Yo
La demi-vie de la
morphine étant de 2 à 3 heures, il est possible qu'il en reste en quantité non négligeable dans ton organisme 8-9 h après le pic plasmatique. De plus son métabolite actif (morphine-6-glucoronide) s'accumule et s'élimine selon une cinétique caractérisée par une demi-vie de 3 à 6 h.
Donc ces molécules résiduelles à effets
opioïdes peuvent en théorie être présentes en quantité pharmacologiquement active même une dizaine d'heures après la prise.
D'autant plus si tu consommes des substances à libération lente comme l'
opium en
para, certaines galéniques d'
oxycodone, ou encore le
tramadol (qui par son métabolite l'
O-desmethyltramadol, dont la demi-vie d'élimination est de 9h, exerce une action prolongée sur le système
opioïde).
Les
opiacés ont un effet notoire sur le sommeil, promouvant l'expérimentation de "rêves éveillés" au début de la phase d'endormissement et, d'expérience personnelle, retardant la mise en sommeil par des scènes semi-oniriques d'une complexité et d'un réalisme quelquefois surprenants.
Une étude sur des rats confirme l'influence mesurable des opis sur certaines zones cérébrales impliquées dans le sommeil, par l'intermédiaire des récepteurs mu et kappa.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23303062/Une autre mentionne la similarité de locus entre l'activité des
opioïdes (endogènes ou exogènes) et les parties du cerveau régulant le sommeil, tout en tentant de clarifier le lien entre perturbation démontrée de l'architecture du sommeil et prise d'
opiacés (ainsi que des problèmes respiratoires type apnée du sommeil).
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17141540/Anecdotiquement, après avoir pris un matin une faible dose de
codéine avant de me rendormir, j'ai pu me souvenir d'un rêve à la teneur et à l'ambiance déroutantes, tant par l'étonnante vivacité de ses représentations et l'incongruité des actions s'y déroulant, que par les sensations psychiques que j'y ai pu vivre...
Avec un ressenti étrange de "sommeil" au sein même du rêve et en même temps une clarté parfois inconfortable des visions.
Donc je ne pense pas que ce que tu vives soit quelque chose de préoccupant. En fait, ça me paraît même assez normal, étant donné la quantité de témoignages à ce sujet et moyennant bien entendu la spécificité des réponses de chacun.
En espérant t'avoir été utile.