VINTAGE AUTHENTIQUE POESIE VENENEUSE

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Gilac
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La poésie française comporte de nombreux petits joyaux stupéfiants,  parfois très anciens.
Essayons de limiter ce fil à  la vraie poésie vénéneuse opiacée. Un peu de culture.
Je commence avec ce poème du 16 e siècle:

A ceux qui sont intéressés par le vintage, je conseille d'aller faire un tour sur le très riche et très éclectique site opiacé de mon ami J.C. , authentique opiophile et digne représentant de la véritable opiocratie. (à  qui j'ai piqué ce poème)
Beaucoup d'icono vintage et de textes anciens drôlement stupéfiants.

http://opiumania.chez-alice.fr/
et
http://jclandry.free.fr/

(faut des fois insister un peu et cliquer deux fois sur les liens. Tous les liens marchent même si la petite main n'apparaît pas quand on passe dessus avec la souris)



SONNET pour ce cher pavot

Père du doux repos, Sommeil, père du Songe,
Maintenant que la nuit, d'une grande ombre obscure,
Fait à  cet air serein humide couverture,
Viens, Sommeil désiré et dans mes yeux te plonge.

Ton absence, Sommeil, languissamment allonge
Et me fait plus sentir la peine que j'endure.
Viens, Sommeil, l'assoupir et la rendre moins dure,
Viens abuser mon mal de quelque doux mensonge.

Là  le muet silence un escadron conduit
De fantômes ballants dessous l'aveugle nuit :
Tu me dédaignes seul qui te suis tant dévôt.

Viens, Sommeil désiré, m'environner la tête,
Car, d'un voeu non menteur, un bouquet je t'apprête
De ta chère morelle et de ton cher pavot.

Pontus de TYARD (16e siècle)

                                             http://nsm02.casimages.com/img/2009/12/26//091226011113936025123717.jpg

"Tu peux t'abstenir des souffrances du monde, Tu es libre de le faire et cela répond à  ta nature: mais cette abstention est peut-être précisément la seule souffrance que tu puisses éviter"  Franz Kafka

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Gilac
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LE FUMEUR D'OPIUM ( Arthur Symons )

Je suis englouti, et délicieusement noyé.
Une douce musique, comme un parfum, et une agréable lumière
Dorée, avec d'exquises et audibles odeurs,
M'enveloppent pour l'éternité.
Le temps n'est plus. Je m'arrête et pourtant je m'envole.
Un million d'années m'entoure dans la nuit.
Je goûte un million d'années de plaisir.
Je garde le futur dans ma mémoire.
 
J'ai aussi cette mansarde que je loue,
Ce lit de paille et ceci qui fut une chaise,
Ce corps usé comme une tente loqueteuse,
Ce croûton, que les rats ont en partie mangé,
Cette pipe à  opium; la rage, le remords, le désespoir;
Cette âme mise au clou et ce cœur en délire.

Arthur Symons
Poète symboliste Anglais, Arthur Symons (1865-1945) vénérait Paul Verlaine, lequel fit un compte rendu favorable de son recueil : Nuits de Londres. 
Symons s'adonna en esthète aux stupéfiants, vécut âgé et nullement dans le dénuement. Il a également écrit "The Songs of the Poppies"

                            http://nsm02.casimages.com/img/2009/12/26//091226012800936025123753.jpg

Dernière modification par Gilac (26 décembre 2009 à  01:20)


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Gilac
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Ce soir je chante l'opium
                                                de Jacques D'Adelsward-Fersen  (1921)

Pour la deuxième lune du mois du chien   (Greffage des pavots)

Issu d'une très riche famille, Jacques D'Adelsward-Fersen s'est exilé, au début du 20e siècle, à  Capri dans une extraordinaire villa. Poète, mécène, esthète... il s'adonna à  l'opium et à  la cocaïne très jeune et n'arrêta plus jamais. Il avait acquis, grâce à  Paul Claudel, la fabuleuse collection de pipes à  opium précieuses des empereurs de Chine. Il se suicida en buvant une coupe de champagne dans laquelle il avait vidé 3 grammes de cocaïne.
"Heï Hsiang" Le parfum noir ( édité à  500 exemplaires en 1921) est son oeuvre maîtresse. Il s'agit d'un recueil de poèmes entièrement consacrés à  L'opium.
Roger Peyrefitte raconte sa vie dans un magnifique bouquin: "L'ange de Capri".


Ce soir, je chante l'opium
L'opium illimité, l'opium immense,
L'opium, fils hiératique de l'Asie,
Qui dispense
La douceur pour nectar la paix pour ambroisie,
Et dont les dix mille génies tutélaires
Ont suscité comme un pardon,
Les paroles de lumière,
De Confutsé à  Meng Tseu,

Ce soir, je Chante l'opium,
L'opium illimité, l'opium immense...
Dans mon cerveau, sa fumée danse
En me faisant oublier l'homme...
Je regarde le fantôme enivré;
Je suis ses voiles impondérables,
Et j'écoute sa voix qui promet des extases...
Et j'entre dans les pagodes parfumées de jasmins
Où brûlent des bâtonnets aux ancêtres...

Ce soir, je Chante l'opium,
L'opium illimité, l'opium immense...
La jonque nous attend, prête pour la partance,
Au fond d'un golfe de Formose.
Le vieux pirate qui la conduit
Est si tanné, qu'il a l'air cuit
Par le soleil du Fleuve Jaune...
Mais, sur sa natte, voici qu'il tend
Le bol où fume un thé très rare.

Ce soir, je Chante l'opium,
L'opium illimité, l'opium immense...
Couché dans un sampan qui dérive en cadence,
Nous glissons sur la rivière,
Entre les rizières
De la province de Kwan Tong.
Et me voici dans la ville étincelante
Où grouillent et crient des millions d'êtres...
...Et des cymbales cinglant le silence !...

Ce soir, je Chante l'opium,
L'opium illimité, l'opium immense...
Qui me prendra saoul de choum choum
Par les ruelles bariolées
Aux odeurs d'ail et d'encens?
Je veux une musique acidulée;
Et, sur le pont d'un bateau fleur,
Le sourire lunaire, placide et moqueur,
D'uns danseuse de Nanking ou d'un mignon du pays Thô.

Ce soir, je Chante l'opium,
L'opium illimité, l'opium immense...
Et je veux, rituellement, faire les révérences
Aux esprits des vieux fumeurs...
Conduisez donc mon pauvre cœur
A travers les splendides palais funéraires ;
Là  je vivrai. Là  je prierai ;
Gardé par les taciturnes colosses de pierre

Dont le rire hallucine aux mornes nuits d'opium !
Dieu mystérieux des parfums et des formes,
Régnant par la douceur sur l'âpre solitude,
Accorde moi le calme, et fais que ce soit moins rude
Le dédain de la vie à  l'âme du rêveur...

Puisqu'à  présent, pour moi, la jeunesse s'enfuit
Jour par jour, un peu plus, comme un vent impalpable,
Permets que l'illusion me jette dans la nuit,
Des grains d'or pur parmi le sable...

Je veux penser que me voilà  petit enfant
Comme jadis. Je veux mon cœur aussi confiant
Et mon âme aussi ingénue...
Je regarderai les nuages,  dans les nues,
Comme avant...

Par ton miracle bleu, par ta mansuétude,
J'oublierai qu'iil y a des méchants parmi nous,
L'homme égoïste, avare, indiffére,t et fou,
Et la femme accroupie en basse servitude...

Je ne verrai rien. Je ne dirai rien !
Et je n'entendrai plus tous les bruits de la foule ;
Je croirai percevoir le grand rythme et la houle
De la mer, aux colloques aériens...

Je m'étendrai bien seul, sur ma sœur la terre,
Comme se reposent les beaux morts ;
Et mes regards seront tournés vers l'or
Des silences planétaires...

Et si quelque chant pur me rappelait l'amour
Et la douceur des jeunes lèvres.
Dieu mystérieux des rêves et des fièvres,
C'est vers toi, qu'à  genoux, j'évoquerai l'Amour !...


Jacques D'Adelsward-Fersen

Tiré de HEI HSIANG (Le Parfum Noir)
(A. Meissen Editeur, 1921)

http://nsm02.casimages.com/img/2009/12/26//091226070646936025123941.jpg

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filousky homme
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Quel beauté !
Où se trouve la fumerie la plus proche ????????

Analysez vos drogues gratuitement et anonymement avec ATP-IDF et Psychoactif

Si tu pisses contre le vent, tu vas mouiller tes sandales !

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Gilac
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Un neuve avait tiré une balle dans le pied du grand Jules qui déjà  souffrait d'un redoutable diabète. Il n'y eut que la morphine pour le soulager. Il lui consacra cette ode dithyrambique :
                                   http://nsm02.casimages.com/img/2009/12/28//091228122137936025135236.jpg

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Gilac
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"Fumerie"
Tableau de George Barbier
Poème de Maurice Magre


                                                     http://nsm02.casimages.com/img/2009/12/28//091228021833936025135528.jpg

                                                  http://nsm02.casimages.com/img/2009/12/28//091228021324936025135519.jpg

Dernière modification par Gilac (28 décembre 2009 à  02:11)


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clodb168
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I dont know what to think about...
Opium ne mérite pas ce deluge de vers desuets ...
I would prefet '"chasseur d'opium" de Nick toshe
Mais c'est une simple question de gout .... et ca concerne pas tous les poemes 
Allez On va pas se battre pour ca et je vais .... Et non pas aujourdhui.  Raté le train encore une  fois Too late for drinking Too late even for dying - life can be  pretty hard. Dont you think?
Clodbbbbbbbbbbbbbbb1686868
(niveau d'anglais en chute libre SOS)

Dernière modification par clodb168 (24 janvier 2010 à  19:54)


Last exit to Bondy (93) - Speed:  Even lost memories have spectalular summers

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Gilac
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LES FLEURS VENENEUSES   Stanislas de Guaita (également connu comme Lugubric de Pravaz)
(pème écrit vers 1894 sans doute) Guaita était plus connu comme adepte des sciences occultes. Il est mort en 1897 à  36 ans , complètement ravagé par les drogues. La morphine et la cocaïne étaient en vente libre.

Néfastes végétaux au port majestueux,
Vos graines ont germé par une nuit maudite,
Sous l'oeil d'un astre fauve, hostile et monstrueux.
Vos noms même, suspects au sage qui médite,
Furent bannis du Verbe, en ces temps anciens
Où savoir vos vertus était chose interdite.
Des Sagas de Colchide et des Egyptiens
Cueillaient, lors, sous l'effroi de la lune sanglante,
Votre racine, chère aux seuls magiciens.
Qui, mariant la Sève acerbe d'une plante
Avec la lymphe morte extraite des os blancs,
Sous l'incantation modulée à  voix lente,.
Distillaient, vers minuit, ces philtres accablants
Par quoi la chasteté des vierges de la Grèce Croulait,
offrant à  nu le trésor des beaux flancs.
Les hommes, ballottés au vent de la détresse,
Sur l'océan du Spleen en tous temps, en tous lieux -
Fleurs fatales, ont bu votre suc, dont l'ivresse
Les a guidés au port du trépas glorieux!...
Ceux-là  vous ont chéris, O dictames tragiques,
Que gorgeait le dédain des hommes et des dieux. -
Mais Nous, qui redoutons les Puissances magiques
et l'occulte Science, et l'Ombre, et la Fureur
De vos effluves noirs puissamment léthargiques,
Nous ne parlons de vous qu'en frissonnant d'horreur!
Pourtant, Fleurs dangereuses,
Vous êtes généreuses
Parfois – et guérissez
Les coeurs blessés!
Douce est votre caresse
Aux parias, qu'oppresse
Ce qu'on ne peut bannir :
Le Souvenir!Pavot blanc de l'Asie,
Quand la froide Aspasie
Fait ramper l'un de nous
A ses genoux,
Ton Opium, ô plante,
Lui rend l'âme indolente,
Et, contre le chagrin,
Toute d'airain,
Et ta Morphine amère
Calme la pauvre mère
Que l'obsession mord
D'un enfant mort...
Au monstre solitaire
Qui se cache sous terre,
Tout coeur demeurant sourd
A son amour,
Divin Haschich, tu livres
Les belles houris ivres
- Aux lèvres de corail
- De ton sérail.
Salut, Flore équivoque!
L'infortuné t'invoque:
Dompteuses de douleurs,
Salut, ô fleurs!
Soyez bénis, en somme,
Sucs qui versez à  l'homme
Au visage pâli
Le calme oubli!

Stanislas de Guaita

Dernière modification par Gilac (08 février 2010 à  02:05)


"Tu peux t'abstenir des souffrances du monde, Tu es libre de le faire et cela répond à  ta nature: mais cette abstention est peut-être précisément la seule souffrance que tu puisses éviter"  Franz Kafka

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Gilac
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Stanislas de Guaita:

"La Coca, comme le Haschich, mais à  d'autres titres, exerce sur le corps astral une action directe et puissante; son emploi coutumier dénoue, en l'homme, certains liens compressifs de sa nature hyperphysique, – liens dont la persistance est pour le plus grand nombre une garantie de salut. Si je parlais sans réticences sur ce point-là , je rencontrerais des incrédules, même parmi les occultistes. Je dois me borner à  un conseil.– Vous qui tenez à  votre vie, à  votre raison, à  la santé de votre âme, évitez comme la peste les injections hypodermiques de Cocaïne. Sans parler de l'habitude qui se crée fort vite (plus impérieuse encore, plus tenace et plus funeste cent fois que toute autre du même genre), un état particulier a pris naissance." (Le Serpent de la Genèse, première septaine, chap. V : L'arsenal du sorcier).

"Tu peux t'abstenir des souffrances du monde, Tu es libre de le faire et cela répond à  ta nature: mais cette abstention est peut-être précisément la seule souffrance que tu puisses éviter"  Franz Kafka

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synchro
anarchaotique
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bravo et merci, t'es collectionneur en quelques sorte?

Je ne sais pas où je vais. Oh ça, je ne l'ai jamais bien su.
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus... roll
(La Rue Ketanou.)
Intel dual ou extrem kore

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lornitho
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merci a toutes heures du jour et de la nuit c est du plaisir,,,,,,,,

SI TU SAIS PAS QUI TU VEUX ETRE SACHE QUI TU NE VEUX-PAS ETRE

pour que les anges retrouvent leurs ailes,ils faudraient qu ils oublient ce système base sur la consommation et se rappelés l amour de notre terre mère

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clodb168
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Lornito

Ta signature est super ...a conditions de ne pas se tromper sur les doubles negations.
To be or not to be ?

Last exit to Bondy (93) - Speed:  Even lost memories have spectalular summers

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LE FUMEUR D'OPIUM 
Je suis englouti, et délicieusement noyé.
Une douce musique, comme un parfum, et une agréable lumière
Dorée, avec d'exquises et audibles odeurs,
M'enveloppent pour l'éternité.
Le temps n'est plus. Je m'arrête et pourtant je m'envole.
Un million d'années m'entoure dans la nuit.
Je goûte un million d'années de plaisir.
Je garde le futur dans ma mémoire.
 
J'ai aussi cette mansarde que je loue,
Ce lit de paille et ceci qui fut une chaise,
Ce corps usé comme une tente loqueteuse,
Ce croûton, que les rats ont en partie mangé,
Cette pipe à  opium; la rage, le remords, le désespoir;
Cette âme mise au clou et ce cœur en délire.

Arthur Symons
Poète symboliste Anglais, Arthur Symons (1865-1945) vénérait Paul Verlaine, lequel fit un compte rendu favorable de son recueil : Nuits de Londres. 
Symons s'adonna en esthète aux stupéfiants, vécut âgé et nullement dans le dénuement. Il a également écrit "The Songs of the Poppies"

(source : http://opiumania.chez-alice.fr/

Dernière modification par Gilac (14 février 2010 à  21:18)


"Tu peux t'abstenir des souffrances du monde, Tu es libre de le faire et cela répond à  ta nature: mais cette abstention est peut-être précisément la seule souffrance que tu puisses éviter"  Franz Kafka

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FAIS CE QUE TU VEUX SERA TOUT DE LA LOI"

L'art magique de Aleister Crowley ( fameux et grand drogué, "magicien occulte" et escroc génial )

Tout homme possède le droit imprescriptible à  être ce qu'il est.

"Fais ce que tu veux sera le tout de la loi"


L'art magique est l'art et la science de causer des changements en accord avec la volonté.

1/ Tout acte intentionnel est un Acte Magique.

2/ Tout acte couronné de succès s'est conformé au postulat.

3/ Tout échec prouve qu'une ou plusieurs exigences du postulat n'ont pas été satisfaites.

4/ La première condition pour causer un changement est une profonde compréhension qualitative et quantitative des conditions.

5/ La deuxième condition pour causer un changement est l'habileté pratique à  correctement mettre en oeuvre les forces nécessaires.

6/ Chaque homme et chaque femme est une étoile. C'est-à -dire que chaque être humain est intrinsèquement un individu indépendant avec son propre caractère et sa propre trajectoire.

7/ Chaque homme et chaque femme a son chemin qui dépend en partie de lui-même, et en partie de l'environnement qui est naturel et nécessaire à  chacun. Quiconque est détourné de sa route, soit par manque de compréhension de soi-même, soit à  cause d'un obstacle extérieur, entre en conflit avec l'ordre de l'univers, et souffre en conséquence.

8/ Un homme dont la volonté consciente s'oppose à  son Vrai Vouloir perd ses forces. Il ne peut espérer influencer efficacement son environnement.

9/ Un homme qui agit selon son Vrai Vouloir a l'inertie de l'univers pour l'assister.

10/ La nature est un phénomène continu, bien que nous ne sachions pas dans tous les cas comment les choses sont liées entre elles.

11/ La science nous rend capables de profiter de la continuité de la nature par l'application empirique de certains principes dont l'interaction implique différents ordres d'idées reliés les uns aux autres d'une manière qui dépasse notre compréhension présente .

12/ L'homme ignore la nature de son être propre et celle de ses pouvoirs. Même sa représentation de ses propres limites est basée sur l'expérience passée, et chaque pas dans son progrès étend son empire. Voilà  pourquoi il n'y a aucune raison d'assigner de limites théoriques à  ce qu'il pourrait devenir ou réaliser.

13/ Tout homme est plus ou moins averti du fait que son individualité comprend plusieurs ordres d'existence, même lorsqu'il maintient que ses principes les plus subtils ne sont que les symptômes  des changements dans son véhicule le plus grossier. L'on peut supposer qu'un ordre similaire s'applique à  l'intégralité du champ des phénomènes naturels.

14/ L'homme est capable d'être - et d'utiliser - tout ce qu'il perçoit, car tout ce qu'il perçoit  est dans un certain sens une partie de son être – il peut donc assujettir tout l'univers dont il est conscient à  sa volonté individuelle.

15/ Toute force dans l'univers est susceptible d'être transformée en un autre type de force si l'on se sert des moyens adéquats. Il existe donc une source inépuisable de n'importe quelle force spécifique dont nous pourrions avoir besoin.

16/ L'application de toute force donnée affecte tous les ordres d'être résidant dans l'objet auquel la susdite force est appliquée, quelque soit celui de ces ordres directement affecté.

17/ Un homme peut apprendre à  se servir de n'importe quelle force en vue de n'importe quel objectif, s'il use des théorèmes formulés ci-dessus.

18/ Il peut attirer à  lui toute force de l'univers en se transformant en un réceptacle adéquat à  cette force, établissant un contact avec elle, et arrangeant les conditions de sorte que sa nature l'oblige à  se déverser en lui.

19/ Le sentiment que l'homme a de sa séparation d'avec l'univers, et de son opposition à  celui-ci, constitue une barrière l'empêchant d'en diriger les courants. Cette condition mentale joue un rôle  isolant.

20/ L'homme ne peut attirer et employer que les forces pour lesquelles il est réellement adapté.

21/ Il n'est au fond aucune limite à  l'étendue des relations de tout homme avec l'univers ; car dès qu'un homme s'identifie à  une idée, les moyens de mesure cessent d'exister. Mais sa capacité à  utiliser cette force est limitée par ses possibilités et pouvoirs mentaux, et par les conditions de son environnement humain.

22/ Chaque individu se suffit a lui-même par essence. mais il reste insatisfait de lui-même tant qu'il n'a pas établi une relation juste avec l'univers.

23/ L'art magique est la science de la compréhension de soi et de ses conditions. Elle est l'art de mettre cette compréhension en action.

24/ Tout homme possède le droit imprescriptible à  être ce qu'il est.

25/ Tout homme doit faire de l'art magique chaque fois qu'il agit ou même pense, car une pensée est un acte intérieur qui influence finalement l'action, même si ce n'est pas le cas sur l'instant.

26/ Tout homme a un droit, celui d'auto-préservation, pour se réaliser au maximum.

27/ Chaque homme doit faire de l'art magique la note dominante de sa vie. Il doit étudier ses lois et vivre selon elles.

28/ Tout homme a le droit de réaliser sa propre volonté sans craindre qu'elle interfère avec celle des autres ; car s'il agit en accord avec lui-même, ce sont les autres qui sont dans leur tort s'ils interfèrent avec la sienne.


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Gilac
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LE POISON   
de Charles Baudelaire  (Les fleurs du mal)
                                                                   
                                                                   

Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.

L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà  de sa capacité.

Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à  l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à  ces gouffres amers.

Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remords,
Et charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort!


"Tu peux t'abstenir des souffrances du monde, Tu es libre de le faire et cela répond à  ta nature: mais cette abstention est peut-être précisément la seule souffrance que tu puisses éviter"  Franz Kafka

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Ganesh
Psycho junior
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T'es une véritable "pointure" en la matière !! demon1
Un Grand Merci à  toi de nous faire partager tout ça wink

" Seules 2 choses sont infinies: l'univers & la betise humaine,
  Et encore, je ne suis pas sur pour l'univers." Einstein

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Gilac
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OPIUM et AMORI SACRUM
Par Jicehel


http://nsm04.casimages.com/img/2010/11/04//101104115619936027057930.jpg





Présentation de la Drogue


La pipe est notre corps, l´opium est notre sang,
Chacun nous y puisons le meilleur de nous même ;
La pipe est notre cœur, l´opium est notre chant,
Et sur la page ainsi s´est inscrit le poème.

La Drogue c´est de l´homme en marche
Vers un autre monde et vers un autre but ;
La Drogue devenue l´antique Patriarche
Qui guidait les efforts lassés de la tribu.

La Drogue, c´est la voile qu´attendait Tristan ,
Héloïse, Abélard à  jamais réuni ;
Et c´est aussi les yeux d´un enfant s´attristant
Devant le miroir mort d´un visage chéri.

La Drogue, c´est de la vie très vieille
Qui possède, inchangés, les antiques secrets ;
Et celui qui, d´angoisse en ses bras s´ensommeille,
Sous les ruines renaît aux splendeurs du passé.

La Drogue c´est le doigt de Dieu enfin tendu vers nous,
C´est le chemin tracé que recherchaient nos pas,
La prière exaucée qu´on lançait à  genoux
Des jardins d´Alcazar aux reines de Saba

Comme une main d´enfant nous tirant par la manche
La Drogue nous entraîne en ses jeux étonnants
Et nous gagnons toujours et pour seule revanche
Elle exige de nous un peu d´attachement.

Voici la voie défunte et la mort si vivante
Dans ce sang rendu lourd de tant d´amour reçu ;
Elle seule connaît cette route hésitante
Ramenant notre cœur au Paradis Perdu.

La pipe est notre corps, l´opium est notre sang
Et par eux nous jouissons au meilleur de nous-mêmes ;
La pipe est notre cœur, l´opium est notre chant,
Et la Drogue jalouse exauce ceux qu´elle aime….

.......
à  suivre...


Ces poèmes écrits au Laos à  la fin des années 1940 sont issus d'un magnifique petit recueil  tiré à  200 exemplaires numérotés, imprimés sur un très beau papier de riz par les presses de la société des imprimeries et librairies indochinoises à  Saïgon. Reliés à  la main en 1948.
Le recueil s'intitule OPIUM et Amori Sacrum. L'auteur: "Jicehel".


Le poème suivant s´intitule :
… "L´indicateur du Chemin des morts".

Si vous êtes bien sages, ne vous droguez pas trop et cultivez le sens de l'humour avaec autant d'amour qu'on peut mettre à  cultiver du cannabis (ou du pavot) j'en copierais quelques autres..... si ça intéresse quelqu'un?

Dernière modification par Gilac (05 novembre 2010 à  00:00)


"Tu peux t'abstenir des souffrances du monde, Tu es libre de le faire et cela répond à  ta nature: mais cette abstention est peut-être précisément la seule souffrance que tu puisses éviter"  Franz Kafka

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