J'interviens rarement même si je lis avec bcp d'attention ce que je vois sur ces forums... en général les posts parlent de vécu avec les produits, là  il s'agit d'abus de personnes sous produits ou provoqués (?!) par des produits (ça permet parfois de se regarder dans la glace, tout prétexte est bon semble-t'il...). Malgré quelques divergences d'opinion, à  la lecture de ces témoignages je ne peux m'empêcher de relater un vécu perso qui me permettra à  la fois de poser un lourd bagage, et de placer un coup de gueule contre ceux qui prétendent que "le produit a amené à  faire n'importe quoi"... Aout 93, je sors de prison et passe voir mon ex qui avait été une des seules à  m'écrire régulièrement durant l'incarcération et chez la mère de qui je vivais avant l'arrestation... avant de me déplacer je passe un coup de fil, juste pour m'assurer qu'elle est chez elle... elle était partie en vacances mais sa mère que je considérais comme une de mes meilleures amies était là  et me donne rdv le lendemain pour déjeuner. Le lendemain j'attends, puis n'ayant pas de nouvelles je passe la voir au domicile: des cars de police, des traces de sang dans l'escalier, et une forte agitation dans tout l'immeuble.... J'apprends d'un OPJ que mon ex-belle mère a été assassinée de 42 coups de couteau durant la nuit, après avoir été violée et violentée par un gars (que je buterais bien moi-même à  ce jour) qu'elle hébergeait depuis quinze jours car il réalisait un film à  Paris et habitait dans le Sud (plutôt qu'aller à  l'hôtel il avait profité de l'occasion pour passer revoir celle qui l'avait recueilli après l'OD de son père et l'hospi en psychiatrie de sa mère, elle l'avait élevé durant 10 ans comme son propre fils... bref). Ce gars, acteur réalisateur de profession, assez connu pour que je taise son nom, a expliqué durant le procès que si il avait commis cet acte c'était en raison de prises répétées de LSD... Ceci ne l'avait pas empêché d'acheter un poignard plus tôt dans la journée ce qui démontrait une suite dans les idées et donc pas une pulsion ponctuelle durant la nuit... Au final ce gars a réussi grâce au fric de son entourage et à  sa situation plus qu'aisée à  se trouver un avocat très réputé et très efficace qui a réussi à  faire jouer des circonstances atténuantes, et même à  ce qu'il soit déclaré irresponsable (malgré ce que je viens de relater qui a été écrit dans les procès-verbaux). Le violeur et meurtrier s'en est donc sorti en se faisant interner en psychiatrie (UMD proche de Paris), puis relativement peu de temps après a été considéré "réinsérable" et quasi-guéri. Un appartement thérapeutique lui a été proposé, ce qui fait que moins de 3 ans après avoir commis cet acte innommable il était presque libre et logé à  quelques stations de métro de mon ex et de moi-même... Nous aurions pu le croiser en sortant dans la rue... Mon ex ne voulait quasiment plus sortir, et moi au contraire je ne cherchais que ça: le croiser, et si possible le buter. Cette situation a duré quelques mois, jusqu'à  ce que fort heureusement (pas pour ses victimes mais pour la société comme pour mon ex et moi...) il finisse par récidiver: un second viol, puis à  nouveau une tentative d'assassinat... Les pulsions de ce gars l'ont à  nouveau dépassé, ce qui fait qu'à  ce jour il est enfin interné pour une durée indéterminée... A chaque fois il a mis en avant ses prises de produits pour expliquer ses actes, il est clairement psychotique mais sacrément intelligent, ce qui l'a aidé la première fois mais la justice a heureusement fini par le rattraper... Cette histoire pourrait être prise pour un déballage de vie privée, et je le comprendrais, mais en lisant les histoires relatées c'est une partie de ma vie qui est ressortie d'un coup et ce type de situation est bien lourde à  garder ou porter... Quant aux personnes qui profitent des états semi-comateux d'autres personnes ou qui prennent pour prétexte des prises de produits pour excuser/expliquer leurs actes ça me mets hors de moi à  chaque fois... Cet espèce d'enc.... a pratiqué un quasi-inceste (car mon ex-belle mère l'avait élevé comme son propre fils jusqu'à  ce qu'il ait de quoi vivre sa vie) doublé d'un assassinat, et sa situation de "fils de" et l'argent qui va avec lui a permis à  l'époque de s'en tirer à  bon compte. Tout est réuni dans cet acte: prise de produits, viol/inceste, meurtre, pathologie psy, inégalité face à  la justice du fait de son entourage familial proche d'acteurs/actrices très connu(e)s et surtout de l'argent nécessaire pour s'assurer une défense suffisamment efficace pour ne pas faire un seul jour de prison. Moi qui en sortait à  peine j'avais pas très envie d'y retourner mais l'aurais fait sans hésiter si j'avais pu le recroiser... Ce témoignage vaut ce qu'il vaut mais à  mon sens illustre bien le sentiment de toute puissance de certaines personnes qui, par dessus le marché ont les moyens de consommer des produits sans aucun soucis au quotidien... merci à  ceux que ça aura intéressé …