Petite histoire pas si ordinaire.

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mandraguore
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Inscrit le 19 Feb 2013
40 messages
L'arrivée de ce forum tombe pile poil avec mes préoccupations actuelles.

Je vais faire court pour le résumé. Je suis infirmière, UD ou ex UD selon les périodes, et voilà  qu'en mars 2013 soit il y a peu de temps, OD sur mon lieu de travail. On ne peut faire pire ou mieux en ce qui me concerne puisque le lieu ou je me trouvais a permis ma survis.
Je m'arrêterais là  pour l'histoire elle même. (J'écarte volontairement le est-ce bien ou mal l'utilisation de stup sur son lieu de travail, je pourrais en écrire un roman!)
Mon patron à  fait le choix de me laisser une seconde chance, et depuis je vis mon petit calvaire professionnel.
Le secret professionnel s'est vite émoussé. De bruits en bruits dans une toute petite entreprise je suis " la fille qui se pique ". Personne ne m'en parle en face, si ce n'est ma collègue directe, le directeur et la psychologue qui intervient dans l'établissement.

Seulement à  ce jour je ne suis plus celle qui ce pique mais celle sous bupré, qui fait de son mieux pour se sortir de la merde dans laquelle elle s'est mise toute seule comme une grande.

Qu'importe. Une à  deux fois par mois les bruits remontent. Le directeur s'inquiète, bien qu'ayant prévenu le directeur du conseil d'administration aucune autre démarche n'a été mise en place. Les collègues jasent, remontent des "infos" leurs semblant pertinentes : elle disparait souvent, elle n'est plus la même, elle est bizarre .... Pire la personne qui m'a secouru de peur de me trouver un jour morte fabrique des indices à  une éventuelle rechute.

Aller travailler est devenu pesant. Certes je suis responsable de la situation. Mais la pression qui m'est actuellement imposée n'aide en à  l'installation du climat serein nécessaire à  la réussite d'une substitution
Seuls les problèmes financiers me sont épargnés.

Je me suis posé et me pose encore la question : " dois-je m'expliquer face à  toutes et tous afin de clarifier la situation ? " La psy me le déconseille. Je ne dois de compte qu'à  la direction. Mais direction si proche de certains de ses salariés que tout bruit qui arrive à  ses oreilles est pris pour amour comptant...

Donc passage et repassage au bureau. A chaque fois ébahie de ce que mon boss peut me remonter puisque toutes et tous se comportent comme si j'étais leur meilleure amie au monde. Seulement on touche à  chaque fois un peu plus à  mes compétences, on ternie le professionnalisme que pourtant je renforce. Dans mon travail sur moi j'ai décidé de me centrer sur mes patients, d'être à  200 % avec eux, d'où de moins en moins en discut banales avec mes collègues. Cela facilite encore plus les commérages...

Voilà  il y aurait des fleuves à  écrire, je ne dispose pour l'instant que du temps de ce petit laïus ...

Pressée de vos réactions, je vous souhaite une bonne journée.

Utopistes que nous sommes, comme on doit nous trouver fous ! Vouloir le bonheur des hommes, mais de quoi nous mêlons nous ? Eugène Pottier.

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ZombyWoof
Psycho sénior
Inscrit le 30 May 2013
685 messages
Malgré tout, tu t'en sors pas mal, parce qu'IDE, faire une OD sur son lieu de travail, il y a pas si longtemps, tu giclais pour faute professionnelle grave! J'ai quitté un taf de nuit en HP, alors que je shootais du Valium; Le surveillant, un curé défroqué, n'a eu que des soupçons, n'a jamais rien pu prouver, j'ai eu la chance d'avoir un "licenciement arrangé", avec une belle prime (en gros incompatibilité d'humeur avec mon "chef").
Et je me suis installé en libéral! Le chef c'était le patient; Là , je tournais à  l'acide: Qu'est-ce qu'on les voit bien les veines, pour les prises de sang, en descente de trip! La peau est transparente.
Courage à  toi!

"SOLA DOSIS FACIT VENENUM." Paracelse
(Seule la quantité fait le poison).
--------------------------------------------
Ex "hard-droguiste"  wink

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mikykeupon
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages
Ca n'est pas simple. Parce que tes collègues vont sûrement te pourrir la vie quoique tu fasses.
As-tu essayé d'en parler à  une personne syndiqué ?

Sinon à  part essayé de trouver un autre lieu de travail ou une autre équipe, je pense que tu vas devoir te battre longtemps pour retrouver ta place.

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Ricoson
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 28 Jun 2012
1820 messages
Bonjour.

J'aurai tendance a penser comme Miky, mais la profession est aussi un réseau qui se connait.

Les syndicats dans ce métier sont largement a la ramasse.

Dommage que tu n'es pas posté dans le sujet que j'ai déja ouvert. C'est un témoignage capitale et il est tout a fait ce que le sujet annonce.

Rico.

Dernière modification par Ricoson (29 août 2013 à  14:48)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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sphax
modérateur à la retraite
Inscrit le 07 Nov 2011
3806 messages
@ rico  personnellement je pense que c est bien d ouvrir une discutions pour chaque cas autrement il suffirais d ouvrir un thread et pas un forum sur drogue et travail wink


@ mandragore effectivement ta situation est difficile et je suis du même avis que miky ... malheureusement les rumeur ont tendance a être tenace surtout sur le sujet qui fond peur a pas mal de monde ...

je pense qu'il va falloir un bon moment avant que tes collègue passe a autre chose ... mais je ne dis pas que cela va être impossible et je l espère pour toi

;p sphax

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mandraguore
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Inscrit le 19 Feb 2013
40 messages
Prenant le temps ... avant qu'il ne me prenne ! (ce n'est pas de moi mais j'en aurais été fière !)

Merci à  tous pour le soutien. J'en ai besoin d'une barre chaque matin pour arriver à  ne pas me laisser aller à  l'arrêt médical ! (Malheur à  moi, c'est un lexo qui m'accompagne car j'ai peu ou pas de discours cocon qui puisse m'accompagner aux portes du taf ... )

ZombyWoof, malgré tout je ne m'en sort pas si mal. Comme le dit mon post d'introduction je me pose la question. Oui j'ai évité la cata économique, la perte de mon droit d'exercice, la case ANPE voir l'accrochage avec la justice. C'est déjà  ça mais c'est loin d'être la panacée j'y reviendrais plus loin.

Miky, j'ai l'immense honneur que la personne qui m'est secourue et qui fait tout pour que mon bosse me vire soit l'une des seule personne activiste d'un point de vue syndicale. Si d'activisme on puisse parler au sein d'une boite âgée de 23 ans avec des salariés qui sont gravés sur la dalle de construction du bâtiment.Et comme le dit Rico dans la branche les syndicats traînent la patte dépassés par les nécessités des terrains qui ne  peuvent être couverts...

Rico, j'ai hésité avant l'ouverture d'un nouveau sujet, d'autant que le texte que tu y affiches me laisse comprendre au combien mon boss et moi même nous tenons par bien plus que de bons sentiments ( je reste polie là  mais c'est pas l'envie qui me manque d'utiliser les termes exactes de notre relation actuelle !). Allez laissons nous aller, on se tient par les couilles tant lui à  fait preuve de laxisme dans sa réaction et tant à  mon grand malheur pour ma part le monde paramédical et tout petit comme tu le soulignes si bien ! 

Sphax, je prends l'espoir que tu me tends comme un veux que je laisse grandir sous mon oreiller. Merci à  toi, vraiment.
Malheureusement vieille bâtisse, vieille équipe, et les mentalités suivent et se font gorges chaudes de tant de déprave surtout de la part de la personne qui devrait être exemple de sagesse et responsabilité.

Sagesse je ne le suis pas, j'ai bien du mal à  ne pas faire d'écart afin de supporter la situation. Responsable, je m'y cantonne. Je me lève pour partir au taf, je fais mon travail consciencieusement et bien mieux que bon nombre de tous ceux que j'y croise ( je me permets un jugement qui n'est pas de valeur mais une réalité ).

Conclusion je suis dans la merde. Je ne veux pas baisser les bras et rester planquée sous le couvert d'un certif médical bien au chaud à  la maison.
Je ne peux pas non plus prendre les jambes à  mon cou et changer de taf, ce n'est pas si simple que cela, d'une part suite à  mes antécédents (mon boss à  beau ne pas être très apprécié de ses confrères, il en reste un boss avec tous ses possibles) et pour d'autres raisons personnelles comme on peut tous en avoir ( maison, école des enfants, proximité de la famille ...).
Et d'un autre côté je n'en peux plus de me justifier ainsi à  tout instant, je n'en peux plus de me sentir dans un nid de vipères qui n'ont mêmes pas les crochets de mordre, je n'en peux plus tant et si bien que j'ai failli demander le licenciement à  ma dernière entrevue avec mon directeur...

A la recherche d'une riposte à  la hauteur de ce que je subit actuellement, d'arguments de défenses solides et circonstanciés, voilà  à   quoi je devrais m'affairer actuellement...au cas où je fasse chier trop de monde et qu'on me colle une tonne de merde sur le dos.
Mais sous substitution depuis 4 mois, au sein d'un couple qui essaie de se remettre de la claque que je lui ai mis dans la gueule, j'ai pas trop de force. D'autant que ma carcasse n'est plus trop solide ....

J'en reviens à  un de tes très vieux post Miky. Je ne sais si ça te parlera, mais la seule chose qui me tienne à  ce jour dans mon taf c'est l'amour que je porte aux vieillards desquels je m'occupe. Et là  je t'assure que pas un seul des stagiaires n'a intérêt à   les torcher à  ma place, parce que c'est mon job, parce que c'est à  moi d'assurer leur bien être et que je le fais avec une bienveillance tendre. Ils me rendent si bien le peu que je peux leur apporter !

Sur toutes ces paroles je vous souhaitent de doux rêves et vous remercient d'être présents à  nouveau.

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drugstore cowboy
Repose en Paix
Inscrit le 27 Feb 2013
1744 messages
@ mandragore : j'ai bossé en milieu hospitalier mais dans les services techniques, très grand bâtiment, d'un côté une maison de retraite flambant neuve, de l'autre l'hospice... avec ses locaux pourris, toujours à  faire des réparations et rafistolages plutot que de rénover aussi, bref... je m'éloigne.
Moi j'aimais bosser côté "hospice", et les "vieux" m'adoraient, à  tel point que beaucoup d'entre eux ne voulaient voir que moi, me demandaient de les aider à  marcher dans ce long couloir miteux, les aider à  manger, boire, un peu de tout. Une jeune femme de 34 ans à  l'époque était "placardé" parmi les grabataires (ce n'est pas péjoratif ce mot, le personnel les appelait comme ça) cette jeune femme était devenu un légume de tout son corps mais avait toute sa tête, seulement elle ne pouvait plus parler (son malheur est venu dans un accident de voiture avec ces jeunes enfants)
Elle s'est tellement attaché à  moi qu'il n'y avait que moi, l'homme à  tout faire, qui pouvait la faire manger et surtout la faire sourire. Elle était tombé amoureuse, et moi je ne voulais pas que mes collègues du service technique y aille, elle était A MOI !
C'était très dur à  supporter, j'allais volé des bouteilles de blancs dans la réserve "des grandes occasions" les buvais en 1/4h, fumer un joint par dessus etc... Personne ne s'est aperçu de ça mais on a mis fin à  mon contrat parce que cette femme et moi étions très proche l'un de l'autre.
A mon départ j'ai appris qu'elle a refusé de s'alimenter par sa famille, je ne pouvais rien faire, même pas aller la voir en visiteur. L'administration hospitalière l'a envoyée ailleurs, en région parisienne (nous on était à  côté du Havre) j'ai appris son décès 6 mois + tard. Ca m'a fait très mal.
Donc tes dernières phrases Mandragore m'ont fait rejaillir tout ça à  l'esprit et je comprend tout à  fait quand tu dis que c'est à  toi d'assurer leur bien être.
J'ai aussi été projectionniste "ambulant" dans les maisons de retraites, hospices, hopitaux, gériatrie etc... et bien moi aussi je me sens bien avec eux, plus qu'avec un adulte, les enfants et les "vieux" sont pour moi les plus sincères en sentiments.
Désolé pour le H.S (c'est quand même le forum "drogues et travail" wink

DC

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Ricoson
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 28 Jun 2012
1820 messages
Bonjour.

Oui, le sujet en est un a lui tout seul et le mérite bien. Je suis d'accord.

DC, tu abordes le sentiment du "travail bien fait", et les frustrations que les organisations peuvent par leurs réorganisation permanente et l'objectif du profit engendrer.

je fais mon travail consciencieusement et bien

la souffrance au travail a de multiples facettes, et la société de profits dans la quelle nous vivons en est trop souvent le moteur.

C'est toute la notion du travail qui serait a redéfinir, et par extension, l'éducation scolaire qui est devenue une sélection par le diplômes pour avoir un métier en oubliant la culture (de cultivé) qu'elle se devrait aussi d'apporter.

Le "savoir faire", le "savoir savoir" et un peu de "savoir être" dans une éducation partagée avec les adultes.

Fin du HS.

Quand aux syndicats dans la profession, nous sommes bien d'accord sur le fait qu'ils sont dépassés.

Quand je vois une infirmière aligner 11H00 d'affilé et que personne ne dit rien, parce que ca en arrange certains, ou que l'organisation mise en place fait que cela évite au malade de changer tout le temps d'interlocuteur, je me demande dans quel état se retrouve le personnel soignant et s'il a alors la capacité a faire du "bon travail".

On serait tenter de se doper pour tenir debout.......

Mandragore, avec le temps, les choses s'oublient parfois. En tout cas, je te le souhaites.

Rico.

Dernière modification par Ricoson (30 août 2013 à  15:47)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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