Salut,
il y a déjà plusieurs témoignages sur le sujet de la consommation en couple.
Mais comme chaque personne est différente et j'ai du mal avec les généralités avec les produits et leur consommation, j'en ouvre un autre pour avoir quelques conseils sur mon cas spécifique.
Avant tout, je suis bien consciente que trop facilement on met tout sur le dos de « la drogue », alors que souvent il s'agit de problèmes relationnels avant tout. Que trop souvent les consos (respectives) deviennent le prétexte pour ne pas résoudre des problèmes qui n'ont rien à voir avec les prods.
Mais, bref.
J'ai une conso occasionnelle de plusieurs prods depuis une bonne dizaine d'années, et dernièrement, de plus en plus de
came. J'ai toujours eu de relations avec des UDs, chacune avec son rapport propre à sa conso. J'ai vécu longtemps avec une amoureuse qui tentait de diminuer son
TSO et qui a arrêté l'
alcool.
Depuis presque deux mois, je remarque que ma conso quotidienne correspond aussi avec une étroite relation avec une autre personne, qui est dans la
came depuis trois ans.
Mes choix m'appartiennent, ce ne sera jamais la faute de quelqu'un d'autre ce que je fais. Cependant, je suis persuadée que dans l'addiction il y a plusieurs facteurs (la rencontre d'une personne X -avec son bagage psy, familial etc-, dans un moment T avec une certaine substance dans un contexte social spécifique). Et de décider de vivre au quotidien avec quelqu'un qui a envie de choper tous les jours c'était risqué pour moi dans cette phase de ma vie.
Aveuglement amoureux, inconscience, naïveté, envie de me laisser aller ?
Peu importe. J'ai réalisé que moi ça ne me convient pas. On en a discuté.
Je ne lui demande pas de changer, ni de modifier ses envies de conso. Juste, par rapport aux miennes, je souhaite qu'on arrive à mettre en place des choses (non, je ne peux pas l'accompagner chez le dealeur, lui prêter les thunes pour choper et ne pas avoir envie de taper - je ne suis pas sur-humaine !). Et si ça doit passer par un éloignement provisoire, que ça passe par là.
Il me dit que pour lui financièrement ça va pas, il veut diminuer sa conso. Moi, j'aimerais juste faire une pause et essayer si c'est encore possible de reprendre une conso maitrisée, comme j'ai fait pendant 8 ans (à voir...car le cerveau se modifie aussi). Il avait réussi à arrêter son
TSO l'automne dernier et rien consommer pendant deux mois. Moi j'ai fait quelques pauses...
Bref, je lui disais que j'avais envie de prendre du temps ailleurs d'où j'habite (et où j'ai pas mal de potes qui consomment !), un peu dans la nature pour me défouler physiquement tout en diminuant (en attendant le RDV chez l'addicto). Il me propose qu'on le fasse ensemble.
J'ai hésité et dit oui, à condition que je n'ai aucune aucune envie de me retrouver à chercher des plans pourris dans des bleds paumés...Si on part, je ne veux pas aller choper, s'il croit en avoir envie, il vaut mieux qu'on fasse autre chose et je prenne mon temps pour moi.
Il a donc décidé de prendre contact avec son ancien médecin pour reprendre le
TSO pendant cette période, alors que moi faut encore que je trouve du
tramadol ou autre dépanne (mais j'ai quelques pistes, même si certaines sont tombées à l'eau).
On a aussi parlé du fait que j'avais pas spécialement envie de remplacer les opis pour de l'
alcool, car perso ça ne me met pas bien et il me dit que lui non plus, car il a bien vu comment ça ne facilite pas les choses pour ses troubles de l'humeur (je ne peux que le soutenir dans cette décision, car je ne peux plus vivre de crise...).
On s'est déjà retrouvés dans la situation d'arrêter et parfois ça c'est très bien passé (avec des substituts), mais d'autres ça a pris des tournants pas sympa (surtout avec de l'
alcool fort) et je me suis surprise à accepter sa proposition d'aller pecho juste pour qu'il se calme...(mais là c'est différent avec le sub).
Inutile de dire que quand on consomme ensemble tout est fantastique (mais comme il dit, ce n'est pas la
came, c'est nous, car on pourrait s'embrouiller tout en prenant de la
came...), on passe des moments merveilleux, avec une entente parfaite, on s'éclate sexuellement, on discute, on rigole, on se motive etc. On a passé des bons moments aussi sans opis, on a fait la fête avec d'autres prods, on a découvert d'autres sensations dans le sexe, du support, une complicité de mouchoirs mais, parfois, des moments de bourrage de gueule en manque ce n'était pas facile (et encore une fois, ce n'est pas la faute à un prod, mais ça peut compliquer les choses). Les mauvais moments sont une toute petite partie, bien inférieure à tout le reste, mais perso, comme je lui ai dit, je ne veux pas vivre ça, ça m'affecte trop...
Bref voilà, je sais que rien n'est simple et il ne faut pas confondre deux plans séparés (bien qu'ils se superposent) : les consos sont propres à chacun, la relation se construit ensemble...
Et je sais aussi qu'il y a un bon écart entre les envies qu'on annonce et la pratique (quand il me dit que non il ne me demandera pas d'aller pecho, je crois en sa sincérité sur le moment, mais je sais bien qu'en manque pas bien etc ça peut changer...et je ne suis pas sûre d'avoir la rigueur nécessaire à affirmer un refus net, même si j'essaye).
Du coup, je n'espère rien de ce moment (contrairement à lui, qui se voit déjà arrêter) à part l'espoir de passer un bon moment et je sais que si jamais ça foire, c'est parce qu'à la
base ce n'est pas évident comme défi. Mais j'appréhende quand même...
Merci de m'avoir lu, ça fait du bien d'écrire.
Et si au passage, vous avez des conseils et des témoignages je ne les refuse pas !!