très hautes doses--> plus d'1 gramme certains jours, vu que je ne respectais pas les doses prescrites, déjà élevées (le tout prescrit, j'avais l'ordonnance sur moi.)

J'essaie d'expliquer le traitement que je suis et dont je vais avoir impérativement avoir besoin le le demain matin à l'interne qui m'examine.
Focalisé sur le problème digestif (vésicule biliaire inflammée+++), il me répond qu'on verra ça plus tard. Rien à carrer.
Je me retrouve parquée dans des urgences bondées avec une perfusion de Doliprane (jamais renouvelée en plus de 24h, le sang remontait dedans, je précise), on me dit que je serai opérée dans 48h et que comme il n'y a pas de lits libres dans le service digestif, je vais rester dans ces atroces urgences, sur un brancard.

À partir de là, je n'ai plus vu personne.
Et l'enfer a commencé. Je vous assure, lorsque je me rappelle de cet événement, je pense au jeu vidéo d'horreur Silent Hill, vous saurez un peu plus bas pourquoi lol.
Je m'en souviens comme d'un cauchemar éveillé.
Pas d'eau. Pas de perfusion. J'essaie d'interpeller le personnel qui passent comme des flèches devant moi.
Rien.
Les visites ne sont pas autorisées et je n'ai pas eu la présence d'esprit d'embarquer mon traitement lorsque je suis partie en pleine nuit avec les pompiers.

1er jour: Le manque commence vers 13h. Ma dernière prise de Tramadol remontait à 7h la veille, on était à plus de 24h.
Je ressens très vite le manque, je métabolise assez rapidement. Donc, lorsque je prenais du Tramadol, je le ressentais très vite.
Je n'arrivais plus à écrire sur mon portable correctement, tout se brouille, je suis dans le Mal, j'avais dépassé les 24h sans Tramadol.
Je n'arrive même pas à répondre par écrit à mon mari et idiote que je suis, je pense qu'il est interdit d'appeler,je fais la bonne élève, je n'appelle pas.
Les cauchemars commencent, ultra réels, je suis dans le jeu vidéo Silent Hill. Les cauchemars se succèdent toute la nuit, je commence à frissonner, j'essaie d'appeler, je pleure, rien.

Le lendemain 8h, je suis dans le Mal profond, en manque total, sans compter mes antidépresseurs + anxiolytiques que je n'avais pas pris non plus depuis l'avant-veille.
Je sais ça paraît très rapide, mais cest le Tramadol qui avait lancé "la danse" du manque.
Se passe une journée de cold turkey (personne, toujours personne n'est revenu me voir), en additionnant la douleur biliaire.
Je fais des rêves-délires. Je suis certaine que je vais mourir dans cet hôpital qui apparaît comme vide et plein de monstres, Silent Hill continue.

Je ne sais pas comment je me suis débrouillée à appeler mon mari, car je n'étais plus capable de rien physiquement ni mentalement.
Je délire au téléphone, il comprend tout de suite.

Avec ma belle-mère de 78 ans qui habitait à 5mn de l'hôpital, ils débarquent vers 20h, mon mari n'arrivait pas à les faire céder pour rentrer, on lui sort qu'on ne se retrouve pas en manque si vite, c'est impossible (ce docteur ne savais absolument rien de mon histoire avec le Tramadol, ni visiblement des effets de lanprise de Tramadol àtrèshautes doses durant des années),c'est ma belle-mère, 78 ans donc, hippie de son temps, qui finit par le pousser en lui demandant depuis combien de temps personne n'était venu me voir, que j'étais délirante, et lui a demandé si il avait eu sa médecine dans une pochette-surprise, elle force le passage, me cherche.
Je sentais que les convulsions arrivaient, oui, elles arrivaient, j'avais les aura, j'enavais déjàeu plusieurs fois, je savais que ça arrivait,et je me tordais sur le brancard.
C'est elle qui a attrapé la carafe d'eau presque vide, et a sorti mon dosage de Tramadol en premier (elle sait tout de moi), m'enfile les gélules dans la bouche et me les fait avaler.
5mn après je reprends contact avec le réel. Légèrement. Vidée comme si un train m'était passé sur le corps.
Je continue dans un message qui suit, je ne suis pas chez moi et j'ai peur de perdre tout ce que j'ai écrit.

Dernière modification par Mynight (30 septembre 2025 à  10:33)


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Mynight femme
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Les infirmières entre temps étaient arrivées, en mode chiens de garde.
Personne ne bronche quand elles réalisent mon état. Mon mari a pris une photo, que je ne montrerai jamais à personne.

Un autre médecin qu'on a du prévenir, arrive en courant, comme si on se préoccupait des patients, dans cette foutue turne qu'estcet hosto de malheur, l'air chevaleresque, alors que la dame a côté de moi avait fini par uriner sur elle, 4h après avoir vainement demandé un bassin...
"Ah mais madame, vous consommez!?C'est héroïne? Crack?"
Je n'avais pas la force de répondre, j'étais repliée sur moi, attendant les 1ers effets du Tramadol. J'étais incapable de parler.

Mon mari lui a répondu que non, ce n'était ni de l'héroïne, ni du Crack, et que quand bien même, ce qui s'était passé là était dramatique. J'étais à 2 doigts de convulser.
Il se permet de répondre que désolé, mais qu'en général, "on laisse les toxicos cuver un peu, et que si il avait su que c'était du Tramadol, on m'aurait soulagée" (comment? Personne, je dis bien strictement personne n'est venu me voir, ça parait fou, sur une journée, une nuit...PERSONNE, et personne ne répondait quand j'essayais d'appeler! La sonnette était soigneusement enroulée en hauteur, inaccessible, pour tout le monde. Ça paraît dingue, mais c'est la réalité.

Et QU'IMPORTE BORDEL, que je prenne de la coke, de l'héro, du crack, j'aurais pu mourir sur ce brancard, ils s'en seraient aperçus quand le corps aurait commencé à sentir? Non mais vraiment, sans rire!?!

On "laisse cuver un tox", espèce de sale enflure? Mais COMMENT de nos jours peut-on en arriver là?
Oui, on peut mourir aux urgences, j'en suis témoin.

Le Tramadol? Je n'étais pas toxicomane pour eux. Ils m'ont chargée à la morphine ensuite, au point que je n'ai jamais été aussi shootée de ma vie (hallucinations, malgré ma haute tolérance aux opiacés), ils ont du mettre une dose de cheval.
Et si j'avais été toxicomane aux "drogues dures", on m'aurait laissée souffrir?
Ce n'est pas parce que je ne prenais pas de drogues de rue que je ne n'étais pas toxicomane.
J'en étais une et je n'en ai absolument pas honte.

Donc, au CHU de Besançon, je préviens, au cas-ou, "on laisse cuver les toxicos" hein, comme ça ceux qui liront au moins seront au courant.

La suite de mon hospitalisation s'est bien passée, j'ai géré seule mes traitements.

J'étais déjà méfiante +++ des médecins et hôpitaux, c'est bien simple, maintenant, j'en suis traumatisée. Au sens propre du terme.
Ma plus grande angoisse est d'avoir à y retourner.
Il est évident que maintenant, j'ai réalisé:

-Si vous le pouvez, prenez TOUJOURS VOS TRAITEMENTS SUR VOUS, SURTOUT MÉTHADONE,SUBUTEX,  ANTIDÉPRESSEURS, ANXIOLYTIQUES etc...

-NE LE CONFIEZ SURTOUT PAS AU PERSONNEL SOIGNANT.
Gérez vous-même.

-C'est bien malheureux, mais ne faites confiance à PERSONNE au sujet de vos traitements, et soyez ultra prudents avant de parler de votre conso. Ne le faites que si vous y êtes obligés.

-En cas d'accident, ou si vous arrivez inconscient etc, ce que je ne souhaite à personne, ayez à tout prix une personne de confiance qui connaît, aux doses près, vos consommations, qui peut vous apporter par la suite votre traitement si vous en avez, à VOUS, ne surtout pas le confier aux infirmiers, ce que malheureusement n'importe qui de sensé fait en première intention...

Je peux paraître paranoïaque sur le sujet des médecins et des hôpitaux, mais j'y ai travaillé durant 13 ans, et j'ai vécu cette expérience qui m'a traumatisée, même si ça doit paraître bien peu à certains pour se traumatiser.

L'hôpital peut malheureusement être une institution qui agit de la même manière qu'un rouleau compresseur: vous perdez votre identité, et vous êtes à la merci du personnel, et des jugements divers et variés (j'ai même été témoin de délits de sale gueule lorsque j'étais en poste...)

Je dramatise, les choses ne se passent heureusement pas toujours ainsi, mais je vous en conjure, restez prudents.
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Très bon conseil!mon conjoint à vécu tout pareil, c'est la triste réalité !
 
Glaçant, ça en dit long sur l'humanité de certains soignants
 
Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)

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Colblanctoxico homme
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Bonsoir a tous,
Mon choix est un peu ambivalent mais il va se pointer sur le pharmacien.
Je trouve qu'il y en a des supers, qui vont user de leur compétences en médecine et en pharmacie pour réduire les risques, dans une totale absence de jugement et meme des compliments sur les petits succes de la vie de PUDVI. Par exemple : c'est un pharmacien qui m'a fait ouvrir les yeux sur le problème, et me montrant  Et puis tu as la cantinière, qui te dit "des trousses pour toxicos, on en a pas ici"

Ambiance garantie avec les autres patients "clients"

Col Blanc psychorigide
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Mynight femme
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Colblanctoxico a écrit

Bonsoir a tous,
Mon choix est un peu ambivalent mais il va se pointer sur le pharmacien.
Je trouve qu'il y en a des supers, qui vont user de leur compétences en médecine et en pharmacie pour réduire les risques, dans une totale absence de jugement et meme des compliments sur les petits succes de la vie de PUDVI. Par exemple : c'est un pharmacien qui m'a fait ouvrir les yeux sur le problème, et me montrant  Et puis tu as la cantinière, qui te dit "des trousses pour toxicos, on en a pas ici"

Ambiance garantie avec les autres patients "clients"

Je suis totalement d'accord. Malheureusement, il faut Malheureusement AUSSI, se méfier de certains pharmaciens...
Pour le coup, je n'ai vraiment pas à me plaindre, l'équipe de ma pharmacie connaît mon histoire, et sont non seulement absolument pas jugeant, mais prêts à donner un coup de main, m'arranger si besoin était.
Disons qu'une relation de confiance s'est créée, je n'ai par chance jamais eu à leur demander des dépannages, des chevauchements d'ordonnance sans mention explicite du médecin, je sens qu'il y a une vraie relation de confiance.
Mais même, on sent la bienveillance, même si mon cas était beaucoup plus compliqué, je sais qu'ils feraient leur maximum pour m'aider.

Mais je sais que dans d'autres pharmacies, c'est tout l'inverse.
Et la Carte Vitale que l'on est obligés d'utiliser maintenant, qui dévoile à tout le monde et n'importe qui l'ensemble du dossier médical...


°•✨️ Die natali meo,tenebras cognovi.
Vita mea via ad redemptionem est, contemplatio aurorae. ✨️•°

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pierre
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Mynight a écrit

-Si vous le pouvez, prenez TOUJOURS VOS TRAITEMENTS SUR VOUS, SURTOUT MÉTHADONE,SUBUTEX,  ANTIDÉPRESSEURS, ANXIOLYTIQUES etc...

-NE LE CONFIEZ SURTOUT PAS AU PERSONNEL SOIGNANT.
Gérez vous-même.

OUI ! C'est horrible mais tellement vrai ! J'héebrege des personnes qui injectent du skenan dans des appartement de coordination thérapeutique. A chaque fois qu'ils ont dit aux soignants qu'ils injectainet, il y a eu des humiliation, les médecins ont pris le skenan et ont forcé les personnes à le prendre per os au lieu de l'injecter (c'est trois fois moins fort per os, donc crise de manque !!!)

Le résultats des courses est une honte :
- pour se faire opérer d'une hernie, un usager a géré lui meme (sur mes conseils) son traitement de skenan, sans rien dire. Il se le faisait apporter par un ami. Ca s'est bien passé, mais il a du aussi gérer son anesthésie tout seul...
- Mais beaucoup plus grave : plusieurs personnes injectrice de skenan ne veulent plus aller à l'hopital, parce qu'elles savent qu'elles vont se faire maltraiter, humilier, confisquer le traitement..., et cela meme si elle sont prete à creuver !!! Le système de soin tue les PUD en France !

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filousky homme
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elles vont se faire maltraiter, humilier, confisquer le traitement..., et cela meme si elle sont prete à creuver !!! Le système de soin tue les PUD en France !

J'ai tout lu avec une sorte d'effroi intérieur, car je réalise que le sort réservé aux puds dans le cadre des urgences hospitalières n'a pas évolué du tout depuis 1974, été que j'ai passé stagiaire (étudiant en médecine pendant les première années du Numérus Clausus années) aux urgences de l'hôpital Cochin à Paris.

Ce que j'ai vu et entendu m'a coupé mon envie de devenir médecin. Le mépris ne visait pas particulièrement les rares usagers de drogue de ces années là (1974) mais tout le monde en état de détresse nécessitant une intervention rapide.

Ce premier exemple (sans relation avec un usage de produits) est resté gravé dans ma mémoire. Amené vers minuit par le Samu, un homme de quarante ans tordu de douleurs (il présentait les plus évidents symptômes de la souffrance des calculs biliaires en train de passer) est devenu le cobaye parfait sans en être averti. Le début a été une bonne heure de gémissements et de pleurs de cet homme sur son brancard, seul dans la salle d'attente à qui j'avais pris la main pour qu'il sente une présence humaine en empathie avec lui, desserré sa ceinture et sa cravate et épongé son front avec un gant humidifié. Au bout d'une heure, l'infirmière chef de nuit vient le voir, fais le diagnostic de suite et préviens l'interne de garde qui se reposait dans sa chambre.

Une précision : à cette époque, les urgences de nuit n'avaient pas de file d'attente.

Pendant tout ça, cet homme particulièrement digne suppliait pour obtenir un soulagement, même minime, en serrant ma main de plus en plus (je suis resté avec lui jusqu'au soulagement par morphine en perfusion obtenue vers 10h30.

Pourquoi un tel délai ?

Parce que l'interne contacté vers 1 heure a donné les instructions de ne pas soulager quoique ce soit car ce patient présentait si bien les symptômes de douleur intense accompagnant la crise qu'il désirait s'en servir pour la visite matinale avec la cohorte d'étudiants en médecine (une dizaine de blouses blanches), ce qu'il a fait sans adresser la parole à la victime cobaye, avant de donner la consigne à l'infirmière de le soulager par Morphine injectée et perfusion. Ce n'était pas un pud.

J'ai vécu une attente délibérée dans une salle d'attente d'urgences d'un hôpital parisien pour un doigt écrasé dans la charnière de porte de voiture, les yeux tellement rouges que le fait que je sois pud (cannabis) dans les années 70 a bien du expliquer les 4 heures à pleurer à chaque battement de cœur qui rythmait la douleur de l'hématome sous l'ongle du doigt en question dans une salle d'attente vide en dehors de mes deux amis et moi-même. Le simple fait de poser un trombone chauffé au rouge sur l'ongle permet de percer l'ongle sans aucun souci, provoquant un énorme soulagement lorsque l'ongle est enfin percé et que la pression de l'hématome fait jaillir un petit jet de liquide phy qui constitue l'hématome post trauma.

Ma faute a été de dire naïvement que j'avais consommé du cannabis dans la soirée.

L'interne de service qui est venu me voir après trois bonnes heures d'attente ne m'a pas adressé la parole une seule fois et a juste parlé à l'infirmière pour lui dire ceci, alors qu'elle avait commencé à préparer un trombone et allumé le "bec Bunsen" : "éteignez moi ça, il ne souffre pas assez pour perdre son temps ainsi ! SIC !
Un clin d'œil de l'infirmière ma fait comprendre qu'elle me soulagerait dès le départ de cet interne stigmatisant.

Le pensées abjectes partagées par un pourcentage qui m'est inconnu du corps médical restent de vigueur depuis ces 50 ans !!! IL existe aussi des Praticiens très chouettes, compréhensifs et ouverts, mais ils ne sont pas majoritaires vis-à-vis des puds.

Hier soir, au journal télévisé de A2, mon addictologue, professeur universitaire en addictologie a été interviewé dans la cadre des cures de sevrage alcool avec une empathie envers deux femmes, paroles rares dans notre monde médical pour déculpabiliser ces femmes en "rechute" (mot chargé de symbolique d'échec)  en leur disant que tout cela est bien normal, qu'elles sont des êtres humains et qu'arrêter une consommation abusive d'alcool ne se fait pas en une cure, ou bien très rarement et que la reprise d'une consommation non maîtrisée est une étape normale dans un processus de retour de contrôle de ses consommations.

Amicalement

Fil

Ps : la lecture de vos témoignages m'a fait prendre conscience de préparer un sac contenant Méthadone et Valium en quantités suffisantes pour tenir 7 jours.

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Mynight femme
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pierre a écrit

Mynight a écrit

-Si vous le pouvez, prenez TOUJOURS VOS TRAITEMENTS SUR VOUS, SURTOUT MÉTHADONE,SUBUTEX,  ANTIDÉPRESSEURS, ANXIOLYTIQUES etc...

-NE LE CONFIEZ SURTOUT PAS AU PERSONNEL SOIGNANT.
Gérez vous-même.

OUI ! C'est horrible mais tellement vrai ! J'héebrege des personnes qui injectent du skenan dans des appartement de coordination thérapeutique. A chaque fois qu'ils ont dit aux soignants qu'ils injectainet, il y a eu des humiliation, les médecins ont pris le skenan et ont forcé les personnes à le prendre per os au lieu de l'injecter (c'est trois fois moins fort per os, donc crise de manque !!!)

Le résultats des courses est une honte :
- pour se faire opérer d'une hernie, un usager a géré lui meme (sur mes conseils) son traitement de skenan, sans rien dire. Il se le faisait apporter par un ami. Ca s'est bien passé, mais il a du aussi gérer son anesthésie tout seul...
- Mais beaucoup plus grave : plusieurs personnes injectrice de skenan ne veulent plus aller à l'hopital, parce qu'elles savent qu'elles vont se faire maltraiter, humilier, confisquer le traitement..., et cela meme si elle sont prete à creuver !!! Le système de soin tue les PUD en France !

Confisquer le traitement: Un grand classique.
Le modifier drastiquement sans laisser le choix aussi. J'en ai une bonne à raconter, un témoignage qu'il faut que je prenne le temps d'écrire.
Suite à une hospitalisation en psy hospitalisation libre, pour troubles alimentaires à la base), la psychiatre, sans me connaître ni d'Adam ni d'Ève, m'a diminué de moitié ma dose d'antidépresseurs.
Sans explication autre que "Vus êtes trop speed."
Idem, j'ai peur que l'on ne me croie pas lorsque je le raconte, le protocole de diminution des AD ne se fait absolument pas aussi brutalement, surtout au vu des doses que je prenais.
À l'époque, il y a plus de 10 ans, je "n’osais" pas encore. Je faisais la "bonne élève".
J'ai obéi.
Résultat: Je suis sortie de cette clinique bien plus mal que que lorsque j'y suis entrée.
Et quelques jours après ma sortie, je suis tombée en dépression.
Dépression induite par une baisse beaucoup trop importante et rapide des doses d'Effexor divisées par deux...

Je n'osais pas en parler à ma psy de l'époque, (j'ai beaucoup changé sur le sujet, depuis cette mésaventure notamment), je ne me voyais pas lui dire qu'on m'avait laissée sortir alors que j'allais encore plus mal qu'à mon entrée à la clinique: Rien, absolument rien n’a été fait pour mes TCA, et je retrouvais en dépression à cause de la décision ubuesque de la psy, lors du 1er entretien, sans me connaître donc...
On marche sur la tête quand j'y pense...

N'y tenant, au bout de 3 mois, j'ai fini par craquer dans son bureau. Au départ, je pensais que j'allais progressivement remonter la pente, mais pas du tout, c'est l'inverse qui s'est produit... C'était de pire en pire.

Dès que mon taux d'antidépresseurs a été rétabli, j'ai immédiatement retrouvé mon humeur de base.


Je ne suis pas du tout étonnée que des usagers de Skenan gèrent eux-mêmes leur analgésie à l'hôpital, et le pire c'est qu'ils ont raison.
Autrement, confiscation, obligation de prendre per os, sans parler du jugement qui s'abat immédiatement sur la personne...

C'est un comble, mais ça ne m'étonne pas du tout...


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