Bonjour,
J'ai traversé quatre grands passages à vide dans ma vie :
-un en CE2/CM1, j'ai été frappé et humilié par plusieurs de mes condisciples, jusqu'à passé deux après-midi évanouis dans la cour de l'école, derrière des buissons. J'avais l'habitude de me mettre à l'abri des regards pour éviter que ma mère, qui s'était rendue compte du fait que quelque chose n'allait pas, ne puisse me voir souffrir avant les cours et j'avais peur qu'elle n'essaye de revenir à la pause et n'aperçoive quelque chose. Cela a pris fin lorsque l'un de mes bourreaux m'a poussé du haut d'un escalier, j'ai eu une fracture du tibia et une facture ouverte à l'avant-bras. Il m'était dès lors difficile de continuer à dissimuler. Ma scolarité s'est poursuivie dans une autre localité
-un en 6ème, j'étais interne et j'ai été la cible d'un élève de 3ème qui m'a humilié, frappé pendant plusieurs mois. Ça s'est terminé par un coup de couteau dans l'avant-bras, que j'avais dissimulé au personnel du collège et que j'avais "soigné" comme j'ai pu du haut de mon jeune âge. J'ai désinfecté la plaie à l'
alcool et je me la suis cousu avec le matériel de couture que m'avait donné ma grand-mère (l'une des raisons pour lesquelles ce connard me traitait de tafiole entre autres). Ça s'est passé une semaine avant les vacances de Noël. Au retour des vacances, le lundi de la rentrée, devant le collège, j'ai dit à mon père que je ne voulais pas y aller et j'ai pour la première fois dénudé mon avant-bras en la présence d'un de mes proches depuis cet incident : il n'a fait aucun commentaire et a redémarré
-suite à l'incident en 6eme, j'ai été scolarisé à domicile pendant plusieurs années, puis j'ai fini par déprimer à n'avoir pour vie sociale quasiment que mes contacts avec mes parents, m'incitant à retourner dans un cursus scolaire normal, en dépit de ce qui s'était passé dans mon enfance
-un dernier enfin suite à mon retour dans un cursus scolaire conventionnel : j'ai eu du mal à renouer le contact avec ma génération, en partie du fait de mon phrasé quelque peu différent, sans oublier mes anciennes blessures, tant physiques que psychologiques; jusqu'à être admis en MPSI puis en MP*. J'ai alors été littéralement brisé par l'enseignant de mathématiques de cette classe. Je ne saurais expliquer comment j'ai pu survivre aux pensées qui n'ont eu de cesse de me tourmenter cette année-là, d'autant plus qu'il envoyait des mails à toute heure du jour et de la nuit. Il en a même envoyé un le 25 décembre à 2h du matin...
Pour pouvoir résister à mes angoisses et à mes démons, j'ai pris l'habitude "d'emprunter" des bouteilles à mes parents depuis la 6eme, essentiellement du vin blanc. En moyenne, j'en buvais une tous les deux ou trois mois : ce n'était pas normal, ils surveillaient la fréquence des "emprunts" mais comprenaient que j'avais besoin de ces "pauses".
J'en profite pour préciser que je me suis rendu chez 2 psychologues et 3 psychiatres mais que du fait de ma pudeur excessive, qui fait que j'ai déjà du mal à révéler les grandes lignes de ces événements sans rentrer dans les détails et sous couvert d'anonymat, je n'ai jamais réussi à aller au-delà d'une discussion très superficielle ni à m'empêcher de réorienter le dialogue vers des considérations métaphysiques ou philosophiques.
Actuellement, j'ai reconstruit ma scolarité dans le supérieur et pour peu que j'obtienne un classement suffisant au concours qui m'attends, je devrais être enseignant dans le supérieur dans à peine plus de 2 ans.
Seulement, je souffre encore de séquelles liées à ces événements passés.
Il y a un an environ, j'ai subi une opération légère pour laquelle il m'a été prescrit de la
codéine. Il m'est également arrivé un accident il y a quelques mois de ça pour lequel il m'a été prescrit du
tramadol, puis, au vu de son inefficacité, de la
codéine.
Le
tramadol ne m'a fait quasiment aucun effet, que ce soit sur le plan antalgique ou sur le plan "psychoactif".
En revanche, la
codéine me permet de me libérer régulièrement de mes démons et de prendre quelques pauses. Je prends environ une boîte de codoliprane 400/20 par mois dans ce cadre, à raison de 1 à 2.5 comprimé par prise en fonction de :
-mon besoin de "liberté"
-la date et la quantité de la dernière prise
-mes prises du mois
-mon état de fatigue (histoire de ne pas m'endormir au lieu de profiter de cette pause, sachant que j'ai pour habitude de m'allonger, de fermer les yeux et de rêvasser).
J'ai cependant respecté une période de non prise d'un mois suite aux périodes où j'ai été amené à en prendre pour la douleur car j'ai remarqué que j'avais développé une tolérance assez élevée.
J'ai également arrêté de boire depuis que je prends de la
codéine, sauf occasionnellement pour accompagner un repas de fêtes.
J'ai cependant quelques questions que je peux (enfin) poser maintenant que j'ai fini d'exposer le contexte :
- je développe ce me semble rapidement une tolérance à la
codéine, et si j'ai un passage à vide alors que j'ai un devoir à rendre le lendemain, je ne puis en prendre car elle nuit à ma capacité de concentration : j'arrive à faire le travail requis, mais il me faut deux fois plus de temps et je commet au moins deux fois plus d'étourderies. Ma question est probablement très naïve mais y aurait-il une alternative ?
-Je suis en permanence stressé lorsque j'accède à mes mails suite au "harcèlement" de mon ancien enseignant, je me suis également lorsque je rentre en contact avec un nouveau milieu ou de nouvelles personnes, à me demander sans cesse si les événements du passé vont se reproduire, à analyser ce que j'aurais pu faire pour provoquer de tels événements, à évaluer la probabilité que telle ou telle personne en ait un jour été victime ou les ait un jour fait subir à autrui, y aurait-il un moyen de me libérer de ces interrogations ?
-Il s'agit-là d'une sous-question de la précédente, mais y aurait-il une substance me permettant d'outrepasser ma pudeur pour en parler avec un psychiatre, et oser retourner chez lui si je devais me confier plus que je n'en n'ait eu l'habitude par le passé ?
-A quel point cela pourrait s'avérer être une mauvaise idée que de tenter de me procurer une substance illégalement pour éviter d'avoir à me dévoiler autant que cela ne serait nécessaire pour qu'elle me soit prescrite ? Sachant que je n'ai aucune idée de la façon dont il est possible de se procurer une quelconque substance illégalement (attention, je ne demande pas d'"aide", je ne fais qu'insister sur mon ignorance en la matière).
Pour conclure, je tiens à préciser que pour oser m'inscrire et poser ces questions, il m'a fallu consommer 2.5 codoliprane 400/20 et que par conséquent je ne sais ni quand j'aurais la disponibilité de réitérer une telle consommation ni si elle s'avérera suffisante pour que j'ose revenir lire les réponses qui m'auront été adressées. Il se pourrait que je sois amené à la réitérer à plusieurs reprises, tout en respectant le délai que je m'impose entre deux prises successives, avant d'oser revenir. Je ne saurais par conséquent indiquer ne serait-ce qu'une approximation du temps qui me sera nécessaire pour pouvoir lire les réponses et a fortiori pour répondre aux questions qui me seraient posées.
La consommation susmentionnée a probablement également engendrée un nombre certain de fautes d'orthographe, je prie les lecteurs de ce message de bien vouloir m'en excuser.
Je remercie également ceux qui auront fait l'effort de lire tout ce message, en dépit de sa longueur, et d'y répondre.
Post-scriptum : je ne suis que trop conscient du fait que ces violences scolaires et autres désagréments dont j'ai été victime ont été au moins en partie causées par mon phrasé assez inhabituel, voire, aux yeux de certains, archaïque; mais c'est ma manière de m'exprimer et je n'ai nullement l'intention de l'altérer, d'autant que j'ai la naïveté de croire qu'elle pourrait s'avérer utile à l'avenir. J'ai par ailleurs souffert suffisamment de moqueries à ce sujet, et j'espère ne pas en être victime ici, dans un espace dont l'un des critères évoqués à l'inscription est l'absence de jugements portés sur autrui. Si ce rappel vous semble agressif, je vous prie de bien vouloir m'en excuser, mais il s'agit de mon premier message, et j'ai donc préféré prendre les devants pour éviter toute remarque pouvant porter préjudice à mon opinion concernant la communauté de ce site.