Demande d'infos diminution Skénan et méthode chinoise pour le sevrage

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A Narkia femme
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Bonjour,

Je suis récemment inscrite donc pour ceux qui n'ont pas vu ma présentation, je rappelle où j'en suis, je consomme du Skénan par IV depuis un an et demi.
Depuis décembre dernier, j'ai entamé une baisse progressive. Je devais être dans les 800, parfois plus avant de commencer cette diminution. J'ai fait une pause parce que je n'en pouvais plus et mon état d'épuisement m'a fragilisé, je suis tombée malade.
Là , j'ai repris la baisse et j'essaie de passer de 260 à  200. Il y a des journées plus difficiles que d'autres, ça fait environ une semaine et je n'ai débordé que deux fois, donc je pense que je vais tenir. Je vois le médecin jeudi, je l'avais prévenu qu'on baisserait, donc je vais lui demander de ne me prescrire que 200/jour, je n'aurai plus le choix. J'ai déménagé, donc pas moyen de m'en procurer autrement et tant mieux.
Arriver à  ce seuil est symboliquement compliqué puisque c'est ce que j'ai pris pendant toute la période où je ne voyais pas le Skénan comme un problème, mais plutôt comme une solution. Bref, pendant la lune de miel qui a précédé mon premier sevrage.
Bref, là , j'ai deux questions en gros si certains ont les connaissances et/ou l'expérience pour m'aiguiller.

La première chose que je me demande, c'est par rapport à  la diminution progressive des doses.
Je me rappelle les débuts et comment je galérais avec le manque à  la période où je commençais. C'est quand j'ai eu un suivi régulier chez un médecin qui me prescrivait 200/jour que je n'ai plus fait de crises de manque, en tous cas, pas des grosses.
Du coup, je me dis, là , je suis à  200, ça me paraît compliqué de continuer un sevrage progressif sachant que j'avais eu du mal à  me stabiliser à  une dose inférieure quand je commençais.
Qu'est-ce que vous en pensez  ? Est-ce que ça vaut le coup de tenter de continuer à  diminuer petit à  petit  ? Est-ce qu'il y a des chances de contrer l'escalade qui fait que, quand on est pas saturé, le corps en demande toujours plus  ? Sinon, ça voudrait dire que tout le temps que dure ma diminution, je n'aurais pas un instant pour souffler, ça risque d'être long des mois à  être en manque tout le temps.

La deuxième chose, c'est que je sais que, peu importe la diminution que j’arriverai à  faire, il faudra en passer par un sevrage total à  un moment donné. J'essaie de m'y préparer, d'où ma présence sur ce forum.
J'ai des souvenirs atroces de la souffrance du premier sevrage et je ne me sens vraiment pas, dans les conditions psychologiques et affectives dans lesquelles je suis, de revivre ce que j'avais vécu il y a un peu plus d'un an. J'en était ressortie bien et forte, mais qu'est-ce que j'avais pu souffrir...
J'ai tout quitté, et il n'y a personne à  qui je pourrais imposer de m'aider à  prendre soin de moi pour cette épreuve. Et refaire ce que j'avais fait, mais seule, je ne m'en sens pas capable. Lors de mon sevrage, la présence de mon compagnon et son soutien avaient été indispensables.
J'ai essayé de trouver sur ce forum des infos sur les alternatives, et le protocole de sevrage à  la chinoise avec subutex pendant 10/15 jours présenté par prescripteur m'a semblé intéressant. http://www.psychoactif.org/forum/viewtopic.php?id=1359
Rien ne dit si c'est applicable pour se sevrer du Skénan. Si certains peuvent m'en dire plus à  ce sujet, c'est un protocole qui a l'air efficace.
Déjà , est-ce que c'est possible  ?
Et ensuite, à  quoi m'attendre par rapport à  un sevrage classique ou par rapport à  ce que je ressens en baissant progressivement  ? Les douleurs, les insomnies, les tremblements, les nausées, … En gros, ça a l'air de rendre le sevrage plus facile, mais à  quel point  ? Et aussi, jusqu'où il est conseillé de baisser la consommation avant d'entreprendre un sevrage de ce type?
Après, je sais que d'un point de vue psychologique, ça ne me passera pas l'envie (voire plutôt l'obsession quand on sort d'un sevrage) de me shooter, mais le combat pour arrêter et ne pas reprendre, ce sera toute ma vie. J'ai signé pour en chier le jour où j'ai commencé, c'est le prix à  payer, le risque de rechuter à  chaque accident de la vie. Peu importe la manière dont j'arrête, la tentation restera la même. Et je ne veux éviter le TSO pendant 5 ou 10 ans, je préfère en chier mais gagner ma liberté (jamais touché au sub, juste une fois la métha). Là , je tiens depuis 6 mois à  diminuer (sauf la pause de deux mois à  dose stable), je me dis que je dois pouvoir tenir après un sevrage (enfin peut-être, mais si je n'essaye pas, je ne risque pas de savoir).

J'espère que je me suis exprimée clairement et de manière compréhensible. Sinon, n'hésitez pas à  me poser des questions.
Merci d'avance pour vos réponses.

A.

" Dans l'épreuve quotidienne qui est la nôtre, la révolte joue le même rôle que le cogito dans l'ordre de la pensée: elle est la première évidence. Mais cette évidence tire l'individu de sa solitude. Elle est un lien commun qui fonde sur tous les hommes la première valeur. JE ME RÉVOLTE DONC NOUS SOMMES. »
Albert Camus.

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prescripteur homme
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Je vais être direct = je ne pense pas que ce soit bien pour toi de tenter un sevrage total maintenant, methode chinoise ou pas. Vu ce que tu exposes les risques de rechute ou d'echec du sevrage sont trop élevés. Donc ce que je te conseille est d'abord de stabiliser ton dosage de Skenan et surtout d'arreter de l'injecter.
Si tu n'y arrives pas, la seule methode qui marche pour la plupart des personnes, en pratique, est la methadone.
Je sais que tu ne veux pas passer à  la Methadone parce que tu penses que cela prolongera ton sevrage, mais je pense qu'en fait cela risque de le raccourcir si tu arrives à  sortir de l'injection et à  te stabiliser.
Si tu arrives à  te stabiliser avec le Skenan ou la Metha , la methode chinoise peut t'aider à  partir de skenan 20 ou 40 mg de Skenan ou 10 mg de Metha. Mais il faudra prendre le temps qu'il faut (je dirais au moins 6 mois). Tu décris bien la douleur du sevrage brutal qui n'est ni efficace ni protecteur contre la rechute.
Seul le sevrage progressif et qui te permet de mettre en place un meilleur vécu est efficace à  court et long terme.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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A Narkia femme
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Merci pour cette réponse rapide.
Si je comprends bien, il va falloir que je passe pendant un bon moment (je ne sais pas si 6 moi suffiront à  arriver à  20 ou 30) où j'aurais les inconvénients, sans le petit soulagement. C'est con, mais avoir baissé les doses, bah, du coup, ça a refait de l'effet quelques fois, donc niveau psychologique, ça a relancé un mauvais truc, faut bien l'avouer.
Si je peux me permettre une autre question, pour le passage à  la voie orale, j'avais essayé, mais à  doses fixes, donc j'en avais trop chié et j'avais abandonné. Il faudrait compter comment en équivalence?

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prescripteur homme
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Bonjour,
par la bouche, je recommanderais de commencer par la même dose totale de morphine par jour (celle qui est injectée), donc Skenan toutes les 12 heures et Actiskenan si necessaire en +. Corriger si necessaire mais  je ne pense pas que l'augmentation de dose quuotidienne necessaire dépasse 20% de la dose quotidienne actuelle.
Pour aider tu peux prendre des doses normales (moins de 3 g/j) de paracetamol pendant quelques jours ou quelques semaines.
Mais si 6 mois ne suffisent pas ce n'est pas grave, l'important est vraiment de prendre le temps qu'il faut.
Pour prendre une analogie, imagine que tu ailles à  pîed  pour un voyage de 6 mois. Si, au bout de 6 mois, tu n'es pas arrivée, tu ne vas pas rebrousser chemin. Tu vas continuer en te disant que c'est un voyage de 7 ou 8 mois mais que l'important est d'arriver.
Par contre, si tes chaussures te blessent (l'injection) il est tout à  fait logique de les réparer et de ne repartir qu'une fois bien chaussée.
Enfin, si tu as du mal à  continuer le chemin, là  aussi il est tout à  fait logique de s'arreter et d'attendre d'être rétablie pour le reprendre. Si tu stabilises ta consommation de Skenan, tu peux attendre quelques mois à  cette dose, surtout si tu n'injectes plus.
Enfin, dans ta présentation, tu ne parles pas de soignants (médecin traitant, CSAPA etc..), essaie de les utiliser pour autre chose que tes ordonnances (si tu en as), ils sont là  pour t'aider (en choisissant ceux qui te conviennent).
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (28 mai 2013 à  09:33)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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filousky homme
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Ça va vite pour toi A Narkia.

Tu as trouvé de suite les meilleures réponses possibles à  ta question. Dans ta présentation, j'ai relevé tes mots sur le fait que tu voulais prendre ton temps. Donc, les propos de prescripteur devraient te parler.

J'ai personnellement fait un sevrage de l'héroine par la methadone en 1983 à  Sainte Anne à  Paris. Je t'assure qu'en 5 semaines, le sevrage physique était bouclé sans avoir ressenti le moindre signe de manque et en ayant l'euphorie en plus (côté lune de miel de la méthadone lorsqu'elle fonctionne).

Voilà  un usage de la méthadone assez peu connu du grand public. 

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A Narkia femme
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Bonjour,

Désolée, c'est vrai que je n'ai pas pris le temps de parler des conditions médico-sociales dans lesquelles je suis, pourtant, ça a de l’importance.

Point de vue social, je ne travaille plus depuis que je consomme. Mon travail étant avec les enfants, j'ai moi-même fait le choix d'arrêter considérant que ce n'était pas bon pour eux d'avoir une toxicomane pour prof particulier. Et c'est une des grosses motivations pour arrêter, le travail avec les enfants me manque terriblement et je suis impatiente de pouvoir recommencer.
Niveau fréquentations, je n'ai jamais fréquenté assidument un milieu où la drogue est banale, j'ai un peu trainé avec des gens de la rue, mais ça a dure pas plus d'un an, je fréquentais plutôt le milieu anarchiste universitaire/intello. Mais j'ai quitté ma ville et là  où je suis, je ne connais personne qui ait une consommation d'opiacés.
D'autre part, point de vue logement, je suis restée quelques mois chez des amis, ne pouvant rester seule, mais là , il est temps, je pars dans 15 jours chercher un appart dans une ville qui me plaît. Une fois que j'aurais mon chez moi, je serai dans de meilleures conditions pour continuer mon sevrage.

Du point de vus de l'encadrement, je suis suivie dans un CST depuis le début de ma diminution. Je suis arrivée là  bas au mois de décembre, au moment où j’avais atteint le pire, et j'ai entamé un suivi avec médecin, psychologue et assistante sociale.
Je vois régulièrement l'assistante sociale. Je suis tout à  fait capable de faire toutes mes démarches moi-même, mais avec mes troubles psy, je bloque souvent, donc les RDV réguliers m'aident à  me cadrer. En plus, ces rendez-vous ont une vertu thérapeutique, je peux parler librement à  cette AS, elle a environ mon âge, elle st très à  l’écoute et sait donner de bons conseils. Bref, quand je la vois, ça me redonne la pèche et confiance en moi.
J'avoue ne plus aller voir le psy car il pratique la méthode analytique, et j'en ai assez soupé de cette méthode. Quand la seule chose qu’il a à  me dire par rapport à  mon deuil, c'est de passer à  autre chose, c'est bien gentil, mais c'est pas très constructif. Je pense que la thérapie analytique est utile pour poser un diagnostic, pour faire ressortir des évènements traumatisants, ou pour les personnes à  qui ça fait du bien de parler. Mais raconter ma vie à  quelqu'un qui ne répond pas, ça ne m'apporte pas grand chose, si ce n'est de la frustration, je souhaite entamer une psychothérapie comportementale et cognitive depuis très longtemps. Malheureusement, les tarifs sont prohibitifs et rares sont les psychiatres (donc remboursés par la sécu) qui pratiquent ces thérapies. Mais, quelle chance, la ville où je vais m’installer compte plusieurs psychiatres qui font des TCC (j’avais vérifié ça avant de me décider pour cette ville).
Je vois de temps en temps le médecin de CST mais je sens depuis le début qu'il n'a pas confiance en moi, du coup, je n'ai pas confiance en lui. Pourtant, depuis que j'ai commencé la morphine, j'ai toujours mis un point d'honneur à  être honnête avec les personnes qui me soignent (et les autres tant qu'à  faire). Il ne fait pas de prise en charge globale, c'est à  dire qu'il ne veut pas entendre parler de mes problèmes psy, qui sont pourtant à  l'origine de ma consommation de Skénan ou de n'importe quoi d'autre que la baisse de la consommation du Skénan. D’ailleurs, au départ, il voulait absolument me mettre sous méthadone, quitte à  ce que ce soit à  vie, pensant que je n’arriverait pas à  diminuer les doses (6 mois après, je suis bien contente qu'il ait eu tort). J'ai l'impression qu'il est plus un flic qu'un médecin, qui plus est, il est de l'école où plus on souffre, mieux c'est. En janvier, il m’avait dit de passer d' l'injection à  la voie orale, à  dose fixe et sans rien pour aider, j'ai trop souffert et j'ai abandonné, d'où ma peur de passer à  la voir orale. De toute façon, vu la quantité que je shoote, ça ne me fait pas grand chose, juste un vague sensation de soulagement, à  part quand je viens de baisser la dose depuis 2 jours et que je suis vraiment mal, là , ça me fait quelque chose, mais depuis 6 mois, ça  du arriver 3 ou 4 fois et les sensations désagréables (démangeaisons) sont plus fortes que les sensations agréables.
Par contre, le CST, qui ne pouvait pas me prescrire le Skénan, m'a donné le contact d'un généraliste en ville qui suit pas mal de tox. Et ce médecin est formidable, il est loin d'être là  juste pour signer des ordonnances. J'ai fait une grosse erreur en postant ma question sur le protocole de sevrage sans préciser que je comptais lui montrer et en parler avec lui. Lui fait une prise en charge globale. A chaque consultation, même juste pour un renouvellement, il m'examine, me questionne sur mon état physique et psychologique. Il m'a bien aidé à  ajuster mon traitement pour la psychose, en enlevant les benzo et autres somnifères inutiles et en trouvant un antipsychotique qui me correspond et m'a permis de trouver un certain équilibre. J'ai eu précédemment un psychiatre qui me sur-médicamentait, là , je n'ai plus que l’antipsychotique et le Séresta et je m'en porte pas plus mal (c'est le moment de préciser que je n'ai jamais abusé des traitements qu'on me prescrit, j'obéis gentiment au médecins, voire j'évite de prendre le Séresta du matin sauf grosse difficulté à  attendre l'heure de prendre le Skénan) C 'est vraiment lui, plus que le CST, qui est la personne qui m'aide à  gérer le sevrage. Et il fait très bien office de psy aussi, je me suis toujours mieux sentie avec un généraliste qu'un psy. Chaque étape est discutée entre lui et moi, c'est même lui qui m’avait proposé de faire une pause quand j'étais à  bout, complètement épuisée et incapable de faire autre chose que hurler ou pleurer. J'ai vraiment confiance en lui, et c'est réciproque, donc, entre lui et l'AS, je sais vers qui me tourner pour m'encadrer.
Sinon, quand je sens que je suis sur le point de craquer nerveusement, quand je suis au fond du trou, je vais au CAARUD. Il y a une super équipe et je peux venir n'importe quand si j'ai besoin de parler ou juste de pleurer. Mais ces derniers temps, ça va, c'est pas trop pire, j'ai réussi à  me stabiliser, même avec la diminution de la semaine dernière, à  laquelle mon corps semble s'être ajusté maintenant.

Donc, pour répondre à  la question de prescripteur, je crois que je suis bien encadrée avec tout ça. Et si j'ai tenu 6 mois, je peux encore tenir, mais 6 autres mois me semblent longs. Je précise qu'en 6 mois, j'ai tenu la diminution sans vraiment faire d'écart, de toute façon, je n'ai pas d'autre moyen de me procurer le Skénan que par prescription de mon doc (oui, je sais, je pourrais en trouver un autre, ou chercher des gens qui vendent, mais NON)
Et si je veux en arriver au bout, c'est aussi parce que je me connais, et ma maladie fonctionne par cycle. J'ai tendance à  tomber dans la dépression avec la fin de l'été et les jours qui raccourcissent (c'est classique avec la psychose maniaco-dépressive). Du coup, j'ai peur que si je n'ai pas terminé tout ça avant l’automne, ce soit plus difficile. Le soleil m’avait beaucoup aidé dans mon premier sevrage, passer des journées allongée au soleil, ça détend l'esprit et le corps.
Et pour ce qui est de prendre mon temps, ça commence déjà  à  être long et j'aimerais vraiment vivre des journées sans avoir l'obligation de tourner à  la morphine. Idéalement, j'aurais aimé en finir avec tout ça en juillet. C'est sûrement un peu tôt, mais 6 mois, c'est sûrement un peu tard, non? Ça ferait au total un an de sevrage, c'est long...

Pour terminer et en revenir au protocole de sevrage, j'ai vu sur ce forum que certains le faisaient avec pour dose de départ de buprénorphine 8mg par jour, ce qui correspondrait grosso modo à  240 mg de Skénan. Donc, prescripteur, quand tu me dis de descendre d'abord à  20 ou 30mg, c'est d'un point de vue purement physique ou c'est par rapport à  ma situation perso et par peur que je ne suive pas niveau psychologique? Parce que c'est sur que les conseils apportés sur ce site sont plus qu'utiles, et franchement merci beaucoup (y compris pour la période où je n'étais pas inscrite mais où j'ai toujours trouvé des infos utiles et des témoignages qui aident à  tenir le coup), mais pour vraiment évaluer la faisabilité d'un point de vue psychologique, il faudrait mieux me connaître et je pense que c'est mon doc qui pourra m'aider à  déterminer ça en fonction de ma situation perso. C'est ma faute, je n’avais pas parlé de encadrement que j'ai et je n’avais pas dit que je voulais discuter du protocole avec mon doc. D'où l'incompréhension. Mais si tu maintiens ce que tu dis avec les éléments apportés par ce post, je te fais confiance et merci beaucoup (ça ne m'empêchera pas quand même d'en parler avec mon doc).

Pardon pour la longueur du message, ça doit être plus clair maintenant pour vous.
Merci encore,
Au plaisir de vous lire,
A.

" Dans l'épreuve quotidienne qui est la nôtre, la révolte joue le même rôle que le cogito dans l'ordre de la pensée: elle est la première évidence. Mais cette évidence tire l'individu de sa solitude. Elle est un lien commun qui fonde sur tous les hommes la première valeur. JE ME RÉVOLTE DONC NOUS SOMMES. »
Albert Camus.

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prescripteur homme
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Effectivement ces précisions sont pertinentes et me rassurent sur ton environnement.
Pour le sevrage à  8mg de Subutex il y a en effet quelques témoignages sur le forum  mais beaucoup flanchent avant la fin. Et ceux qui reussissent, tant mieux pour eux, mais souvent les modérateurs interviennent pour que le témoignage ne soit pas "tout le monde peut se sevrer facilement du Subutex" mas "JE me suis sevré".
C'est en effet l'exception plutot que la règle.Il ya des champions dans toutes les disciplines.
Bien entendu ce que je te disais n'etait qu'une impression personnelle, en plus sans voir tous les éléments.
Donc l'important est ton dialogue avec tes soignants "préférés" qui te connaissent et qui auront donc un avis bien plus pertinent. La seule chose que je te demande est de prendre en compte mon avis dans la discussion, parce que je pense que c'est un point qui doit être examiné, mais pas forcément de le suivre.
Dis toi bien quand même qu'un TSO que ce soit au Sub, à  la Methadone ou au Skenan permet le plus souvent de mener une vie normale, notamment au niveau professionnel. 
Donc, je pense que le mieux est que te stabilises et que tu retrouves des projets professionnels. Pour les personnels, je vois que tu fais, mais dans ta nouvelle ville essaie de trouver des relations aidantes.
Dis toi bien que dans toute maladie chronique le but n'est pas tant la "guérison" (faire comme si rien n'existait et n'avait existé) que de trouver un bon compromis qui te de vivre le mieux possible. En fait c'est ce que nous faisons tous, car quel adulte est à  l'abri de problèmes de douleurs, de dents, de déprime, d'anxiété, d'habitudes néfatses etc..
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (28 mai 2013 à  14:35)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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A Narkia femme
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Merci pour les précisions.
je tiendrai au courant de ce qu'on décide jeudi, continuer à  baisser ou passer à  la voir orale en premier? Ça se discutera avec le médecin, mais, prescripteur, t'inquiète, je prends sérieusement en compte ce que tu dis, tu m'a déjà  aiguillé dans le passé via la lecture de post d'autres personnes, je te fais confiance, on a de la chance d'avoir, en plus des témoignages, l'avis d'un professionnel de santé ici. ^^

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drugstore cowboy homme
Repose en Paix
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Il est vrai que la présence de prescripteur sur le site est loin d'être négligeable, ses infos sont claires, nettes et précises, et je pense que tout le monde se rend compte du temps qu'il doit y passer.
Quant à  toi A Narkia je te souhaite bon courage, continue de nous tenir au courant.

DC

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A Narkia femme
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Inscrit le 27 Feb 2013
18 messages
Bonjour à  tous,

Bon, bilan du RDV chez le doc.

Je ne lui ai pas dit que j'avais recommencé seule à  baisser le dosage. Peut-être que j’avais peur qu'il ne me fasse baisser trop vite, mais c'est stupide puisqu'il fait très attention à  ce que le rythme ne soit pas trop rapide pour que j'ai quand même un confort de vie (tout relatif). Mais bon, on maîtrise difficilement ses peurs, ce n'est pas rationnel. Il m'a dit à  peu de choses près ce que dit prescripteur, c'est rassurant, je devrais l'inciter à  s'inscrire sur ce forum wink .

On a parlé du choix entre la diminution des doses ou le passage à  la voie orale. Du coup, on est passés à  une prescription de 230 (au lieu des 260 précédents) sur 28 jours pour me laisser le temps de gérer la diminution et le passage à  la voie orale.

J'avoue, j'ai peur.

Les premiers mois de ce sevrage progressif, la morphine ne me faisait plus d'effet, le côté psychologique des choses était alors plus facile à  gérer. Et à  cette époque, j'étais à  un stade de mon deuil, où cette souffrance d'avoir perdu l'homme que j'aime était tellement forte que la souffrance du sevrage me paraissait dérisoire en comparaison.

Je suis dans une autre phase de mon deuil, j'ai enfin accepté cette réalité que je ne le verrai plus jamais, je ne passe plus mon temps à  pleurer à  longueur de journée, à  vouloir tout taper, à  hurler au lieu de parler. Il y a même des journées entières qui s’écoulent sans que coulent mes larmes. Je ne pensais pas que ce jour arriverait, je culpabilise de ne plus le pleurer.
J'ai retrouvé une certaine stabilité. Mais ce qui me bouffe, c'est l'ennui. Je n'ai envie de rien et, ayant tout quitté (pour échapper aux souvenirs douloureux, pour couper les liens avec les milieux où la drogue est très présente et plein d'autres raisons), je n'ai rien à  faire, personne à  voir (enfin si, il y a une personne, mais je ne peux pas tout faire reposer sur elle bien que ça fasse énormément de bien de parler de ça à  quelqu'un dans la vraie vie), la solitude me bouffe. Rien dans ma vie ne m'apporte de plaisir, je crois aussi que je ne m'y autorise pas. J'ai l'impression que prendre du plaisir dans les choses de la vie, m'amuser, rire, tout ça, je m'y interdis parce que P n'est plus là . Lui ne peut plus vivre, avoir du plaisir, s'amuser. Alors pourquoi moi j'y aurais droit?

Pour en revenir à  ce sevrage progressif, en diminuant les doses, ça a refait de l'effet et soyons honnêtes, ce soulagement deux fois par jour aide à  supporter les douleurs. On se dit qu'à  telle heure, on aura un moment de plaisir, et quelques heures sans sentir de manque.

Alors, passer à  la voir orale, c'est continuer à  avoir les inconvénients du Skénan - que ce soient les effets secondaires mais aussi le risque de se faire contrôler par la sécu qui me rembourse gentiment jusqu'à  ce qu'un jour, un contrôle me tombe dessus, sans oublier le fait que, même par voie orale, la dépendance sera toujours là  bien sur - sans avoir les avantages, ce petit moment dans la journée où l'on peut enfin souffler un peu, où l'on se sent apaisé.

Pourtant, il faut que je sois réaliste. J'ai commencé parce que j'allais mal, j’avais besoin d'une béquille pour rester en vie. Diminuer ou arrêter, cela ne réglera pas les problèmes que j’avais avant. ce n'est pas parce que j'aurais arrêté que je vais me réveiller un matin avec mes problèmes psychologiques disparus. Il faut que je le sache. Je peux très bien avoir fini mon sevrage dans quelques mois, un an ou plus, mais toujours me sentir mal. Ça a été une des erreurs du premier sevrage, je n'avais pas anticipé la décompensation puis le virage maniaque qui a suivi.
Et ce sera ça le piège, le plus grand risque. Il ne faudra pas que je vois la morphine comme une solution possible à  mes souffrances. Il faudra que j'endure, en apprenant à  ne pas compter sur une molécule pour aller mieux, non, il faudra que je compte sur moi.

Une des bases de mon sevrage, c'était de couper les ponts avec tout ce qui pourrait permettre que j'ai accès facilement à  mes petites gélules. Je me disais, une fois le "traitement" arrêté, le médecin ne m'en prescrira plus et je ne pourrai pas me fournir ailleurs. c'est le meilleur des garde-fous.
Mais là , je vais pendant des mois avoir sous la main ces gélules, et ce sera moi qui devra être mon propre garde-fou. Les avoir, mais ne pas les injecter, non, les avaler.
Je m'en sens capable juste là  tout de suite. Mais qu'est-ce que ce sera quand je ferai un virage dépressif ou maniaque, quand je n'aurais pas le contrôle de moi-même à  cause de cette p..... de maladie? C'est là  que ça va être compliqué. Dans ces moments là , je ne suis pas moi, c'est le principe d'une crise psychotique. Comment garder le contrôle?

Je crois que je vais y aller progressivement. D'abord remplacer le shoot du matin par la voie orale. Puis petit à  petit, celui du soir. J'ai 28 jours pour ça, et une marge de 30mg pour ajuster si l'équivalence des doses entre l'injection et l'avalage n'est pas atteinte (ça ne fait pas 20% mais pas loin).

Et surtout, apprendre à  ne pas compter sur la morphine pour m'apporter du mieux être, compter sur moi, juste moi.
C'est possible et merci encore à  ce site d'exister car depuis que j'écris ici, ça aide beaucoup, à  la fois le processus d'écriture, le fait de rendre ça public, et les messages d'encouragement, et lire que je ne suis pas seule, que beaucoup d'autres mènent ce combat.

Chaque jour qui passe est une victoire, c'est ce qu'il faut que je me dise, et que j'apprenne à  être fière de moi (pas facile).

Bises chaleureuses à  vous tous qui avez le courage de lire mes longs textes.

A.

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prescripteur homme
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Bravo A Narkia,
Pour le deuil, et l'interdiction que tu te fais de rire et de t'amuser, tu es dans l'ambiguité et c'est normal.
Ne va pas plus vite que la musique mais donne quand même de temps en temps un petit coup de pouce au côté "positif" (s'amuser etc..). Dis toi bien que ce n'est pas manquer de respect au disparu mais au contraire le rendre complice de ta sérénité en voie de retour. Ce dont il doit se réjouir "là  haut".
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (31 mai 2013 à  12:42)


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