Un joint éloigne-t-il le médecin ? Des chercheurs ont mené une étude sur l’influence de la légalisation du cannabis sur les prescriptions de substances psychotropes opioïdes.La
beuh deviendra-t-elle le nouvel
opium du peuple ? En tout cas, des chercheurs ont observé une baisse des prescriptions de substances
opioïdes dans les États américains qui ont légalisé le
cannabis : ils ont noté une baisse de 11,8 % des prescriptions quotidiennes pour les régions qui ont autorisé la
marijuana récréative, et de 4,2 % pour la
beuh médicale. Dans un article publié dans la revue Journal of Health Economics ce mois-ci, les scientifiques estiment que les consommateurs de
cannabis l’utilisent pour traiter leurs douleurs et sont moins demandeurs vis-à-vis de leur médecin.
Si le nombre de prescriptions diminue, il ne s’agit pas de la seule variable en baisse. Le nombre total de jours d’opioïdes prescrits et le taux de prescription d’analgésiques diminuent eux aussi. Comme le rapporte Newsweek, l’étude a également montré que les plus gros prescripteurs de ces substances
psychotropes sont les médecins généralistes, loin devant les dentistes et les infirmières.
Un moyen d’éviter la crise des opiacés ?Les États-Unis font face depuis une dizaine d’année à une surconsommation d’opioïdes. Les scientifiques ont collecté et analysé les données de plus de 1,5 milliard de prescriptions d’opiacés entre 2011 et 2018. Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies américain, 130 personnes meurent chaque jour d’une surdose de ces produits outre-Atlantique. « Les lois sur l’accès au
cannabis pourraient être un outil utile pour lutter contre l’épidémie d’opioïdes sur ordonnance », avancent les chercheurs.
« Bien que les résultats ici ne suggèrent pas que la
légalisation du
cannabis soit le seul outil pour lutter contre la consommation d’opioïdes sur ordonnance, ils sous-tendent qu’elle pourrait jouer un rôle significatif dans la lutte contre l’épidémie. » En France, une hausse des hospitalisations, intoxications et décès liés aux overdoses d’opioïdes inquiète l’Agence nationale de sécurité du médicament dans un rapport remis en février 2019. « Sans s’alarmer, ces indicateurs ne vont pas dans le bon sens », reconnaissait Nathalie Richard, de l’ANSM. Légaliser le
cannabis en France aurait-il les mêmes effets qu’aux États-Unis ?
Source :
neonmag.fr