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Délétère 



« Votre environnement familial est délétère pour votre état de santé. »

Rien que ça.

Pas un mot, pas un rendez-vous, pas une seule communication venant de leur part en 6 ans de suivi psychiatrique. Pour m’apprendre que moi et le bébé, on est « délétère » pour mon mari.

Saloperie de psychiatrie qui ne communique pas avec la famille. La maladie ne nous concerne pas, parait-il. C’est vrai que je n’ai pas d’hallucinations. Que j’ai mon permis de conduire, un cerveau capable de remplir de la paperasse, aucuns problèmes de sommeil. Je n’ai même pas les mains qui tremblent. Je ne suis pas malade, alors pourquoi la psychiatrie s’adresserait-elle à moi ?

Le fait que je conduise mon mari là où il le faut, que je fasse moi-même les démarches pour la sécu, la mdph, la mutuelle, que je serve de réveille-matin. Que je pousse mon mari sous la douche quand il est trop paumé dans la temporalité pour se rendre compte qu’il ne se lave plus. Que je lui doive lui faire ses lacets quand le Lepticur ne suffit plus. Que j'ai déjà dû lui enfoncer de force un Loxapac sous la langue une ou deux fois. Tout ça, ça n’a aucun impact sur ma vie.

Du coup, la solution, c’est l’hospitalisation avec droits de visite limités. Rompre le lien familial, car la famille rend malade. Merci la psychiatrie.

(Affaire à suivre. Pour le moment Mari dit « on verra en septembre ». Le psychiatre râle mais comme Mari est bien ancré dans la réalité, il ne peut rien dire. Je me sens horriblement démunie.)

(Je sais bien que ça n’a qu’un rapport lointain avec les drogues. J’espère que ce rapport restera lointain, car ils sont connus pour avoir la main lourde, à l’hôpital où mon mari risque d’aller.)

Catégorie : L'enfer c'est les autres - 08 août 2018 à  10:48



Commentaires
#1 Posté par : janis 08 août 2018 à  11:14
Fluche,

C est atroce.....un environnement familial délétère... donc au lieu de vous aider, on coupe les liens qui vous unissent.

J ai honte d une psychiatrie trop souvent inhumaine

Prends soin de toi, tiens bon fluche
Bisous
Janis

 
#2 Posté par : MIAOU44 08 août 2018 à  13:33
Ignoble.
Juste écoeurant.

Ton mari n'a pas moyen de changer de psychiatre? Parce que des oncompents dans cette spécialité y en a 1 paquet...

Courage

Bises Mia

 
#3 Posté par : Fluche 08 août 2018 à  14:17
Il n'y a pas foule de psychiatres dans notre petite ville : aucun en libéral, c'est soit l'hosto soit le cmp. Mon mari veut pouvoir y aller tout seul, donc pas de psychiatre dans la grande ville voisine.

J'accepte tout à fait le fait que la situation dans laquelle mon mari évolue soit trop stressante pour sa maladie (petit qui pleure, femme qui tient comme elle peut...) Mais 1) jamais le psychiatre actuel n'a demandé à me rencontrer pour qu'on puisse prendre ensemble des mesures pour que la situation soit moins intenable . 2) La seule solution qui propose est un éloignement... alors quoi, quand il va rentre, on fait quoi ? Le lien avec son fils sera soit gravement compromis soit complètement coupé. Ça ne va pas être stressant, ça ? Ou alors il fait 6 ans d'hp et revient quand le petit ne pleurera plus ?

Je ne sais pas quoi faire.

 
#4 Posté par : MIAOU44 08 août 2018 à  16:59
Je compte.d qu il veut garder son indépendance. Mais faut peser le pour et le contre. Parce que se retrouver éloigné de sa famille ne doit pas le réjouir non plus !

As tu essayé de prendre rdv avec le psychiatre? Mon mari l avait fait avec le mien, et du coup il a pu être intégré à mes soins et m'a thérapie. Je précise que le psychiatre me demandait à chaque fois si j étais d accord pour qu il parle à momon mari.

Après, je sais que je vais peut être ne pas avoir beaucoup de tact... Mais est ce que ton mari à bien compris ce que lui disait le psychiatre? Et est ce que ce n'est tout simplement pas parce qu'il a décrit une situation plus dure qu'elle n est en réalité?

Bises Mia

 
#5 Posté par : Anonyme1756 08 août 2018 à  17:10
Il me semble qu'il y a deux aspects totalement distincts:
1) la famille en tant qu'environnement, éventuellement délétère
2) la famille en tant qu'aidant éventuel

1) Cela me semble périlleux de juger définitivement de l'impact de l'environnement familial uniquement sur la foi des déclarations et de l'observation du patient sans jamais rencontrer la famille...

2) La famille peut être intégrée aux soins par le personnel médical, selon la situation. Dans le cas d'un patient totalement indépendant, c'est à lui de manifester son désir, non?

Enfin, le médecin soigne le patient donc suggère ce qui est meilleur pour le patient, pas pour la famille, et c'est parfaitement logique.

Aussi Fluche je trouve surprenant que le psychiatre ne t'aie jamais rencontrée, pour ne serait-ce qu'évaluer 1), et en cas d'évaluation positive, avec l'accord de ton mari potentiellement discuter de 2).

 
#6 Posté par : Sangdencre 08 août 2018 à  17:29
C'est, en effet très dur à vivre, lors de mon dernier internement volontaire, mon psy que je respecte et admire, à tout bonnement interdit à ma mère de me rendre visite, la jugeant beaucoup trop stressante dans mon état.

Mais, il est évident que tu dois avoir un contact avec le psy de ton Mari, avant qu'une telle déclaration soit faite. De manière déontologique, il ne peut en aucun cas vous traiter ensemble, mais te rencontrer, voire juste te téléphoner serait rassurant j'imagine.


En même temps, tu dois pouvoir souffler un peu aussi, ces derniers temps n'ont pas été tendres avec toi non plus. Il est à l'abri, consacre toi du temps, pour être en pleine forme à son retour drogue-peace

 
#7 Posté par : Fluche 08 août 2018 à  20:43
Je pense que je vais demander à voir le psychiatre, merci beaucoup pour vos conseils. Cela fait peu de temps qu'il suit mon mari. J'avais rencontré son prédécesseur, de ma propre volonté (et de celle de mon mari évidement). J'avais été reçue assez froidement. Jamais une main tendue vers la famille. Enfin ...

La manière dont il parle de sa vie de famille est je pense déterminante dans cette décision du psychiatre : là où je vois un petit accrochage, lui voit une possible rupture et la fin de sa vie avec moi. En 6 ans de vie commune, je compte 2 ou 3 grosses engueulades où nous avons sérieusement remis en question notre couple. Lui vous dirait qu'il a cru que j'allais partir avant hier, quand je lui ai dit un peu brusquement de sortir du lit à midi, dans mon éternel rôle de réveil-matin ...

Mais ce qui est important dans sa situation est son ressenti, pas la réalité, qui est que nous nous entendons très bien. C'est ce ressenti qui lui mine le moral. Il n'y aurait que nous deux, je pense en effet qu'une hospi de quelques semaines serait salutaire historie de faire redescendre la pression.

Mais le bébé ? Il évolue tellement vite. Il commence un peu à reconnaitre les gens qu'il ne voit pas tous les jours, mais c'est encore tellement précaire. J'ai peur qu'en rentrant de son hospi, deux étrangers se regardent et ne se connaissent plus.

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