[ Addiction ]
Cocaïne et grossesse

Salut collègue .

Merci pour ton témoignage. Je lis que tu as déjà eu pas mal de difficulté à tomber enceinte .

miawallace222 a écrit

problème c'est que je suis en dualité complète dans ma tête, je n'arrive pas à tomber enceinte malgré des traitements qui m'ont sorti de la phase "infertilité expliquée" à "infertilité inexpliquée".  J'ai aussi connu des fausses couches précoces dans le parcours.

Ah la psyché est forte! Souvent quand on se met la pression ça n'arrive pas... perso j'ai lâché l'affaire et ça ne vient pas quand même M'enfin.

En tout cas, je suis convaincue qu'on peut bloquer des fécondations par la force de l'esprit lol (absolument pas reconnu scientifiquement).

Ça fait longtemps que vous essayez avec ton conjoint ?

Et plus scientifiquement parlant ça a l'air de ne pas pouvoir "prendre" naturellement, ce qui rend la démarche d'autant plus compliquée psychologiquement j'imagine.

miawallace222 a écrit

vois bien que psychologiquement j'ai peur de perdre ma liberté (je me rappelle que ma mère disait des trucs comme ça quand j'étais petite), j'ai vu une psy, un psychiatre, une addictologue.

Tout ça ne change rien, le psychiatre m'a viré en disant que j'étais largement capable de m'en sortir sans lui, l'addictologue me donnait envie de consommer (j'ai commencé mon abstinence après l'avoir quitté) et devant la psychologue j'avais l'impression de raconter n'importe quoi pour trouver d'autres excuses.

Alors la peur d'être parent c'est plus que normal dans une situation saine! Par contre c'est vrai qu'affronter cette angoisse uniquement avec ton conjoint c'est un peu limitant. De fait, j'espère sincèrement que des PUD et maman pourront répondre à tes questions sur le forum .

En attendant, dans certaines structures en addictologie (CSAPA,  CAARUD) il y a souvent des groupes de paroles de femmes consommatrices. Ça pourrait être un autre point de départ pour pouvoir en parler, tout simplement.

Après si tu tombes enceinte, il y a de plus en plus de sage femme spécialisées en addictologie. L'idéal serait d'en trouver une avec qui tu te sens en confiance.

La cocaïne est moins dangereuse que l'alcool pour le fœtus mais de mon côté je ne pourrai pas te dire si une consommation raisonnable serait sans risque pour l'enfant à naître. Je pense que tu connais déjà les risques par ailleurs d'où ta question.

Voilà pour moi.

Je t'envoie tout mon soutien et j'ai envie de dire qu'être PUD et mère sont tout à fait compatible.

Malheureusement la grossesse reste TOUJOURS un sujet délicat sur lequel on devrait plus se pencher pour que les femmes ne se retrouvent plus à devoir se sevrer brutalement et qu'elles ne culpabilisent plus autant d'avoir consommé pendant la grossesse.

Tiens nous au courant !

À +

miawallace222 a écrit

Oui je ne suis tombée enceinte qu'assistée d'un gynéco spécialisé...mais je les ai perdus très tôt la première fois je n'ai pas fait exprès et j'étais sobre de 3 mois, la deuxième fois j'ai consommé très tôt j'ai vu la barre du test disparaitre les jours suivants. Je n'ai pas pu l'avouer au gynécologue mais je pleurais tant que mon conjoint a compris.

Hey sista!

Aucune de tes fausses couches sont de ta faute !!! Enleve toi ça de la tête.

miawallace222 a écrit

Mon conjoint estime avoir déjà trop souffert de ma période de grande consommation. Il n'accepte pas d'entendre la question que je pose. Sa réaction c'est "si tu consommes enceinte je t'en voudrais beaucoup" et il a super peur de mes réactions post consommation (descente et craving) il refuse déjà que je consomme ce produit sans être enceinte. (ce que je fais avec modération et il fait semblant de pas le voir (ou ne le voit pas) mais si je suis relou en descente il me met face à mes responsabilités)

Wow, c'est plus compliqué là... pour avoir vécue une situation similaire (si methadone pas de bébé) je compatis grave !!! C'est ultra injuste et très culpabilisant ce qui selon moi pourrait encore plus te donner envie de conso. Il sait que tu fais de ton mieux non?

Je me retrouve énormément dans ton post et je ne suis pas là pour accuser ton chéri . Il a ses raisons, néanmoins il peut pas te mettre la pression comme ça c'est pas lui qui va porter hein???

9 mois c'est long, donc si ça t'arrive de craquer un peu c'est pas grave en fait ! Après ça serait vraiment bien que vous puissiez parler de votre projet et de vos inquiétudes face à une tierce personne. En attendant pense à toi en priorité !

miawallace222 a écrit

Je ne savais pas ça tu vois c'est une super bonne idée...ça doit bien exister dans la capitale?

comment je trouve ces sage femmes alors?

Ah ouffff tu es en grande ville ^^. Tu trouveras plus facilement ! Je te conseille de commencer par le groupe de parole, il y aura sûrement des femmes qui pourront t'orienter et je pense que les structures addictos ont un répertoire pour les sages femmes spécialisée en addictologie. Donc appelle un CSAPA tu seras orientée  .

Parce que toute seule pfiou... je trouve que ça fait beaucoup..

miawallace222 a écrit

Un pote médecin PUD m'avait dit "si tu consommes une trace par mois c'est ok" mais qui s'arrête à une trace? Imagine que j'en prenne 3 un jour quel est l'impact?

Heu oui une trace c'est chaud à s'y tenir ^^. Je t'ai fait un copier coller des risques avec la cocaïne ;

La cocaïne traverse le placenta à l’aide de transporteurs actifs. Des méthodes d’analyse sophistiquées ont montré que la cocaïne apparaissait dans le sang fœtal quelques minutes après la prise par la mère. La quantité de cocaïne passant vers le fœtus est entre 1/3 et 2/3 inférieure à celle absorbée par la mère.
Pour franchir la barrière placentaire la cocaïne se lie aux transporteurs de la sérotonine et, à un degré moindre, à ceux de la noradrénaline. En conséquence, la concentration de sérotonine et de noradrénaline va augmenter, ce qui entraîne quasi immédiatement une vaso-constriction, c’est-à-dire une réduction du calibre des artères, phénomène bien démontré en imagerie par l’échographie-doppler. Il en résulte une hypertension chez la mère et une réduction du débit sanguin foetal. La prise régulière de cocaïne entraînera un retard de croissance du fœtus et une prématurité. La cocaïne peut aussi provoquer l’accouchement prématuré par décollement et/ou rupture de la membrane placentaire.

De fait, je ne peux vraiment pas me permettre de te dire si ta méthode est bonne ou pas, si il y a risques ou pas

Par contre d'expérience par procuration, j'ai remarqué que j'avais beaucoup de copines grosses consommatrice qui ont pu arrêter pendant leurs grossesses comme par enchantement. Hormone love +++.

Mais ce n'est pas le cas de tout le monde donc à toi de voir comment tu te sentira une fois enceinte .

Pour être tout à fait honnête avec toi, ce qui m'inquiète le plus si tu consommes c'est que Toi tu bad grave.. parce qu'il y a quand même beaucoup de pressions sur tes épaules donc c'est un peu quitte ou double.

Je pense ne pas pouvoir t'aider plus si ce n'est te soutenir au fil du temps. Merci pour ton partage. On se retrouve bientôt !

Bises

Erreur

Dernière modification par miawallace222 (12 septembre 2025 à 07:46)

C’est un sujet pas évident à aborder et pourtant…


Je fais partie de celles qui consommaient de la coke avant (beaucoup même) d’être enceinte, mais je n’ai pas vraiment eu de difficultés à m’en passer pendant ma grossesse.
J’étais tellement terrorisée à l’idée de pouvoir faire une fausse couche que ça m’en passait illico l’envie, y compris quand monsieur s’est mis à baser sous mon nez (j’ai pété un câble à cause du manque de respect total mais ça ne me faisait pas DU TOUT envie, alors même qu’avant ma grossesse j’aurais très difficilement résisté).

(Par contre Je n’avais pas réussi à me sevrer totalement du cannabis, mais les médecins qui me suivaient convenaient qu’il valait mieux 2 ou 3 mini sticks par jours que me rendre « malade » pour ne pas fumer, le stress étant tout aussi toxique pour l’embryon/le foetus…)

Je sais que chaque femme vit les choses différemment et je ne suis sans doute pas une référence mais je peux témoigner que oui, même avec une consommation limite hors de contrôle avant d’être enceinte, c’est possible de réussir à ne pas consommer de cocaïne du tout (sans en souffrir particulièrement en plus, dingue !).

Après j’étais hyper bien accompagnée par mon CSAPA (depuis 10 ans), j’étais sous méthadone (avant, pendant, et après ma grossesse, et j’étais stabilisée depuis longtemps).
J’avais une relation de confiance avec l’addicto, j’étais honnête et il n’était pas jugeant, il me répondait factuellement et on cherchait simplement le meilleur compromis pour nous. Ne pas être jugée mais ACCOMPAGNÉE a été déterminant pour moi, j’étais considérée comme un être humain responsable et digne de respect, et je me suis accordée moi-même ce respect, en miroir…

Une relation moralisatrice m’aurait plombé et le moral et la confiance en moi et j’aurais sans aucun doute eu envie de me tourner vers le produit, ce qui n’était pas du tout le cas et ça a forcément favorisé la réussite de ce sevrage de cocaïne enceinte.

Ce soutien du CSAPA a été essentiel pour moi, d’autant que j’ai par ailleurs bien plus souffert de la stigmatisation par d’autres professionnels de santé, de manière totalement injustifiée et avec des commentaires qui ne correspondaient même pas à ma situation (alors que tout était dans mon dossier noir sur blanc…).
Le CSAPA peut aussi faire le lien avec les autres professionnels de santé (médecins etc) si besoin, parfois ça permet de recadrer un peu les choses en sortant des stéréotypes et en se centrant sur TA situation.

Essaie de t’entourer de professionnels compétents et de proches à l’attitude aidante, et tu verras comment ça évolue ensuite.

Malheureusement en tant que mère on a une pression énorme, et être maman et consommatrice c’est une position extrêmement inconfortable et risquée… Là où beaucoup auraient justement besoin de soutien, les institutions renvoient énormément de violence.

Il existe néanmoins des professionnels très compétents. Il ne faut pas hésiter à changer si le courant ne passe pas avec un professionnel (gynéco ou sage-femme par exemple), on gagne toujours à être dans une relation de confiance.