Arrêt de la codéine et dépression

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SAILING
Nouveau membre
Inscrit le 09 Oct 2017
2 messages
Bonsoir,

Je consomme de la codéine depuis environ 8 ans au départ pour des douleurs de dos et ensuite pour "calmer" mon mal être, ayant une dépression.

J'ai aussi eu une periode ou on m'a prescrit des benzos, des anxiolytiques et des somnifères que j'ai utilisé non pas pour un traitement mais pour me defoncer.

Je me suis sevrée à la dure, et j'en suis à un peu plus de 2 semaines de sevrage aujourd'hui sauf que je me sens que ma dépression ressort de plus en plus, je ne sais pas si j'arriverais à vivre sans prendre de substance qui me mets dans un état second, sans j'ai l'impression de pas pouvoir supporter la vie, les responsabilités, mes problèmes.

J'aimerais avoir des conseils ou l'avis de personnes qui sont passés par là, comment avez-vous fait pour ne pas replonger ?



Merci d'avance pour vos réponses..

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mindwindow
Jeune cassé
Inscrit le 15 Nov 2016
68 messages
Salut,

Je suis sensiblement dans le même cas, je t'explique rapidement pour te situer : J'ai 20 ans, étudiant, de base je consommais de manière récréative et l'addiction m'a rattrapé lors d'une période ou tout n'allait pas, une déprime passagère particulièrement violente disons. J'ai finis par consommer environ 300mg chaque soir, mais j'avais commencé à baisser mes dosages progressivement.
L'arrété a mis tout le monde dans la galère ici, t'as qu'a lire (ou essayer de lire héhé) le thread consacré pour t'en rendre compte.

Enfin bref, je sais que la codéine à sur certaines personnes (dont on fait partie) cet effet anti depressif, qui calme le corps et l'esprit sans zombifier comme les médicaments habituellement prescrits dans ces cas là. Je connais aussi le manque que tu éprouves, qui te fait paraitre le quotidien terne et désagréable. C'est le manque psychologique, et si en plus tu subis une dépression sous jacente en même temps, ça doit-être d'autant plus difficile.

Je t'invite honnêtement à prendre rendez-vous dans un CSAPA, n'hésites pas à parcourir le forum on en parle beaucoup ici, plutôt que de chercher à te procurer des drogues plus fortes. Face au mur il vaut mieux chercher à briser le cercle de l'addiction plutôt que de le renforcer, en tout cas je pense !
Je sais pas si t'es dans une grande ville, mais ils sont plutôt nombreux. Sinon tu peux déja en parler à ton généraliste, n'aie pas peur du regard qu'il aura sur ta situation de "toxico", s'il n'est pas incompétent il sera au moins à ton écoute pour t'orienter, et au mieux pourra t'accompagner dans la mise en place de traitement adaptés wink


En bref,

- Vois quelqu'un, en parler c'est mieux que rester enfermé, amis, proches, medecin ou addicto, psys... T'as l'embarras du choix, si jamais tu en ressent le besoin viens discuter en privé

- Le craving (fait de rechuter) est normal lors d'un sevrage, tu ne dois pas culpabiliser sur le fait de re-consommer ta substance, voit plutot le nombre de jour ou tu as réussi à t'en passer, félicites toi en, et recommence. Ne soit pas ton propre bourreau, installe une relation de confiance avec toi -même avant tout

- Ce n'est pas facile, et ça ne le sera pas tout de suite, autant être honnête, on avance mieux ainsi wink

- J'aimerais te dire de sortir, faire autre chose, mais on dirait mon addicto aha, et je sais à quel point on a le gout de rien faire dans ce cas là. Mais il parait qu'on avance, même si on a l'impression parfois de s'enfoncer. Concentre toi, sois forte, et hésites pas à revenir nous parler ici !


Gros bisous et courage à toi

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Recklinghausen
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Salut,

Malheureusement, après une plus ou moins longue consommation quotidienne d'un opiacé quelconque dont la codéine fait partie, lorsque l'usager cesse sa consommation, une déprime voir une dépression peut faire son apparition.

La médecine soigne ses signes par des ordonnances de benzos et d'antidépresseurs la plupart du temps.

Pour ma part, j'ai la " chance " d'avoir un état de santé en délabrement constant qui me donne " le ticket d'entrée " aux médicaments de palier 3 et c'est avec l'oxycodone que je trouve un équilibre.

Certaines connaissances ont commencé par mentir à des médecins ( ils n'avaient pas encore déclaré de médecin traitant à la sécurité sociale  ) qu'ils avaient des douleurs dorsales pour avoir des ordonnances d'opiacés...

Puis quelques semaines plus tard, après avoir trouvé le généraliste qui convenait, ils étaient déclaré à la sécurité sociale ( un seul par personne wink ) et la vérité etait rétablie à plus ou moins long terme.

En ce qui te concerne, JE pense que le risque de rester sans rien faire ne se disant " Ça va passer " est d'aggraver la situation actuelle de déprime et qu'elle se transforme en dépression profonde.
8 ans de consommation quotidienne ou quasi quotidienne, c'est pas rien et l'arrêt devrait plutôt être fait progressivement.

Rassure toi, rien n'est perdu et de nombreuses solutions peuvent s'ouvrir à toi...

Raconter cette histoire à ton medecin compréhensif et préciser que tu as déjà eu affaire à des anxiolytiques et des AntiDepresseur et que tu ne les supportais apparemment pas spécialement bien.
Il pourra te proposer un traitement médical comme le Dicodin qui pourra faire office de TSO voir même de la buprenorphine à un petit dosage afin de te stabiliser.

Une fois stabilisé, c'est une question de CHOIX de l'usager.

Jusqu'il y a peu, l'objectif était de baisser coûte que coûte le traitement pour que le patient soit abstinent.

En prison, jusqu'à il y a encore peu, il y avait des protocoles de baisse de dosage et le détenu n'avait pas son mot à dire et ces baisses ne tenaient pas compte de l'état physique et psychologique du détenu.

Actuellement, l'objectif final n'est plus systématiquement l'abstinence du toxicomane. Les TSO peuvent être consommé à vie.

L'important est l'équilibre de l'usager pour qu'il affronte au mieux le quotidien et les baisses ne doivent provenir que d'un souhait de l'usager et non des medecins ou de l'entourage ( amis, familles,... ).

Tu peux également consulter dans un CSAPA ( et un centre de la douleur si tu as des souffrances quotidiennes ) pour une prise en charge.

Voir t'orienter vers un sophrologue ou un hypnotiseur... Ce sont des " médecines parallèles " qui font leurs preuves sur certaines personnes.

En tout cas, il le parait important d'agir !!!

Courage, se sont souvent les premiers pas les plus compliqués.

Prends soin de toi,


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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SAILING
Nouveau membre
Inscrit le 09 Oct 2017
2 messages
Bonjour,

Merci Mindwindow et Reck pour vos réponses.

Je me fais déjà suivre en CSAPA, et d'ailleurs c'est là bas qu'on m'a prescrit des benzos régulièrement mais j'en prenais pas avant et au final j'ai fait du mésusage avec pour oublier mes problèmes.

Idem pour la substitution au codoliprane ou je respectais pas les dosages donc au final j'ai tout arrêté et préférais me sevrer à la dure.

Sauf que je pense que je suis bel et bien dans une phase de "craving" j'ai envie de planer et j'appréhende de craquer avec le stress des obligations de la vie de tout les jours.

Hormis les activités quotidiennes (boulot, sorties, sport) vous avez des astuces pour gérer le manque psychologique ?

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Effrati
Nouveau membre
Inscrit le 16 Jul 2017
14 messages
J'étais sous anti-dépresseur (une grosse dose en plus) depuis un an lorsque l'interdiction de codéine sauf ordonnance est tombée... ça m'a transperçé l'âme... Clairement à choisir entre les AD, les neuroleptiques, l'alcool et la codéine, je choisis la codéine.

Malheureusement, ce monde hypocrite en a décidé autrement.

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Jo7666
Nouveau membre
Inscrit le 05 Jun 2018
5 messages
Bonjour à tous je suis dans le même cas que vous j'ai l'impression que je n'en sortirai jamais malgres les antidépresseurs etc. Y'a que la codéine qui me donne le courage de vivre de me lever etc. J'en ai vraiment marre...

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Lilas24
Bavarde
Inscrit le 31 Jul 2017
344 messages
Bonjour,

Il y a une contradiction avec la codéine c'est qu'elle a chez certains un effet anxiolytique et antidépresseur un temps mais au bout d'un certain nombres d'années, elle peut en effet aggraver une dépression.

Pour moi, c'était de l'anxiété, pas de la dépression, mais j'ai fini par demander, au bout de 10 ans de dépendance, si elle n'avait pas fini par l'aggraver aussi. Je ne le saurai sans doute jamais.

De ce que tu décris, j'ai l'impression que tu n'es peut être pas efficacement traité pour ta dépression et que côté codéine, tu souffres de cette envie qui nous dévore parfois, celle qu'on peut garder des années en soi. Cette envie est parfois si forte qu'elle peut déprimer quand il faut y résister.

Te voilà pris entre 2 feux, la codéine que tu as pris si longtemps qu'elle a pu aggraver ta dépression et l'envie dévorante d'en consommer de nouveau qui te pèse et peu de faire de gros coups de mou au moral.

Il faut que tu trouves de l'aide. N'hésite pas à aller en CSAPA, même si tu t'es sevré à la dur. Ce n'est pas une méthode top, surtout après 8 ans de consommation qui ont changé le fonctionnement de ton cerveau qui a donc été tourneboulé avec brutalité.

Même si ce sevrage est fini, tu as peut être besoin d'une aide médicamenteuse temporaire adaptée à la sortie de dépendance ou d'une écoute et d'une adaptation de ton traitement actuel.

Maintenant, pour être moi aussi dans l'après sevrage de la codéine depuis 5 mois (j'ai fais un sevrage dégressif seule puis en CSAPA), ce sont les montagnes russes.

Parfois, j'ai de gros coups de mou au niveau du moral avec l'envie de rester sous le plaid devant la télé (ça dure une journée). A d'autres moments, j'ai des petits retours de douleurs dans les membres ou d'impatiences mais ça ne dure pas. Je n'ai pas d'envie de prendre de la codéine mais une peur panique qu'elle survienne et que je sois incapable de la gérer.

Comme mon problème c'est l'anxiété, j'ai parfois des pics, malgré l'antidépresseur et comme je ne prends plus de codéine et bien j'ai une tension intérieure et une nervosité qui sont par moments ultra pénibles à vivre. Parfois, je me mets à parler de plus en plus vite et fort, à parler toute seule au boulot (ça va mes collègues me connaissent bien...), à avoir le cerveau qui carbure à une vitesse qui me déborde et soudain comme une saturation physique et intellectuelle. J'ai commencé une thérapie avec un psychologue au CSAPA. Je fais notamment de la relaxation qui fonctionne bien sur ce type de débordements de toute part.

L'après est donc une période en dents de scie et c'est d'ailleurs pour ça que même quand on a fait un sevrage dégressif de la codéine comme moi, on continue à aller voir son addicto, en tout cas c'est ce que je fais.

J'en ai besoin au point parfois de me dire que je suis remontée sur mon vélo et que j'ai deux petites roulettes pour filer droit, l'addicto d'un côté et le psychologue du CSAPA de l'autre. CA peut parfaite infantile mais en fait c'est plutôt lucide car j'avais désespérément besoin d'aide pendant le sevrage et que maintenant j'ai encore pas mal besoin de cette aide. Un jour viendra....

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