Pour les Académies de médecine et de pharmacie le cannabis est source de dépendance, d'altération de la mémoire, d'anxiété, de dépression et d'amplification des effets néfastes du tabac.Les Académies nationales de médecine et de pharmacie ont lancé mercredi une mise en garde sévère contre une 
dépénalisation du 
cannabis qui, selon elles, «n´est pas une drogue douce» et constitue un «danger public». «C´est en France que l´on fume le plus de 
cannabis en Europe» soulignent les deux Académies dans une prise de position sur ce sujet.
L´enquête Espad (European School Project on Alcohol and other Drugs), menée dans 36 pays en Europe en 2011 et publiée fin mai, a montré que les adolescents français étaient les premier consommateurs européens de 
cannabis, avec 24% déclarant avoir fumé au moins une fois dans le mois, contre 7% en moyenne en Europe.
«Une 
dépénalisation de sa consommation aura des conséquences délétères sur la santé publique dans notre pays, plus particulièrement sur les jeunes», selon les Académies.
La ministre du Logement et patronne d´Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Cécile Duflot, s´est déclarée récemment favorable à  la 
dépénalisation du 
cannabis, conformément à  la ligne de son parti. Mais le président socialiste François Hollande a réaffirmé sa «position» contre une 
dépénalisation et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a confirmé que cela n'était «pas à  l´ordre du jour».
«La 
légalisation du 
cannabis est une revendication qui réapparaît périodiquement (...) malgré les données neurobiologiques, cliniques et épidémiologiques validées qui justifient son interdiction», expliquent les Académies.
«Le 
cannabis n´est plus la fumette d´antan», avec un principe actif, le tétrahydrocannabinol (THC), beaucoup plus concentré aujourd´hui qu´il y a 40 ans, ajoutent-ils.
En outre, l´usage de la pipe à  eau est un mode nouveau de consommation «particulièrement redoutable qui délivre presque instantanément au cerveau des quantités importantes de 
THC suscitant délire et hallucinations», selon les Académies.
Celles-ci font la liste des effets associés à  la consommation de cette drogue : forte dépendance dans 20% des cas, exagération des effets néfastes du 
tabac, infarctus et AVC, altération de la mémoire, anxiété et dépression, etc.
Le 
cannabis «double le risque de symptôme psychotique à  terme», souligne l´Académie. «De nombreux cas de schizophrénie diagnostiqués en France sont liés à  la consommation de 
cannabis qui aggrave la maladie quand elle existe déjà  et crée une résistance aux traitements».
Alors que «le combat contre le 
tabac est loin d'être gagné», faut-il «ajouter la toxicité du 
cannabis avec 8 fois plus de goudrons cancérigènes» et inciter au passage à  cette «addiction plus dangereuse puisqu´elle abolit la volonté et annihile tout effort personnel de désintoxication», s´interrogent les Académies.
Source : AFP