Bonheur d’antidep

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Eau delà femme
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Coucouuu

Jsuis sous sertraline depuis 1 an et demi, mais récemment, mon psychiatre a diminué les doses. Je suis à 25mg.
Le truc, c’est que j’ai des accès d’euphorie, de bonheur. Il m’a dit que c’était peut être un effet de la diminution.
Ça vous est déjà arrivé ? Enfin je vais pas me plaindre, mais c’est bizarre..
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Je suis l'extase, le ciel et les nuages. Je suis l'eau delà

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FunkyHunk homme
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'lu,

Pour être franc, je pense perso que ça n'est pas l'AD le responsable de ton ressenti actuel,

"L'effet rebond", c'est un principe selon lequel les choses vont un peu plus mal qu'avant le traitement.

Pour les anxio c'est le retour d'angoisses très prononcées à l'arrêt.
Pour un anti D, une bonne grosse dépression (p'tet ce qui m'arrive tiens ? big_smile )

Qu'est ce qui te fait penser que ces moments heureux d'euphorie sont liés à ta diminution de l'AD ?

Ca peut vraiment être un hasard du calendrier, et tu serais tout simplement un peu plus joyeuse, par moment.

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Lilas24 femme
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Bonjour,

Je pense que ce que tu décris est tout à fait possible.

L'antidépresseur agit sur la dépression ou comme pour moi, sur l'anxiété. Lorsqu'on est profondément déprimé ou anxieux, on a besoin d'une dose d'AD importante pour ne pas se sentir mal.

Ton psy a du penser, au regard de ta situation, que tu allais mieux et donc il a réduit la dose.

L'accès de bonheur peut venir du fait que le dosage était devenu un peu fort et que désormais tes émotions se libèrent.

Je ne suis pas médecin, je ne comprends pas le fonctionnement exact de ces médicaments quand on a diagnostiqué chez moi un trouble anxieux généralisé, j'ai commencé à prendre un AD qui a réduit rapidement mes angoisses. Elles s'accompagnaient de sursauts émotionnels bien trop intenses, avec des pleurs tous les jours et un ressenti autant positif que négatif très excessif et totalement épuisant et déroutant pour moi, surtout bien sur les angoisses qui me dévoraient de l'intérieur.

En montant la doser d'AD, les angoisses ont reflué puis en arrivant au dosage actuel, elles m'ont donné l'impression d'avoir totalement disparu. Le souci, c'est qu'il y a un prix à payer pour une telle libération, c'est à dire un curseur à émotion si bas que j'ai la sensation d'être anesthésiée.

Cette neutralité émotionnelle m'a permis de terminer mon sevrage dégressif de la codéine mais je ne veux pas rester ainsi. Il s'avère que pendant mon sevrage, j'ai pris un autre médicament, le lyrica, pour des impatiences nocturnes dans les jambes (les jambes sans repos). Or, ce médicament sert aussi pour les troubles anxieux généralisé. Mon anesthésie vient peut être de l'interaction entre l'AD et le lyrica. Quand j'ai fini mon sevrage je suis passée toute seule de 300 à 200mg de lyrica sans le dire à mon médecin il y a un mois et depuis j'ai un retour d'émotions.

Ce n'est pas tout le temps, donc c'est parfois déroutant. Je me suis rendue compte que toutes mes angoisses n'avaient pas disparu mais comme je ne ressentais pas physiquement leur effet, j'étais un peu paumée. Je me suis aussi rendue compte que j'étais heureuse car j'ai des bouffées de bonheurs et d'euphorie par moment dans des situations qui le justifient comme samedi dernier quand j'ai passé une super après midi avec ma grand mère qui a 97 ans et qui était en pleine forme. Il faisait beau, je lui ai pris le bras et on est sorti pour se balader et faire des courses. Elle était heureuse et moi aussi, ça fait du bien de ressentir de nouveau.

Je ris de nouveau aux éclats avec mes amis (j'ai la chance de travailler avec 2 d'entre eux et on se paye parfois de nouveau de sacrés fous rires)...

Je veux encore baisser ce médicament, puis l'arrêter et pour faire écho à ce que tu dis, si j'éprouve de nouveau un stress et des angoisses démesurées, il faudra peut être remonter l'AD. Ce qui est vrai dans un sens, l'est dans l'autre.

Un AD ne peut pas cibler que les émotions négatives, pour moi il agit sur le tout. C'est mon humble avis mais je pense que tu as raison de faire ce lien et j'espère sincèrement que ces bouffées de bonheur proviennent bien du fait que tu vas mieux et pas d'un effet étrange du médicament que tu prends!

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Morning Glory femme
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Salut,

Je pense que la réponse tient en un mot: hypomanie^^"
L'hypomanie c'est une sorte d'épisode maniaque mais moins fort. C'est à dire que tu gardes le contrôle, tu n'as pas de délire etc. La prise chronique d'antidépresseurs peut induire ce genre d'effet, ainsi que de l'apathie.

Donc on peut comprendre que ton médecin ai baissé les doses, ce genre d'effets est en général très agréable mais constitue aussi un stress chronique pour ton organisme. Dans l'idéal, un antidépresseur ne devrait être prit que pendant une durée limitée, six mois à un an environ, le temps de mettre en place une psychothérapie par TCC, mais en France on est suffisamment en retard en psychologie pour ne pas respecter tout ça.
A terme l'hypomanie se transforme progressivement en états mixtes, c'est à dire que tu gardes cette énergie de l'hypomanie, mais la dépression revient en même temps ce qui peut générer des accès de colère, une dysphorie etc. En baissant les doses cependant le problème pourra surement être évité.

Ca fait quatre ans que je suis moi-même sous sertraline, et ils viennent de me la changer pour de la vortioxetine, je suis. super. contente >< J'attends un rendez-vous chez un psychologue là, j'espère que je pourrais arrêter ces trucs un jour...

Et bien sur gardons à l'esprit que je ne suis ni médecin ni psychologue, je n'ai qu'une licence de psychologie expérimentale. Donc j'ai quelques connaissances mais je ne suis pas infaillible très loin de là, c'est à prendre en compte...

Voilà voilà wink

Dernière modification par Morning Glory (28 mars 2018 à  12:14)


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Lilas24 femme
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Bon sang, hypomanie, c'est un peu fort non ?

On peut être heureux et euphorique même si on prend des AD.

Qualifier médicalement des émotions comme s'il n'était pas possible de les ressentir parce qu'on souffre d'un trouble psychologique quel qu'il soit, c'est raide.

Je ne suis pas du tout psy mais je croyais que l'hypomanie c'était une phase à bas bruits de la bipolarité, mais nous ne sommes pas tous bipolaires...

Si elle existe dans d'autres troubles psychiques, je te présente mes excuses mais il n'en reste pas moins que de qualifier médicalement les émotions me choque un peu.

J'ai passé ma vie à lutter contre une émotivité trop forte à cause de mes angoisses et puis j'ai été traitée et je me suis retrouvée avec un curseur trop bas. Maintenant, je suis entre deux eaux, parfois dans un état un peu neutre, parfois je ressens mes émotions. J'ai aussi des bouffées de bonheur et d'euphorie et il n'y a rien d'anormal pour moi car l'émotion correspond à la situation.

Toute la question est de savoir si les émotions d'eau delà ont un sens pour elle. Moi je peux être heureuse pour de petites choses du quotidien et de la vie. Ce sont de brefs accès dont je sais me réjouir et je ne vois rien d'anormal à ça. Je peux être euphorique comme il y a une semaine lorsque j'ai rencontré le psychologue qui va me suivre et que j'ai enfin compris ce qu'étais le trouble anxieux généralisé. J'ai su qu'il allait m'aider et j'étais euphorique à l'idée de combattre l'anxiété non traitée par le médoc par des thérapies cognitives et comportementales.

Je ne vois rien d'anormal à ça donc Eau delà doit simplement se demande si les accès qu'elle a eu ont un sens pour elle où s'ils sont arrivés comme un cheveu sur la soupe, hors sujet.

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Eau delà femme
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Lilas24 a écrit

Le souci, c'est qu'il y a un prix à payer pour une telle libération, c'est à dire un curseur à émotion si bas que j'ai la sensation d'être anesthésiée.

J'avais aussi cette sensation, alors peut être que j'ai l'impression que des émotions normales sont exacerbées maintenant.. En tout cas, j'espère que tu arriveras à réguler tes humeurs, ça ne doit pas être simple.

Et Funkyhunk,

Qu'est ce qui te fait penser que ces moments heureux d'euphorie sont liés à ta diminution de l'AD

Pourquoi je serais heureuse d'être au téléphone avec toi ? Ahahahah non je blague, mais prends soin de toi hein.  ?


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Morning Glory femme
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Qualifier médicalement des émotions comme s'il n'était pas possible de les ressentir parce qu'on souffre d'un trouble psychologique quel qu'il soit, c'est raide.

Tout dépend de ce qu'on entend par euphorie. Je ne dis pas que c'est forcément de l'hypomanie, encore une fois, je peux me tromper! wink Désolée si je t'ai choquée, ce n'était pas mon but. Bien sur qu'on peut se sentir très bien sans que ça pose problème et heureusement!
Je rapporte simplement un phénomène que non seulement j'ai appris à la fac et qui a été démontré empiriquement, mais aussi que j'ai personnellement expérimenté sous sertraline. Donc c'est quelque chose qui peut arriver...


je croyais que l'hypomanie c'était une phase à bas bruits de la bipolarité

Normalement, oui. Mais cet état peut également être induit par des substances, dont font partie les antidépresseurs (source: DSM V). Dans ce cas ça ne veut pas dire qu'on devient bipolaire: ça peut juste signifier qu'on a prit le traitement trop longtemps et/ou à des dosages trop élevés.

Après je ne suis pas médecin ni psychologue non plus, donc encore une fois ce que j'en dis, ça ne remplace pas les conseils d'un psychiatre/psychologue et je n'oblige personne à me croire^^

Dernière modification par Morning Glory (29 mars 2018 à  17:35)


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Lilas24 femme
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Bonjour,

Je comprends mieux. Je ne prends pas de Sertraline donc je ne connais pas l'effet de ce médoc.

Je me posais des questions au sujet de mon humeur et tes propos me donnent un autre éclairage donc merci. Je vais évoquer la question avec l'addicto car pour ce qui me concerne, le curseur à émotions est devenu étrange.

Il a toujours été bien trop haut et avec le TAG, c'était une pure folie puisque je pouvais chialer devant tout et n'importe quoi et mon ressenti physique était en permanence au plafond sur le négatif et le peu de positif que j'avais alors.

La prise en charge par la Venlafaxyne m'a donnée l'impression de faire partir toutes les angoisses et j'ai retrouvé un niveau émotionnel qui m'a paru normal, puis j'ai eu cette sensation de ne plus rien éprouver, je pense lorsque j'ai aussi pris du lyrica pour des impatiences nocturnes (il s'avère que le lyrica est aussi prescrit pour le TAG, même si ce n'est pas la raison de ma prise).

Depuis un mois, j'ai un retour d'émotions partiel et je me demande si c'est le fait d'avoir baissé le lyrica (mes impatiences se calment), si c'est un effet de l'AD ou si tout simplement je me retrouve avec des sensations que je qualifierai de normales, mais en fait je ne sais pas ce qui l'est ou pas.

Je me sens heureuse moi aussi, parfois euphorique mais ma situation (avoir fini mon sevrage de la codéine, être libérée de mes grosses angoisses) justifie que je le sois car je me sens libre, en pleine convalescence au niveau du cerveau, mais enfin libre.

J'ai quand même un doute car ma nature angoissée n'est pas totalement sous contrôle donc merci, je vais évoquer cela mercredi prochain avec mon addicto pour savoir si mes bouffées de bonheur et d'euphorie sont un effet des médocs ou pas. Tu m'as un peu fait flipper car j'ai longtemps eu peur d'être bipolaire (la peur de la "maladie mentale" était un symptôme du TAG. Même s'il est aussi une forme de maladie psychiatrique, le TAG me fait moins peur car je n'ai jamais eu de perte de contrôle, même dans mes phases les plus angoissées. J'ai eu la chance de ne pas avoir de phobies).

En tout cas tes propos ont été très enrichissant pour moi Morning et Eau Delà, bon courage pour la suite.

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