[ Exposition ]
La drogue dans l'Art à  la Maison Rouge

Où l'influence de la drogue dans les Arts Plastiques

[NdAW] "De la béladone, méthadone, de l'opium au LSD..." D'autres liens sont disponibles sur la toile ...

Comment la drogue influence-t-elle les arts plastiques? Vaste question posée en ce moment par la Maison Rouge, une fondation d'art contemporain, à  Paris. L'exposition "Sous influences" apporte des éléments de réponse sans tenir de discours moralisateur.

Bryan Lewis Saunders, G13 Marijuana, 2010-2011 © Courtesy Bryan Lewis Saunders

Antonin Artaud aurait-il été Antonin Artaud sans psychotropes? Probablement pas. Depuis la nuit des temps, les drogues ont peuplé le monde des arts. Elles l'ont alimenté, détraqué, modifié. Elles l'ont souvent fait progresser. La Maison Rouge, fondation Antoine de Galbert, tente aujourd'hui de comprendre son influence sur les arts plastiques. Mais pas question de morale ici.

"Il ne s'agit pas d'en faire l'apologie, explique Antoine Perpère, le commissaire d'exposition. Mais les visiteurs entrent souvent avec des réponses, des à  priori, "la drogue, c'est mal", ou le contraire. Et le but, c'est qu'ils ressortent d'ici avec des questions."

Stanislaw Witkiewcicz, "Auto-Vitcatius", 1939 © Courtesy Galerie Berinson

Pour y parvenir, le musée est divisé en trois grandes parties. La première regroupe les oeuvres réalisées sous l'emprise de stupéfiants. Ainsi le Polonais Stanislaw Witkiewicz peignant une  série de portraits en pleine montée de cocaïne. Ou le professeur Jean-Martin Charcot dessinant quelques personnages carnavalesques après avoir tiré sur du haschich.

D'autres pièces, plus étonnantes, nous proposent d'expérimenter les effets sensitifs des narcotiques: le couloir instable de Carsten Höller brouille nos repères, alors que les lunettes à  verres cannelés de Raymond Hains singent la vision fragmentée des toxicomanes.

Luc Delahaye, "The Glue Sniffer", 2010 © Courtesy Galerie Nathalie Obadia

Enfin une large place est laissée à  des oeuvres documentaires, informatives, comme ce "Glue sniffer" photographié par Luc Delahaye, avachi à  même le trottoir, caché dans l'ombre. Ou bien cette jeune femme dont Ben Russell filme le visage, quinze minutes durant, après qu'elle a avalé du LSD.

"Les principaux psychotropes consommés en France restent les anxiolytiques". Antoine Perpère

Si l'exposition ne juge pas les consommateurs, elle se montre plus critique envers la société elle-même. "Les principaux psychotropes consommés en France sont des produits prescrits, assure Antoine Perpère. Les anxiolytiques innondent l'occident alors qu'ils arrivent en tête des statistiques des overdoses."

En examinant la table de consommation reproduite par The Plug, c'est le débat très actuel sur les salles de shoot qui est relancé. L'objectif est atteint: le visiteur ressortira d'ici des questions plein la tête.

"Sous Influences, arts plastiques et produits psychotropes", à  la Maison Rouge, à  Paris, jusqu'au 19 mai 2013. Entrée plein tarif 8euros.

Source (c) : http://www.franceinfo.fr/arts-spectacle … 2013-05-10

Amicalement, Alain W.