Marseille:la série de meurtres relance la question de la légalisation

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filousky homme
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Marseille : la série de meurtres relance la question de la légalisation du cannabis
Publié le 04/09/2012

Demain jeudi, à  Matignon, Jean-Marc Ayrault présidera une réunion interministérielle sur un sujet bien précis : « l´élaboration d´un programme d´action pour l´agglomération marseillaise ». Un vaste projet visant à  endiguer les nombreux règlements de compte liés aux trafics de drogues dans la capitale phocéenne. Mais le gouvernement remettra-t-il pour autant la question de la légalisation des drogues dites « douces » sur la table ?



En juin dernier, Cécile Duflot, fraîchement nommée ministre de l´Egalité du Territoire et du Logement avait déclenché la toute première polémique du gouvernement Ayrault en se déclarant favorable à  la légalisation du cannabis dans l´objectif de « faire baisser le trafic et d´avoir une politique de santé publique ». La jeune ministre avait tout de suite été rabrouée par sa hiérarchie gouvernementale et l´idée même d´un débat sur le sujet avait été oubliée.
Pourtant, à  Marseille, c´est bien connu, l´essentiel des trafics concerne la vente de shit ou d´herbe. Quasiment chaque cité possède son propre réseau et les clients font la queue comme au supermarché pour venir s´approvisionner. Avec un tel constat, la nécessité d´une réflexion sur une possible légalisation du cannabis afin de lutter contre le trafic et donc, par extension, les règlements de compte, apparaît inévitable.

« On ne lâchera pas le morceau sur cette question-là  » Sébastien Barles

Pour les élus écologistes de Marseille, la question de la légalisation du cannabis ne doit plus être taboue et devra absolument être évoquée demain, lors de la réunion interministérielle. Sébastien Barles est conseiller municipal d´Europe-Ecologie-Les-Verts à  Marseille et porte-parole du parti en PACA. Pour lui, c´est un des trois sujets essentiels à  évoquer pour espérer une amélioration de la situation :

« Je pense que dans le cadre de la réflexion gouvernementale de demain, il faut que la question soit posée. Il y a trois questions centrales à  mettre à  l´ordre du jour pour l´avenir de Marseille : c´est la question de la légalisation du cannabis pour notamment régler ou en tout cas réguler les dérives mafieuses ; ça c´est fondamental. Le deuxième point c´est de réfléchir sur l´instauration de discrimination positive à  la française pour aider ces quartiers sur le long terme à  s´en sortir. Le dernier point concerne la mise de moyens à  Marseille sur l´accession des transports afin de désenclaver les quartiers nord. Nous, ce que l´on espère, c´est que le séminaire de jeudi débouche sur l´ouverture d´un débat sur la question de la légalisation du cannabis et que l´on traite l´ensemble de la question. »
Les élus écologistes espèrent  donc des avancées dans ce domaine mais ils ne sont pas les seuls ; d´anciens membres des forces de l´ordre partagent également cette opinion.

« Il faut sécher le problème à  la base » George Moréas

George Moréas est un ancien policier devenu romancier puis cinéaste. Il a notamment dirigé l´office central pour la répression du banditisme dans les années 1980. Aujourd´hui, il est toujours commissaire principal honoraire de la Police Nationale et blogueur émérite. Dans son dernier billet intitulé « Marseille : vous avez dit guerre des gangs ? » sur lemonde.fr, il conclut en posant clairement la question de la légalisation :
«  Et puisque l´on sait que les produits stupéfiants sont en grande partie responsables de ces règlements de compte, quitte à  passer aux yeux de Mme Ghali pour un « pseudo-gaucho-intello-bobo », je reste persuadé qu´il faut sécher le problème à  la base. Et je ne vois pas le mal que l´on se fait à  y réfléchir. D´autant que nous sommes nombreux, sans doute, à  nous demander comment on peut installer des « salles de consommation à  moindre risque » pour les drogues injectables (d´une certaine manière, on dépénalise) et refuser systématiquement toute avancée pour la drogue la plus consommée en France : le cannabis. »

Afin de réduire les règlements de compte dans une cité phocéenne qui en a toujours connus, le gouvernement va-t-il poser une bonne fois pour toute, le débat de la légalisation en France ? Vu les positions de François Hollande et d´une majorité de ses ministres sur la question, il se pourrait bien que le sujet ne soit même pas évoqué.

Benjamin Dahler

Source : http://www.mlactu.fr/article/marseille- … nnabis/687

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plume homme
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j'ai bien peur que le sujet ne soit même pas évoqué, on va se contenter d'augmenter le nombre de policier.

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prescripteur homme
Modérateur
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11142 messages
Il y a bien une volonté de rendre le pb moins voyant mais y a t il vraiment une volonté de regler le pb sur le fond ?? Il y faudrait une reflexion "autre" sur le pb de la jeunesse , de l'alteration medicamenteuse et par ples produits (alcool y compris) de l'etat de conscience, ce qui est tolérable etc.. Mais en partant du principe qu'il ne faut pas nier comme "non probleme" (et à  eliminer etc..) ce qui concerne 40% au moins de nos jeunes.
A ce propos, je pense que depenaliser (fermer les yeux) ne suffirait pas, tant que l'approvisionnement sera fait par des reseaux mafieux. Je pense qu'il faudrait un approvisonnement "contrôlé". je rappelel que la SEITA l'a fait au Maroc et en Tunisie jusqu'à  l'independance. Pour les "moralistes" rappelons aussi que la SEITA (en fait son successeur) approvisonne actuellement en un produit bqui tue 70 000 personnes /an en France, donc l'Etat français sait tres bien s'accomoder de l'ethique quand c'est dans son interet.
Mais, surtout, ce qui me paraitrait logique serait une tolerance de la culture à  domicile, en la limitant et la contrôlant. 
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Stelli femme
Modératrice - Dinosaure de PA
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1945 messages
Effectivement, la dépénalisation seule c'est de la poudre aux yeux... Pour que ça fonctionne il faut à  mon sens, tout repenser... Autoriser la culture perso est une bonne idée, mais tout le monde ne peut/sait/veut pas forcément. D'où l'idée d'organiser une filière légale et contrôllée de culture, transformation, approvisionnement, distribution, légale, car dépénaliser sanq ça ne ferait qu'arranger les affaires des réseaux mafieux (comme c'est le cas aux Pays-Bas où la vente est légale en coffee shop, mais l'approvisionnement illégal... Comme il n'existe pas de filières légalement organisées, l'État ferme les yeux... Hypocrite)

Il faut bien sûr dès lors mettre en place un programme de prévention d'envergure, sans hypocrisie, où on informe sans tabou, sans dramatiser, ni banaliser. Ainsi que des soins adaptés pour ceux dont la consommation se révèle problématique (c'est déjà  le cas pour l'alcool non?)

Seulement, il ne faut pas oublier tout le pan social de la question.. Que vont devenir ceux qui vivent du deal de cannabis? C'est une forme de paix sociale qui est cherchée par l'État en laissant faire... Mais avec des conséquences facheuses comme c'est le cas, par ex, à  Marseille. Croyez-vous que toys ces jeunes vont aller bosser à  l'usine comme Papa? Ils vont grossir les rangs des chômeurs... S'ils s'inscrivent... Ou passer à  d'autres trafics, drogues dîtes dures, voitures, antiquités, armes, papiers, fausse monnaie... Les possibilités sont nombreuses... Et si on montait d'un degré dans la délinquance? Il faut trouver des solutions AVANT. Réfléchir en amont à  la meilleure manière d'aborder le problème sous tous ses aspects. Le problème social est vaste, et si rien n'est fait, il ne fera que gagner en ampleur, tout comme la consommation augmentera. Vaste problème.

Je suis de ceux qui pensent que la pénalisation et la répression qui va avec n'est pas la solution, ça fait presque un siècle qu'on le constate. Mais la dépénalisation, ou la légalisation, ne doivent pas se faire dans la précipitation. Il faut rassembler tous les acteurs concernés (décideurs, médecins, autres pros de la santé, consommateurs, travailleurs sociaux, enseignants, parents, jeunes...) réfléchir ensemble aux solutions possibles ET aux conséquences engendrées...

Donc oui pour la légalisation, mais pas n'importe comment au risque d'en revenir à  la pénalisation/répression actuelle car "ça n'a pas marché, on l'avait bien dit" (les partisants de l'interdiction), ce qu'on veut tous éviter, on en connaît les conséquences sur les pratiques, la santé, les pbs sociaux -> la marginalisation ou l'isolement dont sont victimes les usagers de drogues.

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