Quand un médecin prescripteur dépasse... l'entendement

Salut à  toutes et tous,

Je ne fais qu'ouvrir le sujet, je serai bref car il est tard, et je compléterai.

Certains d'entre-vous savent que je suis plutôt du genre à  "défendre" les professionnels de la santé, médecins prescripteurs, pharmaciens, etc. J'essaie d'être "objectif" en fait...

A la lecture de certains témoignages ou de récits en direct de visu, j'ai parfois, souvent, minimisé les choses, en essayant de relativiser et en essayant d'avoir une opinion objective et modérée.

Pour une fois, je viens récemment de vivre une expérience qui vaut son pesant de cacahuètes. Et je me fais un "plaisir" (très relatif évidemment), de relater la chose.

Les tords furent partagés, me semble t-il, entre l'usager et le prescripteur (je ne parle pas de celui du forum mais d'un médecin remplaçant, belge (dois-je le préciser ?, oui) d'un praticien relais (en temps normal), en zone rurale française.

La chose fut pénible ; à  vrai dire, pour vous mettre l'eau à  la bouche si tant est que cela soit possible, ce fut moi qui obtint la prescription de méthadone pour l'usager concerné (sorti dégoûté et les mains vides du cabinet). Adieu le secret professionnel en l'occurrence... Admirez la chose...

Le tord de l'usager : il n'avait pas sur lui sa dernière prescription de méthadone. C'est gênant, je suis d'accord.

Le toubib : Ne sachant peut-être pas manipuler le logiciel informatique à  sa disposition comme remplaçant (supposons la chose), voit, dieu sait comment, que l'usager est sous 10 mg de MTD gélules. Hors il s'avère (et je connais l'usager sinon je ne serai pas en train de vous abreuver) qu'il est sous MTD sirop 100 mg depuis 2 ans... Il faudra que le praticien habituel explique la chose... Je suis d'accord...

Demande (légitime) du médecin plutôt agressif (vous voulez m'apprendre mon métier et c'est vous qui me tombez dessus *), donc demande légitime minimale, je suis d'accord : je voudrais la pharmacie délivrante en ligne.

=> pas de souci, je les appelle (avec mon mobile). En plus, c'est un ami pharmacien qui me connaît très bien. Et qui confirme la délivrance habituelle. Le toubib réclame les modalités de prescription. Et se satisfait de ne faire une prescription que pour 7 jours. En traitant l'usager de sale toxicomane qui en veut toujours plus (je cite). Et que lui et moi n'avons qu'à  changer de pays si nous ne sommes pas contents (je cite toujours).

Ayant argumenté avec quelques références du CSP pour divers dilemmes et détails, il m'a carrément envoyé ... paître... Le mot est faible. C'est d'ailleurs la première fois qu'il m'a fallu sortir d'autres références, ce dont je me serais bien passé ; ce fut la première fois depuis que je fais du bénévolat pour les UD...

Il finit par rédiger l'ordonnance, me la tend (l'usager n'était plus présent, dois-je le répéter), et me demande si cela *me* convient. Je lui fais remarquer qu'il serait judicieux de faire figurer le nom de la pharmacie de délivrance, la date, et qu'il s'agit d'une ALD (dernier détail inutile, mais bon...)

Pourquoi une ALD ? J'ai été poli pour répondre vu le dossier de l'usager... Quant à  la pharmacie et la date, il s'est fendu de l'écriture de la chose, sans mot dire... La situation était ... tendue...

Fut un gros dilemne : anti-datage de l'ordonnance (eh oui, en plus). Chose que j'ai fait remarquer. Et qui n'a pas plu du tout, du tout. Pour que finalement il fasse les choses "en règle"... "Docteur, s'il vous arrivait quelque chose avant après-demain ? Que vaudrait votre prescription ?" [schématique].

Bref : un cauchemar...

Je tenais à  en témoigner et je préciserais volontiers certaines choses si vous posez des questions ou si l'envie me vient de compléter. Je suis sorti, épuisé. Ordonnance conforme en main, connaissant l'usager, sinon je n'aurai pris aucun risque, et satisfait d'avoir fini la conversation avec le prescripteur de façon cordiale, car n'ayant pas froid aux yeux, j'en ai profité pour le consulter pour moi pour un renouvellement d'une bricole où là , il m'a carrémentn demandé combien de boites de xxx je voulais ; un séropositif au VIH engage davantage de compassion qu'un usager (euh non, un sale toxicomane) auprès de ce praticien à  priori.

Je pense savoir rester et avoir été toujours courtois. J'apprécie beaucoup la Belgique, certes... Je m'y rends d'ailleurs dans quelques jours... (sans plaisanter, et pour d'autres raisons).

Dans 7 jours, il sera peut-être encore remplaçant. J'attends le moment avec ... impatience

(*) sur les réflexions désobligeantes, j'en aurais des tonnes, mais j'y reviendrai, peut-être. Quoique, est-ce bien utile ?? Ce monsieur n'apprécia pas que je fus impliqué auprès des usagers (mot qu'il n'utilisa pas), ni mes activités bénévoles actuelles, y compris et surtout lorsqu'il s'est agît d'évoquer certains points, chose que j'ai du faire pour la première fois, dans de telles circonstances, à  mon plus grand désespoir...

=> en résumé, ce fut un autre usager et je n'aurai pas été là  (?), la personne n'aurait pas eu sa prescription de méthadone. Et il faut avoir les moyens de faire des km en voiture pour trouver un autre médecin en zone rurale. Vous avez dit régression ??

ps : carte vitale de l'usager "dans la machine", car la praticien habituel n'encaisse pas d'honoraires mais se fait régler directement, comme ce fut le cas pour moi ensuite, le médecin a quand même demandé de régler 23 euros de consultation ; chose que l'usager a eu le bon sens de refuser (ALD polytox - CMU). De toute façon, il n'avait pas l'argent sur lui pour le payer. Que penser de tout ça ?