Fais gaffe de ne pas traiter le
Subutex de « gentille merde » par ici, tu vas te faire lapider.
Perso, après deux ans sous
Subutex et presque huit ans sous
méthadone, après une
méthode chinoise totalement bâclée, autant dire que j’ai décroché à la dure.
J’y suis parvenu. Mais alors, je ne le recommande pas à mon pire ennemi. Sans exagération, j’ai mis une année à m’en remettre, à boire une bouteille de Jack Daniel’s par jour pour compenser — échange de « mauvais procédés ». Une année entière complètement soûl à en chier, c’est long. Et dix ans plus tard, en fait, je suis même pas sûr de m’en être véritablement remis. Mes soucis d’addiction ne sont toujours pas réglés.
L’arrêt d’un produit ne sous-entend pas la fin d’une addiction. Et surtout, j’avais 29 ans à l’époque. Aujourd’hui, à mon grand âge (40 balais), je ne le supporterais pas.
Dans ton cas, après 25 ans de
substitution, je trouve que tu te démerdes pas si mal. Non, ne t’avoue pas vaincu, tu peux y arriver. Mais alors, vas-y molto pianissimo. S’il n’y a pas d’urgence, que tu en as fini de tes soucis d’addiction, si tu comptes décrocher pour les bonnes raisons et que ton environnement social et psychologique est « stable », pour tes deux derniers milligrammes, je me donnerais au moins un ou deux ans. Je suis pas bon en math. Mais normalement, on recommande une diminution de 10 % par mois. Pour toi, je ferais même une baisse de 5 % par mois. Le plus important, c’est d’écouter son corps et de ne pas se précipiter.
Oh, et après des décennies de
substitution, que ce soit pour le Sub ou la métha, on a tendance à sous-estimer les derniers paliers. Aujourd’hui, je ne ferais plus le grand saut à 0,1 mg, mais à 0,05 mg. D’ailleurs, font chier ces cachets : la
buprénorphine n’est pas bien répartie dans tout le cachet, bon courage donc pour fractionner un 0,05 mg. En traces, c’est le plus pratique. Mais faut littéralement faire des calculs d’apothicaire : tu écrases ton cachet, mélanges bien la poudre, pèses l’histoire et sniffe trois
poussières — de l’ordre de l’infaisable.
Peut-être qu’avec le
Suboxone au format « film/languette sublingual » à l’américaine, c’est plus simple, je sais pas...
À quand la
buprénorphine liquide au format gouttes ?
En espérant t’avoir donné deux, trois pistes. Mais comme dirait l’autre : « Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. »
En tout cas, t’as l’air de le prendre avec humour. Et ça, c’est bon signe…