Salle de shoot : l'ouverture prévue à  Paris remise en cause

#1 
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pierre
Web-Administrateur
10 octobre 2013 à 12:30
Salle de shoot : l'ouverture prévue à  Paris remise en cause

Le Monde.fr | 10.10.2013 à  09h55 • Mis à  jour le 10.10.2013 à  11h55 |
Par Laetitia Clavreul


Mauvaise nouvelle pour le gouvernement du côté des salles de consommation de drogue à  moindre risque. Le ministère de la santé a dû informer, jeudi 10 octobre, que le Conseil d'Etat "recommande d'inscrire le dispositif dans la loi". Autrement dit, que la position de l'institution remet en cause la stratégie adoptée pour expérimenter ce que ses opposants appellent une "salle de shoot". Celle-ci devait ouvrir, en novembre, dans le 10e arrondissement de Paris. Jeudi matin, France Inter a dévoilé la position du Conseil d'Etat.

L'objectif de ces espaces supervisés par des professionnels de santé est de réduire les risques d'infections ou d'overdoses liés à  la consomation de drogues par les plus précaires, mais aussi de limiter les nuisances pour le voisinage dus à  l'usage de stupéfiants dans les lieux publics.

Les acteurs du dossier étaient partis du principe que pour lancer cette expérimentation, il n'y avait pas besoin de toucher à  la loi de 1970 qui interdit l'usage de stupéfiants. Déjà , celle-ci avait en fait été aménagée. Il aurait donc suffi de publier un décret, qui permettait d'élargir les prérogatives jusque-là  accordées aux lieux d'accueil des toxicomanes, comme les Caarud, où il est par exemple possible de distribuer des seringues, sans risquer d'être poursuivi pour facilitation de l'usage des drogues. Il devait suffire d'y intégrer le principe des salles de consommation de drogue.

Lire notre reportage interactif A Paris, angoisse et espoir autour de la "salle de shoot"




INQUIÉTUDE DES ASSOCIATIONS

Le gouvernement a voulu s'assurer juridiquement en saisissant le Conseil d'Etat. Il se retrouve désormais coincé. "Le gouvernement va travailler avec les acteurs concernés par ce projet à  la sécurisation juridique de ce dispositif", indique le ministère dans son communiqué, sans donner plus de détails, ni sur le comment, ni sur le calendrier, qui sera discuté avec la Ville de Paris et les associations .

Lire les réactions NKM évoque "un désaveu", Hidalgo temporise

Tout juste montre-t-il, politiquement, son attachement à  lancer une expérimentation. Qu'il passe outre l'avis du Conseil d'Etat paraît peu probable, car il serait par la suite facilement attaquable. Mais toucher à  la loi de 1970 pour que l'expérimentation soit lancée prendra du temps, et vu le symbole que cela représente, ne sera pas forcément la priorité du gouvernement dans les mois qui viennent, s'inquiète-t-on du côté des associations.


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La première salle de consommation de drogue à  moindre risque de Paris doit ouvrir ses portes en novembre au 39, boulevard de la Chapelle, sur un site appartenant à  la SNCF.


Crédits : Karim El Hadj / LeMonde.fr


Pour elles, l'avis du Conseil d'Etat est donc un coup dur, alors qu'un lieu avait été trouvé à  Paris, près de la gare du Nord, qu'une subvention de la Ville de Paris avait été votée et que, ces derniers jours, on attendait la publication au JO du fameux décret pour pouvoir lancer les travaux, ce qui aurait permis une ouverture en décembre.

"Nous sommes atterrés, on nous avait présenté le passage devant le Conseil d'Etat comme une formalité. Cela fait trois ans que nous travaillons sur ce projet, il y a un mois, on nous disait que tout allait bien. Un lieu a été trouvé, des gens recrutés, et c'est à  la fin qu'on s'aperçoit que cela ne va pas être possible !", s'énerve le docteur Elisabeth Avril, la directrice de Gaïa-Paris, l'association qui porte le projet, qui reproche au gouvernement de s'être pris "les pieds dans le tapis" en demandant l'avis du Conseil d'Etat.

"UNE DEUXIÈME VICTOIRE" POUR LES OPPOSANTS

Un coup dur, aussi, pour le gouvernement, alors qu'en février, c'est directement Matignon qui avait donné son feu vert à  une expérimentation à  Paris d'un espace tel qu'il en existe déjà  dans sept autres pays européens. Il y a encore trois semaines, l'expérimentation était une des mesures phares du plan de lutte contre la drogue et les conduites addictives 2013-2017 présenté par le gouvernement. Il y était indiqué que d'ici à  2017, une deuxième expérimentation serait lancée.

L'avis du Conseil d'Etat va en revanche réjouir les opposants à  l'expérimentation de ce nouvel outil de réduction des risques (après l'échange de seringues ou la distribution de produits de substitution). En premier lieu l'association Parents contre la drogue, qui avait cet été annoncé avoir déposé deux plaintes ainsi qu'un recours devant le Conseil d'Etat contre la décision de Matignon, estimant illégale la création d'une salle de shoot.

"Nous sommes très contents, car c'est une deuxième victoire pour nous, alors que le Conseil d'Etat nous a déjà  donné raison en août en considérant notre recours recevable", Serge Lebigot, son président. "Si Marisol Touraine est si sûre que les salles de shoot, c'est formidable, pourquoi ne passe-t-elle pas devant le Parlement ?", insiste-t-il, dénonçant une "manipulation du gouvernement et de la mairie de Paris". Ou encore, en pleine bataille pour les municipales, l'UMP, clairement contre aussi.

"Nous allons retravailler avec le ministère de la santé", a indiqué la candidate socialiste, Anne Hidalgo, interrogée sur France Info jeudi matin, reconnaissant qu'il ne sera sans doute pas possible d'ouvrir avant l'échéance électorale...

Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2 … _3224.html

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#2 
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Alain Will homme
ancien Vice-Président France
10 octobre 2013 à 12:43
À lire aussi (entre autres) ; c'est assez compréhensible coté législation et remet encore les points sur les "i" quant à  la dénomination (avis perso) :

DÉCRYPTAGE (c) Michel Henry - liberation.fr

L'ouverture d'une salle de consommation est conditionnée au vote préalable d'une loi.
C'est un revers pour le gouvernement  : le Conseil d’Etat recommande le vote d'une loi pour permettre l'ouverture de salles de consommations à  moindre risque destinées aux toxicomanes et improprement appelées «salles de shoot». La première d'entre elles ””  et la seule autorisée jusqu'ici, à  titre expérimental ”” devait ouvrir en novembre à  Paris près de la garde du Nord, malgré les cris d'orfraies d'opposants.
QUE DIT LE CONSEIL D'ETAT?
Après examen, mardi 8  octobre, du projet adopté en juillet par délibération du Conseil de Paris, le Conseil d'Etat a recommandé au gouvernement «d’inscrire dans la loi le principe de ce dispositif pour plus de garantie juridique», explique aujourd'hui le ministère des Affaires sociales et de la Santé dans un communiqué.
«Le gouvernement va travailler avec les acteurs concernés par ce projet à  la sécurisation juridique de ce dispositif», ajoute le ministère.

POURQUOI CETTE FAILLE?
Une question se pose : le gouvernement n'aurait-il pas pu anticiper? «Je regrette que le gouvernement n’ait pas pris les mesures nécessaires à  la sécurisation juridique pour la mise en place d’un dispositif attendu et nécessaire à  la réduction des risques et à  la santé publique», a réagi le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen, qui ajoute : «Cet avis ne doit pas affaiblir notre mobilisation car je suis convaincu que d’autres modalités sont envisageables.» Il se dit prêt à  porter un projet de loi à  l'Assemblée.

Une ouverture est-elle encore possible avant les municipales de mars? «Je ne crois pas», a indiqué ce matin sur France Info Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris et candidate PS à  la municipale. A la grande déception de tous les acteurs qui s'étaient mobilisés ces derniers mois.

QU'EN PENSENT LES PROMOTEURS DE LA SALLE?
«On est atterrés, dit Elisabeth Avril, la directrice de l'association Gaïa, qui porte le projet parisien. On était prêts, on devait ouvrir fin novembre. Jusqu'ici tout allait bien, et dans la dernière ligne droite, on nous dit que ça ne marche pas!»

Pour elle, ce revers «pose la question de la compétence du gouvernement à  mener ce genre de projets». Et dénote un manque de volontarisme: «Il faut du courage politique en la matière. De 1989 à  1995, on a distribué des seringues sans autorisation. Et les médecins prescrivaient des produits de substitution avant qu'ils soient légaux.» On pouvait, estime-t-elle, se contenter de la législation existante et ouvrir la salle, quitte à  affronter ensuite d'éventuels recours -précisément ce que le gouvernement voulait éviter.

Pour Pierre Chappard, auteur avec Jean-Pierre Couteron de Salles de shoot (La Découverte), la réduction des risques «est toujours aux limites de la loi». Tout en regrettant la «lecture très restrictive du Conseil d'Etat», Chappard constate surtout que l'affaire montre le total archaïsme de la loi de 1970 sur les stupéfiants: «Cette loi n'est plus du tout à  la page! En 1970, il n'y avait pas toute cette consommation de masse et ces lieux de consommation ouverts.» Les associations demandent en vain sa réforme depuis des années.

A QUOI SERT UNE SALLE DE CONSOMMATION?
C'est un endroit où les toxicomanes peuvent consommer leur produit (qu'ils apportent) dans des conditions sanitaires satisfaisantes, ce qui réduit les risques (overdoses, infections, propagations du virus de l'hépatite ou du VIH…). Plusieurs pays ont mis ce dispositif en place, et il donne généralement de bons résultats, permettant également de réduire les nuisances provoquées par les lieux de shoot dans la rue.
Il est considéré comme un outil indispensable de réduction des risques, avec l’échange de seringues et les produits de substitution. Mais comme lors de l'adoption de ces deux mesures qui aujourd'hui ne sont plus contestées par personne, le concept de salle de consommation provoque en France une forte résistance, soit idéologique, soit de riverains inquiets des répercussions dans leur voisinage, opposition qui est souvent le fruit de l'ignorance.

(c) Michel Henry - liberation.fr

http://www.liberation.fr/societe/2013/1 … tat_938406

Amicalement, Alain W.

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade [i](Le ma

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Salut a vous, je suis speed j'ai donc pas eu le temps de lire, mais je viens d'entendre ca aux infos!! j'allais ouvrir un post quand j'ai vu qu'il y en avait deja un!!!

Je le lirais correctement plus tard mais je tenais a faire part de mon enervement face a ca!!!!! les bourges evidement!! les braves gens n'aiment pas que l'ont suive une autre route qu'eux....

pffff bref je reviendrais sur ce post des que possible!!!

Salut a vous et bonne journée!! et gardons espoir!!!!!

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Ce ne sont pas forcément que des "bourges" DcD... Les vrais "bourges" ne vivent pas porte de la chapelle à  mon avis wink

DC

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Merci pour l'info DC je connais pas du tout paris!! Bref tjrs est il que ca me fou hors de moi! voila! et pourtat je me shoot pas! mais c'est par solidarité aux shooteurs!!

bref la comme je disais j'ai pas le temps de développer mais je reviendrais sur ce post quand j'en aurais le temps!

bonne aprem a vous!! aplus tard pour un vrai com! lol

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#6 
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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous Aruba
10 octobre 2013 à 16:14
Et ben pareil... DE-GOU-Té !  je suis tombé sur cette triste info tout à  l'heure sur France inter où j'ai pu entendre quelques interviews dont celle de la présidente d'un truc genre "Parents de toxicomanes" qui s'estimait réjouie de cette victoire inattendue... les assos riverains n'en parlons pas , ils jubilaient !... Tous s'écriaient violemment contre le projet en profitant de ce rebondissement pour le qualifier "d'amateurisme", en soulignant le caractère illégal de l'expérimentation blablabla...

jusque là , j'avais du respect pour ces réfractaires - mais à  les écouter, je me questionne - le niveau d'intolérance est manifeste et je viens de comprendre à  quel point ils sont sourds et n'ont aucune souplesse quant à  leur position... les seuls arguments que j'ai entendu était d'ordre "juridique" et tenait à  la soi-disante illégimité légale du dispositif. Ils parlent de "victoire" sans voir qu'il s'agit d'une triple défaite - pour les parents de toxicos car leur enfants seront donc toujours face à  leur précarisation, pour les riverains qui ne comprennent pas le bénéfice certain d'un dispositif à  gare du Nord donc ca va continuer à  shooter dehors dans les escaliers, les chiottes publics et les parkings... et pour les toxicos eux memes bien évidemment...

tout cela me rappelle qu'on est bien en France, tout cela marchait trop bien pour être vrai, on y croyait et paf... heureusement le projet continue d'après ce que j'ai entendu, c'est juste quelques mois de perdu. Dingue l'energie qu'il faut déployer dans notre pays pour une simple expérimentation et pour se mettre au niveau de nos voisins européens qui ont tous déjà  démarré depuis belle lurette...

sniff.. sniff...

Dernière modification par ziggy (10 octobre 2013 à 16:39)


Life on Mars ..........................................

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#7 
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Caïn homme
PsychoHead
10 octobre 2013 à 17:45
Il y a des Municipales bientôt, pas la peine de chercher plus loin. Ce genre de projet n'est pas spécialement bien vu de la part des bons citoyens.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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#8 
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Ricoson homme
Adhérent PsychoACTIF France
10 octobre 2013 à 17:55
De médecin du monde et Gaïa.

Paris, le 10 octobre 2013

Salles de consommation : Médecins du Monde et Gaïa Paris appellent le gouvernement à  trouver rapidement des solutions juridiques


Suite à  l’avis négatif formulé par le Conseil d’Etat le 8 octobre, l’association Gaïa et Médecins du Monde appellent le gouvernement à  trouver rapidement les moyens juridiques pour permettre l’ouverture du programme expérimental des salles de consommation à  moindre risque en France.

Les preuves de la solidité scientifique des salles de consommation ne sont plus à  démontrer. Validées par l’INSERM et expérimentées dans de nombreux pays, les salles de consommation à  moindre risque permettent la diminution de la consommation dans les lieux publics, la réduction des comportements à  risque et de la morbidité associée au VIH et aux VHC ainsi que la diminution des overdoses mortelles. Le dispositif répond également à  un enjeu de sécurisation des espaces publics.

On peut s’interroger sur cette décision de dernière minute qui empêche une réponse à  une urgence sanitaire et sociale et remet en cause un projet abouti, longuement et sérieusement travaillé avec la Mairie de Paris et les acteurs du 10ème arrondissement, riverains, usagers, police, SNCF.

Le Conseil d’Etat se réfère à  la loi du 31 décembre de 1970 qui empêche encore une fois de développer une vraie politique à  la hauteur des enjeux de santé publique actuels.

Médecins du Monde et Gaïa demandent au gouvernement de mettre en place un dispositif juridique adapté et solide favorisant le démarrage expérimental des salles de consommation à  moindre risque, dispositif capable d’apporter des réponses concrètes et rapides à  l’urgence sanitaire, sociale et sécuritaire soulevée par l’usage de drogues en milieu urbain.
Contacts Presse

Gaïa
Thomas Dufouchet / Elisabeth Avril

Médecins du Monde
Aurélie Defretin / Emmanuelle Hau / Justine Roche

J'ai viré les numéros de téléphone.

Rico.

Dernière modification par Ricoson (10 octobre 2013 à 17:57)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divert

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#9 
michamichien homme
Nouveau Psycho France
10 octobre 2013 à 20:38
Bonsoir il n'y avait pas à  l'époque une salle de rdr à  Montpellier?

"Mieux vaut une vérité dans la marge qu'une erreur dans le texte."

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#10 
avatar
LLoigor homme
Modérateur a la retraite
10 octobre 2013 à 20:46
Effectivement il y a eu de 1994 a 1995 un salle d'injection supervisé a Montpellier :)

Petit article sur cette salle de shoot :
http://www.midilibre.fr/2012/11/01/sall … 587556.php

LLoigor

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