Tramadol + bupré à dosage bas (0,6 mg)

Publié par ,
386 vues, 10 réponses
avatar
Caïn homme
PsychoAddict
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 04 Oct 2013
2055 messages
Blogs
Salut à vous,
Je ne sais pas si je suis sur le bon thread. Mais bon, voilà mon sujet. Ceux qui me connaissent savent que je suis sous bupré. Que je prends mon traitement en spray. Et que je suis enfin parvenu à descendre jusqu'à 0, 6 mg. Je suis dans les dernières étapes. Après ce sera 0,4, puis 0,2, puis 0,1 et plus rien. Enfin on verra.
Mais je vais être opéré de la hanche, j'ai de l'arthrose depuis des années (je pense que c'est parce que j'ai beaucoup joué au tennis, y compris en compète). On va me mettre une prothèse de la hanche gauche. Normalement ce n'est pas trop douloureux (c'est ce que disent tous ceux qui ont été opérés). Et on récupère en quelques semaines.
Mais mon chirurgien m'a quand même prescrit une boîte de trama, que je devrais prendre si ça fait trop mal (un le matin, un le soir). J'espère que j'en aurais pas besoin. J'ai aussi des anti-inflammatoires, de l'arnica 5 ch et bien sûr du doliprane 1000.
Mais si j'ai vraiment mal, est-ce que je peux prendre le trama sans crainte de l'interaction avec mes 0,6 mg de bupré que je continue bien sûr de prendre en spray. Est-ce qu'il y a un risque de syndrome de sevrage même avec un dosage aussi bas de bupré. Si Prescripteur est dans le coin, j'aimerais connaître son avis.
Si c'est le cas, j'ai encore un stock de B8 (subu) en réserve. Je pourrais prendre pendant 2/3 jours, 1 mg (voire plus) au lieu de mes 0,6. Mais ça me ferait chier parce que j'ai mis des années à descendre jusqu'à ce dosage minime, j'ai donc pas très envie de remonter.
Ha oui, une précision, j'ai bien sûr dit au chirurgien et à l'anesthésiste qui vont m'opérer que j'étais sous traitement de bupré, à 0,6 mg.
Mais manifestement ils n'y connaissent rien (en passant c'est un phénomène que j'ai souvent remarqué, sortis de leur spécialité, souvent les toubibs ne connaissent pas grand chose aux traitements de substitution). C'est moi qui leur ai expliqué que 0,6 mg, c'était un dosage bas !   
Merci d'avance pour vos réponses et conseils,
Amitiés,
Caïn

Dernière modification par Caïn (11 juin 2025 à  19:36)


La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

Hors ligne

 

CaptainCrox'
"I am an idiot"
Suisse
champi vert22champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 23 May 2022
552 messages
Blogs
Salut

C'est une question intéressante et je constate que la gestion de l'antalgie chez les patients sous Buprenorphine est encore aujourd'hui un problème.

Je ne peux que te répondre sur la théorie et n'ai en aucun cas l'expérience clinique ni les compétences de prescripteur mais en théorie, si tu prends un agoniste tel que le Tramadol après et alors que tu as déjà de la Buprenorphine dans le corps, tu ne finiras pas en sevrage mais le Tramadol risque de ne peu ou pas avoir d'effet.

La Buprenorphine a une plus forte affinité avec le récepteur Opiacé mu (majoritairement responsable de l'effet antalgique) ce qui fait que le Tramadol en plus de faire ça en à un antagoniste partiel et une molécule ayant une plus forte affinité n'aura pas BCP de récepteurs où se lier.

/forum/uploads/images/1749/buprenorphine-binding-affinity-ki-nm-for-opioid.webp

Affinité de la Buprenorphine avec les récepteurs opioides - Source

/forum/uploads/images/1749/40262_2012_43130879_tab7.webp

Affinité Tramadol metabolites vs morphine - Source

/forum/uploads/images/1749/screenshot_20250611-201057.webp

Affinité du Tramadol et son principal métabolite avec les récepteurs opioides - Source



Je suis pas expert et ne fais que synthétiser ce que j'ai compris de mes lectures, ces valeurs représentent la constante d'affinité pour chaque molécule à se lier aux récepteurs.

Ici, plus cette valeur (Ki ou Kd pour opioides) est faible, plus l'affinité est forte. Ce chiffre représente l'affinité et s'appelle constante de dissociation ou constante d'affinité.

Comment comprendre cette valeur ? Cette valeur représente la concentration d'une molécule nécessaire pour occuper 50% des récepteurs.

Source de l'explication en anglais

What does the Ki (inhibition constant) for a drug mean? This article was published on June 23, 2022.  To be able to understand the effects of drugs at various receptors, clinicians do need to know just a little bit about what the term “receptor binding affinity” means. So, here’s a brief, simple explanation for busy clinicians.  One commonly used measure of the affinity (strength) with which a drug binds to a particular type (or subtype) of receptor is its Ki or inhibitory constant (also called the inhibition constant).  In plain English, the Ki represents the concentration of the drug (in nanomoles or nM) required to occupy 50% of those receptors.

Je me perds dans les recherches mais concrètement le Tramadol risque potentiellement de ne pas faire effet car la différence d'affinité avec le récepteur mu entre les deux est de l'ordre de plusieurs milliers de fois différents (varie selon sources).

Déjà qu'il est difficile de faire un extra avec de l'heroine en étant sous Buprenorphine, le Tramadol lui n'a pas BCP de chances.

Attention cependant : si tu arrêtes la Buprenorphine suffisamment longtemps pour prendre le Tramadol à la place pour qu'il fasse effet, si tu reprends de la Buprenorphine après coup sans attendre qu'il n'y ait plus de Tramadol risque de sevrage précipité dans ce sens-là. Après avec les doses que tu as, je ne saurais dire s'il serait si violent que ça.

Ce n'est que mon avis mais vu les doses de Buprenorphine que tu as, tu peux je pense largement te permettre sur une courte durée et occasionnellement utiliser la Buprenorphine comme antalgique. Je pense pas que prendre quelques fois 1  à 2 mg quand les douleurs sont trop fortes et pas plus de 3 semaines et non continuellement va "gâcher" ton sevrage.

Faire usage des Opiacés même si l'on est en substitution ou sevré dans un cadre thérapeutique et médical, si tu n'en abuses pas, je doute que tu vas y perdre tout le travail fait pour arriver à 0.6 mg.

Entre de temps en temps prendre un peu plus de Buprenorphine au besoin et devoir surdoser le Tramadol sans être sûr que ça marche, le calcul bénéfice risque me fait pencher vers l'usage de la Buprenorphine comme antalgique. 

Je suis pas médecin mais j'ai trouvé ta question intéressante et me suis lancé dans plein de lectures. J'espère avoir bien résumé ce que j'en ai compris et laisse quelqu'un me corriger au besoin.

Pour moi le risque de sevrage il est plutôt dans le sens 1. Plus de Buprenorphine dans le corps 2. Tramadol ingéré 3. Prise de Buprenorphine sans attendre que le Tramadol disparaisse => sevrage précipité.

Mais si tu rajoutes du Tramadol sur de la Buprenorphine deja présente, sa plus forte affinité et une part de son action antagoniste vont empêcher le Tramadol de fonctionner.

Je suis surpris que l'anesthésiste soit pas calé avec les opioides. Durant une anesthesie générale, dans le cocktail, outre le produit utilisé pour endormiry il y a généralement une injection constante de sufentanil ou fentanyl durant la chirurgie.

Je ne sais pas trop si du coup tes 0.6 mg vont pas necessiter un ajustement de ton antalgie périopératoire. Insiste auprès de l'anesthésiste et demande éventuellement une consultation au centre douleur le plus proche. Ce serait con que tu te réveilles avec une douleur horrible car ta Buprenorphine bloque une partie ou potentiellement tout de l'opioide donné pendant l'opération ou en salle de réveille.

Peut-être discuter de la kétamine en salle de réveil plutôt que de la morphine ou fentanyl (chaque hôpital et anesthesiste aura son produit de choix selon protocoles sur site).

Pour les patients sous TSO Buprenorphine, pour une meilleure action antalgique tu peux diviser ta dose de base en 2-4 prises pour augmenter l'effet antalgique.

Par exemple : 0.6 mg le matin pour TSO + 4 reserves de 0.2 (+ 0.8 mg/24h) 0.4 (+1.6 mg/24h) mg aux six heures. Tu arriverais à 1.4 mg ou 2.2 mg max TSO + reserves ?

Je doute que ça fasse monter ta tolérance pris uniquement pour la douleur ?

Mon gros conseil c'est surtout d'insister pour avoir un plan de soin prévu et reconsidérer anesthesiste.


“Never be cruel. Never be cowardly. Remember, hate is always foolish and love is always wise. Always try to be nice, but never fail to be kind.” DW

Hors ligne

 

avatar
Caïn homme
PsychoAddict
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 04 Oct 2013
2055 messages
Blogs
Merci pour cette réponse détaillée.
La chance que j'ai dans cette histoire, c'est que l'opération pour mettre en place la prothèse de la hanche, est réputée pas si douloureuse que ça. Même si c'est sous anesthésie générale.
J'espère en effet que ça passera avec mon traitement "remonté" temporairement (j'ai suffisamment de réserves pour ça). Et puis il y a les anti-inflammatoires et bien sûr paracétamol.
Je leur ai déjà expliqué ma situation mais bon ils ont leur protocole standard en tête et apparemment ils ont du mal à considérer d'autres solutions...
Mais in fine le seul souci c'est jour de l'opération. Après je serai chez moi (je suis opéré en "ambulatoire") et je ferai ce qui me paraît le mieux (en évitant bupré sur trama).
Mais bon mon dosage est bas, et je peux adapter asse finement puisque je prends mon traitement en spray.
merci encore à toi !

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

Hors ligne

 

CaptainCrox'
"I am an idiot"
Suisse
champi vert22champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 23 May 2022
552 messages
Blogs

Caïn a écrit

Merci pour cette réponse détaillée.
La chance que j'ai dans cette histoire, c'est que l'opération pour mettre en place la prothèse de la hanche, est réputée pas si douloureuse que ça. Même si c'est sous anesthésie générale.
J'espère en effet que ça passera avec mon traitement "remonté" temporairement (j'ai suffisamment de réserves pour ça). Et puis il y a les anti-inflammatoires et bien sûr paracétamol.
Je leur ai déjà expliqué ma situation mais bon ils ont leur protocole standard en tête et apparemment ils ont du mal à considérer d'autres solutions...
Mais in fine le seul souci c'est jour de l'opération. Après je serai chez moi (je suis opéré en "ambulatoire") et je ferai ce qui me paraît le mieux (en évitant bupré sur trama).
Mais bon mon dosage est bas, et je peux adapter asse finement puisque je prends mon traitement en spray.
merci encore à toi !

Salut

Je t'avoue que je ne connaissais pas cette chirurgie et sa façon de procéder.

Je viens de me renseigner et il semblerait comme tu le dis que les douleurs ne sont pas si terribles. Ça m'étonne car dans mon esprit... Ça me semble être quelque chose de conséquent.

Chaque anesthesiste et hôpital aura des protocoles différents mais visiblement durant ta chirurgie, en plus du produit anesthesiant (dodo), ils vont utiliser des produits pour anesthesiants locaux/loco-regionaux.
Un bloc nerveux, ça anesthesié la region pendant et après la chirurgie (à l'image d'une péridurale, d'une anesthesie locale lors de suture).

C'est probablement pour ça qu'ils partent sur un protocole normal. Comparé à d'autres chirurgies non orthopédiques, il n'y a pas, semble-t-il besoin d'opioides continus durant la chirurgie.

Comme le bloc nerveux va faire effet même après le réveil+ paracetamol + AINS, les études montrent en effet que même le besoin aux opioides est peu frequent.

Si tu as ta Buprenorphine en spray, sincèrement (ce n'est que mon avis): l'action antalgique de la Buprenorphine est potentialisée si tu la prends toutes les six heures.

Si tu veux pas dépasser tes 0.6 mg, prends la moitié au matin et le reste réparti sur la journée ? Ou 0.6 mg le matin et un ou deux sprays en plus lors des accès douloureux ? Je ne connais pas la concentration de ton spray mais tu as la possibilité avec le spray de rapidement et au besoin gérer les douleurs en utilisant la Buprenorphine 2-3x par jour.

Tu peux aussi discuter avec tes médecins, si tu connais le geste ou avoir un.e infirmier.ère à domicile pour des injections intra-musculaires de Ketoprofen => certaines études montrent un effet aussi puissant que la morphine après une chirurgie comme la tienne. A défaut il y a le Diclofenac en injection intramusculaire.

En Suisse, pour mes douleurs chroniques, lors de gros accès de douleurs, j'ai accès au ketorolac i.m un ains tout aussi si ce n'est plus puissant que la morphine mais il ne semble pas exister en France d'où la suggestion du Ketoprofen en I.M. si tu sais injecter ?

Selon la concentration et volume de liquide, injecter dans la cuisse permettrait d'éviter l'augmentation de ta Buprenorphine et éviter l'usage du Tramadol tout court. Reste à voir s'ils acceptent l'usage d'AINS en intramusculaire à domicile ?

Ce sont mes réflexions mais l'usage de blocs nerveux devraient en effet fortement limiter la douleur et tu ne devrais pas te réveiller en hurlant de douleur plus que la zone sera endormie.

J'ose imaginer que comme l'usage d'opioide durant la chirurgie n'est pas tout le temps nécessaire (certains hôpitaux le font mais ça a l'air de ne plus trop de faire), l'usage d'opioide semble limité au postopératoire et de pallier 2.

Ton tso 0.6 mg aura deja un effet certes relatif mais antalgique que tu peux compléter avec des coups de spray en plus en complément du paracetamol+ ainsi per os.

Éventuellement rediscuter d'une prescription d'injection intramusculaire d'anti inflammatoire puissant en reserve si tu sais faire ou passage d'infirmière à domicile au besoin ?

Je pense que dans ton cas avec cette chirurgie, tu as de la chance, l'antalgie est gérée par les blocs nerveux.

Cela pose tout de même la question générale de la gestion antalgie chez les patients sous Buprenorphine pour d'autres affections où l'usage d'Agonistes opioides purs est nécessaire.
Toi tu as un petit dosage mais certains usagers ont de grosses doses de Buprenorphine des fois en injection mensuelle à dose plafond.
La Buprenorphine a un effet plafond donc selon les usagers, pas de marge de manœuvre.

Je suis choqué de voir qu'aucune vraie solution ou peu de médecins n'aient réfléchi à l'antalgie chez les usagers sous TSO Buprenorphine.

Bon courage à toi en tout cas et bon rétablissement.


“Never be cruel. Never be cowardly. Remember, hate is always foolish and love is always wise. Always try to be nice, but never fail to be kind.” DW

Hors ligne

 

avatar
Caïn homme
PsychoAddict
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 04 Oct 2013
2055 messages
Blogs
Oui c'est très étonnant que cette opération soit si peu douloureuse.
Et la récup' devrait être aussi rapide (étant sportif et jeune (60 ans pour ce type d'opération, pour eux c'est jeune), j'ai kiné à domicile au début et après je me déplacerai (avec béquilles).
Il s'agit quand même de scier la tête de l'humérus, pour la remplacer par une toute neuve (en kevlar) avec une tige qui pénètre à l'intérieur de l'os. Mais bon, la médecine évolue si rapidement...
Dans mon parcours, c'est vrai que j'ai été maintes fois étonné par des toubibs qui ne savaient même pas ce que c'était que la bupré ! Evidemment en expliquant que c'est la substance active du subutex, ils voient mieux (mais certains peuvent alors te juger mal, genre oulà c'est un toxico). Alors pour les dosages, ils en savent encore plus rien.
Le diclofenac c'est justement l'anti-inflammatoire que j'ai, mais per os (et il me reste aussi deux boîtes d'ibuprofène).
Mais bon pas de souci, comme tu le dis, avec le spray je peux m'adapter en fonction de la douleur ressentie (normalement je dose à 0,6, voire moins avec mais là j'ai chargé un peu plus, à 1,2). D'une façon générale je ne suis pas douillet donc ça va le faire !
Merci encore pour tes conseils !

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

Hors ligne

 

avatar
Caïn homme
PsychoAddict
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 04 Oct 2013
2055 messages
Blogs
Salut Captain,
Un petit retour d'opération. Convoqué à 6h 30, ce que j'ai trouvé lourd. J'ai été opéré vers 9h 30. Auparavant, dès le lever je me suis vidé les 2/3 de mon spray dans le pif et un peu en sublingual, dosé à 1 mg à peu près.
Apparemment ça n'a pas gêné l'endormissement/anesthésie/antalgie. Je ne sais pas ce qu'ils ont mis dans leur mélange mais c'était du costaud, probablement ce que tu décris plus haut. Auparavant, l'opération c'est impressionnant : il scie l'os fémoral, il y introduit une tige... Et il il incise des muscles fessiers pour ensuite les re coudre, afin de pouvoir atteindre l'articulation. T'as l'impression qu'il est dans le bâtiment, il scie, il ponce etc. Je en plus du cathéter j'avais je crois une sonde dans la bouche pour fournir un supplément d'oxygène.
Mais bon au réveil, j'étais stone, c'est sûr mais les idées claires malgré tout. Et surtout un super moral (je pense que c'est l'effet un peu euphorisant des antalgiques). j'ai pas arrêté d'envoyer des textos pour dire que ça c'était super bien passé.
C'est assez incroyable, avec ma prothèse, j'ai tout de suite marché sans béquilles sur les petites distances et avec mais juste pour me rassurer.
Je me suis tapé seul les quatre étages pour rentrer à la maison sans problème.
Niveau matos, je n'ai presque plus utilisé mon spray. J'en éprouvais pas le besoin.
J'ai pris deux trama le soir + l'antiinflammatoire, C'était nickel, même un peu trop fort (accumulé avec le reste).
Ce matin, je prends pas le Trama, juste mon spray et l'antiinflammatoire. Je pense que ça va le faire. Je taperai peut-être deux trama e,n début d'aprèm'.
Bonne journée à tous,
C.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

Hors ligne

 

CaptainCrox'
"I am an idiot"
Suisse
champi vert22champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 23 May 2022
552 messages
Blogs
Salut,

Merci pour ces nouvelles et bon rétablissement à toi.

Je ne te cache pas que j'aurais été curieux de connaître leur façon de procéder.

J'imagine qu'ils t'ont filé le cocktail standard de proprofol pour t'endormir + bloc nerveux qui agit sur la douleur de manière régionale et pas centrale en endormissant la région. Il y a littérature qui reportent certains anesthésistes qui injectent également des anti inflammatoire et des opioides de manière loco-régionale.

Je suis de loin pas expert mais peut-être que l'usage d'opioides comme sufentanil ou fentanyl sans passer par une veine directement et en synergie avec les produits anesthésiants  locaux (qui vont endormir la zone).

Certains anesthésistes sont aussi connus pour donner des benzodiazépines en salle de réveille voire de la kétamine ce qui pourrait expliquer ton état "euphorique" ou "énergique".

Quand tu me décris ton opération, j'en ai des frissons... Ca a l'air d'être de la torture et pourtant, ton témoignage me prouve que ce n'est pas si terrible.

Cela étant, prends en compte qu'au fil des jours, le bloc nerveux et l'anesthésie loco-régionale résiduelle va s'estomper et, potentiellement, la douleur peut revenir. Reste prudent dans ta rééducation et ne sois pas trop sûr de toi.

Je suis sincèrement content que tu arrives à gérer avec les produits que tu as. Si tu dois utiliser un peu plus de buprénorphine, j'espère que ton médecin prescripteur ne te posera pas problème ? Ce n'est pas comme si tu en faisais un abus boulimique mais tu gères la douleur à ta manière.

Ton histoire se conclut bien et j'en suis sincèrement soulagé. Là où je reste inquiet c'est que d'autres n'auront pas la "chance" que tu as eue. Tu es à 0.6 mg de buprenorphine ce qui n'est quasi rien, c'est à peine les doses antalgiques de base pour certains patients naïfs aux opioides (on m'avait donné 0.2 x 3 par jour juste pour la douleur post opératoire quand j'étais naïf).

Comment feraient certains patients qui sont en TSO de buprenorphine à dose plafond ? J'ai beau chercher, il ne semble pas y avoir de protocole définitif. Si quelqu'un sous buprénoprhine haut dosage (sachant que certains ont des injections ou implants mensuels) venait à subir une intervention douloureuse, devrait-il finir en sevrage sévère avant de recevoir des agonistes purs ? Avec le stigma qu'il y a autour des patients sous TSO, je suppose que beaucoup de médecins seraient réticents à donner de la kétamine ou à "surdoser" un agoniste pur pour contrer la buprénorphine pour gérer la douleur ?

La buprénorphine existe depuis si longtemps, il y a de plus en plus de formes libérations prolongées sur 1 mois qui existe et à ce jour, je ne vois pas de vrais protocoles pour gérer l'antalgie de ces gens-là.

Dans ton cas, même si ça avait été une opération très douloureuse, tu aurais largement pu monter ta buprénorphine à 1, puis 2, puis 4 puis 8 mg et cela aurait suffit car tu es très loin de la dose plafond.

Prends soin de toi, bonne rééducation et à bientôt sur le forum

“Never be cruel. Never be cowardly. Remember, hate is always foolish and love is always wise. Always try to be nice, but never fail to be kind.” DW

Hors ligne

 

CaptainCrox'
"I am an idiot"
Suisse
champi vert22champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 23 May 2022
552 messages
Blogs
Je viens de trouver ce protocole anglais pour la gestion de la douleur chez les patients sous buprénorphine. J'en ai trouvé d'autres mais ils racontent la même chose. Je le poste ici pour la postérité bien que dans ton cas, tu étais à des doses largement basses pour te permettre de gérer l'antalgie comme il faut en plus de subir une intervention "peu douloureuse" (je suis encore choqué par la violence de la chirurgie)

https://pcssnow.org/wp-content/uploads/ … _24_22.pdf

En résumé, jusqu'à très récemment, il était recommandé d'arrêter la buprénorphine 48 heures avant ou descendre à des doses en dessous de 6-8 mgs pour permettre l'utilisation d'un agoniste pur très puissant tel que le fentanyl.

Le problème posé par la baisse de la dose du TSO c'est que les patients ne supporteraient pas le sevrage avant l'opération donc il semblerait qu'à partir de doses inférieures à 6-8 mgs de buprenorphine, l'usage d'agonistes purs très puissants tels que le fentanyl permettraient de contrecarrer la buprénorphine jusqu'à un certain degré.

Ex: si un patient est sous tso à 12 mg (je dis une betise hein), baisser à 8 mgs avant l'opération, doser avec agoniste puissant et lorsque les douleurs sont gérables sans opioides, attendre que l'agoniste pur disparaisse du sang et que le patient soit en sevrage pour reprendre gentiment la buprénorphine en sachant qu'il y a risque de sevrage précipité.

En résumé: c'est du bricolage.

Une autre alternative proposée, c'est de temporairement passer à un TSO agoniste pur avant, pendant et légèrement après la chirurgie douloureuse, car l'interchangeabilité entre agonistes purs est plus simples (morphine comme TSO, methadone comme TSO). Et reprendre la buprénorphine lorsqu'il n'y a plus besoin d'antalgie. Mais toutes ces idées impliquent que le patient va devoir passer par un sevrage sévère (évacuation des agonistes purs) avant de pouvoir reprendre le TSO de buprénorphine.

“Never be cruel. Never be cowardly. Remember, hate is always foolish and love is always wise. Always try to be nice, but never fail to be kind.” DW

Hors ligne

 

avatar
Caïn homme
PsychoAddict
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 04 Oct 2013
2055 messages
Blogs
Salut Captain,
je dois t'avouer que je guettais ta réponse, tant ta participation m'a aidée, vraiment.
Pour l'opération je te ferais bien une photo du compte-rendu médical, mais bon je sais pas trop faire. Ce que je peux te dire, c'est que moi aussi je suis vraiment très étonné de ce qu'ils arrivent à faire avec cette opération de prothèse de la hanche avec une souffrance physique aussi, disons, gérable.
Il y a quand même, je cite (en partie seulement)  :
- Incision du tenseur du fascialata et du grand fessier.
- Section des pelvi-trocahantériens et de la capsule.
- Section du col à la scie. Ablation de la tête fémorale. Recoupe du col effectuée à 9 mm du petit trochanter.
Et ensuite ils placent la prothèse (avec sa tige de plusieurs centimètres qui s'intègre dans le fémur), en te manipulant dans tous les sens...
Ils m'avaient demandé mon groupe sanguin, que je n'ai pas mémorisé mais qu'ils ont trouvé dans mon dossier, mais je n'ai pas été transfusé. Ce qui veut dire que j'ai évidemment perdu du sang mais pas trop. Mon pansement est d'ailleurs ultra clean, pas une goutte n'y apparaît.
Maintenant pour ce qui est de la gestion de la douleur et de mon traitement, je pense que j'ai à peu près trouvé la bonne solution, enfin j'espère.
Pour aujourd'hui, 48 heures après l'opé, on m'avait dit de ne pas m'affoler si je ressentais un retour de douleur plus prononcée. Qui aurait correspondu à la disparition totale ou presque des produits anesthésiants dans mon corps. Mais rien de tout ça, j'ai plutôt pas mal dormi (c'est juste un peu dur de trouver la bonne position, mais j'avais pris l'habitude de dormir avec un coussin orthopédique entre les cuisses, ça aide, il ne faut surtout pas croiser les jambes).   
C'est vrai que le matin je me fais un spray bien dosé, autour de 1 mg. J'en prends la moitié, les reste réparti dans la journée.
En fait j'ai une plaquette de B8, acheté dans la rue, un plan sûr. Donc mon procédé, ça a toujours été de prendre mon traitement régulièrement. Et de temps en temps, un bout la plupart du temps minuscule de B8 illégal (hors prescription). 
J'essaie quand même de me limiter parce que ça a pris du temps de parvenir à mon dosage "légal", voire certains jours à 0,4/0,5, sans aucun ajout donc. Et surtout, sans aucun effet désagréable (diarrhée le matin, mauvaise nuit) que j'ai pu avoir à certains paliers (je sais pas pourquoi le passage de 0,8 à 0,6 a vraiment été plus compliqué) c'était pour moi le signe que j'étais parvenu près de mon objectif de descendre le plus possible, à 0,4 puis 0,2.
Mais pour en revenir à la période actuelle.
Je vais suivre à la lettre tout ce qu'il y a dans mon ordonnance (antiinflammatoire diclofenac + le truc qui va avec pour éviter les problèmes gastriques, anticoagulant, les bas de contention à porter dans la journée (l'enfer avec la chaleur en ce moment), le paracetamol (j'ai des 1000 que la plupart du temps je coupe en deux). SAUF le trama, parce que là je pense qu'il a abusé. Si je suis ses prescriptions je devrais prendre 6 tramas par jour ! Pendant 45 jours, soit la prescription la plus longue par rapport à l'antiinflammatoire (sur 8 jours) et l'anticoagulant (sur 35 jours) ! Cumulé avec mon traitement (qu'il a en plus mal retranscrit sur l'ordo : comme le mode de prise par spray est quasi inconnu, je dis toujours que je prends ma bupré en deux fois : 0,4 le matin et 0,2 le soir en sublingual ; lui a écrit que je prenais 1 comprimé et demi le matin et pareil le soir, ce qui fait donc 0,6 à chaque fois, le double de ce que je prends en réalité).   
Un truc que j'aurais pu envisager, c'est un switch total, je prends les 6 tramas par jour sans prendre mon traitement. Je ne sais même pas si ça passerait. Et puis surtout quel intérêt puisqu'après 45 jours à ce dosage, je serai forcément accro... Avec la nécessité de revenir à mon traitement bupré, forcément un peu remonté pour compenser (même si je baissais progressivement le trama).
Donc là, je vais faire ce que j'ai fait hier. Un bon spray le matin, un ou deux tramas en début d'après-midi (soit 5/6 heures après mon dernier pschitt) et le soir avant de me coucher, retour à quelques pschitts. Hier je n'ai pris qu'un seul trama. Et c'est passé sans problème.
Sur le reste, je suis complétement d'accord avec toi. Dans mon cas ça passe avec ma tolérance à la bupré qui a bien baissé (officiellement le dernier palier c'est 0,4, j'en suis pas loin, il n'y a pas de plus petit dosage sauf en passant au temgesic mais apparemment, ce n'est pas prévu dans les traitements de substitution, ce qui est idiot soit dit en passant).
Mais pour un gars qui serait ne serait-ce qu'à 4 mg, ce serait déjà une autre histoire. A 6mg/jour, un dosage pas si haut, c'est dix fois ce que je prends...
Et pour un gars substitué à la méthadone, il y aurait forcément danger d'overdose.
encore merci à toi,
C.

Dernière modification par Caïn (Hier à  12:51)


La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

Hors ligne

 

CaptainCrox'
"I am an idiot"
Suisse
champi vert22champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 23 May 2022
552 messages
Blogs
Salut,

Mes réponses ci-dessous.

Caïn a écrit

Salut Captain,
je dois t'avouer que je guettais ta réponse, tant ta participation m'a aidée, vraiment.
Pour l'opération je te ferais bien une photo du compte-rendu médical, mais bon je sais pas trop faire. Ce que je peux te dire, c'est que moi aussi je suis vraiment très étonné de ce qu'ils arrivent à faire avec cette opération de prothèse de la hanche avec une souffrance physique aussi, disons, gérable.

De mon côté aussi j'attendais tes retours. C'est tellement compliqué de donner son avis en ayant que la théorie alors que derrière, l'humain (toi) à qui tu donnes un conseil personnel, un avis personnel, bah c'est une personne qui risque de souffrir et j'avais vraiment peur que mon intervention ne t'aide pas ou te fasse peur.

Ca me fait plaisir de savoir que mes messages t'ont aidé. De mon côté, j'ai appris énormément de choses sur la chirurgie orthopédique (c'est violent, je m'en remets toujours pas, et pourtant, dans ma courte carrière d'ambulancier lorsque j'étais plus jeune, j'ai vu des choses affreuses).

Caïn a écrit

Il y a quand même, je cite (en partie seulement)  :
- Incision du tenseur du fascialata et du grand fessier.
- Section des pelvi-trocahantériens et de la capsule.
- Section du col à la scie. Ablation de la tête fémorale. Recoupe du col effectuée à 9 mm du petit trochanter.

Et ensuite ils placent la prothèse (avec sa tige de plusieurs centimètres qui s'intègre dans le fémur), en te manipulant dans tous les sens...

Caïn a écrit

Ils m'avaient demandé mon groupe sanguin, que je n'ai pas mémorisé mais qu'ils ont trouvé dans mon dossier, mais je n'ai pas été transfusé. Ce qui veut dire que j'ai évidemment perdu du sang mais pas trop. Mon pansement est d'ailleurs ultra clean, pas une goutte n'y apparaît.

Il faut savoir que les fractures du col du fémur et ou de la hanche sont parmi les fractures causant les plus grosses hémorragies internes et les plus dangereuses. Toute fracture peut causer des hémorragies internes mais la prise en charge de celles du fémur ou de la hanche sont d'un tout autre niveau.

Tu dis qu'ils sont intervenus sur ces zones là et tu as eu droit au traitement "Valerie Damidot" donc le risque hémorragique, bien que contrôlé en milieu opératoire et non urgent, n'est pas nulle. C'est bien qu'ils aient prévu l'éventuelle perfusion de sang dans le cas où il y aurait eu une hémorragie incontrôlable ou trop forte.

Cela étant, lorsque l'on te demande ton groupe sanguin, aucun médecin ne devrait se baser sur l'information donnée par le patient ou l'information du dossier. Une prise de sang devrait être faite avant chaque chirurgie ne serait-ce que pour un bilan de l'état de santé avant et pour reconfirmer le groupe sanguin.

Dans le doute, ils utilisent les donneurs universels.

Caïn a écrit

Maintenant pour ce qui est de la gestion de la douleur et de mon traitement, je pense que j'ai à peu près trouvé la bonne solution, enfin j'espère.

Pour aujourd'hui, 48 heures après l'opé, on m'avait dit de ne pas m'affoler si je ressentais un retour de douleur plus prononcée. Qui aurait correspondu à la disparition totale ou presque des produits anesthésiants dans mon corps.

Mais rien de tout ça, j'ai plutôt pas mal dormi (c'est juste un peu dur de trouver la bonne position, mais j'avais pris l'habitude de dormir avec un coussin orthopédique entre les cuisses, ça aide, il ne faut surtout pas croiser les jambes).

Ca correspond en effet à la fin de l'effet des blocs nerveux qui endorment la zone (à l'image d'une anesthésie locale pour une petite suture mais là on parle d'une grosse région, au niveau des nerfs.

Entre temps, le Diclofenac, paracetamol et la Buprénorphine ont pris le relai, ceci pourrait expliquer que tu n'aies pas senti un effet on / off en plus du fait que l'anesthesie loco regionale s'estompe progressivement.

Caïn a écrit

C'est vrai que le matin je me fais un spray bien dosé, autour de 1 mg. J'en prends la moitié, les reste réparti dans la journée.

En fait j'ai une plaquette de B8, acheté dans la rue, un plan sûr. Donc mon procédé, ça a toujours été de prendre mon traitement régulièrement. Et de temps en temps, un bout la plupart du temps minuscule de B8 illégal (hors prescription). 

J'essaie quand même de me limiter parce que ça a pris du temps de parvenir à mon dosage "légal", voire certains jours à 0,4/0,5, sans aucun ajout donc. Et surtout, sans aucun effet désagréable (diarrhée le matin, mauvaise nuit) que j'ai pu avoir à certains paliers (je sais pas pourquoi le passage de 0,8 à 0,6 a vraiment été plus compliqué)
c'était pour moi le signe que j'étais parvenu près de mon objectif de descendre le plus possible, à 0,4 puis 0,2.

Les plaquettes de B8 c'est donc de la buprénorphine à 8 mg ? je ne suis pas très au courant des terminologies de "rue". J'imagine que tu dissous les comprimés dans de l'eau que tu sprays et chaque spray équivaut à une dose fixe selon la concentration c'est ça ?

Concernant le sevrage en soit, les derniers palliers sont toujours les plus compliqués tant physiquement que psychologiquement. Normalement, lors d'un sevrage longue durée, les palliers se font en pourcentage sauf qu'arrivé à 0.6, bah difficile de faire des paliers plus petits.

Je suis étonné qu'en France le Temgesic ne soit pas autorisé pour faire les derniers palliers à 0.2 mg puis 0.1 (1/2 comprimé)...

L'avantage que tu as avec ton spray, c'est que tu peux éventuellement baisser la concentration pour avoir des doses de 0.1 mg sur la fin ?

Garde en tête que même arrivé à 0 mg, il y aura possiblement le syndrome de sevrage prolongé qui doit être pris en charge de manière pluridisciplinaire: activités qui te font du bien, thérapie, trouver un moyen d'avoir de la dopamine "naturellement" (dans le sens sans opioide).

Caïn a écrit

Mais pour en revenir à la période actuelle.

Je vais suivre à la lettre tout ce qu'il y a dans mon ordonnance
- antiinflammatoire diclofenac
- le truc qui va avec pour éviter les problèmes gastriques
- anticoagulant
- les bas de contention à porter dans la journée (l'enfer avec la chaleur en ce moment),
- le paracetamol (j'ai des 1000 que la plupart du temps je coupe en deux).

Le diclofenac, j'imagine que tu as une dose entre 50 et 75 mg 3x par jour ? Le diclofenac peut provoquer des troubles gastriques malgré l'IPP (ci-dessous), il est donc important de le prendre au moment des repas.

Le truc pour les soucis gastriques, c'est un Inhibiteur de la pompe à proton (IPP) tels que l'Omeprazole, Pantoprazole ou autres. Il est à prendre le matin, à jeun idéalement.

Les anticoagulants, tu les as sous formes stylos injectables ou autre galénique ? C'est extrêmement important car entre la chirurgie elle-même et l'activité réduite, le risque de caillots est présents (j'imagine qu'ils sont partis sur de l'héparine ou dérivé Énoxaparine une fois par jour en injection, en suisse, ça s'appelle la Clexane. Ce sont des injections sous cutanées quotidiennes, souvent en fin de journée.

Paracetamol, tu peux, je pense te permettre de prendre 1g 4x par jours.

Exemple Plan de traitement 1 a écrit

7h00 (réveil): Inhibiteur pompe à proton en comprimé (fonctionne mieux le ventre à jeun y compris d'autres médicaments) 
7h30: Buprenorphine 1mg en spray
8h00: Diclofenac 50 ou 75 mg (prochaine dose 8h plus tard) avant pendant ou juste après repas
12h00 : Paracetamol 1000 mg (toutes les 6 heures, 4x par 24h)
13h00: Buprenorphine Spray si tu ressens le besoin
16h00: Diclofenac avec un goûter 
18h00: Paracetaol 1000 mg
20h00: Anticoagulant si en injectable
22h00: Buprenorphine Spray si tu ressens le besoin
00h00: Avant de te coucher, Diclofenac
00h00: Tu peux prendre un Paracetamol 1000 en même temps que le Diclofenac pour faire synergie et mieux dormir, ça peut sembler overkill mais c'est important.
06h00 : Dernière réserve de paracetamol 1000 mg

En prenant à 00h00 (ou au moment du coucher) paracetamol + anti inflammatoire en même temps, il y a une grosse synergie qui se fait et qui va t'aider à mieux dormir.

Cette suggestion n'est bien sûr qu'un protocole possible.

Tu peux aussi, si la douleur est forte  ou difficulté à dormir, prendre toute la journée diclofenac et paracetamol en même temps:


Exemple Plan de traitement 2 a écrit

7h00 (réveil): Inhibiteur pompe à proton en comprimé (fonctionne mieux le ventre à jeun y compris d'autres médicaments) 
7h30: Buprenorphine 1mg en spray
8h00: Diclofenac 50 ou 75 mg + 1G paracetamol (avant pendant ou juste après repas)
12h00: Buprenorphine Spray si tu ressens le besoin
14h00: Paracetamol en réserve
20h00: Diclofenac + Paracetamol 1000 mg (avec repas) 
20h00: Anticoagulant si en injectable
22h00: Buprenorphine Spray si tu ressens le besoin
Dès 2h00 : Réserve Paracetamol ou attendre 04h00 pour prendre avec Diclofenac
Dès 04h00 du matin: Reserve de Diclofenac

La gestion de la douleur, elle est plus simple quand tu es là pour prévenir cette dernière. C'est plus dur de calmer une douleur quand elle est là que de la gérer en amont. N'attends pas que la douleur soit là pour gérer l'antalgie, pour la première semaine, je pense que tu peux te permettre d'avoir un programme fixe.



REGLES:
4G paracetamol par 24h0 max - Prise toutes les 6 heures
Diclofenac: 2 à 3 prises selon le type de comprimé (long release ou pas), généralement espacé de toutes les 8 heures jusqu'à 3 prise spar 24 heures.

Tu peux soit prendre une fois le paracetamol puis une fois le Diclofenac pour couvrir la journée soit les prendre en même temps pour synergie. L'important quand tu prends le diclofenac, c'est d'avoir mangé avant car sinon, meme avec protection gastrique aïe aïe aïe.

C'est important d'empêcher la douleur de revenir ou monter. Après les suggestions de sprays de bup, c'est des suggestions, toi seul sais ce que tu as besoin ou tolères.

Caïn a écrit

SAUF le trama, parce que là je pense qu'il a abusé.

Si je suis ses prescriptions je devrais prendre 6 tramas par jour ! Pendant 45 jours, soit la prescription la plus longue par rapport à l'antiinflammatoire (sur 8 jours) et l'anticoagulant (sur 35 jours) !

Cumulé avec mon traitement (qu'il a en plus mal retranscrit sur l'ordo : comme le mode de prise par spray est quasi inconnu, je dis toujours que je prends ma bupré en deux fois : 0,4 le matin et 0,2 le soir en sublingual ; lui a écrit que je prenais 1 comprimé et demi le matin et pareil le soir, ce qui fait donc 0,6 à chaque fois, le double de ce que je prends en réalité).   

Un truc que j'aurais pu envisager, c'est un switch total, je prends les 6 tramas par jour sans prendre mon traitement. Je ne sais même pas si ça passerait. Et puis surtout quel intérêt puisqu'après 45 jours à ce dosage, je serai forcément accro...

Avec la nécessité de revenir à mon traitement bupré, forcément un peu remonté pour compenser (même si je baissais progressivement le trama).

Donc là, je vais faire ce que j'ai fait hier. Un bon spray le matin, un ou deux tramas en début d'après-midi (soit 5/6 heures après mon dernier pschitt) et le soir avant de me coucher, retour à quelques pschitts. Hier je n'ai pris qu'un seul trama. Et c'est passé sans problème.

Sur le reste, je suis complétement d'accord avec toi. Dans mon cas ça passe avec ma tolérance à la bupré qui a bien baissé (officiellement le dernier palier c'est 0,4, j'en suis pas loin, il n'y a pas de plus petit dosage sauf en passant au temgesic mais apparemment, ce n'est pas prévu dans les traitements de substitution, ce qui est idiot soit dit en passant).

Mais pour un gars qui serait ne serait-ce qu'à 4 mg, ce serait déjà une autre histoire. A 6mg/jour, un dosage pas si haut, c'est dix fois ce que je prends...
Et pour un gars substitué à la méthadone, il y aurait forcément danger d'overdose.
encore merci à toi,
C.

Je réponds en vrac... mais 6 comprimés de 50 mg toutes les 4 heures, c'est une prescription relativement normale mais complètement faible face à la buprénorphine (un comprimé de 50 mg face à > 1 mg buprénorphine, ça ne fera rien en plus de créer une dépendance supplémentaire). Ce n'est pas le dosage de 300 mg par 24 heures qui m'inquiète, c'est la durée de 45 jours.

Les opioides ne sont pas recommandés pour de telles durées. Je ne connais pas ton historique médical mais plutôt que de faire 45 jours de tramadol, il serait plus judicieux de continuer le Diclofenac voire au bout de 8 jours, passer à un anti inflammatoire moins puissant mais un Anti inflammatoire non stéroidiens.

45 jours c'est largement assez pour augmenter ta tolérance globale aux opioides. Pour que ça marche il faudrait que tu arrêtes ta buprénorphine qui semble de toute façon te couvrir tes accès de douleurs en spray légèrement surdosés.

Et de toi à moi.. 300 mg de tramadol par jour VS 0.6 mg de buprenorphine par jour, en terme d'équivalence, ça aurait pu le faire niveau antalgie (théorie théorie hein) mais par contre, en terme de couverture TSO sevrage, le tramadol n'est pas un "bon" TSO dans la majorité des cas, tu aurais peut etre eu l'impression d'être en manque léger si tu avais arrêté la bup pour 300 mg de tramadol car le tramadol n'est pas un opioide pur, il a un effet antidépresseur et agit de manière particulière.


Suite

Sincèrement, si tu arrives à gérer avec ton diclofenac (3x50 mg jour ou 3x75 mg jour),, ton paracetamol (4 g jour) + 0.6 mg de buprénorphine de base + buprénorphine en spray 3-4 x par jour en réserve et avant d'aller dormir pour mieux dormir, tu n'auras pas besoin du Tramadol.

L'action antalgique de la buprénorphine, rien qu'en montant à 1 mg est supérieure aux 300 mgs de tramadol qu'il propose sur 45 jours !!

Au vu de la description de ton opération, je comprends mieux pourquoi les injections intramusculaires d'anti inflammatoires sont compliquées sauf dans le deltoid (épaule) mais tu ne peux pas injecter de gros volumes. Les muscles des fesses et des cuisses doivent être bien abimés donc injection I.M compliqués.

Les options pour les patients sous TSO buprénorphine pour chirurgie se résument à :

Option 1 a écrit

1. Arrêt 48-72 heures avant la chirurgie totale de la buprénorphine : impliquant le patient en sevrage sévère => Risque que les patients PUDs ne supportent pas le manque avant l'opération et reprennent leur TSO
2. Si patient sevré sévère de buprénorphine et a tenu le sevrage, possibilité d'utiliser des vrais agonistes purs opioides durant l'opération et en salle de réveil
3. Utilisation de tramadol, morphine, oxycodone pendant la phase de convalescence jusqu'à ce que la douleur soit gérée par des palliers 1
4. Arrêt des antalgiques agonistes purs, attente que le patient soit en sevrage SEVERE pour pouvoir reprendre la buprénorphine

Dans cette option 1, selon la dose de TSO du patient, le sevrage 48-72 heures est une torture.

Option 2 a écrit

Si patient substitué au-delà de > 8 mg / jour, baisse jusqu'à atteindre 6 mg de TSO buprenorphine 48-24 heures avant l'opération. Sevrage sévère mais moins sévère que l'arrêt total
2. Utilisation d'agnoistes purs trèès puissants durant et après l'opération ayant une affinité plus forte que la buprénorphine: sufentanil durant l'anesthésie, fentanyl après
3.Arrêt des agonistes purs, attente de sevrage et reprise après 24-48 heures de sevrage de la buprénorphine

Option 3 a écrit

Passage d'un TSO à la buprénorphine à un TSO agoniste pur tel que la morphine avant la chirurgie. La morphine laisse de la marge de manoeuvre pour utiliser d'autres opioides agonistes purs.

Dernière option a écrit

Si patient substitué à < 8 mg, utiliser la buprénorphine comme antalgique principal jusqu'à sa dose plafond.

C'est à dire que le patient reçoit ses 8 mgs pour TSO et pendant la chirurgie, utilisation de buprenorphine à très haute dose (dose plafond à 24 mg) pour augmenter l'intérêt antalgique.

Post-opératoire: 8 mgs pour le TSO le matin + titration jusqu'à max 16 mg en plus des 8 répartis en 3 prises pour la douleurs.

ex:
jour 1 post opératoire:
8 mg le matin + 3x2 mgs (6) pour la douleur durant 24 heures (14 mgs)
jour 2-3: 8 mg le matin + 3x4mg (12) pour la douleur (20 mg)
jour 4-5: 8 mg le matin + 4x4 mg (16) pour la douleur (24 mg dose plafond)

La clef avec la buprénorphine semble de donner la dose de TSO si le TSO n'est pas à la dose plafond et d'augmenter ladite dose en 3-4 prise jusqu'à max 24 mg par jour pour une courte durée.

Mais cela doit se faire en milieu hospitalier car risque d'overdose, la titration doit se faire très prudemment.


En ce qui concerne ton sevrage, lorsque tu seras à nouveau stable à 0.6 mg par jour, il y a diverses solutions pour que ton sevrage ne se fasse pas trop violemment (passage de 0.6 à 0.4 puis plus rien, c'est violent).

N'hésite pas à m'écrire en MP, je ne veux pas polluer le topic qui était lié à ta chirurgie mais j'ai connu des gens qui ont réussi à faire des sevrages de buprénorphine à la douce sans faire un pallier de 0.4 à 0. Mes MPs te sont ouverts.


“Never be cruel. Never be cowardly. Remember, hate is always foolish and love is always wise. Always try to be nice, but never fail to be kind.” DW

Hors ligne

 

avatar
Caïn homme
PsychoAddict
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 04 Oct 2013
2055 messages
Blogs
Merci Captain !
Ce "merci" est systématique, il n'en est pas moins sincère.
Je vais tenter de faire du "point par point" (technique de journaliste, ce que je suis), pour te répondre. Mais j'oublierais certainement beaucoup de choses.

- Tout d'abord, je ne pense pas que l'on pollue le topic. Même s'il a un tour forcément personnel, humain -comme tu le dis-, on aborde des choses qui peuvent concerner d'autres que nous sur le forum. Ne serait-ce que la prothèse de hanche, c'est une des opérations qui est le plus pratiquée au monde.

- J'ai commencé à regarder quelques vidéos sur YouTube, il y a à boire et à manger, comme toujours, mais beaucoup de choses intéressantes. C'est comme ça que j'ai appris que j'ai eu droit à "l'approche postéro externe de Moore". C'est la plus pratiquée et donc la plus maîtrisée. En gros le chirurgien passe par le côté, légèrement sur l'arrière, pour atteindre l'articulation. Elle a pour inconvénient ce que je te disais plus haut : "Incision du tenseur du fascialata et du grand fessier, section des pelvi-trochantériens et de la capsule." Il y a maintenant une autre approche, couramment pratiquée, plus par l'avant, où le chirurgien parvient à atteindre l'articulation sans inciser les muscles, en les écartant. C'est censé favoriser une récupération plus rapide. Mais bon, j'ai vu trois kinés depuis l'opération et les trois ont trouvé exceptionnel le fait que je me déplace aussi facilement 24 h. puis 48 h. après l'opé.
Et in fine, le résultat est le même, les tissus cicatrisent et tu retrouves une hanche non-douloureuse et mobile. Qui, avec les nouveaux matériaux utilisés résiste à l'usure du temps sans se dégrader.

- Pour ce qui est du diclofénac, c'est bien une fois le matin, une fois le soir. La différence avec ce que tu me dis, c'est que le médoc qui va avec pour éviter les troubles gastriques (Ezoprémazole 20 mg), je le prends 10 minutes un quart d'heure avant le repas du soir. Et le diclo pendant le dîner. Un peu brassé ce matin mais ça va.
Je retiens ton idée de prolonger éventuellement le traitement anti-inflammatoire. J'ai des Ibuprofène en réserve qui devraient faire l'affaire.

- Pour l'anticoagulant c'est le matin, en principe toujours à la même heure (en gros entre 8 et 9 heures pour moi, je peux me lever quand je veux). Je trouve que j'ai une cuisse de footballeur alors que ma cuisse droite est mince (je suis longiligne, 66 kgs, 1 m 84). Mais la kiné m'a dit que c'était normal et même nécessaire : l'hématome c'est une sorte de bain où se régénèrent les tissus et sont évacuées les toxines (si j'ai bien pigé). Et finalement "mon" hématome n'est pas si volumineux.

- Enfin la douleur, ça se passe bien aussi. Hier je n'ai pas eu d'effet rebond qui aurait correspondu à la fin de l'effet anesthésiant, ni aujourd'hui d'ailleurs. A tel point que je n'ai pas pris du tout de tramadol, tout en restant sur un spray raisonnable de bupré (je dirais autour de 1 mg). Et, oui, un B8 c'est bien un cachet dosé à 8 mg, donc une miette (un minuscule bout) de B8, ça correspond à 0,2 mg (je calcule plus finement que ça en les divisant progressivement). Je retiens aussi ton idée de prendre un peu plus de ce "bon vieux paracétamol" (j'ai retenu cette expression d'un mec qui explique dans une vidéo qu'il a récupéré de son opération uniquement en prenant du doliprane contre la douleur). Pour l'instant j'en suis juste à deux ou trois fois 500 mg. Et ça passe.

- Enfin pour la bupré, en vue de diminution puis sevrage (uniquement si je sens que c'est possible). C'est vrai que le sujet est à la fois lié et différent pour moi. Dans le sens où je ne perds pas cet objectif de vue (et qu'il est mûrement réfléchi). J'essaierais de te retrouver le lien du thread que j'avais fait sur la bupré prise en spray, notamment en vue de diminution, voire arrêt total. Un intervenant (son pseudo c'est "opiomane") explique très bien comment il y est parvenu et en limitant les effets désagréables.
C'est sans conteste la meilleure méthode pour gérer des doses quasi homéopathiques... D'ailleurs, je me suis peut-être mal exprimé, jamais je ne passerai de 0, 4 à rien. J'envisage plutôt des paliers de 0,1 sur deux ou trois semaines. Une approche la plus douce possible.
Amitiés à toi et bonne journée à tous,
C.

Dernière modification par Caïn (Aujourd'hui à  11:29)


La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Sujets similaires dans les forums, psychowiki et QuizzZ

logo Psychoactif
[ Forum ] Addiction - Après addiction codéine bupre ou tramadol lp
par SabrinaB59, dernier post 01 mai 2019 par Oaxaca-na
  1
logo Psychoactif
[ Forum ] Dosage - Dosage pour tramadol
par Aralc, dernier post 18 décembre 2023 par toums85
  1
logo Psychoactif
[ Forum ] Tramadol Dosage
par anonyme778979897787, dernier post 19 mai 2018 par Mascarpone
  10
logo Psychoactif   [ PsychoWIKI ] Tramadol, effets, risques, témoignages
logo Psychoactif   [ PsychoWIKI ] Usage, abus et addiction à la codéine et au tramadol

Pied de page des forums