"L'
opium brut, et le Chandoo des fumeurs, quelles que soient sa provenance et sa préparation, contiennent donc un principe soporifique, un principe excitant, un principe toxique. (...)
Voici d'après M.A. Besnard, la classification des éléments qui déterminent la prépondérance de l'une ou l'autre influence:
Action soporifique:
morphine,
codéine, narcéine.
Action excitante: thébaïne, papavérine, narcotine.
Action toxique: thébaïne,
codéine, papavérine.
Pour obtenir un
opium qui n'ait que l'action soporifique (plaisir de fumer,
opium des hédonistes), il faut le débarrasser de la thébaïne et de la papavérine. La thébaïne (0,20 à 1,10 p. 100) s'isole chimiquement par le lait de chaux et l'éther. Mais tous les précipités chimiques laissent après eux l'
opium inutilisable. Le consommateur-préparateur fera disparaître, autant que possible, la thébaïne, en faisant bouillir plusieurs fois l'
opium dans l'
alcool, et en laissant s'évaporer la dissolution.
La papavérine s'isole chimiquement par l'acide chlorhydrique et le chlorate de potasse; le consommateur s'en débarrassera, en faisant bouillir des poids égaux d'
opium et d'
alcool jusqu'à ce qu'il se forme un magma cristallin, mais il faut être prévenu que par ce procédé, on enlève en même temps la narcotine.
Pour n'obtenir que l'action toxique, il faut se débarrasser de la
morphine; elle est isolée chimiquement par le lait de chaux et le chlorure ammoniacal. Le consommateur la fait disparaître en faisant macérer l'
opium, 24 heures avant, dans dix fois son poids d'eau, mais jamais l'opération ne délivre entièrement l'
opium de la
morphine.
Pour obtenir l'action excitante seule, il faut, comme plus haut, se débarrasser de la
morphine, et, en plus, de la
codéine; cette dernière opération est si délicate qu'on peut à peine la tenter; on fait avec l'
opium et l'eau, une pâte épaisse, qu'on dessèche ensuite à l'éther bouillant. L'inconvénient de cette méthode unique est de s'attaquer aussi, peu à peu, à la thébaïne, qui est l'agent principal de l'excitation que l'on cherche".
Nguyen Te Duc, Le livre de l'
opium, (1925?), Clamecy: Guy Trédaniel, éditeur, 2002, pp. 46-48
Nguyen Te Duc est un pseudonyme. L'auteur se nomme en réalité Albert de Pouvourville, un fin connaisseur de l'
opium, du temps du monopole de l'
opium en Indochine, où il a vécu. Il a fait usage de l'
opium de manière modérée, jusqu'à sa mort à 78 ans. Pour plus d'infos sur l'auteur:
http://www.anai-asso.org/NET/document/l … /index.htm Le Livre de l'oipum:
http://www.editions-tredaniel.com/le-li … p-286.html
Dernière modification par Jean C. (23 avril 2017 à 10:17)
Ni criminel, ni hors la loi, ni malade. Je suis un usager de drogues bien portant, sans soucis hormis le fait de ne pas avoir de travail. Je ne recherche pas de soutien, mais un échange avec des personnes desquelles je me sens proche. Peace, Love and Anarchy