[ Méthode chinoise ]
Après plus de dix ans d'esclavage, la methode chinoise.

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Salut à  tous, des années ont passée depuis la dernière fois que j'ai posté sur un forum d'UD, la routine et le confort de la TSO ont fait que j'avais plus grand chose à  extérioriser je crois. Un p'tit coucou au anciens du forum d'ASUD qui ont l'air de pulluler dans l'coin et qui se rappelleront peut être de moi. Et du coup j'vais m'presenter pour les autres avant d'parler d'mon expérience avec la méthode chinoise, on en parle beaucoup sur le net, mais j'ai lu peu de report du coup ça en aideras peut être certains..

Aujourd'hui c'est mon huitième jour sans metha, encore mal, mais je sent que la marée redescend, et pour la première fois depuis des lustres j'ai envie d’écrire, je crois que je ne m'étais pas senti aussi vivant que depuis l'époque ou je passais mes journées à  cavaler derrière la thune, les plans, la dope.
A l'époque je grattais, l’écriture était presque compulsive, je noircissais des cahiers, ça me permettait de dégueuler ma misère, oublier un moment le manque qui tenaille.
Et puis j'ai cedé a la facilité, TSO, routine, confort, et un peu camisole chimique au début (merci les psy!!), la créativité s'est envolé, plus un ecrit, plus de musique, après les montagnes russes de la came, le grand vide. Une vie aseptisée, la routine de l'opium qui gomme les bonnes comme les mauvais journées.

28 ans cette année, premier fix d'héro a 17, le cerveau gavé d'opiacé quotidiennement depuis mes 18. Polyconso pendant tout ce temps la, à  jouer au docteur, suivant les besoins du moment. Les stimulants et les psychédéliques de façon festive en générale, malgré quelques longs abus en périodes d'abondance, ca reste des produits que je gère plutôt bien. Les downers plutôt comme une auto-medication, un moyen de juguler mes angoisses. Abus de benzo pendant mes jeunes années, alcoolismes qui s'installe dès que je passe sous subutex et que l'héro n'est plus la que de temps en temps, je quitte ma ville natale m'eloigne de mes connaissances, evite d'en refaire sur place, reprend les études, mais pour bien faire je me met a shooter le subu, je découvre que l'appel de la seringue est quasiment plus puissant que celui de la came, avec ou sans dope il faut que je shoote, le rituel s'est installé, toutes les veines bousillée en un an par le bubu avant d'avoir entendu parler de RDR, boucherie d'une heure ou plus pour trouver une veine, deux trois quatres fois par jour j'y passe tout mon temps, je plante mes études complet. Je suis usé, je saute le pas, lache la seringue pour la fiole.
Débuts difficiles avec la metha, pas vraiment de lune de miel, on me colle a 20 mg, je galère pendant quasiment 3 mois pour arriver a 70mg qui est ma dose de confort, 3 mois a faire des extra dans la came pour ne pas être trop mal, et qui serviront de prétexte pour ne pas augmenter ma ration de metha quotidienne (sois j'avais pas l'air assez en manque à  leurs yeux en arrivant, sous je me faisais passer un savon comme un gamin parce que les tests uri sortaient positifs, en attendant on me gave de tercian et autres saloperies). Une fois confortable je trouve ça bien triste, le speed la coke viennent animer peu un peu tout ça. J'arrete toutes les cochoneries qu'on me donnait avec la metha, j'ai pris 40 kilos en un an, passant de 60 à  100.
Galère complète retour à  la maison familiale. Puis viens la période kéta IV ou je me légumise complétement, courrant aprés le k-hole qui est de plus en plus dur a atteindre, fais une OD, me retrouve à  l'hosto, rentre avec un rein qui galère et une infection du canal reliant le rein a la vessie en prime, on me dit que c'est des calculs, je pense plutôt que c'est la qui s'est cristallisé dans le rein, j'en saurais pas plus, impossible de m'injecter le produit de contraste pour le scanner sans poser une voie centrale, on me dit de revenir 3 semaines plus tard, je n'y retournerais pas.  Je pisse du sang pendant plus de deux semaines, j'ai l'impression de faire sortir des lames de rasoir, et je continue à  fixer de la malgré tout, jusqu'à  la fin du litre, parce qu'il n'y a que ça qui soulage cette douleur atroce. La séparation à  été rude, jamais ressenti un craving comme ça pour un produit même pas avec la came, je tremble en repensant jusqu’où je suis allé pour récupérer la dernière goutte, la dernière poussière qui trainait pour un dernier fixe, qui ne me satisfaisait jamais, merci la tolérance. Obsession, folie furieuse pendant 2 semaines, ou je grattais les miettes oubliées par ci par la après 2 mois de grand n'importe quoi.

Je tombe plus bas que terre à  ce moment la, mais ça me remet un coup de pied au cul, je repasse un diplôme, me range un peu des voitures, CDI, appart, etc... Heureux et fier de moi au début, la routine devient vite ennuyeuse, la petite vie de monsieur tout le monde, je me rend compte que ça ne me correspond pas.
Quatre ans que je suis rentré au bercail, ça laisse le temps de retomber sur les "vieux potes de galère" et avec eux les dérapages pas vraiment controllés dans la brown et les sulfates de morphine que j'arrivais à  limiter loin de chez moi. Et puis les dérapages s’espacent de plus en plus, j'y prend plaisir quand je peux me permettre d'en profiter sans metha dans le sang, c'est à  dire pas souvent, a partir de la je commence à  ne plus trop voir la nécessité de ce boulet au pied qu'est la métha. Ce qui était un confort, une securité, devient une laisse, un emmerdement dont j'aimerais bien me passer, qui me bloque alors que j'ai envie d'avancer.  Moi qui voyageait beaucoup avant, depuis la metha c'est niet, trop contraignant, pas de petite semaine de vacances à  l'improviste, pas possible de descendre dans le sud sur un coup de tete voir des potes, et je parle meme pas de partir à  l'etranger, il faut prévoir à  l'avance, négocier, éventuellement faire un relais, se taper la pharmacie de brousse qui à  pas ça en stock et qui doit la commander, un vrai bordel avec lequel j'ai plus le courage de me fatiguer, je fais du surplace.

Aucune envie d'abandonner les opiacés ad vitam, j'en serais toujours amoureux, mais marre de la laisse au quotidien, ce traitement auquel souvent je ne pense plus, mais qui se rappelle bien vite à  moi. Envie de reprendre la route aussi, bouger pendant qu'il est temps.

J'y pensais depuis un moment, mais j'arrivais jamais à  le faire, boulot, boulot, pas le temps pour ça, même en posant 5 semaines de congé d’affilé de 70 à  0 ça allait être raide. Et pas question de baisser en travaillant, c'est la restauration faut que ça turbine, et je ne me sent vraiment pas de me taper des services en ayant mal partout.

Pendant 3 mois ça me trotte dans la tête, si je dois faire quelque chose cette année ça sera ça, du coup sur un coup de nerfs, je lâche mon boulot ou l'ambiance devenait vraiment tendue depuis quelques temps et que je supportais de moins en moins, et je me dis vas y c'est maintenant, t'as le temps, fait le, plus d'excuses, on ne repousse plus à  l'été prochain comme chaque été depuis deux ans.
Pour la première fois de ma vie j'ai l'envie d'aller jusqu'au bout d'un sevrage de moi même, je ne le fais pas contraint et forcé ou sous le coup d'un vague élan de motivation qui s'estompe dès le lendemain. Deux ans que ça me trotte vraiment dans la tête, allez mon gars, c'est le moment.

Je parle de la méthode chinoise au centre, le toubib est vraiment pas emballé, essaie de me dissuader ( Ne baissez surtout pas trop vite, faites des poses, c'est pas le protocole, etc, etc...) et à  pas l'air de vraiment capter le truc, je lui explique à  chaque fois que je la revoie comment ça fonctionne, qu'on dilue le produit peu à  peu et que la baisse se fait plus en douceur que par pallier de 5 ou 10.
Les infirmiers sont eux plutôt curieux, voire encourageants pour certains, ça me conforte dans mes idées.
Je décide de baisser jusqu’à  30 mg en faisant des paliers avant d'attaquer la chinoise.

En novembre je suis à  70 mg, je baisse par pallier de dix par semaine, et ça passe tout seul, je m'étais tellement préparé à  en chier que je me sens invincible, et puis mon cerveau revit, ma libido aussi, un pur bonheur, je me sens vivant.
En décembre je suis à  35, ça commence à  être dur, le mal s'installe, léger mais les nuits commencent à  être longue. Je dors mal, je suis épuisé constamment, à  partir de ce moment la je sors plus trop de chez moi, mais j'ai rencontré une petite nana qui me change les idées, du coup la pilule passe. Je ralenti la baisse, baisse de 5mg sur deux semaines, physiquement je peux plus continuer à  descendre si vite.

J'attaque la méthode chinoise vers la mi-decembre à  trente milligramme. Le medecin a finalement réussi a me convaincre de pas baisser aussi vite que ce que j'avais prévu. Je pensais baisser de 30 mg à  1 mg en 6 semaines. Je revois un peu mon jugement, fais des tableau excel pour essayer de trouver un bon compromis, je commence a en chier, les douleurs s'installent de plus en plus, et le froid aussi, je me dit que 8 à  10 semaines ça serait peut être pas du luxe. A ce moment la le manque est encore gérable, comme une bonne grippe qui serait la qu'a mi temps.

Je met 15 fioles de 60 dans une bouteille, 900mg pour 225ml, 7,5 ml à  prendre tout les jours avec une dose initiale de 30mg. J'ai pris une grosse bouteille de sirop de menthe pour diluer le tout, ça me change pas c'est avec ça que je bois ma metha tous les jours pour faire passer le gout (Le docteur me disait de diluer ça avec de l'eau stérile, mais je suis un peu une tête de pioche, et dans mes souvenirs contrairement au sirop l'eau ça croupit!). J'ai fait un tableau excel pour voir comment ça allait baisser, 1mg par jour au début, ça me parait gérable. De 30 à  1 mg en 90 jours, avec des palliers minimes à  la fin, je sais que je sauterais le pas à  la dure à  un moment, des que je serais rendu assez bas, que je ne diluerais pas la bouteille jusqu'à  l'homeopathie, mais la baisse pour les premiers jours me parait bien moins hard avec 900mg qu'avec les 600 que je prévoyais de mettre à  la base. Et puis comme ça je vide le stock, me disant que ça m’évitera d’être tenté.

A Noel je suis aux alentours de 20 mg, je me permet une double dose pour le repas de famille et le jour de l'an histoire de trouver la force d'y aller et essayer de faire bonne figure, je les paie chèrement à  chaque fois, gros retour de bâton, le surlendemain des extra le manque me parait décuplé.

Début janvier 15mg, si je prends ma metha à  8h le matin, je ne suis pas trop mal jusqu'au début d'après midi, 13h, 14H, 15H parfois, jamais plus. Ensuite s'est la longue attente jusqu'au lendemain, le temps parait figé. A partir de la je fractionne ma dose, 5ml le matin, 2,5 dès que ça commence à  tirailler. Ça se passe un peu mieux, l'après midi est plus douce, la nuit parait un peu moins longue, un peu...
Je passe quasiment toute la journée scotché dans le canapé, parfois même pas le courage de faire les deux mètres qui le sépare de l'ordi, pour mettre de la musique, ou couper le film qui tourne en boucle depuis 5 heure et dont j'ai saisi 15 minutes.

Malgré la motivation, je trouve ça trop dur, et j'ai peur qu'elle commence à  vaciller, le manque ne me lâche plus et me ronge l'esprit, la dose de metha soulage mais n'efface pas tout. Jusque la il n'y avait que le froid, les douleurs musculaires, mais mes boyaux commencent a se tordre, je ne mange plus, je chie de la flotte. Je m'assomme la gueule à  coup de benzo pour dormir le plus possible et je remonte un peu la dose journalière, 10 ml au lieu de 7,5, je calcule je serait plus confortable pendant quelque jours mais la baisse sera ensuite plus rude. Mais j'ai besoin de souffler 1 jour ou deux.
Je passe 3 jours, en bonne forme, avec les quelques milligrammes de plus, des potes sont passés à  l'improviste en rentrant de saison, ça me fait plaisir de voir du monde, on va voir un pote qui mixe dans un rade, coke dans la soirée, kéta tout le week end, j'en oublie presque de prendre ma métha, regain de motiv', c'est reparti.

Le 21 j'ai rendez vous chez le tatoueur, je me dis que je vais douiller, je tape la trace de kéta que j'avais mis de coté et m'offre 2ml de metha en plus, je m'endors presque pendant qu'elle me tatoue, mais le manque revient bien vite dans l'après midi.

Le 22 je dois être autour de 7mg, j'avais prévu de descendre plus bas avant de sauter le pas, mais les 3 dernières semaines ont été épuisantes. Je calcule, encore un mois à  morfler pour aller jusqu'a 1mg, plus 10-12 jours pour la décroche, ça fait long. 3 mois que j'ai la gnaque et que je serre les dents, mais 45 jours de plus, je sais que je ne les tiendrais pas avec le manque quasi permanent qui commence a m'avoir à  l'usure.
Quitte a en chier, autant en chier une bonne fois pour toute, plutôt deux semaines d'enfer qu'un mois et demi d'enfer light. Du coup je ne prends pas ma dose, balance ma bouteille de metha dans mon congelo histoire de pas l'avoir sous les yeux, j'arrive pas à  me résoudre à  vider ce qui reste, juste au cas ou, j'me dis tient le coup dernière ligne droite.

Mon état reste plus ou moins le même pendant les deux premiers jours, pas mieux pas pire, le temps que la metha s’élimine totalement de mon système je pense. A ce moment je me dis, finalement c'est pas si terrible le manque de metha comparé au queutard qui déchire des deux grammes de bonne came ou des 1000-1200mg que je m'envoyais à  une époque.

Le lendemain je comprends mon erreur, mon corps est vide d'opiacé et le manque c'est le manque, il met parfois plus longtemps à  arriver, mais quand il arrive ça fait BAM BAM!

J'ai passé 5 jours collé à  mon matelas ou à  mes chiottes, dormant par tranches d'une demi-heure, 15 minutes, réveillé au milieu de rêves de mort fine, malgré des doses d’éléphants de somnifère (moi qui évite les benzo depuis des années, ça peinait quant même à  me coucher). Mon inconscient semblait réclamer la dope à  corps et à  cris, à  quasiment chaque réveil je me retrouve éjecté d'un délicieux songe opiacé, plein de dope dans la pompe et de douce chaleur, par le froid, mes os qui semblent prêt à  briser, ou les crampes qui commençait à  s'installer avec la déshydratation, j'ai du sable dans la gorge, boire est difficile, je ne parle même pas de manger .

Au 6e jour plus de Benzo, plus de décontractant musculaire, plus d'anti-nauseeux, j'ai mal calculé mon coup ou j'ai trop abusé sur la pharmacie, reste rien que du Daffalgan qui ne changera rien à  l'histoire et du smecta que je n'arrive pas à  avaler, la journée est un enfer, je ne dors pas de la nuit, je fixe le plafond jusqu'au matin, avec le cerveau qui bouillonne, incapable de faire autre chose. Je sais que la fiole de metha est la mais elle ne me tente pas plus que ça. Mais une gélule de skénan, oubliée dans un coin, je suis quasiment sur que j'aurais craqué, un soulagement immédiat, et tout à  recommencer.

Au 7e jour je me force à  sortir, déjà  30 heures sans sommeil dans les pattes, ça mine peu à  peu ma résolution, faut que j'arrive à  me poser avant que mon cerveau explose. Un collègue me dépanne du valium et du rivotril, je dors du sommeil du juste.

Aujourd'hui 8e jour, je sens que le manque redescend, il est la mais le pire est passé, ma bonne fée m'a ramené de l'ethylphenidate, un petit coup de boost ça fais du bien après une semaine a moitié mort, je souris pour la première fois depuis une semaine, la pêche revient, l’appétit aussi.

D'ici la fin du week end, l'affaire devrait être réglé.

Ensuite faudra gérer les sautes d'humeur et les émotions qui s'affolent, les hauts et les bas de la vie sans opiacés.

Affaire à  suivre donc.

Pour ceux qui voudraient tenter l'aventure, je me dis maintenant qu'il faut peut être pas aller trop vite en besogne (Comme quoi on devrait écouter le médecin du centre!), prendre le temps de se stabiliser a un petit dosage genre 20 ou 30 avant d'attaquer la dernière ligne droite, ça évite de commencer la course en boitant déjà , le manque essaie toujours de t'avoir à  l'usure.
Moi, procrastinateur de nature, j'arrive à  faire les choses qu'en me mettant dos au mur, aller plus lentement aurait été surement bien moins éreintant mais la motivation aurait commencé à  vaciller petit à  petit, et j'aurais fini par me dire que la petite routine confortable pouvait l’être encore un peu.

"I saw the best minds of my generation destroyed by madness, starving hysterical naked,
dragging themselves through the negro streets at dawn looking for an angry fix"
- Allen Ginsberg

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Bonjour et bravo. Je prescris assez souvent la méthode chinoise mais c'est vrai que ça surprend beaucoup et il y a des réticences.
Mais en effet en principe on commence  plutot à  10 mg/jour et pas à  30.

Je ne veux pas t'inquiéter mais il faut savoir que le sevrage peut chez certains se prolonger en syndrome post sevrage, qu'il est utile de connaitre pour mieux savoir le surmonter.
http://www.psychoactif.org/psychowiki/i … de_sevrage
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (30 janvier 2015 à  09:02)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Bonjour Prescripteur (Encore un nom qui me rappelle de vieux souvenirs forumesques!)
Pour le symptôme post sevrage j'avais lu un article en english la dessus y a un moment, ou ils parlaient de douleurs ou de signes de manques persistant longtemps, plusieurs mois, en cas de sevrage trop rapide.

Après le physique me fait pas trop peur, la douleur quand c'est fini c'est fini, en tout cas avec l’héro c’était comme ça pour moi...

C'est plutôt le mental qui m’inquiète, je me rappelle du grand vide, et du merdier dans ma tete à  ma première décroche d'héro, même avant d'attaquer ma baisse et que le manque commence à  titiller ma volonté c'est ce dont je me méfiais le plus, pas la peur de retomber dedans comme à  une époque, mais la peur de la vie sans filtre: plus de dix ans, toute ma vie d'adulte, vécue derrière des remparts, ça risque de swinguer, les émotions qui font les montagnes russes, d'immenses plaisirs et des abimes d'angoisses, des vieux dossiers archivés et jamais réglés qui remontent, les deuils qu'on a pas porté, et ça je sait que je vais y avoir droit, mais au final c'est ça vivre, et j'en ai ma claque de le faire à  moitié.

J'ai plein de projets en route pour me tenir l'esprit occupé, longtemps que ça m'étais pas arrivé! J'ai envie de changer d'air,  le sac à  dos est déjà  chargé, j’attends juste le dégel et je m'en vais profiter un peu des plaisirs simple que j'ai longtemps mis de coté!

Dernière modification par Mith (30 janvier 2015 à  10:25)


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dragging themselves through the negro streets at dawn looking for an angry fix"
- Allen Ginsberg

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#4 
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pierre
Web-Administrateur
30 janvier 2015 à  11:06
Bonjour Mith,

ton texte est bien, et j'ai mis quelques passages (notament sur la K) dans le psychowiki. Mais j'ai toujours extremement du mal avec les textes sur les TSO qui le compare à  l'esclavage... Faut quand meme pas déconner...

pierre

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Mais j'ai toujours extremement du mal avec les textes sur les TSO qui le compare à  l'esclavage... Faut quand meme pas déconner...

Quand tout va bien, on remarque plus facilement les inconvénients d'un traitement.
Tu ne travaillais pas dans le secteur bancaire avant ou c'était juste un taf étudiant l'été ? Si c'est bien toi, je t'imagine toujours brasser des milliards en chèque à  encaisser !
Bon courage pour la suite Mithounet et vazy tout doux.

Dernière modification par Mister No (30 janvier 2015 à  11:29)


Just say no prohibition !

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Pierre:
L'esclavage c'est pas la substitution, c'est les opiacés dans leur ensemble, quand ils prennent l'ascendant sur ta vie.
Heureusement que la TSO est la, la metha m'a permis de restabiliser un peu ma vie, ce qui n'est souvent pas possible avec les aléas de la dope, elle l'a figée aussi en quelque sorte mais a une époque j'en avais besoin, elle m'a évité de partir dans tous les sens au début, et maintenant que je sais ou je veux aller c'est un frein, du coup je m'en débarrasse, mais sans elle j'aurais surement jamais réussi a me poser assez longtemps pour arriver à  intellectualiser un peu mon rapport aux opiacés.

Thank's methadone, but no more.

Mister No:
Oui oui, c'est bien moi! Bravo la mémoire!
La banque j'y ai bossé deux ou trois été en emploi jeune, mais non c'est pas franchement ma vocation.
J'ai jamais touché au milliards, avec le temps je me contente de peu, mais y a des fois ça aurait bien aidé quand même! ^^

Dernière modification par Mith (30 janvier 2015 à  11:38)


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#7 
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Bicicle
Rat de laboratoire
30 janvier 2015 à  18:38
He ben, tu n'y as pas été de main morte sur ton sevrage en effet.

Je trouve que Prescripteur a raison : une méthode chinoise, je l'aurais envisagée à  partir de 10 ou 15mg grand max, mais 30mg ça me paraît le Pérou lol (ou se faire du mal pour rien quoi).

Enfin, je te souhaite sincèrement de réussir : je comprends que tu en ai marre de la métha, c'est vrai qu'elle a des inconvénients (même si elle est aussi et surtout une aide précieuse). Tu ne te voyais pas diminuer de ta dose initiale jusqu'à  15mg par paliers de 5mg par mois par exemple ?

Tu me diras, avec "ma" méthode, il faudrait 8 mois pour baisser de 40 mg mais au moins ça se fait tout doucement et sans frustration, et les 10-15 derniers mg en méthode chinoise par exemple. Disons que sur une grosse année on peut se débarrasser de la métha sans se faire du mal...

Perso, j'ai pas du tout envie de me faire du mal avec un sevrage corsé lorsque j'arrêterai la métha... Je te trouve très courageux mais je ne pourrais pas faire ce que tu as fait aussi vite et aussi durement.


En tout cas, tiens nous au courant, que les nouvelles soient bonnes ou "mauvaises" (rechuter n'est pas une mauvaise nouvelle pour autant, c'est juste que ce n'était pas le bon moment, pas de stress :)). J'espère sincèrement que tu en as terminé avec les opiacés en général et que c'est un tournant dans ta vie que tu vis en ce moment :)

Dernière modification par Bicicle (30 janvier 2015 à  18:39)


"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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La marée du manque est sur le reflux.

Bicicle je vous rejoint toi et prescripteur, sur le fait que j'ai fait ça de façon dangereuse, j'aurais pu finir droit dans le mur, et n'incite personne à  le faire de façon aussi raide. Je partage mon expérience voila tout. Mais comme avec certains autres produits je crois qu'il me faut ça pour me vacciner.

Le premier mois j'ai baissé de 10mg semaine et des choses se sont réveillées dans ma tête des sentiments forts durs à  gérer. Rendu a 50 Je me sentais vivant, énergique, stupéfait d'avoir pu diminuer de plus d'un quart du traitement sans quasiment rien ressentir. Rendu a 40 je me sentais invincible, gonflé à  bloc, j’étais  déjà  motivé au début de la baisse mais la s'était une folie furieuse, comme si j’étais gonflé de coke. Et malgré le mal, cette euphorie et cette rage d’arrêter ne m'a pas quitté jusqu'à  la semaine du grand saut dans le vide.

Euphorie dangereuse, ou tu es si sur de toi que tu n’écoutes rien ni personne (Et pourtant on m'a dit un paquet de foi que je faisais n'importe quoi).Je voulais le faire, et le faire vite. Avec le recul je me dis que je me suis peut être un peu (beaucoup)  précipité, étant donné que je m’étais fixé jusqu'aux premières chaleur pour le faire, j'aurais eu le temps d'aller plus doucement.

J'suis passé pas loin de la cata, et heureusement que j'm'étais débrouillé pour trouver les benzos, décontractants muscu, et autres trucs qu'on a pas voulu me donner au centre, sans ça je sais maintenant que c'était voué à  l’échec. Et la encore j'avais mal calculé, m'étais trop precipité.

Le corps va surement mettre un moment pour s'en remettre, mais voila, c'est fait.
La j'vais prendre le temps de me reposer un peu, j'suis passé pas loin de la crise hypertensive aigue hier, j'ai le sang épais comme du cambouis.
Donc prochain jour on s'hydrate, on reprend des forces, et ça devrais le faire! En tout cas j'ai la banane.

Dernière modification par Mith (31 janvier 2015 à  10:41)


"I saw the best minds of my generation destroyed by madness, starving hysterical naked,
dragging themselves through the negro streets at dawn looking for an angry fix"
- Allen Ginsberg

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Perso je suis descendu a 4 mlg, et sous ce seuil l'effet antidépresseur de la metha s'en va, le vide de ma vie m'a paru incroyable, je ne voyai aucun avenir a ma vie, quand ma copine m'a quitté y'a un mois j'ai fais une tentative de suicide je me suis avalé 280 mlg d'un coup alors que j'étais presque a 3 mlg depuis 2 mois. je me suis réveillé aux urgences puis direction HP 10 jours, je me suis remis avec ma copine depuis et j'ai remonté ma dose, la je prend 4 mililitre des bouteilles de 10 miligrammes, soit a peu près l'équivalent de 6 miligrammes de méthadone. je suis normal et j'ai un peu d'énergie. je prend un traitement de substitution depuis mes 17 ans, j'en ai 25 et comme j'ai commencé très jeune j'ai l'impression de ressentir le manque plus que les autres. j'ai presque abandonné l'idée d'arrêter la méthadone, ou alors je le ferai en baissant mes 6 miligrammes sur un an je ne sais pas comment, mais je ne veux pas de syndrôme post sevrage et je ne veux plus du manque... j'en ai trop chié pour passer de 60 a moins de 4, ça et ma copine qui a voulu me quitter en même temps que j'avais rien a faire de mes journée ça a été trop dur... donc maintenant je reste un peu a 6 et je verrai bien comment ça se passe...

Dernière modification par monsieurwhite (06 février 2015 à  20:06)


Inverser le schéma n'est pas sortir du schéma.

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#10 
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Amarnath
Ni ceci Ni cela
06 février 2015 à  20:45
Prend soin de toi Monsieurwhite, c'est ça l'important et je pense que la méthadone ne t'enlèvera pas l'énergie si tu fais une chose avec enthousiasme. C'est ça qui te manque, de l'enthousiasme dans une action.

La roue tourne, comme tu le dis tu as 25 ans, ce qui te donne de très grandes chances pour que les choses changes. Généralement ça arrive quand on en a vraiment marre. Tu en as marre, alors ça tombe bien !

Take care.

Amarnath

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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#11 
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Bicicle
Rat de laboratoire
07 février 2015 à  14:21
La méthode chinoise ne te convient pas monsieurwhite ? ça serait la solution dans ton cas pour diminuer ? A moins que tu ai déjà  essayé ?

Tu as raison de ne pas vouloir te faire souffrir ou ressentir de manque, y'a pas de raison que ce soit le cas ! Si tu diminue très très lentement, par paliers longs, normalement ça devrait être tout à  fait gérable. Hors "méthode chinoise", si tu fais 1mg tous les 2 ou 3 mois, normalement tu peux diminuer sans trop de soucis non ?

Après attention, ton dosage reste très très bas, 6mg c'est "très peu" et si tu te sens stabilisé à  ce dosage, alors pourquoi vouloir arrêter ou diminuer ? Quelle raison le motive objectivement ? Ce qui doit motiver une diminution, à  mon avis purement personnel, c'est parce que tu te sens épanoui et bien dans ta vie dans laquelle tu trouves une stabilité financière/sociale/affective. Mais vouloir diminuer pour d'autres raisons peut souvent mener à  l'échec... Et à  ce fameux sentiment de vide que tu as ressenti ! D'autant que ta copine t'avait quitté et que tu n'avais rien à  faire de tes journées.

En tout cas bon courage pour la suite, 25 ans c'est jeune (j'en ai 24 je peux l'affirmer lol) donc no stress, ce qui compte c'est d'être stabilisé et sorti d'affaire, à  ton âge tu as la vie devant toi et plein d'opportunités :)

"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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pourquoi arrêter ? ben pour pas avoir la chiasse le matin et le soir, pour pas me réveiller en manque et me coucher extenuer les larmes aux yeux et les jambes qui gigottent, et ça peu importe la dose ou je suis stable ou au final ça redevient comme ça même si je monte. la métha ça me réussit pas, que voulez vous, c'est mon métabolisme... et si je divise les doses en deux fois dans la journée c'est pire, c'est ce que j'avais avec le sub et c'était devenu tellement chiant que je suis passé a la métha justement... en tout cas je pensai ne plus avoir besoin de metha mais sous 5 miligrammes plus rien ne va, dé que je suis pas occupé je devien littéralement fou, j'ai des tics nerveux et d'énormes déprimes... quand j'ai fais ma tentative de suicide a 280 mlg ça a été le pied pendant 4 jours, j'étais totalement pété je voyai flou mais au moiins je pensai a rien, tout allait bien même si c'était la merdasse.

Inverser le schéma n'est pas sortir du schéma.

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monsieurwhite juste quelques questions pour mieux comprendre: 

-avais tu ces effets indésirables (chiasse,jambes,etc)lorsque tu étais à  60mg stabilisé ?

-en combien de temps es tu passé de 60mg a 6mg?

Parce que si tu n'avais pas ces effets secondaires au début de ton traitement je pense tout simplement que tu as baissé trop vite,voir beaucoup trop vite, et que oui en effet tu ferai mieux de rester un bon moment à  6mg afin de te re équilibrer, ce jusqu'a ce que ces syndromes disparaissent et que tu te sois bien reposé,physiquement et moralement, parce que je suppose que ça doit être épuisant d'être comme tu es actuellement.

Si en revanche tu avais déjà  ces effets je ne comprends alors pas pourquoi tu n'a pas augmenté afin de chercher ta dose de confort, car ce que tu décris ressemble beaucoup à  un gros sous dosage … et dans ce cas je pense qu'il était encore plus prématuré de descendre puis ce que tu n'avais même pas atteint ta dose de confort, et donc la metha ne t'a pas apporté grand chose …

Je ne connais pas ton parcours mais je peux comprendre que l'on veuille se débarrasser de son TSO rapidement, mais il est toujours mieux de mettre toutes les chances de son côté,quitte à  prendre un peu plus de temps. Ceci dit je ne te juge pas du tout, au contraire j'espère juste que tu vas réussir même si tu n'a pas pris le chemin le plus facile…

Bon courage à  toi et à  Mith

Cordialement

Ciao

Dernière modification par CiaO ManO (07 février 2015 à  19:10)


LatchO drOm

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#14 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
08 février 2015 à  11:13

monsieurwhite a écrit

pourquoi arrêter ? ben pour pas avoir la chiasse le matin et le soir, pour pas me réveiller en manque et me coucher extenuer les larmes aux yeux et les jambes qui gigottent, et ça peu importe la dose ou je suis stable ou au final ça redevient comme ça même si je monte. la métha ça me réussit pas,.

il est possible qu'elle ne te réussisse pas, la métha en meme temps les symptomes que tu décris sont exacteent ceux de sous dosage. Faut pas oublier que la methadone a un pallier de descente tres long (+15 jours, certains témoignent meme de 4 à  6 semaines); théoriquement, la méthadone a une action assez puissante sur la motilité intestinale et a un effet ultra constipant qui permet meme de contrer l'effet chiasse de certains traitemetn antirétroviraux. Ce que tu décris laisse penser que tu n'as jamais atteint ta zone de confort pour de vrai; d'ailleurs si tu augmentes, ca se calme quelques jours et ca recommence. Oui ca c'est normal car il faut augmenter jusqu'a atteindre le pallier bio de saturation et là  d'un coup, c'est magique, ca ne bouge plus et c'est enfin bon pour des mois et des mois. Ce pallier n'est pas forcément à  60. Selon ton corps ca peut etre à  120 ou 150.

sinon oui, il y a des gens qui ne la "supportent pas" mais c'est plutot d'autres symptomes. J'ai souvenir de mon ancien dealos qui était un énorme conso et lui, supportait tres mal et le sub (vomissement) et la métha (qui le faisait carrément des allergies gonflement etc....). Du coup, lui il a réussi a obtenir le skenan par le médecin conseil - ce qui est envisageable pour toi aussi si vraiment ca ne fonctionnait pas;

Apres il peut y avoir aussi plusieurs choses qui se mélangent. Quand on arrete la défonce (le shoot) ce n'est pas si simple surtout au long cours et le corps peut réagir un certain temps en mode révolte : moi par exemple, alors que la métha m'a toujours plutot bien plu, j'avais tout un tas de symptomes qui sont apparus d'un coup en cours de route, abominables palpitations, peau ultra seche, grosses constipations à  répétition. Je me suis demandé à  un moment si ce n'était pas la méthadone : au bilan, NON, comme souvent.


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#15 
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biche51
Nouveau membre
08 février 2015 à  12:02
salut mith,

je suis très admirative de ton courage et de ton mental face a la douleur!!

moi, ca fait au moins 7 ans que j'ai commencée par prendre de la came par le nez que les week, puis mon copain de l'époque était sous sub alors j'ai commencée par prendre le sub quotidiennement par le nez mélangé a l'héro souvent les week.
puis séparée de ce mec il a fallu que je me démerde pour avoir mon sub alors je suis allée au cast puis je suis passée par un médecin (car moins contraignant) et à  l'heure actuelle je suis passée à  la méthadone car j'en pouvait plus du sub par le nez mais je prend toujours de l'héro et beaucoup plus souvent... toi c'était l'appel de la seringue moi c'est l'appel de la trace... je te raconte pas l'état de mon nez!!

tous ça pour dire que j'ai 30 ans ça fait 7 ans que j tape et j'ai jamais connue de manque et j'ai peur car le peu que j'ai ressentie ma dissuadée d’arrêter à  la dur!!

j'aimerais tellement arrêter la méthadone!!!

j'en ai marre de me lever chaque matin en ayant toujours froid et me dire que si j'ai pas cette merde je pourrais rien faire...

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Désolé Mith je réponds plus aux gens qui interviennent qu'a ton post mais je tiens à  saluer tout de même le courage que tu as eu même si comme il a déjà  été dit tu n'as peut être pas pris le chemin le plus facile … L'essentiel est que tu ailles bien et que tu sois toujours parmis nous smile


tous ça pour dire que j'ai 30 ans ça fait 7 ans que j tape et j'ai jamais connue de manque et j'ai peur car le peu que j'ai ressentie ma dissuadée d’arrêter à  la dur!!

j'aimerais tellement arrêter la méthadone!!!

j'en ai marre de me lever chaque matin en ayant toujours froid et me dire que si j'ai pas cette merde je pourrais rien faire…

Je pense que avant de penser à  arrêter la méthadone il serait peut être judicieux d'arrêter la came,au moins temporairement …Attention je ne dis pas qu'il faut absolument stop la came parce que c'est pas bien et qu'il vaut mieux être sous TSO,tu peux très bien continuer,je ne juge pas ça du tout,mais vouloir se débarrasser de ton TSO avant le came me paraît compliqué et un peu sans queue ni tête.
Alors que si tu fais les choses dans ce sens là (héro puis métha) l'arrêt de la méthadone ne devrait pas poser de gros problème si tu fais ça bien, en prenant le temps nécessaire.
Et sans cette "merde" comme tu dis, je pense que tes réveils seraient encore moins sympas et ta vie serait un sacré bordel. Où alors tu aurai arrêté la came depuis longtemps car tu en aurais eu marre d'être en chien tous les 4 matins … ça dépend des caractères. Mais c'est un peu facile de cracher sur le produit qui t'a permis de continuer à  consommer sans trop en pâtir tu ne trouve pas ???

Cordialement

Ciao, qui en marre parfois d'entendre les gens cracher sur les choses qui leur rend,ou a rendu, la vie plus facile pendant des années. Certes à  la fin ça peut être un boulet, mais faut pas oublier tout ce que ça a pu apporter …

Dernière modification par CiaO ManO (08 février 2015 à  13:12)


LatchO drOm

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#17 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
08 février 2015 à  14:25

biche51 a écrit

j'en ai marre de me lever chaque matin en ayant toujours froid et me dire que si j'ai pas cette merde je pourrais rien faire...

peut etre commencer à  essayer de voir que ce n'est pas de la merde comme tu le dis, simplement un traitement avec ces aléas et que si tu le souhaites rien ne t'oblige a continuer toute ta vie; la méthadone s'arrete bien, pas plus dur qu'un AD si on prend le temps qu'il faut en réduction. Je le sais, je l'ai déjà  réussi.    Ca sert à  rien de diaboliser : si la réputation de la méthadone est telle c'est parce que tout plein de gens n'acceptent pas la regle du jeu et diminue des 80 mg en deux mois, grillent des dizaines d'étapes et se retrouvent malades, mal, déréglés et comme ca se joue sur la longueur et qu'ils ont grillé leurs batteries sur les 20 premiers métres ca se solde 9 fois sur 10 par un retour à  un dosage plus élévé que celui d'avant l'arrêt : cet impression d'échec insupportable est souvent attribué à  la méthadone alors qu'en réalité ce sont des comportements inadaptés qui sont en cause. Des centaines d'usagers arretent la méthadone chaque année, j'en connais, si tu vas tranquillement c'est invisible à  condition d'etre évidemment pret à  revivre les sensations de l'existence sans le beaume d'un opiacé mais c'est une autre question,, ....


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#18 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
08 février 2015 à  15:25

monsieurwhite a écrit

Perso je suis descendu a 4 mlg, et sous ce seuil l'effet antidépresseur de la metha s'en va..

théoriquement l'effet serotoninergique de la méthadone s'obtient au taux de concentration sérique de saturation. Généralement on ne ressent presque plus d'effets anxio-anti dépressifs a partir de 30 quand on diminue, 20 mg pour certains. A 5 mg ou 10 mg, les effets psychotropiques sont inexistants. C'est plutot parce que tu descends certainement trop vite que tu ressens un effet dépressif et pas parce qu'un effet antidépresseur aurait disparu, parce que tout simplement un manque meme leger, il y a un déregleent neurohormonal qui génère anxiété hypertension et idees noires... Passer de 5 à  4, si tu n'es pas bien et pas pret c'est comme passer de 50 à  40mg. Si en plus tu as des problemes affectifs en ce moment et que tu ressors d'une TS, un sevrage par dessus le marché me semble totalement inopportun. Le bénéfice d'arreter un produit existe mais c'est un bénéfice simplement "moral" de se sentir valoriser d'avoir su arrêter mais du'n point de vue corporel, à  5 mg, tu es quasi totalement désintoxiqué... pas de stress quoi. Pour bien passer de 5 à  0, il faut en moyenne 3-6 mois.


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#19 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
08 février 2015 à  15:36

Je revois un peu mon jugement, fais des tableau excel

quand on finit par faire des tableaux excel sur sa décroche, ca va pas dans le sens que j'estime etre le bon. Enfin bon, je vais pas faire ma vierge, plus jeune je donnais dans le 16mg à  0mg en 3 semaines puis 1 mois explosé dans a chambre. Ce genre d'expérience et surtout les mégas retour de baton de tarés que ca m'a mis dans la gueule m'a appris à  transformer le "qui va piano va sano" en regle d'or. J'ai fait peut etre 10 ou plus sevrages de substituts accéléreés tous ratés. Puis d'echec en echec, j'ai cru que c'était mort que les opiacés étaient plus forts. En fait rien du tout : c'était juste moi qui faisait de la merde. J'ai eu un super addicto. Lui m'a appris à  décrocher - et à  trouver l'état d'esprit dans lequel etre pour ne pas faire de fixation ni d'hyperfocalisation sur le dosage et les symptomes et à  prendre un temps qui trompe le corps.

Assurément je n'ai pas tenté de 70mg à  0mg en un mois, ce qui me semble une aberation étant que biologiquement pour s'adapter sans faire de syncope, il faudrait quasiment 2 ans pour réussir.

Peu importe que cela soit long, le tout étant que ca le fasse.

Décrocher pourquoi pas, mais alors autant le faire bien de maniere à  ne pas se retrouver 4 mois apres à  balle de came ou de morphine dans les bras...


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#20 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
08 février 2015 à  15:41

Mith a écrit

Moi, procrastinateur de nature, j'arrive à  faire les choses qu'en me mettant dos au mur, aller plus lentement aurait été surement bien moins éreintant mais la motivation aurait commencé à  vaciller petit à  petit, et j'aurais fini par me dire que la petite routine confortable pouvait l’être encore un peu.

Sans vouloir faire le rabat joie ni le casseur de trip, tu parles de tout ça au passé- mais bon, je te le souhaite pas, mais souvent la partie ne fait à  peine que commencer. Apres 6 mois sans opiacés, on peut commencer à  estimer que ca va le faire - encore que - rien n'est jamais acquis. Moi ca a recommencé 18 mois apres mon dernier mg, pour d'autres comme Fil ou Rico, ca a repris comme en 14 apres des décennies de clean; ce n'est pas une affaire qui se regle en 8 jours et croire cela c'est aller ( a mon sens ) au devant d'ameres désillusions. Quant à  une remise complete du manque de méthadone en sevrge brutal, mieux vaut tabler sur 3 mois que sur 14 jours, il me semble.


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j'ai pris 3 mois pour passer de 4 a 3... et arriver vraiment bien en dessous de 4 (j'ai du froler le 3 vu que je fais a la pipette) ça allait plus, il y avait un seuil indépassable même après un mois supplémentaire... j'ai écouté tes conseils ziggy tu sais, je n'ai pas brulé les étapes au contraire j'ai freiné a fond ! 3 mois pour passer de 4 a 3 c'est très très large, mais sous ce seuil la metha était inexistante, il manquait un petit quelque chose je le sentai... je ne sais pas quoi mais pour moi au dessus de 4 la metha a clairement un léger effet antidépressif. même très léger...

Dernière modification par monsieurwhite (08 février 2015 à  20:46)


Inverser le schéma n'est pas sortir du schéma.

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Biche: La metha aide à  gommer les hauts et les bas de la dope, ça aide à  stabiliser, prends le temps de faire les choses, surtout si tu tapes encore pas mal à  coté, quand ça sera le moment, tu le sauras.

Ciao Mano: Pani pwoblem, on est tous dans l'meme bateau!

Ziggy: Crois moi, je sais quelle galère ça va être, les sevrages à  la barbare, les douleurs du manque, avec la rage j'arrive à  les encaisser... Mais l'après... La tentation du "juste une fois, une toute petite fois"...
Cette morne apathie qui s'installe... C'est toujours comme ça que j'ai replongé, je me méfie de moi comme de la peste. J'ai passé le cap du physique, reste à  s'occuper du mental, et ça s'est une autre histoire.

monsieurwhite: Comme me disait un addicto l'autre fois, parfois avant de vouloir arrêter, il faut arriver à  comprendre pourquoi on prend tel ou tel substance et régler les problèmes sous-jacents. J’espère ne pas avoir un ton trop professoral en disant ça mais, ne crois tu pas que si tu arrivais à  régler le problème des angoisses tu arriverais à  surmonter plus facilement la baisse de la metha?



Pour moi le 2e effet kiss cool de l'arret de la metha c'est que la folie furieuse de la shooteuse qui m'avait laché depuis un sacré moment me reprend... Faut croire que malgré tout on se refait pas.
Vivement le degel, une paire de godasse, une canne à  peche, un peu de temps dans la verte loin de la tentation, et avec un peu de bol les seuls trucs que je me planterais dans la peau ça sera des hameçons...

Dernière modification par Mith (08 février 2015 à  21:15)


"I saw the best minds of my generation destroyed by madness, starving hysterical naked,
dragging themselves through the negro streets at dawn looking for an angry fix"
- Allen Ginsberg

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Vivement le degel, une paire de godasse, une canne à  peche, un peu de temps dans la verte loin de la tentation, et avec un peu de bol les seuls trucs que je me planterais dans la peau ça sera des hameçons…

super lol bravo


LatchO drOm

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moi je ne me suis jamais piqué, ce qui fait de moi un drogué de qualité superieur. (mdr)

Inverser le schéma n'est pas sortir du schéma.

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#25 
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biche51
Nouveau membre
09 février 2015 à  09:40
coucou tous le monde,

comment je me fait incendiée!...

c'est normal je comprends, je suis complétement d'accord, heureusement que j'ai la métha pour pouvoir me lever, m'occuper de ma fille, aller bosser... avoir une vie à  coté...

mon problème c'est que j'ai détourner un produits de substitution pour me défoncer, je buvais énormément à  l'époque et faisait n'importe quoi, le jour ou j'ai pris du sub, j'était devenue sur de moi, je pouvais parler au gens sans être gêner, j'étais pour une fois bien dans moi... pendant 4 années tous les jours des traces de sub...

et puis après y'a eu d'autres effets, le nez bousiller, le manque... hélas pour moi on m'avait pas dit tt ca... ( au final, ça n'aurait surement rien changer et j'aurais foncée la tête la première)

alors je suis passer à  la métha pour arrêter tous ca, j'ai voulue faire comme myth je baissais de 10 mg par 10 mg tte les semaines et je me suis retrouvé à  l’hôpital mon corps n'a pas résisté et j'ai compris ce que c’était un début de manque.

Alors j'ai remontée mon traitement sauf que j'avais maintenant le manque de la trace alors j'ai plongée dans la came. c'est de toutes cette "merde" que je parle.

et on est d'accord qu'il vaut mieux avoir un traitement même si on continue à  taper, ça évite d'aller voler ça mère, son pote, courir partout pour avoir un truc les jours de galère et de pouvoir rien faire...

mais pour ceux qui grâce à  la métha arrête la came, on fait que déplacer un problème vers un autre problème.

bonne journée à  tous

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biche51 a écrit

mais pour ceux qui grâce à  la métha arrête la came, on fait que déplacer un problème vers un autre problème.

bonne journée à  tous

Je crois bien qu'il va falloir que tu t'achètes un extincteur à  incendie.

Tu es d'accord avec l'utilité du TSO pour ceux qui tappent encore et pas pour ceux qui ont choisi de ne plus taper d'héroïne, ce qui est mon cas  ?

Expliques moi où est le problème pour moi (je prends 80 mg de métha par jour et j'ai commencé en 2000) autre que d'aller une fois par mois à  la pharmacie chercher mon traitement. 

Je suis resté très "soft" alors que je ne suis pas d'accord du tout avec cette notion de déplacement de problème qui laisse entendre que prendre une gélule le matin en se levant, c'est pas bien... 

Sans rancune mais attention à  ce que tu écris.

Fil


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#27 
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biche51
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09 février 2015 à  11:17
ce que je veux dire,

c'est que si on prend de la drogue c'est peut être qu'on a un problème bien plus profond en nous et qu'il faut peut être régler se problème pour définitivement arrêter tous...
et que la méthadone n'est peut être pas la seule solution...

C'est simplement un avis comme un autre, je ne voulait froisser personne en disant cela...

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#28 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
09 février 2015 à  12:36

biche51 a écrit

ce que je veux dire,

c'est que si on prend de la drogue c'est peut être qu'on a un problème bien plus profond en nous et qu'il faut peut être régler se problème pour définitivement arrêter tous...
et que la méthadone n'est peut être pas la seule solution...

C'est simplement un avis comme un autre, je ne voulait froisser personne en disant cela...

Tu sembles avoir une vision décalée des TSO qui se comprend peut etre par ton expérience car tu les as utilisé (visiblement) comme un dopant à  ta phobie sociale à  la base. Pour des gens comme moi ou Fil, le traitement répond surtout à  un gros dérèglement de fond liée à  des années d'usage intensif d'opiacés qui meme si la cause des exces n'est pas physique au départ - cela le devient et personnellement je n'ose pas imaginer dans quel mur j'aurai foncé sans la méthadone, qui permet "vraiment" de redescendre et de vivre tout à  fait normalement sans etre dans l'apathie et ne vivre dans son lit que pour "dormir et se lever une fois le matin pour chier"..... personnellement ma mise sous substitution est certainenement la meilleure idée que 'jai eu de ces 10 derniers année; apres oui c'est un traitement il a des imperfections et il faut s'y adapter. C'est libre et au choix. Meme si c'est long , je ne trouve pas ça du tout "limitant" surtout qu'ils ont enfin poussé à  28 jours, ce qui rend les choses vraiment adéquat pour les vacances par ex....


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#29 
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ziggy
Michel HAmBurger avec nous
09 février 2015 à  12:40

monsieurwhite a écrit

j'ai pris 3 mois pour passer de 4 a 3... et arriver vraiment bien en dessous de 4 (j'ai du froler le 3 vu que je fais a la pipette) ça allait plus, il y avait un seuil indépassable même après un mois supplémentaire... j'ai écouté tes conseils ziggy tu sais, je n'ai pas brulé les étapes au contraire j'ai freiné a fond ! 3 mois pour passer de 4 a 3 c'est très très large, mais sous ce seuil la metha était inexistante, il manquait un petit quelque chose je le sentai... je ne sais pas quoi mais pour moi au dessus de 4 la metha a clairement un léger effet antidépressif. même très léger...

oui en fait, c'est quand meme une baisse de 25% et 4 à  3 reste un pallier qui est parfois un peu plus chiant. Tu as pris ton temps ce qui est une tres bonne chose, écoute ton corps et peut etre que c'est trop tot; Si tu as de la fiole, tu peux faire moins vite. Le plus important est de t'écouter et de ne jamais te forcer. Si ca passe pas, ben reporte à  plus tard - peut etre que tu as aussi besoin de ressentir un peu cet antalgie ce qui te la rend d'autant plus insupportable quand elle disparait. Parfois c'est le contraire qui se passe, on ne veut plus ressentir d'antalgie meme légère; peut etre que cette histoire avec ta copine n'est pas le meilleur contexte pour baisser. Tu sais, un traitement qui marche dure en moyenne au moins 3 ans de stabilité et un temps super long pour descendre.... y a pas de raison que tu arrives pas; comment ca va maintenant ?


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Biche51,
Je comprends la réaction de Ziggy mais aussi ta remarque a beaucoup d'implications psychologiques et philosophiques.
Sur le plan technique psychologique cette question  oppose les therapies type TCC qui ont pour but d'améliorer des problèmes précis d'existence à  la vision psychanalytique qui dit que, même si on résout ce problème, on n'a pas résolu le fond du problème, donc que c'est une fausse guérison.
Je crois que nous sommes beaucoup sur ce site à  estimer que si on arrive à  vivre à  peu près bien le moment présent, c'est déjà  pas mal, et que s'inquiéter pour savoir si on a le droit de rendre la vie plus agréable la vie par des expédients toujours temporaires comme l'alcool, le sport , la drogue, l'amour, la bouffe, les médicaments, la médecine, la chirurgie, les voyages, la famille  etc.. est un sport de b.....
Et je ne te dis pas ce qu'en dit la philosophie !!!   lollollol

En tous les cas, après des années de CSAPA je ne sais toujours pas pourquoi les personnes se servent de psychotropes. J'ai posé plusieurs fois la question sur ce site et la seule réponse a été "parce que c'est bon".
Donc vouloir aller au fond des choses est certes méritoire mais cela ne doit pas empêcher d'apprécier à  sa juste valeur le long cheminement  qui y mène.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (09 février 2015 à  17:57)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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