Bonjour à tous,
Je viens ici témoigner de mon expérience et de mes hypothèses/conclusions concernant l'arrêt du
cannabis, et particulièrement les sueurs nocturnes.
Comme beaucoup de personnes ici, ou dans le topic mis en lien par ElSabio, je sue énormément les nuits où je n'ai pas fumé de
joints avant.
Je suis un gros fumeur, au moins 10
joints par jours, depuis + de 10 ans. J'ai plusieurs fois arrêté de fumer des
joints, quelques jours, quelques semaines, parfois 6 mois.
A chaque fois, les symptômes les plus notables étaient les mêmes que ceux évoqués :
- Grosses suées nocturnes
- Beaucoup plus de rêves dont je me rappel
- Sensations de froid la journée
Je voudrais porter ici l'attention sur les rêves :
Pour moi le constat est sans équivoques, le
joint tue le rêve. En tout cas je ne me rappel jamais avoir rêvé si j'ai fumé avant, et à l'inverse, si un soir je ne fume pas, je peux être certain de faire des rêves (enfin de m'en rappeler) la nuit suivante.
Au-delà des constructions mentales et fantaisistes que nos rêves nous procurent, et qui semblent souvent être le résultat de choses que nous aurions vécu ou pensé, je suppose que le rêve a une fonction ordonnatrice.
J'ai le sentiment que le rêve ou le sommeil sert à "ranger" notre esprit pendant que nous dormons.
Je pense que durant le rêve, notre corps ou notre esprit effectue une forme de "travail" qui est salutaire pour notre organisme, comme si, malgré nous, pendant les phases de veille/sommeil, notre inconscient prenait le relais pour faire le ménage et composer avec toutes les pensées ou émotions que nous lui apportons.
Pour faire court, je pense que le rêve a une fonction utile et pratique pour l'organisme.
Quand on fume trop, on stoppe ce travail, cette fonction du corps.
Du coup lors de l'arrêt j'ai l'impression que le corps rattrape tout le temps perdu où il n'a pas pu effectuer ses "maintenances" lors du sommeil. Et comme cela fait beaucoup d'un coup, les manifestations sont importantes, comme ces suées abondantes.
Je crois donc que ces suées sont malheureusement nécessaires.
Je peux confirmer qu'elles baissent en intensité au fil du temps. Mais pour ma part, même au bout de 2-3 mois d'arrêt, j'en avais encore, légères mais notables.
Je pense que cette durée qui s'estompe est proportionnelle à l'addiction/consommation passée.
Comme je suis un gros fumeur il me faut beaucoup de temps pour que mon corps revienne à un fonctionnement "normal", sans
THC. Typique de l'addiction j'imagine.
Mais au final, les choses passent, et si vous êtes patient, discipliné, et que des gens vous soutiennent, vous y arriverez.
Voilà, j'aimerai bien avoir vos retours sur la fonction des rêves.
Et sinon, à tous ceux qui vivent ces moments difficiles : accrochez-vous, il faudra sûrement plus de temps à certains qu'à d'autres, mais faites-vous confiance, et surtout à votre corps. Il ne cesse de vous parler, et ses manifestations, même si elles sont parfois pénibles, ne sont que le fruit de son ultime but : vous faire vivre, au mieux, avec ce que vous lui donnez.
Pour motiver les troupes je terminerai avec un bout de poème soufi que j'affectionne :
"Même si l'abri de ta nuit est peu sûr,
et ton avenir encore incertain,
sache qu'il n'existe pas de chemins sans terme,
ne sois pas triste."
Bien à vous'