Sevrage après seulement 1G

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riendegrave homme
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Bonjour à  tous,

J'espère avant tout être au bon endroit pour discuter de cela ; je lis certains d'entre vous depuis un moment mais je n'ai jamais eu le courage, ni l'envie de venir m'étendre sur mes problèmes... Jusqu'à  aujourd'hui.

Je vais essayer d'être concis et de résumer au mieux la situation :
J'ai 22 ans, et j'ai depuis l'âge de 17ans été un fumeur de cannabis régulier à  raison de un ou deux joints le soir. Je n'ai jamais senti d'accoutumance physique, j'ai toujours fumé pour la détente et j'ai toujours été capable de m'en passer pendants des mois. Ce n'est pas une drogue qui me manque lorsque j'arrête et c'est en ce sens là  que je dis que je ne me considère pas accro à  celle-ci... Bref.

Il y a six mois j'ai découvert la cocaïne, et ma vie à  changé : j'en ai pris tous les jours, pendant un mois, plusieurs grammes par semaines... J'étais complètement accro, j'avais un craving terrible que je réussissais à  gérer relativement bien toutefois. Du jour au lendemain je me suis vu arrêter toute consommation, j'ai eu la chance de partir en vacances à  ce moment là , je n'avais donc pas accès à  un dealer, et puis le fait d'être avec certains membres de ma famille m'ont incité à  arrêter. Mais c'est une drogue qui m'a toujours manqué et qui me manquera toujours... Celle dont il m'arrive encore de rêver la nuit...

Il y a peu, je m'ennuyais et j'ai décidé d'aller faire un tour sur le DW. Etant complètement novice quant à  ce sujet j'ai effectué quelques recherches qui se sont soldées par la trouvaille de ce que je cherchais... Un marché noir, complètement accessible. Puis j'ai décidé d'acheter, de la coke puis après quelques jours d'hésitations de l'héro.

Avant même de tout recevoir je m'étais décidé, cela n'arriverait qu'une fois. Il était hors de question pour moi de retomber dans ces travers. 

La coke était superbe la meilleure que j'avais goûté jusqu'alors, j'ai commencé par des petites traces, puis je me suis fait une poutre et j'ai cru que j'allais crevé. Mon coeur s'est mit à  battre super fort, et j'ai eu l'impression que ma gorge enflait. Vu que je consomme seul j'ai eu peur de faire une OD, je me suis donc redressé et je me suis calmé. 10 minutes plus tard ça allait mieux. Du coup j'ai pas fini mon gramme, je sens que je suis capable de gérer ma conso.


Quelques jours plus tard et après moult recherches je me suis décidé à  essayer l'héro. Ayant une peur presque phobique des aiguilles l'injection ne fut pas considérée très longtemps, je décidais donc de la prendre en sniff comme pour la coke.
J'ai commencé par une petite trace, vraiment petite. Je n'ai ressenti aucun flash, pas de bien-être intense et rapide. 20minutes plus tard par contre une sensation d'apaisement m'envahie et je retrouve bizaremment les mêmes sensations que lorsque je me défonçais au Tramadol. Un peu plus intense je le concède. Cela ne me fait pas mal au nez du tout contrairement à  ce que j'avais pu lire parfois. Puis j'en reprends, et effectivement les problèmes ont l'air tout de suite moins graves et tout semble avoir une solution. J'ai vomi mes tripes le premier soir. J'ai aussi dormi du sommeil du juste. Bref j'en ai pris tous les soirs pendant quinze jours je dirais. J'ai fini mon pochon avant hier soir, et je savais que lorsque j'arrêterais ça serait fini et depuis je n'ai rien repris, j'ai pas recommandé.

Je ne pensais pas que le sevrage serait difficile. Des sueurs terribles, et une sensation d'inconfort permanente, assis ou couché je me sens mal. Je dors mal, j'ai chaud puis froid. Aujourd'hui c'est le deuxième jour, et j'ai l'impression que ça va mieux ; au moins j'arrive à  aller aux toilettes à  nouveau. J’espère juste que ça va passer. Le manque n'est pas tellement présent, la sensation me manque mais je sais que c'est seulement une question de jour avant que mon cerveau réagisse à  nouveau normalement. Ce n'est pas la même chose qu'avec la cocaïne, mais le sevrage est pire. J'espère juste que cela va passer. Je voulais vraiment savoir si même avec 1 bon gramme on pouvait appeler ça un sevrage ou si c'était juste une crise de paranoïa aiguà« de ma part.

Merci pour ceux qui m'auront lu,

Bonne journée.

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Mister No homme
Pussy time
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oula, pas de parano forcément. Aucun symptômes physiques à  prévoir normalement après un gramme, mais l'envie d'y reviendre peut être si forte que tu somatises un peu.

Je ne pensais pas que le sevrage serait difficile. Des sueurs terribles, et une sensation d'inconfort permanente, assis ou couché je me sens mal. Je dors mal, j'ai chaud puis froid. Aujourd'hui c'est le deuxième jour, et j'ai l'impression que ça va mieux ; au moins j'arrive à  aller aux toilettes à  nouveau.

Tu as certainement des bouffées d'angoisse le temps de revenir à  la normale si tu as poussé la conso dans le temps, mais en manque, tu serais passé à  la case toilette très facilement hier.
Tiens toi à  distance de l'héro, tu t'es fait peur, mais au moins tu as capté qu'un processus de dépendance était en train de s'engager.


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Syam homme
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Non ce n'est pas tellement la quantité que tu as prise qui compte mais la régularité et la durée.
Tous les jours pendant 15 jours, c'est court (en général ça prend plus d'un mois) mais cela peut tout de même, selon les personnes, causer effectivement une dépendance physique légère et donc un sevrage, notamment si l'héroïne consommée contenait des dérivés du fentanyl qui accrochent plus rapidement. En général le pire est le troisième jour puis les symptômes reculent et disparaissent complètement.
Effectivement il n'y a pas de flash en sniff mais une euphorie similaire au tramadol, nettement plus intense.

Dernière modification par Syam (30 juin 2016 à  15:59)


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Mister No homme
Pussy time
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Tous les jours pendant 15 jours, cela peut, selon les personnes, causer effectivement une dépendance physique et donc un sevrage douloureux.

Avec 1g pas par jour mais étalé sur 15 soit 1/15 ème de G, même si c'est de la mascarpône spécial, ça fait peu je trouve. ? Je reste sceptique, mais la diversité humaine...

Dernière modification par Mister No (30 juin 2016 à  16:00)


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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Personne n'a au la cruauté de faire des tests pour savoir exactement, on a juste des témoignages médicaux de gens qui ressentent un syndrome de sevrage après de petites doses d'opiacés prises régulièrement. En général tu as raison, on considère que 15 jours c'est pas assez (c'est plus la durée et la régularité à  mon avis qui fait l'accroche physique que la dose totale), autant dans le milieu médical que récréatif, il est rare de voir une telle durée impliquée dans un manque et si c'est le cas, difficile de savoir si c'est pas un peu placebo...

Dernière modification par Syam (30 juin 2016 à  16:03)


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Tetris68 homme
Il était une fois l'héroïne...
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Pour mon cas les fois ou j'avais tapé 2 ou 3 grammes sur 10 jours grosso modo a la fin j'avais un manque psychologique assez fort avec envi de chialer et mode pls sur son lit toutes la journée pendant a peu près 2 ou 3 jours avec quelques sueurs froides mais pas de douleurs comme on peut avoir quand on est vraiment dedans , au pire quelques nausées.

Plutôt 2 jours que 3, c'est assez embêtant mais ça passe assez vite l'auteur t'inquietes pas.
Par contre si y avait du fenta ou autre le manque vient assez vite.

Dernière modification par Tetris68 (30 juin 2016 à  16:11)


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Mister No homme
Pussy time
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c'est plus la durée et la régularité à  mon avis qui fait l'accroche physique que la dose totale

Avec un gramme, c'est vite vu, rien que la quantité ne permet pas de faire durer à  un dosage consistant pour s'accrocher physiquement et dérégler durablement l'équilibre des récepteurs. Maintenant, en quelques jours de bonne mascarpone, c'est un coup à  pleurer quand ya pu.

Dernière modification par Mister No (30 juin 2016 à  16:24)

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Tetris68 homme
Il était une fois l'héroïne...
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J'aimerais bien voir la tête de certains après une semaine a fond de came puis plus rien...
Vu que c'est pas méchant on oublie mais je met au défi n'importe qui ici de taper 15 jours sans redescendre et de venir nous dire qu'il se sent e forme le lendemain.

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riendegrave homme
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Le gramme était bien dosé, vraiment. Enfin si je compare à  ce que j'ai eu quand j'achetais 1 G de coke. D'ailleurs à  la fin mes traces étaient des poutres.

Je pense qu'effectivement c'est en partie psychosomatique, mais pourquoi tant de sueurs froides et tant d'inconfort ? La déprime j'y suis habitué, et je travaille dessus. Mais je me sens vraiment mal dans ma peau et je pique encore pas mal du nez.

Peut-être que je suis hypersensible, même si j'encaisse les benzos et certains opiacés plutôt bien.

Quoi qu'il en soit j'espère que ça va vite passer, le pire c'est la nuit...
Merci à  tous pour vos messages en tout cas.

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Tetris68 homme
Il était une fois l'héroïne...
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T'inquiètes pas j'ai vu des gens passer une journée les larmes au yeux après  1g sur 2 ou 3 jours (c'est une petite déprime de un jour si on est un peu sensible psychologiquement).
Par contre le lendemain c'était réparti.
1g sur 15 jours c'est vraiment peu mais ça se suffit apparemment pour que toi tu ais un coup de blues par contre si ça dur plus de deux jours voir 3 max y a un souci.

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pierre
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Oui tu peux ressentir un sevrage léger au bout de 15 jours à  taper tout les jours. Par équivalence, on pourrait comparer à  la gueule de bois suite à  un week end de cuite a l'alcool.

La risque c'est que tu recommence l'expérience et que la gueule de bois soit de plus en plus sévère, et qu'un jour tu te dises "je ne veux plus avoir ces horribles symptômes mais je veux continuer à  me sentir bien sous héroïne" et que tu décide de ne plus stopper ta consommation.

C'est ce qui m'est arrivé il y a bientôt 20 ans en toute connaissance de cause et sans regret. Mais  il faut être prêt à  gérer sa Dependance !

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Tetris68 homme
Il était une fois l'héroïne...
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Oui je suis complètement d'accord pour la comparaison d'un week end sans decuver.
Le jour d'après on a tendance a être a fleur de peau.
Ça me faisait ça avec le vin blanc souvent, je sais pas pourquoi.
C'est a mi chemin entre une descente et un début d'accoutumance avec l'héroïne je pense après 15 jours.

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Mister No homme
Pussy time
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Oui tu peux ressentir un sevrage léger au bout de 15 jours à  taper tout les jours. Par équivalence, on pourrait comparer à  la gueule de bois suite à  un week end de cuite a l'alcool.

Sur 15 jours de prise d'opi il existe la possibilité de réduire les doses avant l'arrêt, si c'est possible et en étant informé pour programmer de le faire. Mais l'expérience est une lumière qui éclaire vers l'arrière ou un truc du style...
Quand j'avais des prescription de morphine qui duraient, le fait de bien diminuer avant l'arrêt pouvait ne donner aucun signe de sevrage ni de gueule de bois. La différence du pourquoi de la conso est fondamentale, reste que l'arrêt progressif que ce soit récréatif ou thérapeutique est recommandé.
Perso, es extras, j'évitais de les faire durer au delà  de 5 jours. L'idéal, c'était du vendredi au dimanche soir avec parfois un redrop léger le lundi. J'évitais d'insinuer cette conso dans la routine et je la sacralisais plutôt les week-end.

Merci d'éviter les petites attaques personnelles

J'aimerais savoir qui j'attaque tout de même. :)

Dernière modification par Mister No (01 juillet 2016 à  14:07)


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Caïn homme
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Ce qu'il faut voir, quand tu prends de petites quantités sur une longue durée. C'est que ça passe forcément par des périodes clean où tu es partiellement désintoxiqué. Un pote ne consommait que le soir, un shoot à  vingt heures, une bonne soirée et dodo. Le lendemain il était au taf, faisait sa journée sans rien prendre. Si on compte 6 heures d'action du prod, autant de demi-vie, ça fait douze heures. Si bien que les douze heures restant, ben il était clean, comme une sorte de "break" quotidien. Croyez-le si vous le voulez mais ça a duré un trimestre (et la came était franchement top, on était début des 90) et il n'a pas galéré pour s'arrêter. Même pas une crève, rien. Je ne voulais pas le croire mis je l'ai vu après son arrêt, il était normal.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Mister No homme
Pussy time
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Ce qu'il faut voir, quand tu prends de petites quantités sur une longue durée. C'est que ça passe forcément par des périodes clean où tu es partiellement désintoxiqué. Un pote ne consommait que le soir, un shoot à  vingt heures, une bonne soirée et dodo. Le lendemain il était au taf, faisait sa journée sans rien prendre. Si on compte 6 heures d'action du prod, autant de demi-vie, ça fait douze heures. Si bien que les douze heures restant, ben il était clean, comme une sorte de "break" quotidien. Croyez-le si vous le voulez mais ça a duré un trimestre (et la came était franchement top, on était début des 90) et il n'a pas galéré pour s'arrêter. Même pas une crève, rien. Je ne voulais pas le croire mis je l'ai vu après son arrêt, il était normal.

Tu te trompes dans ton calcul.
6 heure d'action, ok mais la demie vie permet d'avoir un peu de substance active dans le sang jusqu'au shoot du lendemain. Il ne reste pas grand chose, mais il en reste un peu, ce qu'il faut pour ne pas vivre de manque dans son cas. Je n'aime pas le mot "clean" mais à  partir d'un certain rythme, tu envoies en permanence de quoi solliciter tes récepteurs.
La demie vie signifie que tu as éliminé la "moitié" en 6 heures dans ton exemple. Ce n'est pourtant pas linéaire, ça ne veut pas dire que tu auras tout éliminé en 12 heures.

wiki :

En pratique, on considère qu'un médicament n'a plus d'effet pharmacologique après cinq à  sept demi-vies.

C'est ce qui laisse de la marge à  ton pote ou qui oblige à  72 heures sans rien en cas de switch metha/sub. ça explique aussi que l'on puisse se faire choper à  un test après plusieurs jours sans rien.

il n'a pas galéré pour s'arrêter

Dans son cas, c'est justement la régularité des prises et des doses qui lui ont permis de décro sans trop de casse et pour peu qu'il réduise à  la fin, finger in the noze.
Il n'a pas développé une énorme tolérance et a habitué sans trop de soucis à  fonctionner avec peu plusieurs heures par jour. Bien qu'il se soit shooté, il n'a pas sauté la marche de trop haut. Pendant les heures où il vivait sur les petits restes du dernier shoot, il n'installait pas une tolérance qui te fait sauter du haut de l'escalier.
Mais d'un point de vue pharmacologique, il était "couvert"... pas beaucoup, j'en connais plein qui auraient pris froid dès le réveil. Frissons et nez qui coule pour commencer. J'en connais plein qui seraient restés sous la couette. Cela vient peut-être de différences dans nos récepteurs, certains d'entre nous régulent plus vite, mais ya aussi le set and setting, il allait bosser et n'avait pas trop de vides à  remplir certainement. Il n'était aussi clairement pas dans une situation d'addiction, où littéralement, tu "ajoutes" du produit en raison du phénomène de tolérance.
Cela reste l'illustration que de pouvoir se stabiliser à  un dosage, ça rend les choses plus faciles.

Dernière modification par Mister No (01 juillet 2016 à  14:33)


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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Demi vie = 6h
Quart de vie = 12h
Huitième de vie = 18h
etc.

A H24 en cas de shoot une fois par jour, tu as encore une partie de ta dose active dans le sang. C'est pas comme un sevrage. Pour mémoire en cas d'accroche à  un simple néocodion par jour, certains ne peuvent pas descendre. Alors un huitième de dose d'héro ça reste potentiellement très accrocheur physiquement sur le long terme. Personnellement je tendrais plus à  penser que c'est son caractère et son métabolisme qui lui ont évité un sevrage douloureux. Certaines personnes n'accrochent pas physiquement avant des mois. Même avec une conso hardcore, Burroughs considérait qu'il fallait au moins deux mois après son observation du phénomène. Un trimestre à  son rythme raisonnable ça a pu épargner ton ami. Et d'autres au même régime peuvent en baver des ronds de chapeau.
Avec l'héro les gens qui n'ont pas de syndrome de sevrage du tout après une dépendance longue intense, c'est très rare ou inexistant (?) mais je crois quand même que ça doit varier beaucoup d'un individu à  l'autre. Il y a un processus de rééquilibrage oui, mais nous ne sommes pas de la matière inerte, pas un simple processus chimique automatique, la conscience a un rôle. La lutte que nous menons pour continuer de nous protéger consciemment malgré l'effet des opiacés qui suppriment la peur et les sentiments de problèmes doit très certainement être un vecteur essentiel du rééquilibrage. A savoir que ceux qui se laissent porter doivent rééquilibrer moins vite que ceux qui tentent de lutter partiellement contre les effets (ayant peur de perdre leur vie sociale etc.) de l'héroïne car vraiment, la conscience est partie prenante dans la guérison (j'invente rien, c'est pas un délire métaphysique, les médecins savent bien que la conscience est partie prenante de la guérison) et du point de vue de l'instinct de survie, la narcose est comme une maladie qu'il faut corriger en diminuant le nombre de récepteurs afin de garder toutes ses capacités à  se protéger. Bref à  mon avis c'est pas un processus automatique par l'opération du saint esprit, tout ce qui se passe dans le corps est lié à  la conscience et à  son action.
Pour l'alcool certaines personnes peuvent consommer aussi intensivement qu'elles veulent et aussi longtemps qu'elles veulent, et s'arrêter totalement du jour au lendemain sans aucun syndrome de sevrage. Je connais personnellement deux cas -alcooliques par plaisir- qui s'arrêtent brusquement sans le moindre inconvénient. Pour l'héro il est vrai que j'ai jamais rien entendu de tel.

Dernière modification par Syam (01 juillet 2016 à  15:31)


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Mister No homme
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Avec l'héro les gens qui n'ont pas de syndrome de sevrage du tout après une dépendance longue intense, c'est très rare ou inexistant (?) mais je crois quand même que ça doit varier beaucoup d'un individu à  l'autre.

En dehors des paramètres personnels à  l'individu, l'intensité des symptômes physiques est due effectivement en partie à  la durée de l’imprégnation, mais je crois surtout à  la manière dont "on" stress notre organisme. Plus on stress fort notre organisme en diminuant d'un coup, plus les symptômes seront prononcés. C'est ce qu'il me semble avoir remarqué autrefois et à  travers plein de témoignages de sevrages ici où là .

Dernière modification par Mister No (01 juillet 2016 à  14:52)


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Caïn homme
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Oui, je suis bien d'accord avec l'idée que le caractère personnel du gars fait que... Sur l'idée qu'il n'était pas vraiment clean même au bout de 20 heures, OK aussi. Il n'empêche que c'est un point important. Les mecs vraiment accros que j'ai connus, ils ne supportaient pas l'idée et l'état d'un organisme où la drogue n'a plus aucun effet sensible. Passer une journée sans rien ça aide. La plupart des gars qui sont dedans, ils se font un rail (ou un shoot) avant d'aller se coucher et un au lever. Mon dealman m'avait même expliqué qu'il ne dormait bien que quand il pouvait se permettre de se relever la nuit pour se faire un petit rail !...
Je parle de mon pote parce que c'est vrai que c'est exceptionnel. Mais de mon côté, en me fixant aussi de laisser toujours au moins une vingtaine d'heures entre les prises, je me suis évité pas mal de désagrément, sans compter les doses minimes qui aident bien.
Je ne dis pas que le manque est évitable pour tous mais son intensité reste quand même ultra-lié à  la manière de consommer. Il m'est arrivé de prendre un g, de carburer les deux trois premiers jours (genre 5, 6 rails) puis de descendre tout doucement en espaçant les prises jusqu'à  plus rien, et ça passait crème.
Dans le psychologique, ce qui m'a aussi beaucoup frappé, c'est la manière dont certains patients traités à  la morphine, se passent finalement sans grand mal de celle-ci, une fois la maladie, ou les blessures, soignés. Sans doute parce que leur psychologie n'a pas besoin de la morphine, c'était juste les souffrances physiques qu'il fallait apaiser. Une fois que c'est fait le retour à  la "normal" se fait sans problème majeur.

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Mister No homme
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Dans le psychologique, ce qui m'a aussi beaucoup frappé, c'est la manière dont certains patients traités à  la morphine, se passent finalement sans grand mal de celle-ci, une fois la maladie, ou les blessures, soignés. Sans doute parce que leur psychologie n'a pas besoin de la morphine, c'était juste les souffrances physiques qu'il fallait apaiser. Une fois que c'est fait le retour à  la "normal" se fait sans problème majeur.

L'exemple de ton pote montre qu'il dosait l'héro comme un médoc dont on respecte la posologie et les heures de prise. Ni une substitution, ni un traitement contre la douleur, pourtant, il en faisait le même usage qu'un médoc. Pas d'addiction en général quand on se soigne, si les doses augmentent, ce n'est pas "exponentiel" comme pour du "récréatif".
En dehors aussi du set and setting, le fait de ne pas cultiver une tolérance est important. Le retour à  sans rien n'est que plus facile. Et dans les traitements contre la douleur, quand ceux ci peuvent se supprimer, c'est tout doucement, pas à  l'arrache non plus. ça change aussi la donne. J'ai rencontré une personne sous morphine qui ma dit que c'était dur d’arrêter après le succès de son opération. Dans son cas et certainement très souvent, c'est d'arrêter d'un coup ou à  un dosage trop élevé qui est difficile, même quand l'arrêt est un soulagement.

Dernière modification par Mister No (01 juillet 2016 à  15:38)


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Tetris68 homme
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Mon avis perso sur les sevrages de morphine "facile" je pense que c'est surtout car les gens n'ont pas conscience de la nature de la morphine et de son accoutumance.
Une fois qu'ils ont connu le manque une fois si ils doivent reprendre de la morph ils vont anticiper le manque psychologiquement et l'avoir beaucoup plus vite.
En tout cas c'est ce que j'ai remarqué sur mon entourage qui ne savait même pas a quel point l' héroïne et la morphine sont proches.

Beaucoup de toxico utilise la came comme un tso avec juste ce qu'il faut pour taffer et faire sa vie sans souffrir pourtant quand ils ont rien... ils passent pas au travers !

Il doit sûrement y avoir des milliers de raisons physique et psychologique pour qu'on ressente le manque de manière différente.

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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C'est une idée mais je ne crois pas qu'elle soit validée (ou invalidée) par des études sérieuses. En revanche elle est assez intuitive, par exemple beaucoup de médecins semblent penser qu'il vaut mieux ne pas parler du risque de tolérance afin de ne pas induire le mécanisme.

Mais il serait très dangereux de résumer le manque à  un phénomène placébo ou psychologique. Si vous donnez tous les jours sa dose de méthadone à  un patient en TSO, et qu'un jour sans le prévenir vous remplacez par un produit différent, il FERA une crise de manque grave, même s'il est persuadé de prendre son TSO.

Bref pour moi c'est une idée intuitive qui est peut-être vraie (avec toutes mes réserves) en petite partie pour la dépendance  psychologique, mais je trouve qu'elle est très surestimée dans l'esprit de beaucoup de gens. Les mêmes qui croient que pour sortir de son addiction "il suffit de le vouloir". Que les camées n'ont "qu'à  faire un effort" etc.

Par exemple dans le cas raconté par Caïn, il nous en avait déjà  parlé (fil de discussion sur l'héro occasionnelle) et je crois me souvenir que le copain en question était très conscient de la dépendance physique en théorie : ses amis en avaient souffert et pas lui (à  leur plus grand étonnement).

Dernière modification par Syam (01 juillet 2016 à  17:19)


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Caïn homme
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Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit, je pense que sur le fond on se rejoint.
Syam, pour mieux t'expliquer, je ne crois pas que le manque est une vue de l'esprit que l'on pourrait soigner avec un placebo. Un manque carabiné, au niveau souffrances psychologiques et physiques, c'est même sans doute l'équivalent de maladies graves. D'ailleurs pour avoir l'idée des souffrances psychologiques endurées, je crois que le taux de suicide est particulièrement élevé chez les ud.
Ceci posé, on devrait dire les manques plutôt que LE manque parce qu'il existe des différences énormes entre un manque après une conso modérée et un manque après une conso élevée.
Pour prendre un exemple simple, tu prives un fumeur qui fume deux/trois paquets de clopes par jour, il devient littéralement prêt à  tout, en tout cas prêt à  faire des dizaines de bornes à  pied et même à  quatre pattes pour trouver un paquet de tiges. Sans compter qu'il récupère ses mégots pour se rouler une tige, on l'a tous fait et c'est assez dégueu.
Maintenant, tu prives un mec qui fume entre deux et cinq clopes par jour (c'était mon cas) de ses clopes, il n'est pas bien et même sans doute nerveux, mais ça reste supportable. Si le dimanche il n'en a plus, il est capable d'attendre le lundi que les bureaux de tabac ouvrent pour acheter ses clopes. C'est tout ce que je veux dire en fait.

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Tetris68 homme
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Syam on est d'accord que tout n'est pas psycho somatique d'où la durée qui rentre en jeu mais je disais ça plutôt dans le sens ou le fait de ne pas avoir conscience du problème peut retarder le mécanisme.
Je parlais de traitement cours a la morphine, dans le cas d'un traitement long l'arrêt brutal est suicidaire.
A l'inverse je pense que trop l'anticiper aggrave le souci et avec le temps, dans mon cas, le moindre manque devenait insupportable.

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Ca allait sans dire je vous connais assez tous les deux wink Et désolé d'avoir inversé les pseudos (corrigé).

Psychoactif propose l'analyse de vos produits (effets indésirables ou inhabituels) de manière anonyme, gratuite et par courrier (dispositif SINTES). psychoactif.org/sintes

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riendegrave homme
Nouveau membre
Inscrit le 30 Jun 2016
4 messages
Merci pour toutes vos interventions vraiment intéressantes.

Je n'ai pas réussi à  dormir plus de 4H30 la nuit dernière. Aujourd'hui je me suis forcé à  faire du sport. Je me sens mieux mais pas parfait.
Le manque est là , léger, mais ayant peur de ne pas savoir gérer correctement ma dépendance je pense m'arrêter là  pour l'héro.

J'espère que les prochains jours seront encore meilleurs.

Merci à  tous, vraiment, pour vos témoignages et avis.

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Tetris68 homme
Il était une fois l'héroïne...
Inscrit le 20 Mar 2016
2384 messages
Merci de donner des nouvelles riendegrave!
T'es sûr que tu as pris que 1 g ?
Là  ça commence a être long pour une si petite conso, a moins que ta dope était coupé a un produit plus addictif mais ça on le saura sûrement jamais....
J'espère que demain ça passera.
Amicalement.

L'héro c'est fabuleux mais quand t'arrêtes faut redécorer.

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Caïn homme
PsychoAddict
Inscrit le 04 Oct 2013
2003 messages
Riendegrave, franchement je pense que le pire est passé. Le fait de faire du sport, c'est une bonne chose. Tu vas mieux dormir ce soir, mieux récupérer et donc être plus en forme. J'allais dire "au taquet", mais bon c'est pas la chose souhaitable.
A mon avis si on doit retaper en tant qu'ancien héroïnomane, faut plus jouer sur un ou deux bons rails dans une soirée et rien après, ou du moins avant quelques jours...
Sinon pour revenir à  la discussion plus haut. Je me disais, en pensant au cas de mon pote, au mien et à  ce que disait Tetris qu'il doit y avoir une sorte de phénomène de "naïveté au manque", comme on peut être naïf aux opiacés... Les premiers manques sont presque anodins souvent. Peut-être aussi parce qu'ils ne suivent pas une période de conso élevée.
Ce n'était pas le cas de mon pote, il connaissait l'héro, on en prenait souvent ensemble mais c'était occasionnel. Là  c'était la première fois qu'il se faisait une session si prolongée.
Oui je pense qu'il y a un truc comme ça, sans compter que l'on est aussi souvent dans une meilleure forme physique que des années après. A creuser donc. Ce n'est pas un HS mais un prolongement du sujet.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Kamaz homme
Nouveau membre
Inscrit le 04 Jul 2016
5 messages
Bonsoir Riendegrave,

  Je suis moi même tombé accro à  l'héroïne il y a quelques années, est cela est peu probable qu'avec un 1g par jours, même pendant 15j que le sevrage à  duré si longtemps.
  J'ai mis plus d'un mois et demi a tombé dedans, sachant que l'héro d'ici ne doit pas dépassé 5% à  8%. Alors soit un des produit de coupe t'as vite accroché, soit elle était de très bonne qualité.
 
  Serait-ce aussi possible que tu soit si inquiet du manque que le moindre symptômes te paraisse être en relation avec ta conso d’héroïne.

Un et je suis calme, un autre et j'oublie, un dernier et je suis détendu...
Quand l'OMS me permet de vivre et de survivre dans mon monde, Le votre est barbant.

Je suis schizophrène, et moi aussi.

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riendegrave homme
Nouveau membre
Inscrit le 30 Jun 2016
4 messages
Bonsoir à  tous,

Je vais beaucoup mieux. Je n'ai a priori plus aucun symptômes. La défonce me manque effectivement, le fait d'être loin de toute forme de responsabilité. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir gérer ma dépendance sur le long terme, et j'ai trop à  perdre. L'héro me semble vraiment dangereuse et encore je l'ai pas essayé en fix ou fumée donc je n'ai sûrement pas réellement conscience de son pouvoir d'addiction.

Enfin bref, comme vous l'aviez tous suggéré : plus de peur que de mal.

Merci pour votre aide et votre soutien.

Bonne soirée.

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Caïn homme
PsychoAddict
Inscrit le 04 Oct 2013
2003 messages
Super content pour toi.
Sur le fix, franchement je ne crois pas que ça renforce l'addiction. J'ai longtemps pris l'héro en fix, sans jamais être accro. Et c'est vingt ans plus tard que je me suis retrouvé dépendant alors que je ne shootais plus.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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