Sevrage d’héroïne pour mon fils ?

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Luna44 femme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 09 Jul 2025
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Bonjour
Je suis maman d'un jeune homme de 25 ans qui se drogue depuis des années, depuis 3 ans sous héroïne en injection il a essayé d'arrêter 2 fois une 1ère fois il a été 12 mois sous methadone la seconde 8 mois rien n'y fait
En ce moment il n'a plus de traitement car il me dit qu'il ne se sent pas bien avec
Je pense a lui faire faire un cold turkey
J'aimerais avoir des témoignages de personnes qui ont fait cette expérience et si il y a une réelle chance de réussite car je ne veux pas lui faire subir une souffrance inutile
Merci d'avance de vos conseils

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Lost and shiny femme
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champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 29 May 2024
29 messages
Salut,
Je comprends ta détresse face à son addiction mais tu ne pourras rien faire sans que cela vienne de lui ou du moins qu’il soit acteur de la gestion de ce sevrage.  Que pense t’il de cette idée de cold turkey?

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Luna44 femme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 09 Jul 2025
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Bonsoir
il a envie de tenté mais il a très peur ce qui est normal et moi aussi c'est pour ça que je recherche des témoignages

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psyr homme
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champi vert3champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 19 Nov 2022
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A part lui faire endurer une séance de torture avant de replonger, je n'y vois aucun intérêt.
Si rien n'a changé, rien ne changera. Par rien j'entends le pourquoi de son envie/besoin de défonce.
Malheureusement ça ne se passe pas comme dans un film où le héros, après des jours et des nuits de souffrance, en ressort avec une lueur nouvelle dans les yeux, celle du combat gagné.
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Exactement ! (kaneda)

Je m'en tire bien, pas vrai ?

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prescripteur homme
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champi vert44champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Feb 2008
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Bonjour, j'avais fait il y a quelques années un protocole pour ça.

protosvl.pdf

ça marchait bien (sur quelques cas) mais dans plusieurs cas a debouche sur un TSO (subutex ou Methadone) ce qui n'est pas une catastrophe. A t il consulté un CSAPA ?
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Frontkickkk homme
Nouveau Psycho
champi vert4champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 18 Jan 2023
103 messages
Bonjour,
Effectivement ça peut être compliqué d'être un parent, de s'inquiéter pour son enfant pour pleins de choses et c'est tout à fait normal. N'importe quel parent souhaite voir son enfant bien et heureux, et le voir dans une situation de mal, de détresse renvoie sans doute a quelque chose de compliqué à vivre pour vous.
Je me permets plusieurs questions..
Est ce que lui voit réellement des problèmes à sa consommation ?
On est nombreux à avoir des consommations régulières ou quotidiennes sans que cela nous pose problème réellement. Je demande cela car il est compliqué d'arrêter quelque chose même en ayant toute la bonne envie du monde, alors si en plus on ne voit pas trop d'intérêt.. hormis peut être pour satisfaire d'autres personnes.
Est ce qu'il est suivi dans un CSAPA ? (Centre de Soin,d'accompagnement et de prévention en Addictologie)
Cela peut être un lieu ressource pour discuter de ses consos, mettre en place des choses pour stabiliser, réduire ou arrêter ses consommations. Bosser sur les aspects de sa vie qui font que l'on consomme.
De plus il existe quand même plusieurs traitements de substitution. Peut être qu'effectivement la méthadone ne lui convient pas, peut être c'était une question de dosage, peut être faut il trouver un autre traitement... Les CSAPA permettent de travailler sur cela.
En revanche la demande doit venir de la personne elle même, c'est la clé.
Parfois a part être présent pour une personne que l'on aime, y a pas forcément grand chose a faire de plus.. dans un premier temps...tant qu'elle ne nous a pas sollicité... Etre la, écouter, tenter de comprendre ce qu'il se passe et peut se jouer dans les consommations.
S'il le souhaite il peut également s'inscrire sur ce forum et échanger avec nous, c'est également un forum ressources pour pleins de gens ici.
Amicalement

Bonne journée

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filousky homme
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champi vert65champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 14 Dec 2008
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Je peux t'apporter comment la réaction de mes parents a été aidante. Il y a 40 ans, je shootais environ 1/2 g de blanche quotidiennement pendant 3 ans après quelques années de consommations occasionnelles.

Est arrivé le moment  ou le désespoir des sevrages secs ratés a pris le dessus. Les 3° et 5° jours de l'arrêt sec de l'héroïne sont les plus difficiles à passer car le 3° est très hard et commençait à germer das ma tête la pensée : "une petite pause serait bienvenue" et le 5°, la forme physique revenant un peu, la tentation de s'en offrir un dernier devenant réalisable (il fallait à l'époque trouver le pusher chez lui et bien sûr se déplacer pour aller chercher, mais bouger redevenait possible au 5° jour. Après de dizaines de sevrages "ratés", chaque ratage rendant le prochain un peu plus dur, j'ai fait le constat que seul, je n'y arriverait pas, d'autant plus que ma femme consommait aussi et que les essais d'arrêt n'étaient pas coordonnés.

J'étais donc le fameux fils avec une grosse situation professionnelle qui se sentait vide de toute solution autre que de toujours avoir avec moi au minimum un gramme de cette poudre blanche si puissante. 

C'était le premier gros échec de ma vie (vécu tel quel à ce moment précis). J'ai donc appelé au secours mes parents et je crois que cela m'a sauvé la vie. Quand je leur ai dit dans quelle situation je me trouvais, leur réponse a été courte et bien efficace : Ha ! Ce n'est que ça ! On va t'aider.

Et ils l'ont fait sans porter le moindre jugement et surtout aucune parole critique ou inquisitrice, rien de cela. C'est, pour moi, la plus belle preuve d'amour que j'ai reçu dans ma vie. J'ai mis du temps à régler le souci, mais soutenu par des parents qui n'y connaissaient que dalle aux soucis de la consommation d'héroïne, que dalle sur le manque, que dalle sur la PAWS (dépression post sevrage).

Je les remercie à nouveau à l'occasion de ce post, qui me permet de les faire revivre quelques secondes chez les lecteurs du post. Ils sont décédés en 2007 et 2015 (95 ans).

J'ai pensé, j'espère sans me tromper que ce témoignage peut te servir un peu.

Te soucies pas trop, aujourd'hui, entre autre grâce aux TSO, l'arrêt de la consommation d'opiacés récréatifs n'est plus une cassure énorme dans l'existence d'une personne grâce à la possibilité d'utiliser les TSO qui ont une efficacité redoutable et que seuls les ignorants et les intégristes religieux critiquent en disant "on ne remplace pas une drogue par une autre drogue", pensée initiée par le Dr Olivenstein qui a été un frein en France à l'usage de ces traitements que j'utilise depuis 23 ans en me félicitant tous les jours.

Dans le protocole cité par Prescripteur de sevrage avec l'aide de TSO, je l'ai fait en 1983 à l'hôpital St Anne en surnombre des 50 personnes sur lesquelles l'essai de la méthadone était autorisé à Paris pour étude. J'ai eu le droit à un sevrage progressif sur 5 semaines avec un dosage de méthadone diminuant lentement. Je n'ai subi aucune souffrance physique ou psychique, le temps des 5 semaines. J'étais même euphorique de faire cela avec tant de facilité tout en travaillant tous les jours. Le dernier gobelet bu, la prescriptrice  m'a annoncé que je prenais du sirop neutre depuis 7 jour set que le sevrage était fini. Que nenni, un mois après, une dépression monumentale m'est tombée dessus et le chemin du pusher existait toujours. Donc échec à moyen terme et ce protocole n'est plus proposé dans les circuits de soins aux personnes usagères de drogues.

Fin de mon témoignage de fils qui prend de la came (toujours à 71 ans) quand il en a envie ou besoin, mais avec réflexion et sagesse comportementale.

Et tiens le coup, ce n'est pas si horrible que cela de consommer des drogues. Pour beaucoup, c'est indispensable pour corriger certaines déviances comportementales ou psychiques qui les font souffrir, donc des outils d'auto médications échappant au contrôle du corps médical, des produits aussi qui peuvent être des aides précieuses pour mettre le turbo à certains moments de l'existence (examens, épreuves professionnelles, épreuves sentimentales, etc....).

Il est indispensable de ne plus écouter les phrases de certains politiques ignares qui parlent encore de LA DROGUE, l'associant à la merde alors qu'il existe des centaines de drogues différentes non compatibles sous la même appellation.

Amicalement       

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Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)
 
Très beau témoignage! Myoz
 
Merci pour ton témoignage (kaneda)

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prescripteur homme
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champi vert44champijaune0cxhampi rouge0
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Filou fait reference à la methode chinoise pour se sevrer des la methadone. Pour info, si besoin.

methchin1.pdf

Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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filousky homme
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Sors de ta tête l'idée de lui faire subir un "cold turkey". C'est une punition gravement traumatisante quand les TSO sont à portée en allant consulter dans un Csapa pendant qu'il est encore temps (réductions budgétaires à venir). Mais pas dans le but d'un sevrage mais d'une maintenance, c'est là le point crucial.
Merci Prescripteur, ta description de la méthode de la bouteille chinoise est quasi parfaite.

Du coup, maintenant qu'il y a à la disposition des usagers les deux TSO, buprénorphine et méthadone, ces deux opioïdes calmant totalement le manque, le sujet n'est plus aussi grave. Vivre en prenant des opiacés "propres"  toute sa vie n'est absolument pas toxique pour le corps ou pour l'esprit. D'ailleurs, en Suisse comme en Angleterre, ayant reconnu la difficulté que représente un arrêt de consommation d'opiacés,il existe la possibilité de se faire délivrer de l'héroïne pharmaceutique pour les usagers qui ne supportent pas les autres TSO. En France certain addictologues sont OK pour remplacer par de la morphine en quantité assez importante.

Un cold turkey, il faut l'avoir vécu pour comprendre la nature de la souffrance non rédemptrice. C'est vraiment dur. Et la méthadone n'est pas faite pour sevrer les usagers, mais les résultats sont étonnants en maintenance alors que les sevrages réalisés avec leur aide ne donnent pas de résultats probants à moyen et long terme.

Amicalement

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filousky homme
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champi vert65champijaune0cxhampi rouge0
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@Luna44  Ètonnant que tu n'aies pas répondu ni commenté les différentes réponses qui t'ont été faites, toutes dans le même sens.

Est-ce que cette remise en question de ton idée de lui faire vivre un cold-turkey est trop-matisante pour toi. Ce serait dommage car mes propres réponses m'ont coûté une mise à nu de mon histoire qui m'a pris une bonne heure à rédiger correctement.

Ces réponses sont toutes bienveillantes pour ton fils et pour toi. Et je pense que c'est pour toi que ce sera le plus difficile, car ton premier post démontre que tu es novice en connaissance sur la dépendance opiacée et que ta pensée fonctionne sur les croyances et non sur le réel.

L'idée n'est pas de t'agresser en te contredisant mais bien au contraire, le but est de t'aider au maximum.  Je suis aussi papa et grand père de 5 adolescents. Ma dernière née a 28 ans et ses différentes consommations de drogues diverses qu'elle a expérimenté se sont faites avec l'assurance que Papa ne jugerait pas et aiderait au cas ou. Et elle a vécu ses expériences sans soucis, même sa dépendance au speed (amphétamines) qui s'était installée pendant ses 7 mois de prison préventive en Espagne n'a pas été un gros problème. Elle a arrêté toute seule et m'en a parlé qu'après coup, très librement. Elle ne touche pas aux opiacés, ni au speed, ni à la coke mais tape dans les drogues psychédéliques qui ne peuvent pas causer de dépendance gênante et qui lui servent de soutien à son évolution spirituelle (LSD, DMT, et drogues de chamanes pour purger son corps et son esprit des préjugése ramassées à droite et à gauche

Commencez à lire tout un tas de sujets sur notre forum et vous constaterez la qualité des échanges sans jugements et je pense profondément que c'est vous qui avez besoin d'aide, moins votre fils dont on est en droit d'attendre qu'il vienne raconter son histoire sur le forum, ce qui serait plus aidant pour lui.

Amicalement et ce sera mon dernier message sur le sujet.

Fil

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