Y a-t-il des drogues/ROA pour lesquelles vous refusez d'initier quelqu'un ?
Publié par Agartha,
932 vues, 12 réponses
Sondage
Quelle est votre position par rapport à l'initiation aux drogues/ROA?
Refus systématique n'importe quelle drogue/ROA
23% - 3
Refus sélectif (certaines OK, d'autres non)
46% - 6
Acceptation globale
30% - 4
Total : 13
#1
- Agartha
Modérateur
- 15 décembre 2025 à 13:20
Bonjour!
On voit souvent dans la vie ou sur le forum des gens raconter qu'il y a des drogues ou des ROA qu'ils ne feraient jamais essayer à quelqu'un pour une première fois.
L'équipe de Psychoactif réfléchie un peu sur ces questions, parce que nous pensons que certaines croyances vis-à-vis de ces "interdits" découlent de la stigmatisation des PUDs, et on s'est dit que ça serait un sujet intéressant à creuser en communauté.
Alors, de votre côté, y-a-t-il des drogues spécifiques ou des méthodes d'administration (fumer, injecter, sniffer, plug etc...) que vous vous refusez de faire tester à quelqu'un pour la première fois ?
L'idée de ce topic est de récolter vos témoignages et vos pensées sur le sujet, vos expériences et anecdotes personnelles bonnes ou mauvaises. Nous serions très content d'en faire une synthèse et une analyse explicative ensuite, mais ça demande quelques témoignages récents sur ce sujet spécifique d'abord.
Il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse, le but n'est pas de créer une chambre d'écho mais plutôt d'extraire ce qui fait que l'on pense d'une façon ou d'une autre, bien que ça soit un exercice compliqué.
Pour agrémenter ce topic, nous avons fait un sondage, donc si vous n'êtes pas assez confiant pour poster, permettez vous de participer au sondage, c'est anonyme bien sûr !
Bonne journée
On voit souvent dans la vie ou sur le forum des gens raconter qu'il y a des drogues ou des ROA qu'ils ne feraient jamais essayer à quelqu'un pour une première fois.
L'équipe de Psychoactif réfléchie un peu sur ces questions, parce que nous pensons que certaines croyances vis-à-vis de ces "interdits" découlent de la stigmatisation des PUDs, et on s'est dit que ça serait un sujet intéressant à creuser en communauté.
Alors, de votre côté, y-a-t-il des drogues spécifiques ou des méthodes d'administration (fumer, injecter, sniffer, plug etc...) que vous vous refusez de faire tester à quelqu'un pour la première fois ?
L'idée de ce topic est de récolter vos témoignages et vos pensées sur le sujet, vos expériences et anecdotes personnelles bonnes ou mauvaises. Nous serions très content d'en faire une synthèse et une analyse explicative ensuite, mais ça demande quelques témoignages récents sur ce sujet spécifique d'abord.
Il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse, le but n'est pas de créer une chambre d'écho mais plutôt d'extraire ce qui fait que l'on pense d'une façon ou d'une autre, bien que ça soit un exercice compliqué.
Pour agrémenter ce topic, nous avons fait un sondage, donc si vous n'êtes pas assez confiant pour poster, permettez vous de participer au sondage, c'est anonyme bien sûr !
Bonne journée
Hearts of stone they shatter too, on cold floors in their rooms
God, my soul is crying too
With endless tears, it's bruised
Guess I am way too used to being greedily used
En ligne
#2
- Myozotis
Psycho junior - 15 décembre 2025 à 14:40
Bon ben j'enclenche le bal. C'est des questions que je me pose actuellement, ça tombe à pic!
Perso, ajd j'ai vraiment du mal à initier des personnes qui sont pourtant en demande d'un environnement safe pour leur première fois. Je vois que vous parlez des ROA mais pour moi ce n'est pas vraiment ce qui me pose problème car je n'ai pas trop été exposée à ce genre de situation et j'ai envie de dire heureusement...
Je ne me vois pas, par exemple, faire une première injection à qqun.e sans partir dans une angoisse totale, là où je suis capable d'accompagner des personnes habituées en difficulté sur un instant T. Je ne peux pas ne pas réagir quand je vois une personne se "charcuter". Par contre, si on me le demande quand même, je ferai toujours au mieux pour que la personne puisse essayer dans de bonnes conditions, ça m'est déjà arrivée mais seulement en free, avec des personnes que je ne connaissais pas.
Étant plus jeune, j'ai fait beaucoup d'initiations aux psychédéliques et j'ai parfois dû gérer des situations où mes ami.es étaient vraiment dans le bad dont une qui a fini en psychiatrie. Je l'ai extrèmement mal vécu et c'est pour cette raison que je me suis intéressée à la RDR et que j'ai commencé à pratiquer de la réassurance en free party. C'est de loin ce que préfère dans la pratique de la RDR en milieu festif.
De fait, non je ne suis plus du tout à l'aise avec les initiations quelles qu'elles soient... Encore ce week end on m'a demandé une initiation au cannabis et en toute sincérité ça m'a direct mis une boule d'angoisse, c'est dire à quel point c'est un sujet qui m'affecte.
Ce n'est finalement pas tant le fait de faire découvrir un produit ou une ROA qui me pose problème mais j'ai tellement peur de "l'accident" sur le moment que je m'abstiens.
J'ai quand même fait des initiations "chasse de dragon" avec l'héro et l'opium. Une fois j'ai fait tester à un ami qui ne consommait pas beaucoup de drogues en général et qui était en dépression; il a adoré. Sur le moment ça me faisait plaisir, mais quand il est venu chez moi le lendemain en me demandant avec impatience quand allions nous réitérer l'expèrience, ben j'ai répondu "plus jamais" ... C'était absolument hors de question de le fournir en produit.. Dans cette situation ça m'est apparue comme une évidence. Je savais que cette personne n'aurait pas "l'audace" de s'en procurer par ses propres moyens. Pour moi, l'affaire était réglée.
Est ce que je m'en veux ? Honnêtement pas du tout.. Il n'a jamais réessayé d'aprés ce que j'ai compris mais en soit si il l'avait fait ça ne m'aurait pas posé de problèmes dans la mesure où je ne lui ai pas rendu service en lui refusant de le fournir.
On était à Nantes, donc largement de quoi faire.
Je parle uniquement de mon vécu, ce n'est pas tant une position ferme, déjà car je l'ai pratiqué et pas qu'une fois et je n'en ai jamais voulu aux personnes qui m'ont initiées, au contraire! C'est extrêmement important d'être accompagné.es dans ses premières fois donc big up à ceux/celles qui le font!
Ça sera tout pour moi
. Merci pour le sujet.
À+
J'ai fait un edit car j'ai oublié un élément essentiel de mon histoire la première fois et aussi parce que je n'ai pas de correcteur sur mon clavier x).
Perso, ajd j'ai vraiment du mal à initier des personnes qui sont pourtant en demande d'un environnement safe pour leur première fois. Je vois que vous parlez des ROA mais pour moi ce n'est pas vraiment ce qui me pose problème car je n'ai pas trop été exposée à ce genre de situation et j'ai envie de dire heureusement...
Je ne me vois pas, par exemple, faire une première injection à qqun.e sans partir dans une angoisse totale, là où je suis capable d'accompagner des personnes habituées en difficulté sur un instant T. Je ne peux pas ne pas réagir quand je vois une personne se "charcuter". Par contre, si on me le demande quand même, je ferai toujours au mieux pour que la personne puisse essayer dans de bonnes conditions, ça m'est déjà arrivée mais seulement en free, avec des personnes que je ne connaissais pas.
Étant plus jeune, j'ai fait beaucoup d'initiations aux psychédéliques et j'ai parfois dû gérer des situations où mes ami.es étaient vraiment dans le bad dont une qui a fini en psychiatrie. Je l'ai extrèmement mal vécu et c'est pour cette raison que je me suis intéressée à la RDR et que j'ai commencé à pratiquer de la réassurance en free party. C'est de loin ce que préfère dans la pratique de la RDR en milieu festif.
De fait, non je ne suis plus du tout à l'aise avec les initiations quelles qu'elles soient... Encore ce week end on m'a demandé une initiation au cannabis et en toute sincérité ça m'a direct mis une boule d'angoisse, c'est dire à quel point c'est un sujet qui m'affecte.
Ce n'est finalement pas tant le fait de faire découvrir un produit ou une ROA qui me pose problème mais j'ai tellement peur de "l'accident" sur le moment que je m'abstiens.
J'ai quand même fait des initiations "chasse de dragon" avec l'héro et l'opium. Une fois j'ai fait tester à un ami qui ne consommait pas beaucoup de drogues en général et qui était en dépression; il a adoré. Sur le moment ça me faisait plaisir, mais quand il est venu chez moi le lendemain en me demandant avec impatience quand allions nous réitérer l'expèrience, ben j'ai répondu "plus jamais" ... C'était absolument hors de question de le fournir en produit.. Dans cette situation ça m'est apparue comme une évidence. Je savais que cette personne n'aurait pas "l'audace" de s'en procurer par ses propres moyens. Pour moi, l'affaire était réglée.
Est ce que je m'en veux ? Honnêtement pas du tout.. Il n'a jamais réessayé d'aprés ce que j'ai compris mais en soit si il l'avait fait ça ne m'aurait pas posé de problèmes dans la mesure où je ne lui ai pas rendu service en lui refusant de le fournir.
On était à Nantes, donc largement de quoi faire.
Je parle uniquement de mon vécu, ce n'est pas tant une position ferme, déjà car je l'ai pratiqué et pas qu'une fois et je n'en ai jamais voulu aux personnes qui m'ont initiées, au contraire! C'est extrêmement important d'être accompagné.es dans ses premières fois donc big up à ceux/celles qui le font!
Ça sera tout pour moi
. Merci pour le sujet.À+
J'ai fait un edit car j'ai oublié un élément essentiel de mon histoire la première fois et aussi parce que je n'ai pas de correcteur sur mon clavier x).
Dernière modification par Myozotis (15 décembre 2025 à 21:49)
.....Rire De Rue.....
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#3
- Mister No
Pussy time - 15 décembre 2025 à 17:52
Hello,
Tant que c'est un produit et une ROA que je pratique, aucun souci, mais en fait il ne m'est presque jamais arrivé d'initier quelqu'un à un produit.
A part cannabis en ingestion et morphine en sniff ou plutôt en parachute une seule fois...
Ha, j'ai oublié, on a encadré des potos quelques fois sur des premières prises de LSD.
Tant que c'est un produit et une ROA que je pratique, aucun souci, mais en fait il ne m'est presque jamais arrivé d'initier quelqu'un à un produit.
A part cannabis en ingestion et morphine en sniff ou plutôt en parachute une seule fois...
Ha, j'ai oublié, on a encadré des potos quelques fois sur des premières prises de LSD.
Just say no prohibition !
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#4
- elonnx
Psycho junior - 15 décembre 2025 à 18:04
Salut 
Merci pour ce sujet, que je trouve vraiment intéressant!
Je crois, de mon côté, que la question n’est pas tant celle de la molécule ou de la ROA en elle-même, mais plutôt celle de l’initiation et du contexte dans lequel elle se fait.
Dans ma vie de PUD « festif », j’ai initié pas mal de personnes, quels que soient les produits ou les modes d’administration. À l’époque, je ne me posais pas vraiment ces questions: on partageait un lifestyle, une culture (tekno, free, soirées), et l’usage faisait partie d’un ensemble plus large.
Aujourd’hui, mon rapport aux produits est très différent. Je consomme seul, dans un cadre fonctionnel ou introspectif, avec des dosages précis, en lien avec ma fibromyalgie (et la qualité de vie que je peux améliorer grâce à tout ça). Le versant récréatif a quasiment disparu, et avec lui l’idée d’initier quelqu’un. Ce n’est plus une pratique sociale: c’est devenu un rapport très personnel entre moi et moi-même. Chaque produit ayant trouvé sa place dans mon quotidien.
Pour autant, je reste profondément attaché à la réduction des risques. J’adore en parler, réfléchir aux usages, aux contextes, aux mécanismes. Si une personne vient me voir d’elle-même pour poser des questions sur une substance ou une ROA, je serai toujours partant pour expliquer, prévenir, accompagner, partager mon expérience et mes garde-fous. Il est hors de question de laisser quelqu’un en galère.
En revanche, proposer spontanément un produit à quelqu’un est devenu très rare, pas par interdit moral, mais parce que le contexte social n’est plus la, et mon rapport aux molécules n’est plus le même. À la marge, ça peut arriver (soulager une douleur, accompagner un moment très spécifique), mais ce n’est plus une évidence comme avant.
Je n’ai pas de jugement sur les différentes ROA, les ayant toutes pratiquées plus ou moins longtemps.
Ce qui compte, c’est le choix éclairé, le contexte, l’envie réelle de la personne, et l’accompagnement que je peux fournir.
Si quelqu’un vient me voir, j’aviserai en fonction.
Curieux de lire les autres retours là-dessus, parce que je pense que ce sujet dit beaucoup de notre rapport collectif à la stigmatisation, à la responsabilité, et à la peur de « faire basculer » quelqu’un.
Amicalement!
Merci pour ce sujet, que je trouve vraiment intéressant!
Je crois, de mon côté, que la question n’est pas tant celle de la molécule ou de la ROA en elle-même, mais plutôt celle de l’initiation et du contexte dans lequel elle se fait.
Dans ma vie de PUD « festif », j’ai initié pas mal de personnes, quels que soient les produits ou les modes d’administration. À l’époque, je ne me posais pas vraiment ces questions: on partageait un lifestyle, une culture (tekno, free, soirées), et l’usage faisait partie d’un ensemble plus large.
Aujourd’hui, mon rapport aux produits est très différent. Je consomme seul, dans un cadre fonctionnel ou introspectif, avec des dosages précis, en lien avec ma fibromyalgie (et la qualité de vie que je peux améliorer grâce à tout ça). Le versant récréatif a quasiment disparu, et avec lui l’idée d’initier quelqu’un. Ce n’est plus une pratique sociale: c’est devenu un rapport très personnel entre moi et moi-même. Chaque produit ayant trouvé sa place dans mon quotidien.
Pour autant, je reste profondément attaché à la réduction des risques. J’adore en parler, réfléchir aux usages, aux contextes, aux mécanismes. Si une personne vient me voir d’elle-même pour poser des questions sur une substance ou une ROA, je serai toujours partant pour expliquer, prévenir, accompagner, partager mon expérience et mes garde-fous. Il est hors de question de laisser quelqu’un en galère.
En revanche, proposer spontanément un produit à quelqu’un est devenu très rare, pas par interdit moral, mais parce que le contexte social n’est plus la, et mon rapport aux molécules n’est plus le même. À la marge, ça peut arriver (soulager une douleur, accompagner un moment très spécifique), mais ce n’est plus une évidence comme avant.
Je n’ai pas de jugement sur les différentes ROA, les ayant toutes pratiquées plus ou moins longtemps.
Ce qui compte, c’est le choix éclairé, le contexte, l’envie réelle de la personne, et l’accompagnement que je peux fournir.
Si quelqu’un vient me voir, j’aviserai en fonction.
Curieux de lire les autres retours là-dessus, parce que je pense que ce sujet dit beaucoup de notre rapport collectif à la stigmatisation, à la responsabilité, et à la peur de « faire basculer » quelqu’un.
Amicalement!
Dernière modification par elonnx (15 décembre 2025 à 18:08)
« Je ne vois pas pourquoi je devrais renoncer à ma bêtise et adopter la leur, je ne veux pas couper ma vie en deux, je veux que ma vie à moi soit une, d’un bout à l’autre » Kundera
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#5
- Toto moula
Nouveau Psycho - 15 décembre 2025 à 20:04
Hello!
Merci pour ce topic :-)
Tout ce qui va suivre n'engage que moi, c'est mon opinion personnelle sur cette question.
Pour répondre globalement je pense qu'il y a plusieurs manières d'initier quelqu'un mais selon moi, dans tous les cas, c'est une sorte de responsabilité, un engagement entre mentor et novice. Le mentor se doit d'initier correctement et d'accompagner son apprenti tout au long de son apprentissage. L'usage de drogues comporte des risques dont l'initié doit être sensibilisé. Le mentor doit être très clair et transparent sur ces risques. Je pense également que le mentor doit enseigner mais pas assister, pas faire à la place de. Il doit apprendre les techniques, les pratiques, les bienfaits, les risques et bien évidemment la RDR.
Je me base sur mon expérience pour répondre à cette question, car j'ai moi même été initiée au shoot de la pire des manière. J'ai été complètement assistée pendant plusieurs mois, puis ghostée du jour au lendemain. J'ai eu le sentiment qu'on m'avait laissé une arme sans m'avoir appris à l'utiliser. L'initiation s'est faite avec PA, la CSAPA et SAFE (après plusieurs semaines de boucherie).
J'en ai retiré cette conclusion sur l'initiation. Je ne pourrais pas refuser à un ami qui me le demande de lui apprendre car je préfère qu'il le fasse correctement mais au grand jamais je ne lui planterai une aiguille dans le bras. Ce sera dur pour lui et pour moi mais il devra se shooter tout seul et si il a besoin d'aide alors je l'aiderai mais par pour le shoot en lui même.
Je ne voyais pas les choses de cette façon là avant cette initiation, mais aujourd'hui je le pense pour toutes drogues. Ce weekend encore un ancien fumeur de cannabis (20 ans sans fumer) a voulu tirer sur mon gros joint d'indica. J'ai préféré lui donné un petit de sativa parceque les effets de l'autre sont vraiment puissants. Je lui ai bien montré l'herbe et lui ai expliqué ses vertues et ses risques. Je l'ai roulé pour lui avec une dose raisonnable, c'est vrai, car il n'était pas sure de savoir encore le faire. Il s'est marré toute la soirée :-).
Encore une fois, c'est un avis personnel et j'ai changé d'opinion au fur et à mesure de mes expériences. Aujourd'hui, c'est un sujet que je prends très au sérieux
Kiss -
Merci pour ce topic :-)
Tout ce qui va suivre n'engage que moi, c'est mon opinion personnelle sur cette question.
Pour répondre globalement je pense qu'il y a plusieurs manières d'initier quelqu'un mais selon moi, dans tous les cas, c'est une sorte de responsabilité, un engagement entre mentor et novice. Le mentor se doit d'initier correctement et d'accompagner son apprenti tout au long de son apprentissage. L'usage de drogues comporte des risques dont l'initié doit être sensibilisé. Le mentor doit être très clair et transparent sur ces risques. Je pense également que le mentor doit enseigner mais pas assister, pas faire à la place de. Il doit apprendre les techniques, les pratiques, les bienfaits, les risques et bien évidemment la RDR.
Je me base sur mon expérience pour répondre à cette question, car j'ai moi même été initiée au shoot de la pire des manière. J'ai été complètement assistée pendant plusieurs mois, puis ghostée du jour au lendemain. J'ai eu le sentiment qu'on m'avait laissé une arme sans m'avoir appris à l'utiliser. L'initiation s'est faite avec PA, la CSAPA et SAFE (après plusieurs semaines de boucherie).
J'en ai retiré cette conclusion sur l'initiation. Je ne pourrais pas refuser à un ami qui me le demande de lui apprendre car je préfère qu'il le fasse correctement mais au grand jamais je ne lui planterai une aiguille dans le bras. Ce sera dur pour lui et pour moi mais il devra se shooter tout seul et si il a besoin d'aide alors je l'aiderai mais par pour le shoot en lui même.
Je ne voyais pas les choses de cette façon là avant cette initiation, mais aujourd'hui je le pense pour toutes drogues. Ce weekend encore un ancien fumeur de cannabis (20 ans sans fumer) a voulu tirer sur mon gros joint d'indica. J'ai préféré lui donné un petit de sativa parceque les effets de l'autre sont vraiment puissants. Je lui ai bien montré l'herbe et lui ai expliqué ses vertues et ses risques. Je l'ai roulé pour lui avec une dose raisonnable, c'est vrai, car il n'était pas sure de savoir encore le faire. Il s'est marré toute la soirée :-).
Encore une fois, c'est un avis personnel et j'ai changé d'opinion au fur et à mesure de mes expériences. Aujourd'hui, c'est un sujet que je prends très au sérieux
Kiss -
Comme dirait quelqu'un de plus avisé que moi : c'est toi qui cogne le bar, mais parfois, c'est lui qui te cogne. ~L'étranger - The big lebowski
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#6
- Gastox
Explorateur des possibles - 15 décembre 2025 à 20:07
Bonjouur
Avis partagé sur la question...
Pour moi ça dépend tellement de plein de choses que ya pas une bonne réponse ou une mauvaise réponse. Il existe des millions de situations différentes avec des millions d'implications qui nous dépassent tellement que de savoir fondamentalement si ce qu'on fait est bien je pensais releve de l'impossible. On le fait et puis ça s'experimente je dirais ^^
J'ai été initié à l IV d'opiacé lorsque j'avais 17-18ans alors que ca ne m'avait jamais vraiment appelé. Mais de fil en aiguille j'ai été amené à ça, par une rencontre en particulier. Et puis ça s'est fait comme je l'ai dit au dessus. Puis voilà la vie continue. J'ai été initié dans le meilleur cadre possible. Mais cette personne n'est pas responsable de tout les échos qui ont précédés de cette expérience. C'est ultra mystique quand on pense à ça, aux implication d'un moment dans sa vie... Qu'est-ce qui fait que? Pourquoi moi? Pourquoi j'ai été amené à expérimenter ça ? Il y a un sens encore plus profond qui relève de la métaphysique ou du spirituel je pense mais bref ça nous dépasse. Pour finir le chapitre sur mon experimentation aujourd'hui, presque 10 ans après je ne sais toujours pas si cette expérience était favorable ou non, positive ou non. Une chose est sûre c'est que ça a eu eue des répercussions très importantes et encore aujourd'hui je galère. Mais et c'est la que ça entre dans le spirituel pour moi c'est quel sens on donne à sa souffrance. Et c'est là aussi que ça part dans tout les sens. Lun va penser que c'est bien, l'autre mal et bla et bla et bla. On avance pas beaucoup en partant de ce point de vue mais difficile pour moi de ne pas parler avant tout de nos propres perceptions.
Alors que dire ? Est-ce bien d'initier quelqu'un à l'IV ? Suivant mon expérience évidemment que même si il y a des chances pour que ça n'aie pas autant d'impact que dans ma vie j'ai vraiment pas envie d'impliquer quelqu'un dans ce chemin de torture, aussi beau soit la beauté qui en ressort...
Après je parle presque en philosophe mais il y a bien évidemment le cadre qui compte et importe. Comment s'est fait, amené, accompagné. Comme je l'ai dit dans mon expérience ca a été fait dans les règles de l'art donc j'ai été initié à la bonne école si je peux dire directement. Et heureusement.
Et puis pour souligner le point de l'implication. On peut avoir tendance à noircir l'injection IV mais pour certain fumer un joint peut avoir des répercussions autant destructrice que pour quelqu'un qui a pu tomber accro au geste de l injection. Bref encore une fois c'est la lotterie on ne sait jamais quelles implication peuvent avoir les gestes que nous allons faire vis a vis d'une autre personne. Donc question de bien, de mal ?
Pas de réponse finale.
Portez vous bien surtout et soyez bénis
Avis partagé sur la question...
Pour moi ça dépend tellement de plein de choses que ya pas une bonne réponse ou une mauvaise réponse. Il existe des millions de situations différentes avec des millions d'implications qui nous dépassent tellement que de savoir fondamentalement si ce qu'on fait est bien je pensais releve de l'impossible. On le fait et puis ça s'experimente je dirais ^^
J'ai été initié à l IV d'opiacé lorsque j'avais 17-18ans alors que ca ne m'avait jamais vraiment appelé. Mais de fil en aiguille j'ai été amené à ça, par une rencontre en particulier. Et puis ça s'est fait comme je l'ai dit au dessus. Puis voilà la vie continue. J'ai été initié dans le meilleur cadre possible. Mais cette personne n'est pas responsable de tout les échos qui ont précédés de cette expérience. C'est ultra mystique quand on pense à ça, aux implication d'un moment dans sa vie... Qu'est-ce qui fait que? Pourquoi moi? Pourquoi j'ai été amené à expérimenter ça ? Il y a un sens encore plus profond qui relève de la métaphysique ou du spirituel je pense mais bref ça nous dépasse. Pour finir le chapitre sur mon experimentation aujourd'hui, presque 10 ans après je ne sais toujours pas si cette expérience était favorable ou non, positive ou non. Une chose est sûre c'est que ça a eu eue des répercussions très importantes et encore aujourd'hui je galère. Mais et c'est la que ça entre dans le spirituel pour moi c'est quel sens on donne à sa souffrance. Et c'est là aussi que ça part dans tout les sens. Lun va penser que c'est bien, l'autre mal et bla et bla et bla. On avance pas beaucoup en partant de ce point de vue mais difficile pour moi de ne pas parler avant tout de nos propres perceptions.
Alors que dire ? Est-ce bien d'initier quelqu'un à l'IV ? Suivant mon expérience évidemment que même si il y a des chances pour que ça n'aie pas autant d'impact que dans ma vie j'ai vraiment pas envie d'impliquer quelqu'un dans ce chemin de torture, aussi beau soit la beauté qui en ressort...
Après je parle presque en philosophe mais il y a bien évidemment le cadre qui compte et importe. Comment s'est fait, amené, accompagné. Comme je l'ai dit dans mon expérience ca a été fait dans les règles de l'art donc j'ai été initié à la bonne école si je peux dire directement. Et heureusement.
Et puis pour souligner le point de l'implication. On peut avoir tendance à noircir l'injection IV mais pour certain fumer un joint peut avoir des répercussions autant destructrice que pour quelqu'un qui a pu tomber accro au geste de l injection. Bref encore une fois c'est la lotterie on ne sait jamais quelles implication peuvent avoir les gestes que nous allons faire vis a vis d'une autre personne. Donc question de bien, de mal ?
Pas de réponse finale.
Portez vous bien surtout et soyez bénis
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#7
- Myozotis
Psycho junior - 15 décembre 2025 à 20:43
Toto moula a écrit
J'en ai retiré cette conclusion sur l'initiation. Je ne pourrais pas refuser à un ami qui me le demande de lui apprendre car je préfère qu'il le fasse correctement mais au grand jamais je ne lui planterai une aiguille dans le bras. Ce sera dur pour lui et pour moi mais il devra se shooter tout seul et si il a besoin d'aide alors je l'aiderai mais par pour le shoot en lui même.
Hey Toto!
Comme tu le dis c'est hyper compliqué cette histoire 
. Je me suis déjà retrouvée dans cette situation où la personne qui malgré tous mes conseils n'a pas réussi à le faire seule et c'est finalement un collègue qui s'en ait chargé. Du coup, je me vois pas initier l'injection à qui que ce soit car je n'ai pas envie que la personne galère et qu'au final je sois confrontée à la situation où tu prends la pompe et tu finis par le faire. Je crois que, finalement, je préfère dire non directement maintenant...
En me relisant, je me demande pourquoi ça me bloque autant? Je crois que c'est une histoire de responsabilité que je n'ai plus envie "d'assumer", ni plus ni moins et ce quelque soit le produit ou la pratique.
Je reste tout de même ouverte aux moments propices, si ça se fait ça se fera comme une évidence et non une contrainte.
Gastox a écrit
On peut avoir tendance à noircir l'injection IV mais pour certain fumer un joint peut avoir des répercussions autant destructrice que pour quelqu'un qui a pu tomber accro au geste de l injection. Bref encore une fois c'est la lotterie on ne sait jamais quelles implication peuvent avoir les gestes que nous allons faire vis a vis d'une autre personne.
Salut,
C'est exactement ce que je ressens...
Merci à tous.tes!
Dernière modification par Myozotis (15 décembre 2025 à 21:20)
.....Rire De Rue.....
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#8
- Littleboy
Glouglou - 15 décembre 2025 à 21:25
Hello,
Alors pour moi un truc que je ne veux pas faire sur quelqu'un c'est clairement l'iv. Il y a tellement de risque pour la santé si c'est mal fait que je n'ai pas envie d'initier une personne là dedans.
Après si la personne l'a déjà fait je n'aurais aucun problème à lui montrer les bons gestes. Des potes à moi ont commencé l'iv et du coup c'est là que je leur ai expliqué l'importance du matériel stérile, du filtre toupie ou sterifilt+ et montrer les bons gestes à prendre.
Après si une personne veut vraiment commencer je peux lui montrer comment je fais mais par contre elle va s'infecter seul. Tout le monde se souvient de ses premières fois et plus d'un se son dit plus jamais je recommence à cause du carnage qui est fait.
Par rapport aux substances, je ne ferais pas tester les opiacés à cause du manque. Pareille pour les benzos ou comme ça.
Sûr ceux
Little
Alors pour moi un truc que je ne veux pas faire sur quelqu'un c'est clairement l'iv. Il y a tellement de risque pour la santé si c'est mal fait que je n'ai pas envie d'initier une personne là dedans.
Après si la personne l'a déjà fait je n'aurais aucun problème à lui montrer les bons gestes. Des potes à moi ont commencé l'iv et du coup c'est là que je leur ai expliqué l'importance du matériel stérile, du filtre toupie ou sterifilt+ et montrer les bons gestes à prendre.
Après si une personne veut vraiment commencer je peux lui montrer comment je fais mais par contre elle va s'infecter seul. Tout le monde se souvient de ses premières fois et plus d'un se son dit plus jamais je recommence à cause du carnage qui est fait.
Par rapport aux substances, je ne ferais pas tester les opiacés à cause du manque. Pareille pour les benzos ou comme ça.
Sûr ceux
Little
Louable de surveiller la circulation de drogue dans les HLM, mais ne devrait-on pas également se préoccuper de la consommation de pastis dans les commissariats ? Guy Bedos
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#9
- marnowi
Nouveau Psycho - 16 décembre 2025 à 06:01
Bonjour,
Et merci pour le topic!
Ces dernières années j'ai eu l'occasion d'initier mon conjoint à plusieurs prods. Pour moi c'était un contexte de reprise progressive des consos après 10 ans de pause, et lui découvrait. C'était à chaque fois des chouettes contextes, et d'une certaine manière je lui faisais découvrir une partie de mon univers. Je n'ai eu à le regretter aucune fois.
Assez récemment j'ai vécu la situation qui me "turlupinait" le plus sur cette question, à savoir un pote qui m'a demandé de lui faire sa 1e injection de c. D'un côté il était hyper sûr de lui, il avait le matos, ça faisait un temps qu'il y pensait, et de l'autre il n'était clairement plus en état de le faire seul, même guidé.
J'avoue avoir longuement hésité, d'autant qu'au début, je pensais qu'il posait la question "dans l'absolu", jusqu'à ce qu'il sorte le matos, et ça m'a vraiment prise de court.
Bon. J'ai eu l'impression que ça serait hyper infantilisant de refuser ou de remettre à une autre fois. Il y avait réfléchi, et c'était là, ce soir, qu'il avait envie. C'est un adulte au même titre que moi... Je mentirais si je disais que j'étais hyper à l'aise, mis je me suis décidée à accepter.
Comme il en avait déjà pris et qu'il avait bu, j'ai opté pour une quantité minime, mieux vaut prévenir, temps pis pour le flash.
Conclusion, son roa à lui c'est vraiment le sniff. Fin de l'histoire.
Marnowi
Et merci pour le topic!
Ces dernières années j'ai eu l'occasion d'initier mon conjoint à plusieurs prods. Pour moi c'était un contexte de reprise progressive des consos après 10 ans de pause, et lui découvrait. C'était à chaque fois des chouettes contextes, et d'une certaine manière je lui faisais découvrir une partie de mon univers. Je n'ai eu à le regretter aucune fois.
Assez récemment j'ai vécu la situation qui me "turlupinait" le plus sur cette question, à savoir un pote qui m'a demandé de lui faire sa 1e injection de c. D'un côté il était hyper sûr de lui, il avait le matos, ça faisait un temps qu'il y pensait, et de l'autre il n'était clairement plus en état de le faire seul, même guidé.
J'avoue avoir longuement hésité, d'autant qu'au début, je pensais qu'il posait la question "dans l'absolu", jusqu'à ce qu'il sorte le matos, et ça m'a vraiment prise de court.
Bon. J'ai eu l'impression que ça serait hyper infantilisant de refuser ou de remettre à une autre fois. Il y avait réfléchi, et c'était là, ce soir, qu'il avait envie. C'est un adulte au même titre que moi... Je mentirais si je disais que j'étais hyper à l'aise, mis je me suis décidée à accepter.
Comme il en avait déjà pris et qu'il avait bu, j'ai opté pour une quantité minime, mieux vaut prévenir, temps pis pour le flash.
Conclusion, son roa à lui c'est vraiment le sniff. Fin de l'histoire.
Marnowi
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#10
- singeamine
Nouveau membre - 16 décembre 2025 à 17:26
Hello,
Alors la question me fait penser à une situation récente, j'avais commencé à utiliser de la buprénorphine de façon récréative environ 6 mois avant. Et je sentais à cette époque que je commençait à ne plus maitriser complètement cette consommation.
Il m'arrivait par exemple souvent de cacher que j'avais consommer à mon ex copine ou mes amis malgré le fait que ils étaient quand même plus ou moins ouvert au sujet.
Je me rappelle d'un soir avec mon ex ou j'ai refusé de lui faire une trace de sub (que elle n'avait jamais essayé) malgré son insistance, elle avait passé le reste de la soirée à me faire la gueule à cause de ça. Ce que je comprend totalement d'ailleurs j'étais vraiment dans la logique "fait ce que je dis, pas ce que je fais".
Sachant que elle ne consomme que très rarement des opiacés faibles (de la codéine peu être 4 fois par ans) et que elle avait déjà des problèmes d'addiction avec d'autres substances.
Je ne voulais pas être dans le rôle de celui qui l'amène vers un potentiel problème de plus.
Je pense que il se rajoute le regards des autres, qu'est ce que on dira de moi si elle développe une addiction problématique et que j'ai été l'étincelle qui à démarré le feu.
Alors la question me fait penser à une situation récente, j'avais commencé à utiliser de la buprénorphine de façon récréative environ 6 mois avant. Et je sentais à cette époque que je commençait à ne plus maitriser complètement cette consommation.
Il m'arrivait par exemple souvent de cacher que j'avais consommer à mon ex copine ou mes amis malgré le fait que ils étaient quand même plus ou moins ouvert au sujet.
Je me rappelle d'un soir avec mon ex ou j'ai refusé de lui faire une trace de sub (que elle n'avait jamais essayé) malgré son insistance, elle avait passé le reste de la soirée à me faire la gueule à cause de ça. Ce que je comprend totalement d'ailleurs j'étais vraiment dans la logique "fait ce que je dis, pas ce que je fais".
Sachant que elle ne consomme que très rarement des opiacés faibles (de la codéine peu être 4 fois par ans) et que elle avait déjà des problèmes d'addiction avec d'autres substances.
Je ne voulais pas être dans le rôle de celui qui l'amène vers un potentiel problème de plus.
Je pense que il se rajoute le regards des autres, qu'est ce que on dira de moi si elle développe une addiction problématique et que j'ai été l'étincelle qui à démarré le feu.
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#11
- Agartha
Modérateur - Hier à 16:52
Bonjour,
J'ai déjà commencé à élaborer un texte à partir des réponses ici, merci de vos participations enrichissantes !
Une chose étonnante est le peu de réponse au sondage, j'aurais pensé que ça permettrait à plus de voix d'être entendues. N'hésitez pas à participer de cette façon là, même si après relecture peut-être que la question posée est plus intime qu'il n'y paraît
Sans rentrer dans les détails, je me permets quelques pistes de réflexions qui me sont venues à la lecture aujourd'hui de toutes ces réponses. Prenez ces réflexions comme un moteur pour nourrir le débat.
En préambule, je note que les témoignages semblent montrer une grande volonté d'aide, de bénévolence et d'amour envers les autres PUDs. En aucun cas il n'y a de la malice dans vos témoignages.
1) Sur la question de la sécurité
La justification la plus courante est la sécurité. Pourtant, l'expérience de beaucoup de PUD suggère que refuser d'aider pousse souvent le novice vers une expérimentation solitaire et plus dangereuse. Si un ami est déterminé à essayer l'héro, l'IV ou le crack (pour citer les drogues/ROA les plus stigmatisées), est-ce que refuser de lui montrer la méthode avec son savoir expérientiel le protège vraiment? Notre refus sert-il leur bien-être, ou sert-il à se prévenir d'une culpabilisation future possible? (de soi-même, de la personne concernée, de l'entourage de la personne concernée...)
2) Sur la question de la hiérarchisation
Pourquoi est-ce OK de faire une trace à un pote, mais "impensable" de lui faire une IV? En traçant cette ligne rouge, ne sommes-nous pas en train de reproduire, sans le vouloir, la stigmatisation que la société nous impose? En mode : "Le sniff c'est festif, l'IV c'est sale". Est-ce que cette barrière morale est vraiment basée sur des risques réels, ou sur une peur qui peut provenir justement de la stigmatisation ?
3) Dernière piste
Sommes-nous en train de reproduire la logique prohibitionniste lorsqu'on refuse d'initier quelqu'un? En faisant de la rétention d'information et de matériel face à un adulte consentant, quelle est la différence entre nous et l'état qui pratique la prohibition? On critique souvent le paternalisme des médecins ou des lois, mais ne sommes-nous pas en train de faire exactement la même chose avec nos proches en décidant pour eux de ce qu'ils sont "capables" de gérer ou non?
Bonne journée
J'ai déjà commencé à élaborer un texte à partir des réponses ici, merci de vos participations enrichissantes !
Une chose étonnante est le peu de réponse au sondage, j'aurais pensé que ça permettrait à plus de voix d'être entendues. N'hésitez pas à participer de cette façon là, même si après relecture peut-être que la question posée est plus intime qu'il n'y paraît
Sans rentrer dans les détails, je me permets quelques pistes de réflexions qui me sont venues à la lecture aujourd'hui de toutes ces réponses. Prenez ces réflexions comme un moteur pour nourrir le débat.
En préambule, je note que les témoignages semblent montrer une grande volonté d'aide, de bénévolence et d'amour envers les autres PUDs. En aucun cas il n'y a de la malice dans vos témoignages.
1) Sur la question de la sécurité
La justification la plus courante est la sécurité. Pourtant, l'expérience de beaucoup de PUD suggère que refuser d'aider pousse souvent le novice vers une expérimentation solitaire et plus dangereuse. Si un ami est déterminé à essayer l'héro, l'IV ou le crack (pour citer les drogues/ROA les plus stigmatisées), est-ce que refuser de lui montrer la méthode avec son savoir expérientiel le protège vraiment? Notre refus sert-il leur bien-être, ou sert-il à se prévenir d'une culpabilisation future possible? (de soi-même, de la personne concernée, de l'entourage de la personne concernée...)
2) Sur la question de la hiérarchisation
Pourquoi est-ce OK de faire une trace à un pote, mais "impensable" de lui faire une IV? En traçant cette ligne rouge, ne sommes-nous pas en train de reproduire, sans le vouloir, la stigmatisation que la société nous impose? En mode : "Le sniff c'est festif, l'IV c'est sale". Est-ce que cette barrière morale est vraiment basée sur des risques réels, ou sur une peur qui peut provenir justement de la stigmatisation ?
3) Dernière piste
Sommes-nous en train de reproduire la logique prohibitionniste lorsqu'on refuse d'initier quelqu'un? En faisant de la rétention d'information et de matériel face à un adulte consentant, quelle est la différence entre nous et l'état qui pratique la prohibition? On critique souvent le paternalisme des médecins ou des lois, mais ne sommes-nous pas en train de faire exactement la même chose avec nos proches en décidant pour eux de ce qu'ils sont "capables" de gérer ou non?
Bonne journée
Dernière modification par Agartha (Hier à 17:05)
Hearts of stone they shatter too, on cold floors in their rooms
God, my soul is crying too
With endless tears, it's bruised
Guess I am way too used to being greedily used
En ligne
#12
- Myozotis
Psycho junior - Hier à 19:18
Bonsoir,
Je pense que si la question est posée comme ça, il sera difficile de venir témoigner si nous ne pratiquons pas ou plus d'initiation. Il y a qqch dont tu n'as pas parlé Agartha, c'est de la "responsabilité" à laquelle tu t'engages quand tu inities une personne. Sur le moment, mais aussi aprés..
Comme je l'ai expliqué, une de mes initiations a envoyé une personne que j'appreciais beaucoup en psychiatrie. Je ne sais pas si on imagine une seconde à quel point cela peut être culpabilisant, mais aussi extrèmement angoissant de vivre une telle situation.
Imaginons le cas d'une OD par exemple... c'est un extrème on est d'accord, menfin si ça arrive, ben je crois que ça peut rester gravé à vie même si la personne vous pardonne.
Je pense qu'il est essentiel de ne pas avoir une pensée "binaire" sur un sujet aussi délicat.
Pourquoi je ne peux pas initier à l'IV? Parce que mon corps me dit non, je serai incapable de le faire sans trembler. Tout simplement.
Ce n'est pas une histoire de confiance en l'autre mais plutôt une histoire de confiance en soi pour assumer une telle responsabilité et je pense que quand je dis que même un pétard ça me fait flipper, c'est finalement mon vécu traumatique qui parle et rien d'autre.
Je l'ai fait, je l'ai bien fait mais je n'ai plus envie de le faire. C'est vrai que nous avons beaucoup parlé de l'IV et pour le coup je pense que la projection de nos propres peurs et souvent de notre vécu à un impact plus fort que la stigmatisation.
Quand on connait et qu'on n'a pas réussi à le gérer nous même comment être 100% à l'aise si on ne pose pas de "garde fou"? Comme, par exemple, Marnowi, qui préfère mettre une toute petite dose et tant pis pour le flash. Est ce que nous allons lui dire "ah tu l'as privé de flash donc c'est sûr qu'il ne recommencera pas, bien joué". Ben non en fait! Elle l'a juste protégé de l'overdose dans un contexte particulier. Elle l'a protégé lui et quelque part, elle s'est aussi protégée elle. C'est, selon moi, parfaitement légitime mais surtout humain.
Enfin voilà, c'est hyper complexe mais je trouve que ce topic est d'utilité publique et j'espère sincèrement que vous allez réussir à recueillir d'autres témoignages.
À+ les psychos!
Je pense que si la question est posée comme ça, il sera difficile de venir témoigner si nous ne pratiquons pas ou plus d'initiation. Il y a qqch dont tu n'as pas parlé Agartha, c'est de la "responsabilité" à laquelle tu t'engages quand tu inities une personne. Sur le moment, mais aussi aprés..
Comme je l'ai expliqué, une de mes initiations a envoyé une personne que j'appreciais beaucoup en psychiatrie. Je ne sais pas si on imagine une seconde à quel point cela peut être culpabilisant, mais aussi extrèmement angoissant de vivre une telle situation.
Imaginons le cas d'une OD par exemple... c'est un extrème on est d'accord, menfin si ça arrive, ben je crois que ça peut rester gravé à vie même si la personne vous pardonne.
Je pense qu'il est essentiel de ne pas avoir une pensée "binaire" sur un sujet aussi délicat.
Pourquoi je ne peux pas initier à l'IV? Parce que mon corps me dit non, je serai incapable de le faire sans trembler. Tout simplement.
Ce n'est pas une histoire de confiance en l'autre mais plutôt une histoire de confiance en soi pour assumer une telle responsabilité et je pense que quand je dis que même un pétard ça me fait flipper, c'est finalement mon vécu traumatique qui parle et rien d'autre.
Je l'ai fait, je l'ai bien fait mais je n'ai plus envie de le faire. C'est vrai que nous avons beaucoup parlé de l'IV et pour le coup je pense que la projection de nos propres peurs et souvent de notre vécu à un impact plus fort que la stigmatisation.
Quand on connait et qu'on n'a pas réussi à le gérer nous même comment être 100% à l'aise si on ne pose pas de "garde fou"? Comme, par exemple, Marnowi, qui préfère mettre une toute petite dose et tant pis pour le flash. Est ce que nous allons lui dire "ah tu l'as privé de flash donc c'est sûr qu'il ne recommencera pas, bien joué". Ben non en fait! Elle l'a juste protégé de l'overdose dans un contexte particulier. Elle l'a protégé lui et quelque part, elle s'est aussi protégée elle. C'est, selon moi, parfaitement légitime mais surtout humain.
Enfin voilà, c'est hyper complexe mais je trouve que ce topic est d'utilité publique et j'espère sincèrement que vous allez réussir à recueillir d'autres témoignages.
À+ les psychos!
Dernière modification par Myozotis (Hier à 20:07)
.....Rire De Rue.....
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#13
- Toto moula
Nouveau Psycho - Aujourd'hui à 08:12
Agartha a écrit
Pourquoi est-ce OK de faire une trace à un pote, mais "impensable" de lui faire une IV?
Pour moi c'est la meme, je fourni et il se prépare sa dose. Je lui explique mais je ne fais pas a sa place. C'est pas une histoire de stigmatisation de l'IV mais une histoire de difficulté a se l'administrer. Une trace ou un petard c'est simple à faire. Et il ya peu de consequences lorsqu'on se loupe. D'ailleurs comment peut on louper une trace? Par contre une IV loupée entraine beaucoup de consequences et donc la responsabilité est plus grande. Une IV 100% assistée n'est pas formatrice a mes yeux. L'injecteur doit savoir s'injecter en autonomie. Je susi plus qu'OK pour former et expliquer, accompagner la personne dans son apprentissage mais pas l'assister au point de le piquer et le priver de faire sa propre experience.
Agartha a écrit
En faisant de la rétention d'information et de matériel face à un adulte consentant, quelle est la différence entre nous et l'état qui pratique la prohibition? On critique souvent le paternalisme des médecins ou des lois, mais ne sommes-nous pas en train de faire exactement la même chose avec nos proches en décidant pour eux de ce qu'ils sont "capables" de gérer ou non?
Tout à fait d'accord ! L'initiation est un apprentissage, pas de l'assistanat. C'est détestable de se faire refuser un trip car on décide pour nous si on est capable de gerer ou non. La aussi je pense qu'il faut distinguer la methode d'administration, des effets. Assister completement quelqu'un dans l'administration du produit, faire a sa place, c'est un peu le considerer comme incapable, alors que former la personne c'est lui donner les clés necessaires pour bien consommer. Lui donner la capacité de. Sur les effets, on ne peut pas les prédire d'une personne a l'autre. Il faut commencer petit et augmenter progressivement pour eviter les risques de surdose. Il faut bien sensibiliser la personne aux risques de l'administration ou de la consommation d'un produit.
J'aurais voulu qu'on m'apprenne au lieu de faire a ma place. Je me suis retrouvée depourvue de savoir quand j'ai du me piquer toute seule. Par contre pour rouler un petard ou prendre une trace, je n'ai pas demandé d'aide. Je l'ai fait solo car c'était pas très compliqué.
Heureusement que psychoactif est la pour guider les personnes seules dans leur consommation ;-) .
Comme dirait quelqu'un de plus avisé que moi : c'est toi qui cogne le bar, mais parfois, c'est lui qui te cogne. ~L'étranger - The big lebowski
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