Bonjour,
C'est un sujet très délicat, mais à prendre très au sérieux, ma fille au même âgeétait exactement comme ton p'tit frère, je ne sais pas ce qui te fais penser au suicide, mais ma fille, elle est passée à l'acte, et c'est terrible à supporter, surtout que je n'ai rien vu venir, elle est plutôt d'un naturel gai, mais à partir de la fin de la 4ème, elle fumait jour et nuit, elle vivait son 1er grand amour avec un jeune qui n'avait pas son état d'esprit, étant précoce, le matin, ils allaient chez lui, en fumant, en veux tu en voilà, après quelques câlins, ils allaient au collège et là elle s'endormait en plein cours, puis sont venus les scarifications. Heureusement que je suis suivi par un psy, directeur de la clinique, où il y a une aile (nommée Angus Young. Si,si) réservée aux ados, Après une semaine de coma dans un hosto très connu du 13, dans une unité d'USC. Je l'ai mené à Angus Young, sans même repasser par la case maison. Ils l'on gardé un mois, puis nous avons essayé de reprendre un peu le cours de nos vies, mais, elle restait toute la journée dans son lit, sa chambre était un foutoir sans nom, et les scarifications continuaient. Mon psy-homme d'affaire possède également un établissement pour ados en perdition à Embrun (le Futur Antérieur). Il fallait l'éloigner, au bout d'un mois, elle a eu miraculeusement une place. C'était une très jolie maison, nichée dans la montagne, à 2 pas du lac de Serre-Ponçon. Là, les jeunes ont un éducateur pour 2, un pédopsy tous les 2 jours et des psychologues à la demande. Malgré tout, elle continuait à être insolente, elle fuguait et revenait avec du
shit pour tous. Chaque jour, je recevait au moins un coup de fil du directeur, qui avait une patience d'ange. Normalement, ces ados étaient en échec scolaire, ils prenaient donc des cours sur place via le CNED. Mais Marie-Charlotte à toujours assurée et adorée l'école, elle a donc été inscrite au lycée/collège d'Embrun, ils l'ont supportées quasi 8 mois, mais, elle traînait aux alentours dans une petite forêt pour fumer évidemment et s'était lié d'amitié avec quelques élèves du lycée professionnel, tout proche.
La 3ème étant une classe où ces gosses doivent déjà décider de leur orientation, et c'est avec stupeur qu'elle me dit qu'elle fera un Bac pro cuisine au lycée à Marseille. Je me suis très fort mordue les lèvres pour ne pas protester, elle était admise en fillière générale, et pour moi, il était clair, qu'elle ferait un bac classique, un peu de culture générale, n'aurait pas été superflu. Un Vendredi soir, le téléphone sonne, c'était Philippe le Directeur, il était bouleversé, il me dit, ça y est la
coupe est pleine, j'étais à 2 doigts de la déposer au commissariat; alors, bon, Embrun est très mal desservi, c'est 8h de TER aller et 8h retour. Un peu prise de court, je lui demande, mais pour son BEPC, c'est Mardi, je viendrais la prendre Mardi soir ? Il me dit, Madame X, venez dès demain matin, elle n'aura qu'à passer en candidat libre Mardi. Bon, le Samedi matin, j'arrive vers 14h enfin ! et je ne m'énerve pas, c'est inutile, elle a l'air terriblement contente de me voir et commence à sangloter, je lui dit que là c'est trop tard, j'apprend donc qu'elle s'en est prise physiquement à son éduc, plus la fumette en pleine nuit dans ce petit lopin de forêt. Je suis malgré tout très heureuse de la voir. Comment l'aider ??
on rentre , et une dizaine de jours plus tard, on fait son inscription au lycée Hôtelier de Bonneveine. Malgré mes réticences, j'accepte son choix, elle est à l'internat sinon, 2h de trajets aller et retour, ouf ils acceptent.
Elle s'y plaît, mais il y a encore plein de choses à régler. Et Bim, un matin une lettre du lycée m'informent que ma fille passe en conseil de discipline pour avoir fumer du
cannabis dans sa chambre. Je n'en peux plus, stoïquement, je feins le calme et résultat, elle est expulsée de l'internat, mais bonne élève ses profs se battent pour qu'elle continue sa scolarité, l'histoire est loin d'être terminée, mais elle décroche sont Bac avec succès, elle est toujours pas très gérable, mais voilà, elle trouve illico un travail de second et gagne sa vie confortablement avec ses 18 ans.
Après ses années de galère, de pression psychologique, elle s'installe, elle fume toujours, mais à la tête sur les épaules et les pieds touchent terre. Durant cette période, on en a bien bavé toutes les 2, mes tifs, ont virés au gris/blanc, mais elle est épanouie et décore son 1er sapin bien à elle.
Alors, c'est vrai que les occuper, leurs donner un plant à choyer est, je trouve aussi une excellente idée, mais elle était partie trop loin dans son délire. La psychiatrie a été assez bénéfique, surtout qu'aucun des gamins n'étaient sous médicaments et j'ai insisté pour qu'on ne commence pas à la gaver de poisons, tant qu'il n'y avait pas de diagnostique vraiment très clair.
Chouchoutez le un peu aussi le p'tit frère, il ne faut pas, je pense être en guerre ouverte, et en même temps, ne pas hésiter s'il faut se faire aider...C'est très compliqué, je ne m'avancerais pas à te donner des indications, je t'apporte juste mon témoignage.
A ce jour je suis très fière d'elle, du chemin parcouru, elle n'a jamais passé son BEPC....