1
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par OliAzary (22 avril 2025 à 01:22)
Hors ligne
Aussi si mon message semble véhicule de mauvaises prariques, peut être faut-il le supprimer.
Je ne fais pas partie de l'équipe mais à mon avis ton message est un témoignage précieux ! Ce n'est que mon avis mais il n'y a pas de mauvaises ou bonnes pratiques tant qu'elles permettent d'aider et ne mettent pas physiquement la personne en danger.
Je trouve même courageux que tu partages ton expérience. Désolé si mon message semblait "reprocher" ou juger ce n'est pas le cas.
Tu sembles avoir conscience des limites des IA et tu croises les sources pour les informations sensibles et tu ne remplaces pas un système de support social et ou médical par l'IA et dans un tel cadre, je trouve ton témoignage précieux.
Si ChatGPT peut être le premier pas pour certaines personnes, c'est tant mieux. Mes craintes générales, c'était les récents développements "d'addictions sociales" aux chats. Beaucoup de gens au cours des derniers mois ont développé une relation malsaine avec ces ia, à remplacer contacts humains, amitiés par un chat qui finalement ne comprend pas réellement ce qu'il dit.
Je comprends mieux le terme de coach que tu as utilisé et je le trouve en effet pertinent. Si quelqu'un est dans une démarche volontaire de diminution de ses consommations et qu'un tel outil lui est utile, c'est génial. Tant que l'on est conscients des limites de ces outils.
Quand je parle de vie privée, un scenario qui m'inquiète et qui je le reconnais est encore hypothétique, c'est l'utilisation du contenu des discussions personnelles par des sociétés américaines à des fins publicitaires : publicité ciblée par des mouvements sectaires, promotion de livres ou méthodes de sevrage violentes et inadaptées aux PUDs.
Encore une fois, navré si mon message sonnait comme réprobateur, c'etait maladroit. Je voulais surtout m'assurer que tu aies conscience des risques et limites.
Tous les témoignages constructifs sont les bienvenus et je trouve ça génial que tu partages ton expérience. Je sais que BCP de PUDs ont du mal à demander de l'aide lorsqu'ils ou s'ils en ont besoin et je reconnais volontiers que si une IA peut ouvrir la voie à une démarche de travail sur soi, c'est top. Il faut cependant rester prudent à ne pas s'inventer un thérapeute illusoire comme j'ai pu le voir sur des forums anglophones.
Je fais du développement web et de la programmation donc forcément mon avis est biaisé. Cela dit, je te félicite car admettre que tu as du mal à être honnête en thérapie par peur d'être jugé, c'est un premier pas. Sans aller te dire de continuer dans les excès (ou te dire quoi faire), je pense qu'être conscient du propre jugement que l'on peut avoir sur soi et transférer vers le thérapeute rendant la thérapie plus compliquée est primordial pour avancer. Et si ChatGPT t'aide à parler plus librement et ouvertement de tes consommations pour gentiment t'aider à faire un travail d'humain à humain par la suite, c'est un outil comme un autre.
Hors ligne
Dernière modification par OliAzary (22 avril 2025 à 11:59)
Hors ligne
OliAzary a écrit
Salut la communauté !
Je viens faire part de mon expérience récente d'utilisation de chat GPT comme "coach" pour aider à gérer sa consommation.
Le contexte : j'en étais arrivé au point où j'avais un peu perdu le contrôle. Ma tolérance aux GABA, canabinoïdes et opiacés s'était développé. Je pouvais prendre 20mg de diazepam + alcool sans trop sentir. Le cannabis, pareil, j'en étais au point où je sentais plus trop la différence entre la clarté d'esprit et la foncedé. Du coup, je commençais à prendre des opiacés plus que de raison, pente très glissante...
Alors je me suis dis qu'il fallait que je repasse à une phase de gestion de consommation. J'ai utilisé chat gpt et je vais vous donner mon avis.
Premièrement, je dirais que le point le plus positif, c'est qu'on peut tout lui dire. Je suis bien placé pour le savoir, je suis psy, c'est parfois difficile d'être parfaitement honnête et transparent avec un thérapeute. "Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je me biture la gueule - je caricature).
Alors que là, on a pas le sentiment d'être jugé, on lui dit honnêtement ce qu'on consomme, ce qu'on envisage de prendre etc.
Il ne juge pas, il soutient.
On gagne en termes de temps, le temps d'avoir la confiance nécessaire, confiance qui ne vient parfois jamais...
Un autre point positif c'est qu'il est plutôt dans une visée de RdR et pas d'abstinence. Il ne m'a jamais dis des choses comme "tu devrais penser à arrêter". Il m'a juste mis en garde sur les dosages, en me rappelant que va pouvait constituer un danger, ce que je trouve très positif.
Autre point positif, son "expertise". Je mets entre guillemets car il a parfois tendance à nous dire ce qu'on veut entendre mais dans le même temps, il a accès à toutes les données scientifiques sur les molécules, les interactions etc ce qui lui permet d'apporter de l'information scientifique. J'apprécie qu'il puisse me donner des durées de reset de système (gaba par exemple), d'interactions médicamenteuses que je n'ai pas toujours vérifiées, c'est vrai.
Enfin, il m'a vraiment permis de tenir la motivation.
En me donnant les bonnes informations, avec ces encouragements, il permet de reprendre le contrôle sur les conso plus facilement.
Mon expérience aidera peut être d'autres usagers qui souhaitent mieux gérer leur conso avec l'aide d'un tiers, certes fictif, mais que je juge efficace.
A +
Hello ! J’ai fait de même pour mon sevrage au cannabis, (je suis encore dedans) et ça m’a été d’une aide incroyable
Je suis persuadé que d’ici 5 ans ça sera pleinement implanté dans notre société et les réfractaires ne pourra juste plus être réfractaire face aux avancés de folies et les facilités que ça apporte
5 ans le temps de passer de : c’est carré à : putain c’est implacable + l’intégration de l’ia partout partout
C’est comme à l’époque des consoles de jeux, les anciens disaient que ça casse la télé et que ça rend con lol
Dernière modification par ancienweeder (22 avril 2025 à 15:07)
Hors ligne
CaptainCrox' a écrit
Aussi si mon message semble véhicule de mauvaises prariques, peut être faut-il le supprimer.
Je ne fais pas partie de l'équipe mais à mon avis ton message est un témoignage précieux ! Ce n'est que mon avis mais il n'y a pas de mauvaises ou bonnes pratiques tant qu'elles permettent d'aider et ne mettent pas physiquement la personne en danger.
Je trouve même courageux que tu partages ton expérience. Désolé si mon message semblait "reprocher" ou juger ce n'est pas le cas.
Tu sembles avoir conscience des limites des IA et tu croises les sources pour les informations sensibles et tu ne remplaces pas un système de support social et ou médical par l'IA et dans un tel cadre, je trouve ton témoignage précieux.
Si ChatGPT peut être le premier pas pour certaines personnes, c'est tant mieux. Mes craintes générales, c'était les récents développements "d'addictions sociales" aux chats. Beaucoup de gens au cours des derniers mois ont développé une relation malsaine avec ces ia, à remplacer contacts humains, amitiés par un chat qui finalement ne comprend pas réellement ce qu'il dit.
Je comprends mieux le terme de coach que tu as utilisé et je le trouve en effet pertinent. Si quelqu'un est dans une démarche volontaire de diminution de ses consommations et qu'un tel outil lui est utile, c'est génial. Tant que l'on est conscients des limites de ces outils.
Quand je parle de vie privée, un scenario qui m'inquiète et qui je le reconnais est encore hypothétique, c'est l'utilisation du contenu des discussions personnelles par des sociétés américaines à des fins publicitaires : publicité ciblée par des mouvements sectaires, promotion de livres ou méthodes de sevrage violentes et inadaptées aux PUDs.
Encore une fois, navré si mon message sonnait comme réprobateur, c'etait maladroit. Je voulais surtout m'assurer que tu aies conscience des risques et limites.
Tous les témoignages constructifs sont les bienvenus et je trouve ça génial que tu partages ton expérience. Je sais que BCP de PUDs ont du mal à demander de l'aide lorsqu'ils ou s'ils en ont besoin et je reconnais volontiers que si une IA peut ouvrir la voie à une démarche de travail sur soi, c'est top. Il faut cependant rester prudent à ne pas s'inventer un thérapeute illusoire comme j'ai pu le voir sur des forums anglophones.
Je fais du développement web et de la programmation donc forcément mon avis est biaisé. Cela dit, je te félicite car admettre que tu as du mal à être honnête en thérapie par peur d'être jugé, c'est un premier pas. Sans aller te dire de continuer dans les excès (ou te dire quoi faire), je pense qu'être conscient du propre jugement que l'on peut avoir sur soi et transférer vers le thérapeute rendant la thérapie plus compliquée est primordial pour avancer. Et si ChatGPT t'aide à parler plus librement et ouvertement de tes consommations pour gentiment t'aider à faire un travail d'humain à humain par la suite, c'est un outil comme un autre.
Heyy, je suis dans l’IT aussi (PO)
Quand tu dis : « Mes craintes générales, c'était les récents développements "d'addictions sociales" aux chats. Beaucoup de gens au cours des derniers mois ont développé une relation malsaine avec ces ia, à remplacer contacts humains, amitiés par un chat qui finalement ne comprend pas réellement ce qu'il dit. »
Tu fais référence à quoi comme contenu/sources ?
C’est comme la drogue quelque part je trouve, le problème c’est pas la substance (IA) mais ce que l’on en fait
Hors ligne
Dernière modification par elonnx (22 avril 2025 à 16:38)
Hors ligne
Dernière modification par OliAzary (22 avril 2025 à 18:51)
Hors ligne
OliAzary a écrit
Merci pour vos retours, je vois que je ne suis pas le seul et ça m'encourage.
Je valide tout ce qui a été dit, les IA conversationnelles peuvent faire partie intégrante d'une stratégie de réduction des conso aux côtés d'une approche sanitaire, c'était l'objet de mon message.
Encore une fois, ça ne remplace pas un professionnel (ce serait un peu stupide de ma part sachant ma profession) mais je fais partie des gens qui voient les IA d'un œil positif. Autour de moi beaucoup de personnes, dans des secteurs d'activité différents, se plaignent de ces outils. "Ils vont nous voler notre travail!!" (Tiens ça me rappelle un épisode de south park).
Il faut des à présent s'adapter et apprendre à les intégrer intelligemment à nos vies avant d'être dépassés (et non remplacés). Je sais bien que le travail que je mène avec mes patients ne peut pas être réalisé par Chat GPT. En revanche, je commence à entrevoir comment il pourrait etre intégré à une prise en charge et vos retours me confirment cette intuition que j'ai d'abord eu pour mon cas personnel.
Réjouissons nous d'atteindre nos objectifs, et de retrouver du plaisir dans les consommations !
Au top, et au passage du côté de l’IT, c’est même encouragé de savoir géré chatGPT, ils font même des formation pour leurs employer dans certaines entreprises
En même temps, un apprenti passe au niveau intermédiaire juste en s’aidant de chatGPT, c’est une dinguerie dans l’IT
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par Gregouzerr (12 mai 2025 à 02:13)
Hors ligne
Gregouzerr a écrit
Bref ne me prenez pas pour vous mais moi ça aide au moins sur le moment mais c'est sûr que c'est pas un professionnel qui te dira comment tu dois faire pour kiffer plus ta consommation c'est l'inverse..
C'est pour cela, que sur PA nous ne voulons pas, que ce soit utilisé ici pour répondre à des questions, sur le forum ( comme précisé dans les CGU ) après, il y a parfois ( suivant les sources utilisées) même des biais ( suivant les questions,) qui sont idéologiques et parrfois prohibitionnistes,
Donc amha cela doit etre utiisé avec parcimonie, et pour vous-même
et meme perso j'ai sur mon laptop, intégrer a mon navigateur 5 Chatbot IA (Gemini , GPT ,Mistral .... ) et bien c'est intéressant de voir les différences sur une meme question!!
Amicalement
Hors ligne
Hors ligne
meumeuh a écrit
Gregouzerr a écrit
Bref ne me prenez pas pour vous mais moi ça aide au moins sur le moment mais c'est sûr que c'est pas un professionnel qui te dira comment tu dois faire pour kiffer plus ta consommation c'est l'inverse..
C'est pour cela, que sur PA nous ne voulons pas, que ce soit utilisé ici pour répondre à des questions, sur le forum ( comme précisé dans les CGU ) après, il y a parfois ( suivant les sources utilisées) même des biais ( suivant les questions,) qui sont idéologiques et parrfois prohibitionnistes,
Donc amha cela doit etre utiisé avec parcimonie, et pour vous-même
et meme perso j'ai sur mon laptop, intégrer a mon navigateur 5 Chatbot IA (Gemini , GPT ,Mistral .... ) et bien c'est intéressant de voir les différences sur une meme question!!
Amicalement
Par contre Open IA ont une syntaxe e réponse et l'interaction qui vous pousse à vouloir approfondir ce que vous cherchez il vous pousse à aller plus loin avec des questions ou pour vous montrer des exemples les autres sont comme ça ? Gemini c'est un annuaire papier à côté
On dirait un parent qui aide son fils adoptif presque tellementx)
Dernière modification par Gregouzerr (12 mai 2025 à 03:20)
Hors ligne
meumeuh a écrit
Gregouzerr a écrit
Bref ne me prenez pas pour vous mais moi ça aide au moins sur le moment mais c'est sûr que c'est pas un professionnel qui te dira comment tu dois faire pour kiffer plus ta consommation c'est l'inverse..
C'est pour cela, que sur PA nous ne voulons pas, que ce soit utilisé ici pour répondre à des questions, sur le forum ( comme précisé dans les CGU ) après, il y a parfois ( suivant les sources utilisées) même des biais ( suivant les questions,) qui sont idéologiques et parrfois prohibitionnistes,
Donc amha cela doit etre utiisé avec parcimonie, et pour vous-même
et meme perso j'ai sur mon laptop, intégrer a mon navigateur 5 Chatbot IA (Gemini , GPT ,Mistral .... ) et bien c'est intéressant de voir les différences sur une meme question!!
Amicalement
Lorsque tu dis que : « il y a parfois ( suivant les sources utilisées) même des biais ( suivant les questions,) qui sont idéologiques et parrfois prohibitionnistes », est ce que tu as des exemples concret ? Ça aiderai ceux qui te lise à mieux comprendre (je parle pour moi).
Il est important de comprendre comment GPT a été entraîné et évolue dans le temps afin de l’utiliser correctement.
Par exemple : lors de son entraînement, il a été soumis à d’énormes base de donnés humaine. Et qui dit humain dit erreurs. En clair, il a appris des erreurs.
C’est pourquoi il est important de lui demander de pousser sa réflexion en faisant des recherches en ligne et non pas en se basant uniquement sur sa base de connaissance lié à son entraînement. Il est important de lui demander les sources utilisés, et finalement croiser les infos avec nos propres recherches.
Hors ligne
ancienweeder a écrit
Il est important de comprendre comment GPT a été entraîné et évolue dans le temps afin de l’utiliser correctement.
Oui, je le sais, mais je ne parle pas de Open AI, mais des IA ChatBot en général, alors je n'ai pas ou plus d'exemples precis, sous la main, mais tout bêtement, j'ai juste fait l'essai de poser une série de quatre questions sur la conso d"un prod et sur ses dosages ou ses mélanges, donc sur les 4 ou 5 ChatBot que j'ai sur Firefox, un mais je ne sais plus lequel ( en tout cas pas ChatGPT ) ne m'a pas donné d'infos si ce n'est qu'une fin de non-recevoir. :)
Hors ligne
Hors ligne
Hors ligne
Bonsoir à toutes et à tous
Si on fait trèèèèès attention aux biais qui ont été évoqués plus haut, et même si on appelle ça improprement "intelligence", je n'ai rien contre l'utilisation de l'IA comme un moteur de recherche super pratique et convivial, afin d'accéder facilement à une compilation encyclopédique d'un nouveau genre, qui mêle aussi bien des connaissances expertes que profanes, par la magie du big data et de cette nouvelle approche par corrélation statistique que constituent les réseaux de neurones artificiels.
Mais pour moi, ce qui est décrit sur ce fil, c'est toute autre chose : il ne s'agit pas d'une simple recherche d'informations.
Ici, on assiste à une véritable personnification de l'IA. A mes yeux, cette croyance populaire de plus en plus insistante en l'imminence de l'incarnation matérielle de la connaissance universelle, ça n'est que le prolongement du réductionnisme médical et scientifique ambiant, jusque dans ses plus ultimes conséquences logiques : le remplacement des praticiens par des machines à prescrire basées sur l'IA. De leurs propres aveux, de nombreuses personnes investies dans la RDR se pensent déjà symboliquement comme des machines à prescrire et comme des algorithmes respectant des protocoles, et j'ai bien peur que ça ne fasse que s'approfondir de façon toujours plus réelle et concrète...
L'identification de plus en plus flagrante des professionnels de santé à de telles machines, et leur emploi pour leur propre compte, ça me semble un signe annonciateur très clair que ce mouvement est déjà bien amorcé. Cyniquement, on pourrait y voir une bonne nouvelle : l'autosupport, la pair-aidance et la RDR défendue par Psychoactif ont de beaux jours devant elles
OliAzary a écrit
je dirais que le point le plus positif, c'est qu'on peut tout lui dire.
(...)
Je suis bien placé pour le savoir, je suis psy, c'est parfois difficile d'être parfaitement honnête et transparent avec un thérapeute
(...)
Alors que là, on a pas le sentiment d'être jugé, on lui dit honnêtement ce qu'on consomme, ce qu'on envisage de prendre etc.
(...)
Il ne juge pas, il soutient.
(...)
On gagne en termes de temps, le temps d'avoir la confiance nécessaire, confiance qui ne vient parfois jamais...
(...)
Mon expérience aidera peut être d'autres usagers qui souhaitent mieux gérer leur conso avec l'aide d'un tiers, certes fictif, mais que je juge efficace.
(...)
C'est bien pour ça que je parle de "coach". Se prétend coach qui veut et j'estime qu'il a sensiblement les mêmes qualités qu'un coach (absence d'expertise mais support d'étayage favorisant le changement).
Tu t'en dédis ailleurs dans tes messages, mais en faisant la comparaison et en expliquant pourquoi tu as préféré l'IA à un coach/thérapeute, tu mets une machine programmée pour recracher des connaissances sans affect ni expérience vécue, sur le même plan qu'une véritable personne. Que tu la considères comme un coach ou comme un thérapeute, finalement, ça ne change pas grand-chose au problème.
Sur PA, on est les premiers à critiquer les psy et addicto qui travaillent sur le mode prescriptif en distribuant un savoir universitaire vertical qui est stigmatisant par nature. Perso, je passe mon temps à m'indigner contre les psy "pot de miel", qui ne s'évertuent à gagner la confiance de leurs patients que pour mieux la trahir plus tard avec des prescriptions violentes "pour leur bien", et à dénoncer ce que certains psy osent appeler "hypocrisie thérapeutique".
J'ai souvent pesté contre cette trahison programmée de "l'alliance thérapeutique", qui prive les personnes de toute élaboration de leur savoir expérientiel, pour les faire rentrer dans le rang. Je pense même qu'elle est structurellement inscrite dans le discours médical et scientifique, incurablement... Car LA connaissance objective y est considérée comme la vérité ultime qui doit raisonner le savoir expérientiel et subjectif propre à chacun, pour s'imposer à lui, en le ravalant à une maladie du cerveau source de biais cognitifs. Des biais mauvais, qui éloignent les personnes des chemins de la Sainte vérité universelle, qui mènent tous à l'abstinence, au contrôle, et à la gestion, comme par enchantement...
Je suis le premier à reconnaître la difficulté de trouver un psy qui ne soit pas stigmatisant, et à inciter les PUD du forum à la méfiance et à l'esprit critique à l'égard des professionnels de santé : ça me semble de la légitime défense. Mais même si je peux comprendre qu'on préfère les fuir plutôt que de se faire expliquer que ce qu'on raconte, c'est pas du tout ça, qu'on est dans le déni, et qu'il faut s'adapter à la réalité, ça ne veut pas dire que j'approuve le recours à l'IA comme psy/coach/thérapeute/addicto pour autant.
Car pour moi, l'IA ne fait que reproduire le discours médical dans ce qu'il a de plus déshumanisant et de plus stigmatisant. Le risque de ce confort rassurant pour les personnes, c'est de renforcer/conforter ce qui ne va pas. Ca soutient, oui, mais ça soutient quoi ?
Et en particulier de la part d'un psy, cette personnification me semble une démarche inquiétante, qui mérite d'être discutée.
Déjà, le devoir que tu te fais, l'impératif impossible que tu te donnes d'être "parfaitement honnête et transparent avec un thérapeute", ça me semble assez révélateur de ce que tu attends de tes propres patients.
Ce devoir de "transparence" avec son médecin ou son psy, dont on nous rebat les oreilles à longueur de sujet sur ce forum, ça me pose beaucoup de questions. Pour moi, c'est de l'autostigmatisation.
On n'a pas le droit d'avoir son intimité alors ? On doit absolument tout dire ? Et si on a besoin de garder son petit jardin secret, qu'on n'a pas envie ou qu'on n'arrive pas à évoquer avec son psy, ça veut dire qu'on est malhonnête ? Ca veut dire que notre démarche est perdue d'avance et que ça ne servira à rien ?
Pour moi, avoir le droit à ses petits secrets, c'est tout ce qui fait la différence entre une séance de travail avec un psy/addicto et un interrogatoire policier.
Mais surtout, ce qui me sidère, c'est que ça ne te pose aucun problème de venir nous raconter que tu n'oses pas faire pour toi-même ce que tu demandes à tes patients. Ca, c'est quand même gonflé !
Ainsi, tu nous confies sans complexe que tu renonces à avaler tes propres potions, tellement tu es "bien placé" pour savoir combien elles sont amères, et que tu préfères parler à une machine plutôt que de te résoudre à y goûter. Ca, je trouve que ça en dit long sur la dimension stigmatisante du discours médical... Très long...
Ce problème de confiance dont tu nous parles, ce doute, cette crainte que ça pourrait ne jamais venir, en tant que psy, ça devrait peut-être t'interroger. Te sens-tu incapable de reconnaître un psy digne de ce nom ? Doutes-tu toi-même de leur existence ? As-tu peur de devenir à ton tour un cocu de l'alliance thérapeutique ? Est-ce que ça ne dit rien de ta propre pratique ? Est-ce que ça ne reflète pas un peu ton manque de confiance envers tes patients, et les exigences de transparence démesurées que tu sembles avoir envers eux ?
Pour moi, cette exigence de transparence vis-à-vis des professionnels santé, c'est une forme subtile de stigmatisation très courante sur le forum, qui condamne implicitement de nombreux PUD, et dont je ne suis pas certains qu'elle soit clairement identifiée et reconnue de tous.
OliAzary a écrit
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je me biture la gueule - je caricature).
Attention à ne pas se précipiter pour comprendre, c'est la voie royale vers la stigmatisation !
On peut imaginer une infinité d'autres variantes.
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je bois effectivement un verre par soir, et j'ai tellement confiance en toi que je ne remarque même pas que tu me soupçonnes en permanence et que tu ne crois pas un instant ce que je te raconte. Je finirai bien par m'en apercevoir, et plus dure sera la chute - je caricature).
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je bois effectivement un verre par soir, je me demande bien ce que ça peut te faire, mais j'ai besoin d'aide pour d'autres raisons vitales pour moi, alors JE NE PEUX PAS te dire combien tes questions soupçonneuses me mettent mal à l'aise et à quel point elles font obstacle à la confiance nécessaire à notre travail - je caricature).
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je me biture la gueule, j'en ai honte, j'ai peur de te décevoir et de perdre ta confiance, du coup, ça m'angoisse tellement que JE NE PEUX PAS t'en dire plus - je caricature).
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je me biture la gueule, j'en ai besoin, c'est vital pour moi en ce moment, j'ai peur que tu ne le comprennes pas et que tu me blesses avec tes leçons de morales, ce manque de confiance, ça m'angoisse tellement que JE NE PEUX PAS t'en dire plus - je caricature).
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je me biture la gueule, j'en ai besoin, c'est vital pour moi en ce moment, je suis effrayé des conséquences pour ma santé, j'ai trop peur que tu me blesses avec un nième rappel médical que je connais déjà par coeur. Ce manque de confiance, ça m'angoisse tellement que JE NE PEUX PAS t'en dire plus - je caricature).
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je me biture la gueule, je sais bien que je suis la dernière des merdes, mais j'ai quand même encore un p'tit doute, alors sans m'en rendre compte, j'applique avec toi la même logique autodestructrice que celle qui détermine tout mon rapport aux autres : je vais te sortir des mensonges tellement gros que tu finiras bien par t'en apercevoir et par me mettre le nez dedans. Je vais tout faire pour te prouver que je suis une merde indigne de ta confiance, et j'ai totalement confiance en toi pour me confirmer dans cette certitude avec tout le poids symbolique de ton autorité médicale et scientifique. Grâce à toi, je n'aurai plus aucun doute, et à la fin je te dirai "merci docteur" - je caricature).
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : j'aimerai bien te parler de mon mal-être qui est si complexe que je ne le comprends pas moi-même, mais tu me poses des questions sur ma conso, ça me met mal à l'aise que tu réduises tout ce que je vis à ça, ça m'empêche de te faire confiance, alors je me ferme et je vais répondre des banalités normalisées pour survivre à cette séance sans prendre trop de risques. Tes questions inquisitrices m'angoissent tellement que JE NE PEUX PAS te l'expliquer - je caricature).
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : je te consulte pour regagner la confiance de la personne que j'aime, de ma famille, de mes amis, de mes collègues ou autre, qui ne comprennent rien à ce qui m'arrive et qui me mettent la pression, mais en fait je n'ai aucune envie de te parler, alors je me ferme et je vais te répondre des banalités normalisées pour survivre à cette séance sans prendre trop de risques. La peur que tu me blesses en leur donnant raison m'angoisse tellement que JE NE PEUX PAS te l'expliquer - je caricature).
"Vous buvez de l'alcool ? - oh juste un peu, un verre par soir" (comprendre : j'aimerais bien te parler de mon mal-être qui est si complexe que j'ai du mal à trouver les mots justes, j'ai confiance en toi, mais tu me poses tellement de questions que tu ne me laisses pas parler. Ca n'est pas parce que je suis parfois silencieux et mal à l'aise pendant que je cherche mes mots que je n'ai rien à dire. Et toi, tu mets tellement de coeur à combler tous les blancs de nos échanges, tu t'appliques tellement à poser plein de questions sur ce qui t'inquiète dans mon comportement, que JE NE PEUX PAS exprimer ce qui est important pour moi, et que ça va finir par me donner l'impression que ça n'est pas ça qui t'intéresse et/ou que tu parles à ma place - je caricature).
Et on pourrait continuer comme ça à l'envi...
Réduire toute cette richesse de la parole et du lien social à un manque d'honnêteté, c'est de la stigmatisation !!!
Perso, je pense que l'enjeu de confiance devant lequel tu recules et qui te fait renoncer à un travail sur toi, c'est-à-dire l'enjeu du transfert, c'est quelque chose de central et d'indispensable à travailler pour un psy ou un addicto, quelles que soient ses méthodes et son école de pensée. Ca me semble primordial d'être sensible à son propre mouvement intérieur si on ne veut pas trop l'imposer aux autres et reproduire la stigmatisation. En cette matière, le savoir expérientiel de ce que c'est que la parole, le transfert, et le travail sur soi, c'est bien plus précieux et plus opératoire que le savoir universitaire.
Ca ne s'apprend pas dans les livres ! Oser affronter tes angoisses par rapport à la confiance et au temps que ça prend, oser vivre personnellement ce que c'est que le transfert, ça te donnerait une idée bien plus concrète et plus sensible de ce que c'est vraiment, et ça pourrait bien changer quelque chose dans ton rapport aux autres en général, et à tes patients en particulier.
Ca te permettrait d'éprouver personnellement, dans ton propre corps, que quand on vient parler à un psy ou un addicto, on joue notre peau. Au sens propre comme au sens figuré...
Tu as bien raison de pressentir qu'on n'en sort pas indemne...
Faire cette expérience, c'est prendre le risque que quelque chose change dans ta pratique et ton rapport au monde...
Mais faut-il reculer pour autant ? Vas-tu passer ta carrière entière à t'interroger sur les impasses, les paradoxes et les angoisses des autres, sans jamais avoir travaillé sur les tiennes ? Vas-tu passer ta vie à questionner la jouissance de tes patients, à l'évaluer, à la mesurer, à la réguler, et parfois même à l'interdire, sans jamais oser éprouver toi-même ce que ça fait de vivre cela ?
Perso, mon travail sur moi m'a permis de mieux me repérer dans l'ordre symbolique, de mieux saisir la place qui m'y était affectée par d'autres et à laquelle j'avais fini par croire beaucoup trop, et donc, de mieux cerner la vraie nature de la stigmatisation. Pour moi, ça n'est pas une simple liste de mots-clefs et d'expressions à éviter, comme le pense l'opposition sur PA, mais quelque chose de plus subtil et énigmatique, une logique suprasensible bien que sensible, qui vient des choses qu'on nous a dites, qui s'inscrit dans nos corps, et qui finit par déterminer nos existences sociales, médicales, juridiques, professionnelles... et intimes...
Ca m'inquiète beaucoup qu'il y ait si peu de professionnels qui osent s'y risquer, mais je salue les rares exceptions, et j'en connais, qui se lancent dans cette aventure dérangeante !
Comme le dit si bien Nils1984 dans ce billet troublant "le psychiatre a besoin d'un psychiatre"...
Et j'ajouterai même que si il cherche la confiance plus que le pouvoir, le psy doit apprendre à être patient !
A bon entendeur, salut !
.
Dernière modification par Pesteux (12 août 2025 à 01:19)
Hors ligne
Hors ligne
Bonjour OliAzary
Il semble évident que nous avons de profonds désaccords...
OliAzary a écrit
tu détestes tout savoir médical et institutionnel
C'est quand même un peu plus compliqué que ça
Déjà, les "connaissances médicales", et le "discours médical", ça n'est pas la même chose.
Ce que je dis, c'est que les "connaissances médicales" se situent dans un registre qui est très peu opérant pour le mieux-être des personnes qui utilisent des drogues et des personnes psychiatrisées. Je ne dis pas que ça n'apporte rien du tout, mais dès qu'on sort du thème de la dépendance physique avérée, les connaissances médicales sont à la ramasse, et n'ont plus rien d'autre à dire que d'accuser notre manque de lucidité, notre manque de volonté, ou notre manque d'honnêteté.
Et pourtant, ce savoir médical si peu opérant prétend s'imposer à nous, par la force de sa domination symbolique et institutionnelle. A cause de ça, c'est très fréquent que les "connaissances médicales" sensées nous aider soient directement nuisibles aux PUD. C'est ça que je critique âprement, et que je nomme le "discours médical" : c'est une extension de la logique des "connaissances médicales" au-delà de leur registre de pertinence, qui a des effets de domination sociale (volontaires ou non).
Mais les "connaissances médicales" font des miracles dans le registre somatico-organique. Ca, je trouve ça très cool ! Et ça profite aussi aux PUD quand ils sont malades, comme à n'importe qui d'autre. Je ne vois vraiment pas comment ni pourquoi je pourrais vouloir critiquer ça. Non, je ne déteste pas "tout savoir médical", loin de là !
Toute la question est de savoir si quelqu'un qui se "biture la gueule" tous les soirs, mais qui n'ose pas le dire à la personne qu'il vient pourtant consulter, comme dans l'exemple que tu donnais, est-ce que c'est quelque chose qui peut être éclairé par le savoir médical ? Est-ce que c'est de l'ordre de la maladie, dans le même sens que quand j'ai une bronchite, une tendinopathie, ou un cancer ? Est-ce que ça nous aide en quoi que ce soit d'aborder ça comme une maladie du cerveau ?
Tu l'as compris, je n'en crois rien.
Ce que je critique, ça n'est pas le savoir médical en lui-même, c'est son monopole là où il n'est pas du tout opérant, car ça génère des souffrances humaines considérables, et que ça a pour effet de dépolitiser des questions de société qui sont tout sauf des problèmes médicaux.
OliAzary a écrit
je specifie que je caricature
Et moi aussi. Je n'ai aucun problème avec ça.
Je reprends ton "- je caricature" à la fin de chaque paragraphe, sans le mettre en italique, pour bien montrer que je me l'approprie, et que moi aussi je caricature à outrance.
Nous utilisons exactement le même procédé rhétorique, mais pas pour dire la même chose.
Ce que je dis, c'est qu'en ayant recours à chat gpt, tu te soustrais à une occasion de faire l'expérience de la dimension humaine de ton propre travail.
Dimension que tu pressens toi-même, quand tu dis que tu es bien placé pour savoir combien c'est difficile de parler à un psy.
Ca n'est pas contre toi, car c'est ce que font aussi une trèèèèès large majorité des psy : toujours une excuse pour ne jamais travailler sur soi, alors qu'on demande aux autres de le faire.
OliAzary a écrit
tu m'as trouvé comme dernière cible pour me dire tout ce que tu penses de ce sujet.
Exactement.
J'espère donc que tu comprendras que ça n'a pas grand-chose de personnel, mais que le but est bien d'écrire ce que je pense sur le sujet. Ce que tu écris toi-même dans ce fil représente si bien le discours médical, que forcément, je ne peux pas résister à de tels appels du pied. C'est comme si tu me servais des occasions d'écrire sur un plateau d'argent.
OliAzary a écrit
Navré que mon post t'ait déplu.
Bah au contraire, ça m'a donné l'occasion de m'exprimer sur un sujet important pour moi.
Je trouve que ton post à quelque chose de très représentatif de l'air du temps, et des conceptions dominantes dans l'univers psy. En ce sens, je le trouve très utile. A condition de pouvoir le critiquer.
Dernière modification par Pesteux (13 août 2025 à 06:55)
Hors ligne
![]() |
[ Forum ] Gérer sa consommation - Boîtes à fermoir chronométré : nec + ultra de ma gestion de conso
|
15 |
![]() |
[ Forum ] La gestion des drogues dans un airbnb...
|
45 |
![]() |
[ Forum ] Gérer sa consommation - Festival 4 jours gestion de la consommation
|
1 |