Salut à toi Pizzica, et bienvenue sur le forum :)
Tout d'abord, félicitation pour cette grossesse
Bon, comme nous toutes, tu aurais voulu mener une grossesse normale, en étant zen de corps et d'esprit, sans aucune agression de quelque sorte que ce soit pour ton foetus, et je te comprends tout à fait. Mais tu sais, les grossesses "parfaites" ne sont pas si nombreuses que ça. On fait avec les cartes qu'on a, en fonction de nous, de nos parcours de vie, de nos forces mais aussi de nos fêlures. L'important est de faire au mieux en fonction de tout ça.
Moi aussi, quand je suis tombée enceinte, j'ai stoppé net toutes mes consos (héro,
coke, clopes, canna), et suivi scrupuleusement mon traitement
méthadone.
Seulement, j'étais devenue une vraie boule de nerfs, irritable, avec un sommeil totalement désordonné. La fatigue plus le stress, c'est franchement une très mauvaise combinaison pour le bébé.
Alors mon addicto m'a déculpabilisé en m'expliquant que mon
joint du soir (transformé en stick petit à petit) était sûrement moins dangereux que le stress permanent et l'anxiété dans lesquels j'étais, à tout vouloir bien faire pour ma fille, au risque de négliger ma santé.
Seulement sa santé étant liée à la mienne, j'ai décidé d'opter pour la solution qui m'aidait à me sentir plus apaisée (toujours avec un avis favorable de mon
csapa, tant que l'on restait dans une consommation "thérapeutique").
C'était surtout la
nicotine du coup qui me posait problème, je n'avais pas de vapo, mais là encore, tu peux en trouver à des prix abordables aujourd'hui.
Certes, le
cannabis n'est pas l'idéal pendant une grossesse, mais ne néglige pas ton état psychique et physique, même si ton but est tout à fait louable et compréhensible.
Que tu ais arrêté l'
alcool, ça c'est vraiment super, car c'est très nocif pour l'enfant, et là dessus je te tire mon chapeau pour ta volonté!! La clope, pareil, c'est pas mieux que le bédot
Mais si le
cannabis t'apportait une aide psychologique (à hauteur d'un
joint par soir, ce qui n'est pas énorme) et que tu avais un bon sommeil et un état moins anxiogène, il ne faut pas que tu te flagelles si tu en as besoin. Je ne te dis pas non plus: "vas y, fume, t'inquiète, y a rien à craindre, c'est nickel" mais plutôt: "ne culpabilise pas si tu as besoin de cette légère béquille pour t'apaiser"
Je suis intervenue y a quelques temps sur un colloque qui portait sur la thématique de la grossesse et de la parentalité chez les mères addictes, ou en traitement de
substitution, et j'étais aux cotés de Claude Lejeune et Marijo Tabouada, deux pontes en la matière, avec une expérience incroyable et une connaissance parfaite du sujet et des ses évolutions.
Et la question du
cannabis a été abordée. D'après Claude, il n'y a pas de règles établies en la matière. Chaque situation est différente, et il est important d'évaluer le bénéfice/risque en fonction de chaque femme, de chaque situation, et d'aviser ensuite en fonction de tous ces facteurs.
Dans mon cas, j'arrêtais la
came et voulais impérativement m'en tenir à mon traitement. Mais quand j'ai voulu rajouter l'arrêt du canna là dessus, c'était trop, trop d'un coup, même si j'étais motivée et ravie de devenir maman.
Le fait de garder une consommation raisonnée de canna m'a aidé à passer le cap le plus dur et à mener un grossesse à peu près sereine (malgré le fait que j'angoissais pour le syndrome de
sevrage avec la métha).
Des études ont clairement établi le lien entre hyperactivité, impulsivité, manque d'attention... de l'enfant et la conso pendant la grossesse
Si on parle de consommation de cannabis uniquement, les études réalisées à ce sujet sont vraiment très peu nombreuses pour en tirer de réelles certitudes, et certaines sont plus ou moins remises en questions.
Je vais fouiner dans mes docs et articles, et voir si je peux trouver des choses intéressantes (et fiables surtout).
Et demander au dr Lejeune ce qu'il en est aujourd'hui des recommandations à ce sujet.
Il faudrait que je cherche par ailleurs, s'il a des études de réalisées sur l'impact de l'anxiété et du stress de la mère sur le foetus et plus tard le nouveau-né.
Car les études sur les drogues et leur impacts, il y en a, et pas que des bonnes, mais en ce qui concerne le stress prénatal et l'anxiété chez la femme enceinte, je ne sais pas si l'on s'est sérieusement penchés sur la question.
Je reviens vers toi rapidement si je trouve des choses intéressantes.
Prends soi de toi.
Amicalement.
Shao
Dernière modification par Shaolin (30 mars 2019 à 08:51)