Substitution, traitement à  vie ?

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Caïn homme
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Bonjour,
Ma question est simple : mon traitement se passe plutôt bien. Du coup, je n'ai aucune envie de l'arrêter et d'aller vers un sevrage total. Quels seraient les inconvénients d'être substitué à  vie ?

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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gofix homme
Portoxico
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629 messages
Salut Cain
moi aussi je veux rester sous TSO toute ma vie et a fort dosage pour les inconvénients si prescripteur passe dans le coin il nous en parlera.

L'ivrogne et l'enfant disent ce qu'ils ont sur le coeur.

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Caïn homme
PsychoAddict
Inscrit le 04 Oct 2013
2003 messages
pour ce qui me concerne, il s'agit d'un traitement "light" puisque j'étais consommateur d'héro "light" mais depuis des années (trente ans mais avec des interruptions plus ou moins longues).

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Ricoson homme
Adhérent PsychoACTIF
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1820 messages
Bonjour.

Les seuls inconvénients que J'y verrai sont les voyages a l'étranger ou trop long.
Et encore, il y a de quoi faire en toute sécurité pour certains pays (Algérie par exemple) et les chevauchements et les prescriptions plus dosés en accord avec son prescripteur permettent aussi de s'éloigner un "certain temps" et plus que 4 semaines.

Peut être aussi des traitements ou intervention en parallèle, mais, la encore, c'est très maitrisé.
Mais bon, la parole a prescripteur" sur le métabolisme a long terme.

Rico.

Dernière modification par Ricoson (04 décembre 2013 à  18:31)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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Caïn homme
PsychoAddict
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C'est vrai que c'est un inconvénient à  considérer mais je suis sédentaire et je crois que je le resterai, TSO ou pas. Ce qui aurait pu me faire changer de position, c'est la preuve qu'à  long terme le suboxone pourrait avoir un effet néfaste sur ma santé. Or mon médecin m'a affirmé qu'il n'en était rien...

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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seba59 homme
Banni
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959 messages
Salut Caïn,


Moi, j'ai pas mal voyagé et si tu as une lettre de ton médecin, 99% du temps il n'y a aucun problème. Pour ce qui est des vacanes, qui peut encore se payer plus d'un mois de vacances à  notre époque?

À la rigueur, en cas de déménagement, mais là  aussi il y a moyen de trouver des CSAPA un peu partout en France. Le seul "problème" possible, c'est d'être un peu l'otage de ton prescripteur si tu habites en milieu rural avec peu de médecins prescripteurs de TSO.

Sinon, aucun problème, en cas d'opération toujours prévenir l'anesthésiste de ton traitement et il est préférable de mettre un message du type "Avertissement médical" à  côté de te carte d'indentité, au cas où tu aurais un accident nécessitant une opération immédiate.


Amicalement,

seba59            rasta

"Ils ont cru s'enivrer des Chants de Maldoror, et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale." H.F. Thiéfaine

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Caïn homme
PsychoAddict
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Un autre inconvénient aurait pu être de ne pouvoir continuer la pratique du tennis en compéte, le sub étant sur la liste des produits dopants. Mais là  aussi je n'ai pas eu de problème mon toubib m'a fait mon certificat médical sans difficulté. Et de toute façon à  mon (petit) niveau, il n'y a jamais de contrôle.
Merci Seb.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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Salut Cain,
Et bien je dois avouer que cela fait plaisir de te lire dans de telles dispositions ! On est plutôt habitué, hélas, à  lire ici chaque semaine des usagers dans "la plainte" de leur traitement, toujours pressés d'en finir le plus vite possible et n'arrivant pas à  conceptualiser leur TSO autrement que pour s'en débarrasser. Ce genre de thread est tellement récurrent que ca en devient banal au possible et presque pénible à  lire. Si encore il y'avait des raisons valables justifiant la crainte des TSO, s'il y avait une réelle nécessité d'arrêter? Car constat rigolo quand on creuse on s'aperçoit souvent que ces usagers ne savent même pas pourquoi ils veulent tant aller vite... ils ont souvent lu de la propagande anti-médicament et sont comme en état d'alerte et de vigilance vis à  vis de leur traitement et cela les empêche d'envisager sereinement le soin, ce qui est FONDEMENTAL pour avancer. Arrêter de se prendre la tête avec la question de l'arrêt quand le TSO fonctionne à  bloc, c'est un des sentiments les "plus reposants" que j'ai pu connaitre dans toute ma vie !

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Roubz26 homme
Ex-polytoxico
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ziggy a écrit

ketaklak a écrit

hehe merci pour vos conseils wink et je ne suis plus a 50cl de ricard par jour mais plus 5cl :) mon système  intestinal est entrain de se remettre en place!

je t'ai lu avec grande attention et je sens le besoin d'arreter à  novueau ces opiacés. Oui tu as raison, ce n'est pas impossible du tout d'en sortir, un long tunnel à  traverse, ce n'est jamais qu'un mauvais moment à  passer mais avec du courage et de la patience, on peut sortir de là ... bien envie de m'y confronter.. j'ai pris longtemps de la metha, là  avec les extras de l'été, je m'aperçois que j'ai peu consommé de métha, genre 5 fioles de 60 en aout, réparti à  distance les unes et des autres... et je crois que je vais finir ce que j'ai en stock et me faire quelques jours de benzos codeine plutôt que redémarrer l'année à  20 ou 30 mg de metha et galérer des mois encore avec ce traitement, pour etre de toute façon, malade, plusieurs semaines, à  l'arrivée. Je médite. Merci pour la peche à  te lire!

cdt,
ZigZag

Ca me fais sourir de te lire dire il y a à  peine 1 an et demi de ça sur ce thread :
ARRETER la METHA c'est POSSIBLE

C'est pas du tout pour t'attaquer, simplement comme quoi le TSO est quelquechose qui s'accepte avec le temps et dont l'idée qu'on s'en fait et les objectifs par rapport à  ceux ci peuvent changer selon la période qu'on traverse ...
Pas étonnant donc de lire plus de gens qui se plaignent de leur traitement et veulent en finir ... c'est sûrement à  force d'en finir et de voir qu'on recommence qu'on se rend compte que finalement on est plus stable et aussi bien avec son TSO que sans lui. Et c'est sûrement que ceux qui s'en rendent compte n'ont pas à  se plaindre et ne crée pas beaucoup de postes comme celui ci,

pourquoi pas rester avec mon TSO toute ma vie, je me sens bien et je consomme pas ? ben pourquoi pas, c'est clair, si tu te sens bien avec et  que tu te vois facilement faire ta vie avec, carrément si ça pose pas de problème niveau santé comme tu dis, si ça peux te permettre de pas retourner à  des conso gênantes pour toi, c'est une solution. Peut-être  que c'est ce qui m'attend le jour où j'arrêterais mon traitement méthadone, une vie fade et des tentations de défonce qui me gâche la vie malgré un bien être physique ... j'espère franchement pas, j'pense que ça dépend de chacun, de ses objectifs surtout et puis peut-être un peu du temps passé dans la came avant le tso .... je ne sais pas exactement .

J'attends aussi l'avis de prescripteur, mais jusqu'ici j'imagine que ça craint rien, toujours plus soft qu'une consommation d'autres produits mal gérée ...

Amicalement,
Roubz


On a qu'une seule vie, il faut faire en sorte d'être réellement heureux.
Il faut se donner de l'importance par ce qu'on est, ce qu'on entreprend,
pas par ce que l'on possède .
et ce n'est pas bon de laisser ses émotions guider sa vie.

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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Roubz le psychopathe de Montélimar :)... Mais tu fais quoi de tes nuits et de tes weekend? t as pas d'ami ? Tu passes des heures à  enquêter sur les uns et sur les autres ? Parce que c'est pas la première fois qu'on te voit capable de déterrer des choses qui remonte à  mathusalem, et vraiment, je suis soufflé :) putain le mec !:) il arrive à  te retrouver des messages dont l'auteur ne se souvient même plus !!! Mais t'y passes ta life ?? T'as pas mieux à  foutre à  04 du mat? C'est à  se poser des questions, enfin surtout toi....

Mais puisque tu veux déterrer, déterrons. Quand je relis ce vieux post que tu as merveilleusement quoté, heureusement et heureusement, que je n'ai pas fait la connerie de tenter un sevrage opiacé à  ce moment là !!! Et si tu veux comprendre ce message - il faut avant tout voir qu'il se situe dans un contexte de période de rechute à  shooter de plus en plus frénétiquement sken sur sken, après néanmoins quasi deux ans sans opiacés, sachant que j'avais déjà  fait un parcours complet de substitution de plusieurs années (avec une partie en subutex, l'autre en métha) et avant ça, des années de came.

Alors forcément, avant de remettre les couverts pour plusieurs années de methadone, j'ai d'abord eu le reflexe d'explorer mes possibilités. Je ne te souhaite pas que cela t'arrive aussi - et oui, ce n'est pas forcément évident d'accepter de retourner à  nouveau à  la substitution quand on a déjà  fait un tour de manège complet, même si c'est pourtant la meilleure chose à  faire.

Mais merci d'avoir "quoté" ce message puisque cela me permet de rebondir sur la suite de ce que je voulais dire ici. Quand je vois la somme d'effort qu'il m'en a coûté pour mettre fin à  mon TSO la première fois - parce que même si cela n'a rien à  voir avec un bon manque de came, il m'aura fallu faire presque 7-8 tentatives (à  chaque fois un mois de chiasse) pour finalement y arriver en baissant très doucement, pour rester abstinent que quelques mois seulement, et devoir derrière tout recommencer tout en haut ? Je me demande vraiment à  quoi bon investir autant dans le sevrage pou un retour sur investissement aussi faible ? Surtout qu'en pratiquant l'abstinence prolongée, j'ai pu faire la part des choses et me rendre compte que beaucoup de petit désagrément que j'attribuais à  la methadone était en fait lié à  d'autres choses.

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prescripteur homme
Modérateur
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11142 messages
Cain,
comme tu le fais apparaitre dans tes posts l'interet est que tu vis pendant ton TSO. Alors pourquoi pas à  vie si cela te permet de vivre.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Fabrice homme
Psycho junior
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306 messages
Avec la méthadone j'ai aussi découvert les anti-dépresseurs car la méthadone est efficace pour calmer les blessures de l'âme.
J'ai compris que j'avais besoin d'un traitement contre la dépression et que je n'étais pas tombé dans la came par hasard, elle me soignait et j'allais mal quand j'ai commencé.
L'aspect psychologique est souvent à  pendre en compte chez un héroinomane qui souhaite mettre un terme
à  son addiction et bien souvent on fait l'impasse sur l'aide psy qui nous est proposé.
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C'est ce qu'on essaie de faire passer, mais parfois en vain. Seba

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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Caïn a écrit

Bonjour,
Ma question est simple : mon traitement se passe plutôt bien. Du coup, je n'ai aucune envie de l'arrêter et d'aller vers un sevrage total. Quels seraient les inconvénients d'être substitué à  vie ?

C'est une question essentielle, mine de rien.

Et au-delà  de tout, personnellement, quand j'ai pris conscience la première fois de cette "possibilité", ou éventualité comme tu dis de ne pas aller vers un sevrage total, cela m'a apporté un soulagement considérable : c'est peut être meme ce qui m'a fait le plus de bien à  un moment donné où vraiment j'en pouvais plus, apres avoir bataillé pendant des mois à  empiler sevrage d'hero et rechute sauvage sur sevrage de codéine sur sevrage skenan sur sevrage hero sur sevrage hero sur sevrage hero (...).

Comme beaucoup d'usagers, à  ce moment là , nous n'avions pas autant d'infos que maintenant et l'ambiance était moribonde envers les substituts, beaucoup d'informations négatives circulaient et le subutex était systématiquement décrit comme le piège confortable dans lequel il ne fallait absolument pas tomber sinon c'était foutu.

J'étais suivi à  l'époque par un médecin spécialisé (un neurologue) qui n'était pas formé à  la RDR et qui me confortait dans mon acharnement - alors que j'allais de plus en plus mal. Il n'y avait pas de ressources ni de dynamiques d'autosupport comme PSYCHOACTIF, qui heureusement, existe !

Plus je bataillais et plus je me renfermais sur ma position à  ne pas vouloir de TSO. J'avais déjà  investi tant d'énergie pour en sortir, "il ne fallait surtout pas céder" comme disait mon médecin. Alors qu'inévitablement, je revenais à  la came et qu'à  nouveau il fallait repasser à  la casserole, une fois de plus encore avec toujours plus de culpabilité et un sentiment d'échec désolant. Et le médecin, dans son incompétence dramatique, qui me stimulait toujours à  coup "il faut se battre, c'est dur mais c'est le seul moyen".

Je n'étais pas le seul à  en chier de la sorte car le discours ambiant était de laisser croire que l'évolution naturelle d'une substitution était l'enfer. Il y avait peu de témoignages et les quelques uns disponibles étaient sans appel. C'était du genre "c'est pas une solution, c'est trop facile, c'est trop beau pour être vrai, ça te soulage du manque mais c'est une connerie car après tu seras encore plus dedans et c'est dix fois plus dur d'arrêter, ça te bousille le cerveau etc..." Et dans le cercle de consommateurs, les substitués étaient vus comme ceux qui avaient renoncé, baisser les bras et fait le pire choix possible. Ceux qui allaient voir un médecin étaient systématiquement critiqués pour leur manque de courage à  affronter le manque. On avait rien compris...

Alors que je m'épuisais à  combattre la dépendance avec les mauvaises armes, je constatais étrangement que ceux qui avait choisi la substitution ne dépérissaient pas du tout : au contraire même, on les voyait de moins en moins chez les dealers et quand on les croisait par hasard on ne les reconnaissait presque plus tant ils étaient en forme. Un tel avait refait surface professionnellement et cartonnait, un autre attendait la naissance de son premier enfant (...). Et ce qui a fait volé en éclat mes convictions, c'est quand je me suis rendu compte qu'après presque un an et demi à  empiler rechute sur sevrage, j'en étais toujours au même point alors qu'une pote (que j'avais tant critiqué quelques mois auparavant) venait de finir son traitement "en douceur".

J'ai fini heureusement par changer de toubib et merci à  la burpénorphine qui m'a permis de me délivrer d'une souffrance énorme... j'ai pas oublié ce sentiment incroyable de paix et de repos, ces moments les plus paisibles et reposants de toute ma vie. Le TSO je n'en revenais pas, je m'attendais pas à  autant d'efficacité...

Mais là  ou j'ai commencé vraiment à  aller mieux c'est quand j'ai compris (et accepté aussi) que si j' en avais le besoin, il était possible de garder ce traitement aussi longtemps que possible, qu'il n'y avait aucun problème à  ça et aucune contre-indication à  le prendre ad vitam eternam :) je garde encore mémoire cette phrase magique de mon toubib de l'époque "le subutex, c'est moins nocif qu'une cigarette par semaine".

Dernière modification par ziggy (08 décembre 2013 à  16:23)


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durban_poison homme
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"le subutex, c'est moins nocif qu'une cigarette par semaine".

C'est à  voir sa.

Life's a trip

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Fabrice homme
Psycho junior
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306 messages
Ziggy a raison , le subutex et la méthadone ne sont pas toxique pour le corps humain auquel cas ces TSO ne seraient pas mis sur le marché pharmaceutique.
Et puis on parle de sortir des héroinomanes d'une dépendance qui peuvent les conduire tout droit au cimetierre, l'apport bénéfique des TSO n'est plus à  démontrer de nos jours.
durban_poison, il faut essayer d'être précis quand on parle des TSO sinon on propage des légendes urbaines contre les tso qui éloignent des personnes qui auraient tout intêret à  suivre un traitement de substitution aux opiacés.

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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Et oui, Merci Fabrice qui pointe bien le pourquoi du comment...

Beaucoup de gens ne comprennent pas l'enjeu d'une discussion sur les TSO - et pourquoi certains usagers comme moi s'insurgent contre les propos anti-TSO : il ne s'agit pas de joutes verbales destinées à  avoir plus raison que l'interlocuteur - loin de là  - il s'agit surtout d'être PRECIS et JUSTE sur ce que l'on dit et sur comment et pourquoi on le dit en prenant soin d'éviter les généralisations outrancières en se posant en tant que témoin et non en juge,

car il faut absolument éviter l'effusion et la propagation d'IDEES DE MERDE dont les principales victimes sont toujours les mêmes, à  savoir les personnes dépendantes, qui sont souvent déjà  bien dans la galère et qui n'ont pas 50 options à  saisir, il n'y en a même vraiment que deux : ou rester dans la came ou bien saisir la chance que représente une substitution.

Et on sait aujourd'hui l'impact réel des propos faux et inquiétants à  l'égard des TSO sur certains usagers, qui pris dans la crainte, retardent au maximum l'initialisation du traitement (qui est de toute façon quasi-inévitable pour quiconque rendu sérieusement dépendant) puis une fois épuisé, finissent par accepter, faute de mieux, de se substituer sans conviction et continuent d'adopter des stratégies d'échec qui auront pour principal effet de ruiner le soin (diminution expresse, sous-dosage, ruminations et culpabilisation etc...). Se retrouvant ainsi démunis après avoir fait n'importe quoi avec la seule option existante, ces usagers-victimes se font ensuite les relais de propos inexacts et faux à  l'encontre des traitements, alimentant encore et toujours la controverse.

Pourtant en dépit de nombreuses validations de la recherche scientifique, l'entretien à  la méthadone continue à  être qualifié de " controversé " par de nombreux praticiens qui continuent à  considérer le sevrage absolu, comme le seul critère de succès à  prendre en compte en occultant tout les avantages et soins que produit le traitement.

Aujourd'hui grâce à  un travail de fond mené depuis 20 ans par les militants de la réduction des risques qui se sont battus jour apres jour contre la désinformation, les choses évoluent peu à  peu, et la dynamique de l'autosupport permet aux usagers de se connecter les uns aux autres et de prendre la plus juste mesure des choses. Et c'est ainsi qu'en partageant ensemble la diversité de nos expériences et de nos vécus, en prenant connaissance des nombreuses publications disponibles sur le sujet (plusieurs milliers d’articles depuis 1966) on arrive peu à  peu démêler la pelotte et à  rendre honneur à  cette chère Marie Nyswander, docteur de Harlem qui découvrit l'immense bénéfice du soin par methadone il y a déjà  plus d'un demi-siècle quand elle lança le soin à  traverrs les USA.

Ainsi, pour rendre justice à  ces traitements qui sauvent chaque année des milliers de vie, il faut bien rétablir ce qui a toujours était établi par les travaux scientifiques mais que les légendes urbaines ont totalement entachées…

A la différence des racontards, il convient donc de démontrer ce qu’on affirme, meme si on l’a déjà  fait 50 fois. En 1995, le dr Fontaine évoquait dans son article « Aspects pharmaco-cliniques de la méthadone : revue de la littérature sur son intérêt » publié dans la revue l’Encephale que le climat passionnel entourant les recherches sur la méthadone - nuisant forcément à  l'objectivité.

En effet malgré le fait qu'un solide consensus se soit établi dans la communauté scientifique et malgré des centaines de travaux publiés chaque année montrant l'efficacité des TSO, les doutes et les méfiances persistent dans de nombreux esprit. C'est comme si toutes les informations pertinentes n'arrivaient pas à  atteindre les oreilles des usagers dans le besoin.

Plus les années passent et plus on évalue avec précision l’efficacité des soins par substitution. C’est ainsi que l’OMS a finalement inscrit en 2005 la méthadone et la buprénorphine sur sa liste des médicaments essentiels en thérapeutique humaine avec pour but de mettre une fin définitive aux controverses sur le plan mondial. Ce choix montre bien les enjeux de ces molécules parfois mal connus des médecins ou encore trop souvent associés à  une mauvaise image, qualifiées « drogues » qui « ne traitent rien », symboles de l'échec de la lutte contre la toxicomanie, théorie et position que continue à  tenir la Russie par exemple. 

Dans leur étude des preuves, Hall, Ward et Mattick (1998b, 50) ont conclu que « dans l'ensemble, les preuves fournissent tellement d’elements favorables que l'entretien à  la méthadone est la forme efficace de traitement de la dépendance aux opiacés, en général ».

On considère également que le  TSO est efficace sur une large échelle de sujets: « L'efficacité du traitement se manifeste chez les personnes dépendante aux opiacés dans divers contextes et groupes culturels et ethniques, et selon des études conçues de diverses façons » (Marsch, 1998, Résumé).

Selon le National Consensus Development Panel on Effective Medical Treatment of Opiate Addiction, tel que cité par Leshner (1999), le traitement à  la méthadone est le mode de traitement des toxicomanies qui a fait l'objet des plus rigoureuses évaluations, et on a trouvé qu'il est extremement efficace pour inciter une forte proportion des client(e)s ou patient(e)s à  réduire l'utilisation de drogues intraveineuses, les taux de contagion du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), l'activité criminelle, et en améliorant la productivité sociale des beneficiaires.

Par ailleurs dans cinq essais aléatoires du TSO, il a été démontré que ce traitement, même avec peu ou pas de counseling, est beaucoup plus efficace que l'absence de traitement (Gunne & Grönbladh; Yancovitz et coll.; Dole et coll.; Vanichseni et coll.; Newman & Whitehill, cités dans Brands & Brands, 1998, 2).

Selon Hall et coll. (1998b, 21-25, 51), les trois essais contrôlés de l'entretien complet à  la méthadone pendant une période de temps considérable effectués par Dole et coll., Newman et Whitehill, et Gunne et Grönbladh, ont tous démontré que l'entretien à  la méthadone était plus efficace qu'un placebo ou que l'absence de traitement lorsqu'il s'agissait de réduire l'usage des opioïdes et de faire baisser le taux d'emprisonnement.

Dans les travaux effectués par Simpson au cours de l'étude du Drug Abuse Reporting Program (tels que cités dans Brands & Brands, 1998,2), les chercheurs on trouvé que le TSO d'une durée d'au moins trois mois est supérieur à  la désintoxication ou à  l'évaluation utilisées seules.

Des recherches subséquentes par Hubbard et coll. au cours du Treatment Outcome Prospective Study (citées dans Brands & Brands, 1998, 2) ont établi qu'en termes d'obtention d'un meilleur taux de retenue, le TSO était considérablement plus efficace par rapport au counseling en consultation externe sans méthadone ou aux programmes en établissement sans méthadone.

Concernant l’idée reçue comme quoi la méthadone serait de la came légale et ne proposerait rien de mieux que perenisser la dépendance, Leshner publie que (1999) : « La croyance courante que la méthadone n'est qu'un substitut de l'héroïne est fausse. Bien que ce médicament soit un agoniste µ-opioïde, ses propriétés pharmacologiques et pharmacodynamiques sont très différentes de celles de l'héroïne. Au lieu de déstabiliser la personne, comme le fait l'héroïne, la méthadone stabilise le(la) patient(e) et facilite le retour à  un fonctionnement productif ».

Ward et coll. (1998b, 331) arrivent à  la conclusion que « la durée optimale de l'entretien à  la méthadone est donc : pour aussi longtemps que le(la) patient(e) a intérêt à  prendre une dose quotidienne de méthadone, et de plus, étant donné la nature chronique et la tendance à  revenir à  la dépendance aux opiacés, il n'y a aucune raison de croire qu'il puisse s'agir d'une courte période de temps, aussi longtemps que l'héroïne restera relativement facile à  trouver dans notre société ».

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Je pourrais continuer à  citer des sources bibliographiques pendant des heures et des heures. Les plus curieux pourront trouver cet état de l'art sur la méthadone, source dans laquelle j'ai pioché pas mal d'éléments pour ce post (http://www.hc-sc.gc.ca/hc-ps/pubs/adp-a … -fra.php).

Concenant la soi-disante toxicité de la buprénorphine, elle a été évalué de nombreuses fois comme globalement extrêmement faible, avec un rapport de 15 fois inférieur à  la nicotine et 60 fois pour le paracétamol. C'est d'ailleurs cette non-toxicité qui a souvent inspiré la comparaison du TSO avec l'insuline.

Dernière modification par ziggy (08 décembre 2013 à  23:04)

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Bien résumé.

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Speedbolls homme
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23 messages
salut

Concernant l’idée reçue comme quoi la méthadone serait de la came légale et ne proposerait rien de mieux que perenisser la dépendance, Leshner publie que (1999) : « La croyance courante que la méthadone n'est qu'un substitut de l'héroïne est fausse. Bien que ce médicament soit un agoniste µ-opioïde, ses propriétés pharmacologiques et pharmacodynamiques sont très différentes de celles de l'héroïne. Au lieu de déstabiliser la personne, comme le fait l'héroïne, la méthadone stabilise le(la) patient(e) et facilite le retour à  un fonctionnement productif »

Pour moi je trouve que la méthadone est un bon substitut depuis 7 ans comparer au subutex  ça calme mieux les démons enfin pour moi stabilisation retour sur terre mais cela ne gueri point j'ai essayer de stoper en reduisant a 5 mg pendant deux mois ça allez a peu pres et assez vite la déprime me gagnee plus envie de rien j'ai tenu deux mois puis j'ai repris le traitement a petite dose et le gout a la vie est revenu
par contre  ça ressemble un peu a l'héro quand même les effets avec l'euphorie en moins
par exemple je suis  a 60mg jour normal bien ,desfois je prend 120mg je commence a me gratter et le soir je pique du nez donc comme on dit c la dose qui fait le poison

@+


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filousky homme
Modérateur
Inscrit le 14 Dec 2008
11530 messages
Ziggy, Fabrice, bravo et merci !

Speedbolls arrive à  point nommé pour illuster la justesse du propos.

La méthadone est non seulement un bon substitut mais elle me soigne dans le sens ou elle me stabilise énormément, donc pourquoi aller chercher à  diminuer ou arrêter quelque chose qui marche, qui fait que je peux rester un an avec un grame de blanche + un grame de très bonne cc + un gros stock d'insulines sans même y penser (je l'ai fait avec succès, mes potes à  qui j'ai offert les deux grames en sont témoins) ?

Il faut m'expliquer très pragmatiquement quel intérêt je pourrai tirer d'un arrêt du premier médicament que je prends et qui me sert à  calmer autant de troubles.............

Allez, du carburant pour ziggy, voilà  ce qu'il faut !

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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1935 messages
et oui Fil,

Speedbolls arrive à  point nommé effectivement pour illustrer le propos et notemment qu'entend on par guérison ? Il faut faire attention à  ne pas imputer au traitement ce qui appartient au "trouble" (encore que le mot me gene..) à  savoir l'ensemble des dérèglements neurohormonaux lié à  des années de conso.... et le principal problème c'est de superposer GUERISON et ARRET alors que finalement une cure métha, meme si elle ne permet pas toujours un arret facile bien que possible, permet déjà  de nombreuses choses : à  savoir sortir de la dépendance active, lacher la pikouze tout en ne ressentant presque aucune souffrance, permet d'etre en pleine forme quasi immédiatment, permet de gérer les conso, permet aussi de réduire la tolérance jusqu'à  tres bas sans ressentir aucun symptômes...

apres, concernant un arret à  5 mg, il convient de dire que tout comme le 0.4mg de sub, l'expérience partagée à  travers les témoignages d'autospport a montré clairement que cs 2 dosages sont encore largement trop elevés pour pouvoir se priver de TSO sans ressentir des effets gênants et de l'inconfort pendant plusiuers mois parfois... donc pour ceux qui veulent arreter, il ne faut pas oublier que pour bien éponger 5 mg, il faudrait compter envirn 6 mois pour diminuer jusqu'à  0.

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La lie
Banni
Inscrit le 01 Aug 2012
1945 messages

Fabrice a écrit

Ziggy a raison , le subutex et la méthadone ne sont pas toxique pour le corps humain auquel cas ces TSO ne seraient pas mis sur le marché pharmaceutique.

Salut Fabrice !

Moi , y'a pas de souci , j'y crois que le sub et la métha ne sont pas toxiques ,
mais l'argument que c'est parce qu'il sont mis sur le marché pharmaceutique , me laisse , ma foi , bien dubitatif  ! surpris


Par delà les miens et les balles ...

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marvin rouge homme
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et oui, ils y en a encore qui croient que la buprénorphine et la méthadone sont toxiques

les conneries et fausses légendes urbaines ont la vie dures.... résultat d'une belle propagande anti-médoc et d'une méconnaissance complète des molécules incriminées

le mieux que j'ai entendu concernant la méthadone (attention c'est du lourd)

"ouai, ouai, la méthadone c'est de la belle merde, ça été inventé par les francs-maçons pour contrôler les vilains drogués de ce monde (sous entendu pour contrôler le monde)"

mdr, qu'es ce qu'il faut pas entendre quand même !!

moi je suis très bien en ce moment a avec mes 85 mg de métha, ( après 5 années de bupré, et 4 ans de skénan en shoot qui m'ont bien remis dedans..
et je compte pas descendre tant que certains projets ne seront pas concrétisés, jsuis pas pressé,fini la course à  la descente des mg,je l'ai fait aussi pendant des années...
on prend de la sagesse avec l'âge,j'ai perdu plein de dents hihi,mais j'ai vachement gagné en sagesse
on a le droit d'être heureux un peu,merde !!

bonsoir à  toute l'équipe de psychoactif au passage,et merci pour tous le travail effectué... et il en reste tant à  faire,c'est ça qui est bien !!

Dernière modification par marvin rouge (09 décembre 2013 à  18:21)


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Tomboy
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Salut à  tou-TE-s. Mon infirmière CSAPA m'a affirmé que la méthadone n'avait aucun effet néfaste sur la santé. Mis à  part les contraintes, certains effets secondaires: perso la méthadone me donne toujours des sueurs et des coups de chaud, même après 8 ans de traitement. Pour le sirop le sucre pourrait être problématique pour les dents, mais problème vite réglé si on a une bonne hygiène dentaire. Reste en effet la galère, voire l'impossibilité de voyager dans certains pays. Avec la méthadone on peut voyager que dans l'espace Shengen. En bref on peut très bien être sous TSO à  vie. Mais personnellement, j'espère bien pouvoir arrêter dès que je serais prête, ça reste quand même une fichue contrainte!

"Mieux vaut être une exactitude dans la marge qu'une erreur dans le texte..."

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ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
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La lie a écrit

Moi , y'a pas de souci , j'y crois que le sub et la métha ne sont pas toxiques ,
mais l'argument que c'est parce qu'il sont mis sur le marché pharmaceutique , me laisse , ma foi , bien dubitatif  ! surpris

Yep, mais l'important n'est pas d'y croire ou pas mais de SAVOIR ! La question de la toxicité de nos traitements ne doit pas relever du domaine de la croyance et se doit d'être établit !

Effectivement, qu'un médicament soit mis sur le marché ne garantit pas vraiment sa non-toxicité, en tout cas pas complétement - même si cela le devrait dans l'absolu, dans un monde parfait où l'éthique et la déontologie serait bien respecté. Mais les récents scandales Mercator et autre concernant l'industrie pharmaceutique nous montrent que parfois, pour déraper ça dérape ! Essais cliniques tronqués, publications médicales biaisées, experts rétribués, marketing forcené, médecins harcelés… Tout semble bon pour vendre un médicament !

Pour ceux que la question intéresse, le documentaire-enquête de Kader Bengriba est intéressant : http://www.arte.tv/fr/maladies-a-vendre … 13260.html et plus carré que le plus sulfureux (et un peu trop alarmiste à  mon gout) film de Stephane Horel, intitulé "les médicamenteurs", mais qui renseigne bien sur le fonctionnement industriel des laboratoires...

Aussi il est normal de questionner tout ce qu'on ingère - et il n'y a pas lieu de se méfier plus pour une catégorie de médicaments que pour une autre.. aussi on est en droit de questionner nos molécules de substitution au même titre que n'importe quel autre médicament ou aliment que l'on serait amené à  consommer. Donc poser la question de la toxicité au long cours de la méthadone et de la bupe est bien légitime our quiconque amener à  en prendre pour des années, notamment savoir quelles études ont été conduites, par qui et pour quel résultat...

Sachant que concernant les opiacés, on commence à  avoir un bon recul - bientôt 180 ans pour la morphine dont l' extrême faible toxicité était déjà  bien notifiée au XIXème siècle. Donc ce n'est pas comme si il s'agissait de "molécules nouvelles et peu connues", à  part pour le subutex dont le composé a été découvert il y a une trentaine d'années.

Qui plus est, vis-à -vis des stupéfiants, l'industrie pharmaceutique a toujours eu une attitude relativement frileuse et contrairement à  d'autres classes de médicaments moins connus dont l'AMM fait parfois l'objet d'études bâclées -  et il aura fallu du temps, des études et des programmes expérimentaux à  répétition pour convaincre les autorités sanitaires.

Aussi les études sur la question sont plus que nombreuses, dans la base de données medline, on trouve des articles par centaines (pour ne pas dire milliers si on inclut sciencedirect). Et comme l'explique certains auteurs, les molécules de substitution inspirant la méfiance ont donc fait l'objet des évaluations les plus rigoureuses.

Pour vulgariser rapidement, le principal argument en faveur de la non-toxicité tient dans la structure chimique des opiacés extrêmement proche des peptides endogènes (enképhalines et endorphines) - aussi en prenant des opiacés, on fait un apport "extérieur" de molécules similaires à  celles préexistant dans l'organisme - et c'est justement parce que le corps n'en détecte pas la provenance "extérieure" que la production d'endorphine se dérègle et que l'apport en continu provoque une dépendance physiologique. Au bilan, la dépendance physique et la non-toxicité sont les deux faces d'une même pièce...

A ce titre, au niveau du fonctionnement, pour faire une image, on pourrait presque dire que prendre des "opiacés" serait un peu comme prendre des hormones - c'est à  dire un apport extérieur de composés endogènes... La comparaison avec l'insuline, proposée par Nyswander, est à  ce titre bien évocatrice même si beaucoup controversée notamment par les psycho pour qui la dépendance ne peut se comparer à  une affection physiologique comme le diabéte. Pourtant, de récentes études en neurobio ont montré qu'il existe des profils particuliers de sujets présentant morphologiquement un déficit naturel d'endorphines, hypothèse qui pourrait expliquer la fragilité de certaines personnes face aux opiacés. Des arguments qui permettent d'expliquer pourquoi la psychanalyse se révèle être totalement inefficace voire contre-productive pour soigner les héroïnomanes. Le rôle d'un excès de dopamine a été mis en évidence dans les schizophrénies, et le déficit en sérotonine comme principal facteur du syndrome dépressif.... alors pourquoi pas ? En tout cas c'est une hypothèse qui intéresse de nombreux chercheurs.

Ce n'est donc ni la question de la toxicité ni celle de l'efficacité qui a fait blocage jusqu'en 1995 en France (et qui bloque encore en RUSSIE en 2014!!!), mais bien une question morale, celle de considérer les dépendants comme des délinquants plutôt que comme des personnes ayant besoin de soins.... et on remarque qu'il y a toujours des gens pour remettre en cause ce statut du soin, ou faire de la polémique avec toujours aussi peu d'arguments autre que leur position idéologique...


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marvin rouge homme
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C'est clair,la situation en Russie c'est un scandale

quand tu voit le nombre de mec dans la d'héroïne et le pourcentage total de la production d'héroïne qui est consommée en russie (20% de la production mondiale (ou ptet 20% de la production afgane), je ne sait plus la source est a vérifier

les mec sont considéré comme des pariats,on les laisse crever à  petit feu

pas de substitution ( a part des pills de codéine pour faire du kroko...),pas dRDR,de plus en plus de gens touch par le VIH et hépatites fautes de moyens donnés par le gouvernement,  les centres pour décrocher sont  hardcore (a Moscou et alentour ça va,mais quand tu monte vers la sibérie, ail ail ail !!! )
les russes sont vraiment hardcore des fois..

non vraiment la situation des consommateurs d'héroïne ( ils consomment aussi a balle d'amphet) est vraiment déplorable dans ce pays

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ziggy homme
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Effectivement, la situation Russe est catastrophique !!! D'ailleurs cette interdiction des substituts n'y est pas pour rien dans le développement de produit cheap mais pour le coup extrêmement toxique comme la désomorphine. Et les gens le savent... et pourtant, cela n'empêche pas. Je lisais un ITW d'un mec jeune daron russe de 30-35 ans qui expliquait comment il s'était fait piéger par le Krokodil. Au début, comme bien d'autres, il avait juré de pas y toucher. Usager d'hero depuis une bonne dizaine d'années, il lui est arrivé quelques galère et il s'est retrouvé pris dans un étau avec pas assez de thunes pour continuer l'héroïne et l'impossibilité de se sevrer devant s'occuper de sa famille et assumer au travail. La situation de l'emploi est catastrophique, on peut comprendre qu'un père veuille faire le maximum pour préserver sa source de revenus dans un tel contexte. Et alors qu'il attendait un plan de subutex (les russes en raffolent) qui se faisait bien attendre, on lui a proposé quelques doses de désomorphine à  un prix défiant toute concurrence. Alors pris dans la tourmente, il a accepté en se jurant qu'il ne le ferait qu'une et une seule fois. C'est ainsi qu'il fit son premier pas vers le Krokodil... et forcément, quelques temps après, il a recommencé en se jurant que c'était une exception. Ensuite il s'est mis à  le faire une fois de temps en temps, en se jurant qu'il le ferait le moins possible. Puis à  force d'être exposé à  cette molécule et à  en banaliser l'usage, il est progressivement rentré dedans, toujours pour la même raison, le PRIX extrêmement attractif, et l'efficacité d'un shoot pour pallier au manque et se faire un agréable flash. Après quelques mois, il en prenait un jour sur trois en se promettant de bientôt trouver une solution. Au bout du truc, pris dans le quotidien, et en l'absence d'effet vraiment toxique visibles, il a fini par se dire que c'était peut être pas si hardcore et de fil en aiguille, il est passé en usage quotidien 3 mois jusqu'à  ce que les premiers signes d'ulcération des tissus apparaissent. Là  il s'est arrêté sur le champ. Hélas, avec cette molécule l'arrêt de la consommation n'empêche pas les tissus de se dégrader pendant de nombreux mois. Au moment de l'ITW, le gars ne prenait plus de désomorphine depuis un an mais en payait encore le prix fort puisque ses avant-bras et cuisses étaient totalement ravagés. Pour lui le pire de ces symptômes liés au cumul de l'acidité dans les tissus est survenu à  plus de 6 mois après arrêt. Et comme il le fait remarquer à  juste titre, il a eu la chance de réagir à  temps sans quoi si il avait continué quelques semaines encore, il aurait dû se faire amputer bras et jambes. Tous n'ont pas la chance de se reprendre à  temps.

Ce témoignage m'a profondément touché, car quand on connait le délire, on sait très bien comment les choses se font petit à  petit, comment il est possible assez facilement de se mettre dans "le rouge". A l'écouter, ça m'a rappelé qu'en manque sévère, on peut parfois faire vraiment n'importe quoi dans l'urgence, et faire des choses qu'on sait qu'il ne faut jamais faire. Il y a quelques mois, dans le sud et sans metha, j'étais tellement (mais tellement mal) un matin de manque intense que j'ai fait la connerie de me shooter un sub avec l'espoir de me soulager alors que je savais qu'il était trop tôt... j'ai pas oublié cette sensation de froid étrange qui traverse le corps immédiatement - et 5 minutes après à  dégueuler en pleine sueur, parti pour vivre une des pires journées de la décennie... bref dans ces intants là , nous sommes tous extrêmement vulnérables aussi je compatis de ces jeunes mecs qui se mettent là  - dedans tout en sachant très bien les risques..... mais quand la dépendance est installée, il me parait de l'ordre du crime contre l'humanité d'abandonner des millions de personnes dans un tel contexte...

Cela montre bien que quand la dépendance est bien installée dans une population, il ne faut pas laisser les choses à  l'abandon. Cela montre à  quel extrême les usagers peuvent en venir et l'importance vital des TSO en terme de santé publique. C'est aussi là  qu'il faut avoir une pensée pour nos ainés, toxico d'il y a quelques décennies, avant la substitution car rappelons nous c'était il y a presque 20 ans mais la situation en France était catastrophique en 1993. Je me souviens d'un témoignage d'un mec, qui épuisé par la dépendance, s'était finalement injecté le HIV pour être séropositif et avoir plus de chance d'être accepté dans un programme expérimental méthadone (50 places par an!!!).

Dernière modification par ziggy (10 décembre 2013 à  00:30)


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Disturb homme
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ziggy a écrit

Erappelons nous c'était il y a presque 20 ans mais la situation en France était catastrophique en 1993. Je me souviens d'un témoignage d'un mec, qui épuisé par la dépendance, s'était finalement injecté le HIV pour être séropositif et avoir plus de chance d'être accepté dans un programme expérimental méthadone (50 places par an!!!).

eek   eek   eek

  ah ouais ...!!!  je pense ne même pas pouvoir imaginer l'état de désespoir du mec à  ce moment  là  ...


Tout ce qui monte doit redescendre...

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LLoigor homme
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Je ne vois pas ce que je pourrai rajouter de plus ...

Les TSO ne sont en rien toxique.
(moi celle que j'entends souvent c'est "La méthadone pénètre beaucoup dans les os c'est pour ca que c'est plus long de faire un sevrage sec mur )

Que bien entendu si la vie conviens a une personne sous TSO, pourquoi vouloir s'en priver ? thinking

Après oui y a des inconvénients, comme dit précédemment par Niglo, j'y vois aussi les suées et les coups de chaud également (mais bon avec le temps et les années on s'y habitue comme on peu wink )

Et qu'effectivement c'est parfois insupportable de voir des gens cracher sur les TSO quand on sais qu'il y a des années, des gens auraient tout donné pour en bénéficier.

Je rajouterai aussi, que la méthadone (contrairement je pense au subutex) a de bonne propriétés comme antidépresseur et anxiolytique.

Et que parfois quand on a une "tuile" dans la vie, il est parfois préférable d'augmenter son dosage de méthadone plutôt que de prendre des AD ou augmenter sa posologie d'anxiolytique ...

(Pour avoir essayer les 2 méthodes, en ce qui "ME" concerne augmenter la méthadone m'as toujours mieux remit sur les rails)

PS : concernant la Russie (un pays ou comme avec le Japon j'aime en apprendre tout les jours depuis des années, sur un peu tout les aspects, bref).

C'est vrai que labas la situation est catastrophique, la Russie est un pays extrêmement corrompu, outre l’héroïne qui comme dit précédemment y est présente en masse, la RDR inexistante, les prises en charges des toxicomane inexistante.
(Ah si les camps/dégueuloir ou les familles elle même y apportent leurs fils, des gens qui s'entassent dans des pièces, a qui on refile a peine quelques benzo (au mieux), et le reste du temps le passe a dégueuler et se faire tabasser par les plus anciens bref).

Le milieu carcéral ou les toxicomane sont des "proie" et ou le manque fini par dévenir le cadet de leurs soucis tellement qu'ils prennent de dérouillé tous les jours.

Plus le détournement de la codéine dans la rue comme l'as dit marvin rouge.

Et par dessus le marché, la Russie est un peu le premiers pays ou sont proposé les nouvelles formules de RC mises au point dans les labos en Chine.
(de part sa proximité et les frontière qui se franchisse comme on veux avec n'importe quoi dans le coffre ou par avions via les tarmac, tant qu'on arrose "copieusement" les autorités)

D'ailleurs pour ceux qui se souviennent de l'itw d'un chef d'une entreprise de fabrication de RC en Chine, le type disais clairement que la Russie est le premier pays, et que c'était en fonction des "retour" qu'ils développés d'autres produits.

En gros le sens caché peut s'apparenter a "on invente des produits, les Russes les testent en première lignes, si on voit que ça fonctionne et que ça se vend bien, on élargit la zone".

Du coup on peu légitimement se demander, quand la Chine produit un RC totalement merdique et dangereux et que derrière il n'y a plus de commande (car le produit n'est peut être pas suffisamment actif/a beaucoup trop d'effets secondaires/pire fait des mort/etc) et que le labo estime que le produit n'est pas "commercialement viable", qui est ce qui trinque derrière ? Les consommateurs Russes ...

A cela on ajoute une jeunesse très souvent intolérante, notamment envers l'homosexualité, la toxicomanie, etc ...

Ce qui du coup force les junkies a se promener dans la crainte et a quasiment vivre "cacher" (parfois sous terre, dans des égouts, de peur de faire choper soit par les flics soit par d'autres jeunes qui n'aiment pas les toxicomanes).

Et forcement si on ne les voient pas, les autorités qui n'en ont déjà  pas grand chose a faire, se confortent encore plus dans l'idée qu'il n'y a pas de gros problèmes de toxicomanie hmm

(Je ne sais pas si d'autres ont vu ce vieux reportage, ou on voyais témoigner, des toxicomanes, des policiers, une personne qui venais en aide aux toxicomane, et des groupes de jeunes farouchement opposé a voir des toxicomane dans la rue ... c'était consternant, et en gros les flics cherche les toxicomanes pour les envoyer dans les cure (des "camps" de la souffrances), des jeunes qui trainent dans la rue et dépouille les toxicomanes, un type qui fait de prévention et tente de venir en aide au toxicomane mais qui n'as que peu de moyen et qui même lui a du mal a les trouver, et enfin le témoignages des toxicomanes, qui eux se cachent de tout les autres, la ou ils le peuvent ... )

Pour conclure, je passe beaucoup de temps sur le net a regarder beaucoup de vidéos diverses et variés, principalement youtube mais aussi sur d'autres sites de streaming moins "strict" que youtube.

Et je m'étais forcement demandé (et j'en avais parlé a des connaissances qui se posaient les mêmes questions) comment cela fait il que chaque fois qu'on voit des vidéos d'accident de bagnoles terrible, des "road rage" (des mecs qui pour une priorité refusé, se font des courses poursuites, on descende directement de leurs voiture/moto pour se foutre sur la gueule), bref toutes ces vidéos ou la caméra est posé devant le rétroviseur.

En fait la raison est simple, de part son extrême niveau de corruption, depuis des années il est conseillé aux russes de s'équiper de caméra (parfois en option avec la vente du véhicule ou de série) afin de se protéger des racket de la police, des arnaques a l'assurance, agressions, et j'en passe ...

(en Russie la mode c'est de se tenir sur le trottoir, et quand une voiture arrive de se jeter dessus pour ensuite soit négocier un dédommagement directement avec le conducteurs, soit appeler les flics, soit se faire payer via les assurances ... Bien entendu la pauvreté et la détresse et parfois le moteur de se genre de geste inconsidéré, et un zest de folie j'en conviens).

Du coup, pratiquement tous les automobiliste Russes ont un système de caméra (comme les flics US) posé devant leurs pare brises, car labas la preuve vidéo est recevable au tribunal, et du coup c'est pour eux un moyen de se protéger de la corruption, des mecs qui vont se jeter sous votre bagnole, ou faire une marche arrière et vous accuser que c'est vous qui lui avais rentré dedans etc ...).

Et donc, vu l'omniprésence de ces systèmes de caméra, fatalement ils enregistrent beaucoup d'accident de bagnoles, de "road rage", etc ...

Et tout cela fini sur les sites de streaming, et du coup on se dit :"ils sont fou ces Russes, ils conduisent comment des malades".

Mais en même si toutes les voitures de France ou d'autres pays auraient ce système elle filmerait aussi beaucoup d'accident de circulatio, et ces vidéos inonderaient elle aussi le web.

Bref la Russie c'est vraiment un pays un peu "a part" (dont j'admire certains aspect, et d'autres me font vomir ...)

LLoigor merci-1

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marvin rouge homme
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yep

je me souviens d'un reportage ou ils montrait des squats de tox a moscou: de vieux bunker ou abri-anti atomique miteux et qui sont a moitié écroulés,a 50 la dedans pour un espace pour 8 maximum...,3-4 shouteuse pour tous ça,pas d'eau stérile, l'aiguille affutée sur un grattoir d'allumette... puis stérilisée au briquet.. vla le pic à  glace au bout de 20 a 30 shoots !!! prosper youplaboum c'est le roi du pin d'épice !!

ou effectivement les égouts ou les conduits de ventilation et d'air conditionnée, 50 degré,hygrométrie à  80%,ça grouille de maladies la-dedans, tu voit des trucs que tu pensais éradiqué depuis très longtemps....
c'est triste, sincèrement

on est pas plaindre putain !! quand on en entend qui ne font que de se lamenter sur leur TSO, va en Russie,ça va te dresser !! hihi,la méthode "choc"!!

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Ricoson homme
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Bonjour.

Je me souviens d'un témoignage d'un mec, qui épuisé par la dépendance, s'était finalement injecté le HIV pour être séropositif et avoir plus de chance d'être accepté dans un programme expérimental méthadone (50 places par an!!!).

Oui, cette époque épique est révolue et c'est déja ca.
Après, les raisons qui ont amené a cela ne me semblent pas non plus sans rapport avec le HIV.
Et je me pose des fois la question. Sans le VIH et le VHC, l'état aurait il été dans ce sens ?
J'hésite pour tenter de donner une réponse.

Rico.

Dernière modification par Ricoson (10 décembre 2013 à  15:17)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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ziggy homme
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Ricoson a écrit

Bonjour.

Après, les raisons qui ont amené a cela ne me semblent pas non plus sans rapport avec le HIV.
Et je me pose des fois la question. Sans le VIH et le VHC, l'état aurait il été dans ce sens ?
J'hésite pour tenter de donner une réponse.

Rico.

Pourquoi hésiter Rico ?

Car la réponse est claire et officielle: La France a été un des derniers pays d'Europe a avoir mis en place les soins de substitution pour des raisons idéologiques et juridiques tout à  fait claires. C'est bien l'inquiétante pandémie montante du HIV en 1992-1993 dans la population toxicomane qui a relancé le débat et permis aux premiers tenants de la RDR de se faire entendre, dans un climat général de réprobation.

Je joins ici un texte de 1993 qui nous replongent dans le débat sur la question :

http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telechar … 040204.pdf

Les autorités sanitaires étaient très frileuses et largement opposées à  l'ouverture des TSO. A cela s'ajoutait la position exprimée par de nombreux psychiatres psychanalystes influents totalement opposés à  ce type de prescription. Avec le recul, on se rend compte à  quel point les arguments étaient purement théoriques et éloignés des considérations cliniques - à  mille lieux de la vie réelle et de la souffrance vécu au quotidien par des milliers de personnes.

Les médecins s'opposaient aux TSO pour des raisons philosophiques, ils évoquaient la problématique de "la pourvoyance légale de drogues", de l'inefficacité de cette démarche dont le seul résultat ne pouvait être qu'une pérennisation certaine des conduites de dépendance. Et prescrire revenait donc à  se porter "caution" et à  favoriser des pratiques d'usage. Ils posaient donc la question du rôle d'un médecin pourvoyeur : le médecin doit il avoir pour rôle de subvenir aux besoins de drogue des drogués ? Pour eux le risque était donc de condamner les toxicomanes car à  leur yeux ces traitements n'avaient aucune action curative. Ils s'insurgeaient aussi sur le caractère "aliénant" avec la crainte que ces traitements ne soient en fait que des outils de contrôle social.

C'est donc la baffe du HIV qui a fait évoluer le débat vers d'autres conceptions plus pragmatiques et dans l'urgence, en quête d'une solution, les arguments RDR de prévention du sida, et de la substitution comme arme ayant pour objectif une prise de contact et une prise en charge globale visant à  améliorer le quotidien des UDs.

et c'est là  que les choses ont commencé à  bouger..


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