Ces parlementaires ont présenté un projet de loi demandant la
légalisation du
cannabis, en dépit des réticences du gouvernement de Matteo Renzi.
AFP
218 parlementaires italiens se sont prononcés en faveur de la
légalisation du
cannabis en présentant mercredi un projet de loi, qu'ils espèrent faire adopter au plus vite, malgré les réticences du gouvernement de Matteo Renzi. Le texte présenté à la Chambre par son inspirateur, le sénateur Benedeto Della Vedova, prévoit de légaliser l'usage du
cannabis, en autorisant la détention d'un maximum de 15 grammes à domicile et de 5 grammes dans la rue. Chacun pourra aussi cultiver chez lui jusqu'à 5 plantes. Au-delà , la culture se fera dans le cadre d'un monopole d'État.
Les instigateurs de ce projet, originaires de tous les partis, mais principalement de la gauche et du Mouvement cinq étoiles de l'humoriste Beppe Grillo, justifient cette démarche en soulignant l'échec des politiques répressives. Ils citent ainsi un rapport de la Direction nationale anti-mafia qui fustige "l'échec total des actions répressives" et suggère une
dépénalisation de l'usage des drogues douces, face à "l'impossibilité littérale d'augmenter les efforts pour mieux réprimer" ce trafic.
De nombreux opposants
Ces parlementaires reconnaissent toutefois que les chances de faire aboutir ce projet sont limitées dans un pays où le pouvoir politique a toujours été le "gardien inflexible de l'ordre prohibitionniste", selon le texte de leur manifeste accessible sur Internet (
www.cannabislegale.org). D'autant que les opposants dans le monde politique restent nombreux, à commencer par le chef du gouvernement de centre gauche Matteo Renzi, qui s'est dit défavorable à cette
dépénalisation.
À droite aussi les résistances sont fortes, à commencer par le chef de la Ligue du Nord, Matteo Salvini. "Je suis personnellement contre, je serai en revanche favorable à la
légalisation et à la réglementation de la prostitution, parce que jusqu'à preuve du contraire, le sexe ne fait pas mal, le
cannabis, oui", a-t-il affirmé, cité par les médias italiens.
Source :
Lepoint.fr