Personnellement, je ne remet pas en doute de la nécessité du testing. Mais je demande que dans un cas comme le mien, le doute puisse bénéficier (toutes évaluations faites) à l'usager.
J'ai vu mon addictologue à 15 heures ce jours, comme indiqué. Il me laisse un peu de mou parce que j'ai connu un état de crise qui a duré 3 semaines. 3 semaines suicidant.
Les infirmières et le personnel du
CSAPA ont du faire remonter jusqu'au médecin la souffrance que je vis au quotidien de ne pas être capable de prouver ma bonne foi.
Pour vous resituer l'une des dernières tentatives de prélèvement urinaire: j'ai craqué nerveusement suite à 4 jours d'angoisse. 4 jours à me dire: "je ne vais pas arriver à uriner".
Au comble de la détresse liée à ce dépistage récurent associée à d'autres contraintes majeures (attente d'une condamnation pour usage de stupéfiants illicites:
cannabis, en état de récidive), deuil de mon union maritale encore douloureux à cette époque, information reçue et confirmée que mon état psychiatrique est totalement incompatible avec toute reprise de travail (je suis psychotique maniaco-dépressif)... bon pour le rebus en somme, rejet de la part de mon ancienne épouse qui refuse tout contact alors que je ne veux pas être son ennemi ou son adversaire dans la procédure de divorce (je ne demande rien, aucune indemnités compensatoires), culpabilité écrasante liée à mon passé de morphinomane et d'opiomane (au sens contemporain du terme: usage par
IV de
morphine et d'
oxycodone à hautes doses: shoot de 240 mg de
morphine et de 160 mg d'
oxycodone soient environ 320 mg de
morphine équivalent en plus de mon
TSO... en shoot à la chaine), constat d'échec de ma vie (15 ans de consommation de produits pharmacologiques durs. Car comme le disait Gainsbourg: "j'ai tout réussi sauf ma vie"), complexe extrême lié à mon image (crane osseux, visage émacié sans aucune dent - elles ont toutes cassé à cause de la
méthadone-, maigreur importante et parfois dos vouté "comme un petit vieux" comme le chante Mano Solo dans "au creux de ton bras").
J'ai donc un jour craqué face à Hélène, l'infirmière après 4 nuits infernales, 4 nuits d'angoisse liées à ce dépistage que je n'arrive pas à réaliser malgré ma volonté de montrer ma probité.
J'ai sorti 2 balles que je porte toujours dans mon petit porte monnaie (j'en ai beaucoup d'autres): 1 balle de 22 long rifle et une balle de .222 remington en explosant littéralement moralement au vol, acculé par ce test que je ne n'arrive pas à faire et j'ai déclaré: "je ne sais pas laquelle salira le moins la tapisserie du salon ou la salle de bain de mes parents" (je suis détenteur d'arme à feu en qualité d'ancien tireur sportif). Et en répétant boucle et en larme, "ainsi va la mort, les absents ont toujours tort".
J'étais arrivé à bout. A bout de tout. Extrêmement fatigué nerveusement. Je n'en pouvais plus de devoir me justifier à nouveau par un prélèvement (le 4ème en 5 mois). Et j'étais dans un état de mélancolie extrêmement profond accentué par cet énième dépistage.
Si mes parents avaient été absent l'après-midi même (la délivrance ayant eu lieu à 11h30 au
CSAPA), je ne vous écrirais pas à cet instant, à cette heure. Je pense que je serais mort par balle de ma main... suicidé l'après-midi même debout face à la glace de la salle de bain ou assis dans la canapé du salon, la crosse callée au sol et le canon sous la mâchoire.
Aucun mot, aucune lettre prévus, acculé par une somme de contraintes dont un test qui m'avait ruiné 4 nuits et 4 jours. 4 nuits et 4 jours à angoisser. Au paroxysme de l'angoisse de subir une énième mesure de rétorsion: Retour à la délivrance quotidienne.
Les infirmières ont fait remonter en urgence je pense mon comportement "borderline" & ma souffrance jusqu'au médecin, je pense et... miracle, j'ai un dépistage urinaire autorisé à domicile.
Comme quoi des solutions existent et que me dire: "On en parlera à Freud", la dernière fois est contreproductif. Pire: cynique et stigmatisant.
Je reste par ailleurs en délivrance bi-hebdomadaire, ce qui me soulage.
Je n'en peux plus de me rendre au
CSAPA et d'être aliéné à la délivrance de ma
méthadone.
J'ai connu le relais ville. A cotés la délivrance en
CSAPA est lourde. Il faut toujours attendre. Attendre que l'infirmière soit prête à recevoir les usagers, attendre son tour et y passer 2 fois par semaine voir tous les jours en cas de "punition" comme l'avant dernière fois si on n'arrive pas à uriner.
Je pense que le médecin a enfin pris toute la mesure de ma souffrance de ne pas être capable de montrer "patte blanche" et il a enfin compris que je n'en pouvais rien.
Je suis soulagé.
Merci à tous pour vos post. ça fait du bien de se sentir compris et soutenu.