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Regard des autres
Publié par DjennyBlablabla,
153 vues, 3 réponses
#jugement
#1
- DjennyBlablabla
Nouveau membre
- Aujourd'hui à 11:28
Bonjour.
Aujourd'hui je suis allée chercher mon traitement de buprenorphine (2mg 3 fois par jour) à la pharmacie. Lundi je suis allée chercher 3mg mais comme ce n'était pas suffisant j'ai revu l'addicto ce matin et il a augmenté la posologie aujourd'hui.
Déjà que je suis en général très gênée quand je vais le chercher, le comportement de la pharmacienne à mon égard ne m'a vraiment pas aidé, j'ai même commencé à pleurer...
Je commence par dire bonjour et lui présente mon ordonnance de buprenorphine 2mg trois fois par jours. Je lui explique calmement pourquoi je reviens si tôt après la première prescription et là, je la vois hausser les sourcils, souffler, me regarder de haut en bas, même pas un bonjour. Je suis de nature timide et je suis très sensible, je me suis sentie gênée.
Toujours pas un mot, elle va en reserve dire quelque chose à sa collègue (je suppose qu'elles parlaient de moi) puis revenir avec les boîtes. À ce moment là j'ai les larmes qui montent mais j'essaye de me contrôler. Je suis une jeune femme de 24 ans, je sais qu'à tout âge c'est horrible de vivre une situation pareille mais me retrouver face à une femme qui aurait pu être ma mère réagir de la sorte ça m'a vraiment fait mal au cœur.
Elle commence à me poser des questions sur ma consommation, j'avais l'impression d'être à un interrogatoire, j'ai même dû me justifier sur la raison pour laquelle je prenais le TSO, pourquoi on m'a augmenté la posologie etc... En espérant que ce cauchemar se termine au plus vite, qu'elle n'aurait plus d'autres questions à me poser.
Je la revois souffler, me dévisager du regard et à ce moment là j'en peux plus, les larmes commencent à couler.
Je baisse la tête, je reprends ma carte vitale, je récupère mon traitement, je dis au-revoir avec un grand sourire pour m'empêcher d'éclater en sanglots et je sors de la pharmacie en larmes.
C'est déjà très difficile psychologiquement de commencer un TSO, d'avoir à subir le regard des proches, des professionnels de santé etc... Je sais qu'ils ont une image de nous très bancale pour certains, ils ont le droit de se faire leur propre avis, mais pourquoi nous mettre autant mal à l'aise ? C'est si dur que ça de garder ses remarques pour soi ? Ça me dépasse, surtout venant d'adultes.
Vous aussi vous avez vécu ce genre de choses ? Et comment faire pour ne pas que ça nous atteigne ? Si vous avez des conseils je suis preneuse ♥️
Si oui, je suis désolée pour vous si vous avez subi des situations similaires.
Aujourd'hui je suis allée chercher mon traitement de buprenorphine (2mg 3 fois par jour) à la pharmacie. Lundi je suis allée chercher 3mg mais comme ce n'était pas suffisant j'ai revu l'addicto ce matin et il a augmenté la posologie aujourd'hui.
Déjà que je suis en général très gênée quand je vais le chercher, le comportement de la pharmacienne à mon égard ne m'a vraiment pas aidé, j'ai même commencé à pleurer...
Je commence par dire bonjour et lui présente mon ordonnance de buprenorphine 2mg trois fois par jours. Je lui explique calmement pourquoi je reviens si tôt après la première prescription et là, je la vois hausser les sourcils, souffler, me regarder de haut en bas, même pas un bonjour. Je suis de nature timide et je suis très sensible, je me suis sentie gênée.
Toujours pas un mot, elle va en reserve dire quelque chose à sa collègue (je suppose qu'elles parlaient de moi) puis revenir avec les boîtes. À ce moment là j'ai les larmes qui montent mais j'essaye de me contrôler. Je suis une jeune femme de 24 ans, je sais qu'à tout âge c'est horrible de vivre une situation pareille mais me retrouver face à une femme qui aurait pu être ma mère réagir de la sorte ça m'a vraiment fait mal au cœur.
Elle commence à me poser des questions sur ma consommation, j'avais l'impression d'être à un interrogatoire, j'ai même dû me justifier sur la raison pour laquelle je prenais le TSO, pourquoi on m'a augmenté la posologie etc... En espérant que ce cauchemar se termine au plus vite, qu'elle n'aurait plus d'autres questions à me poser.
Je la revois souffler, me dévisager du regard et à ce moment là j'en peux plus, les larmes commencent à couler.
Je baisse la tête, je reprends ma carte vitale, je récupère mon traitement, je dis au-revoir avec un grand sourire pour m'empêcher d'éclater en sanglots et je sors de la pharmacie en larmes.
C'est déjà très difficile psychologiquement de commencer un TSO, d'avoir à subir le regard des proches, des professionnels de santé etc... Je sais qu'ils ont une image de nous très bancale pour certains, ils ont le droit de se faire leur propre avis, mais pourquoi nous mettre autant mal à l'aise ? C'est si dur que ça de garder ses remarques pour soi ? Ça me dépasse, surtout venant d'adultes.
Vous aussi vous avez vécu ce genre de choses ? Et comment faire pour ne pas que ça nous atteigne ? Si vous avez des conseils je suis preneuse ♥️
Si oui, je suis désolée pour vous si vous avez subi des situations similaires.
Dernière modification par pierre (Aujourd'hui à 21:43)
Hors ligne
#2
- Albi599
Nouveau membre - Aujourd'hui à 18:11
Tu as vécu quelque chose de profondément injuste.
Personne ne devrait te faire sentir honteuse, encore moins un par professionnel de santé censé t’aider.
Tu fais déjà preuve d’un grand courage en entamant un TSO.
Le regard d’une personne ne définit ni ta valeur ni ton parcours. Tu mérites d’être traitée avec respect.
Plus je vieillis et moins je m’embarrasse du qu’en-dira-t-on, et surtout de l’influence que peut avoir le corps médical. J’ai une ordonnance : tu me donnes mes médicaments, et c’est tout… Pour les explications, je suis passé voir le médecin. Vous voulez me faire une pseudo-leçon de morale ? Eh bien il ne fallait pas devenir pharmacien, tu as raté ta vocation. Un pharmacien est de base un exécutant...même si il peut donner des conseils pertinents, je n'attend pas son avis.
Un prof, un flic, un soldat, un médecin, pompier ou encore contrôleur SNCF… peu importe son statut, tant que le respect va dans les deux sens...je suis un ange. Par contre, si ça chauffe, j’ai vite les arguments pour les remettre en place (mais ça… je n’aurais jamais osé le faire à ton âge).
Courage Djenny, ne laisse pas ces gens te faire vivre dans la culpabilité.
Ps : Des questions ouvertes mais fermes peuvent aider. Par exemple, tu rentres et tu montres ton ordonnance - Souffle du pharmacien - Il y a un problème ? Rien que cette petite phrase peut les déstabiliser et leur faire prendre conscience...que tu t'en cales de leurs avis, tu veux juste ce que l'on ta prescrit.
Courage
Personne ne devrait te faire sentir honteuse, encore moins un par professionnel de santé censé t’aider.
Tu fais déjà preuve d’un grand courage en entamant un TSO.
Le regard d’une personne ne définit ni ta valeur ni ton parcours. Tu mérites d’être traitée avec respect.
Plus je vieillis et moins je m’embarrasse du qu’en-dira-t-on, et surtout de l’influence que peut avoir le corps médical. J’ai une ordonnance : tu me donnes mes médicaments, et c’est tout… Pour les explications, je suis passé voir le médecin. Vous voulez me faire une pseudo-leçon de morale ? Eh bien il ne fallait pas devenir pharmacien, tu as raté ta vocation. Un pharmacien est de base un exécutant...même si il peut donner des conseils pertinents, je n'attend pas son avis.
Un prof, un flic, un soldat, un médecin, pompier ou encore contrôleur SNCF… peu importe son statut, tant que le respect va dans les deux sens...je suis un ange. Par contre, si ça chauffe, j’ai vite les arguments pour les remettre en place (mais ça… je n’aurais jamais osé le faire à ton âge).
Courage Djenny, ne laisse pas ces gens te faire vivre dans la culpabilité.
Ps : Des questions ouvertes mais fermes peuvent aider. Par exemple, tu rentres et tu montres ton ordonnance - Souffle du pharmacien - Il y a un problème ? Rien que cette petite phrase peut les déstabiliser et leur faire prendre conscience...que tu t'en cales de leurs avis, tu veux juste ce que l'on ta prescrit.
Courage
Dernière modification par Albi599 (Aujourd'hui à 18:20)
Hors ligne
#3
- Groschacha
Yogi junky - Aujourd'hui à 18:51
Coucou Djenny,
Ton témoignage m’a vraiment attristée (bon c'est peut-être aussi mon côté hypersensible et la déprime qui parlent). Je trouve ça profondément injuste et stigmatisant. La pharmacienne n’a en aucun cas á te demander des informations sur tes consommations ou ton mode de vie. Est-ce qu’elle demanderait de telles choses á une personne venant chercher un médicament pour le vih ou le cancer ? Notre vie est privée.
Personnellement, je me considère chanceuse car la pharmacie qui me délivre ma bupré est vraiment bien, les infirmières toujours agréables, sans jugement et c’est pareil pour les autres pharmacies où je vais parfois acheter des box injections.
Commencer (ou continuer) un tso = faire preuve de courage, être fier de soi d’avoir pris la décision de prendre en main notre consommation. Mais bordel quand est-ce que la société changera de vision sur les usagers ?! On n’est pas des sous-merdes.
Je suis aussi très timide et plutôt introvertie donc je te comprends complètement. Ce que je peux te conseiller, c’est de VRAIMENT ressentir la fierté et la force que tu as d’avoir voulu battre ton addiction (tu n’as pas précisé le produit et les raisons mais peu importe). Lors de mon premier sevrage, j’ai écrit partout sur des post-it chez moi « je suis forte, je suis fière ! » Je veux incarner cette personne, que JE SUIS déjà ! Utilise cette force pour prendre confiance en toi ma jolie, pour que les critiques, les préjugés t’atteignent de moins en moins.
Accord Toltèque : « quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ». Ce que veut dire ce principe, c’est que dans de telles situations, ce n’est pas toi le problème, ce n’est pas ton affaire. C’est celle des autres, celles qui t’ont jugée. On a toujours tendance à tout prendre personnellement. Quand les gens nous jugent ou nous critiquent, ils ne parlent pas de nous mais de leur monde intérieur. On ne connait pas l’histoire de ces infirmières. Leurs jugements ne doivent pas t’atteindre.
Bien sûr c’est dur de l’appliquer mais à méditer.
Désolée c’était un peu long et me revoilà partie avec mon dev perso mais je pense que c’est important. Je revoie tous les exercices que j’ai faits qui m’ont emmenée là où je suis aujourd’hui (même si c’est encore très dur).
Aussi, peut-être que tu peux demander à ton médecin de changer de pharmacie (je ne sais pas si c’est possible, je suis à Paris, donc j’ai bcp de choix). Et si ce n’est pas possible, alors affronte ! Et petit à petit, tu n’en auras plus rien á foutre car tu seras bien dans tes baskets.
Confiance, courage, fierté, gratitude !
N’hésite pas si tu veux discuter :)
Groschacha
Ton témoignage m’a vraiment attristée (bon c'est peut-être aussi mon côté hypersensible et la déprime qui parlent). Je trouve ça profondément injuste et stigmatisant. La pharmacienne n’a en aucun cas á te demander des informations sur tes consommations ou ton mode de vie. Est-ce qu’elle demanderait de telles choses á une personne venant chercher un médicament pour le vih ou le cancer ? Notre vie est privée.
Personnellement, je me considère chanceuse car la pharmacie qui me délivre ma bupré est vraiment bien, les infirmières toujours agréables, sans jugement et c’est pareil pour les autres pharmacies où je vais parfois acheter des box injections.
Commencer (ou continuer) un tso = faire preuve de courage, être fier de soi d’avoir pris la décision de prendre en main notre consommation. Mais bordel quand est-ce que la société changera de vision sur les usagers ?! On n’est pas des sous-merdes.
Je suis aussi très timide et plutôt introvertie donc je te comprends complètement. Ce que je peux te conseiller, c’est de VRAIMENT ressentir la fierté et la force que tu as d’avoir voulu battre ton addiction (tu n’as pas précisé le produit et les raisons mais peu importe). Lors de mon premier sevrage, j’ai écrit partout sur des post-it chez moi « je suis forte, je suis fière ! » Je veux incarner cette personne, que JE SUIS déjà ! Utilise cette force pour prendre confiance en toi ma jolie, pour que les critiques, les préjugés t’atteignent de moins en moins.
Accord Toltèque : « quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ». Ce que veut dire ce principe, c’est que dans de telles situations, ce n’est pas toi le problème, ce n’est pas ton affaire. C’est celle des autres, celles qui t’ont jugée. On a toujours tendance à tout prendre personnellement. Quand les gens nous jugent ou nous critiquent, ils ne parlent pas de nous mais de leur monde intérieur. On ne connait pas l’histoire de ces infirmières. Leurs jugements ne doivent pas t’atteindre.
Bien sûr c’est dur de l’appliquer mais à méditer.
Désolée c’était un peu long et me revoilà partie avec mon dev perso mais je pense que c’est important. Je revoie tous les exercices que j’ai faits qui m’ont emmenée là où je suis aujourd’hui (même si c’est encore très dur).
Aussi, peut-être que tu peux demander à ton médecin de changer de pharmacie (je ne sais pas si c’est possible, je suis à Paris, donc j’ai bcp de choix). Et si ce n’est pas possible, alors affronte ! Et petit à petit, tu n’en auras plus rien á foutre car tu seras bien dans tes baskets.
Confiance, courage, fierté, gratitude !
N’hésite pas si tu veux discuter :)
Groschacha
« Ceux qui dansaient ont été pris pour des fous par ceux qui n’entendaient pas la musique. »
En ligne
#4
- pierre
Web-Administrateur - Aujourd'hui à 21:46
Bonjour,
ce n'est pas toit qui déconne.
ce n'est pas normal que la pharmacienne se comporte comme cela. C'est indigne d'une professionnelle de santé !
Si tu peux, change de pharmacie, et toujours si tu peux, demande à ton médecin si il ne connait pas une pharmacienne qui se comporterait comme une vraie professionelle de santé...
Bon courage
Pierre
ce n'est pas toit qui déconne.
ce n'est pas normal que la pharmacienne se comporte comme cela. C'est indigne d'une professionnelle de santé !
Si tu peux, change de pharmacie, et toujours si tu peux, demande à ton médecin si il ne connait pas une pharmacienne qui se comporterait comme une vraie professionelle de santé...
Bon courage
Pierre
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