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Junkhead 



Je réécoute Alice in Chains, vieil amour d'adolescent, les trois premiers albums avec Layne sont mes préférés. Une des phrases de l'album DIRT qui me marque est la suivante et c'est en l'écoutant que j'ai eu envie d'écrire ce billet :

"you can't understand a user's mind, but try with your books and degree(eeeeeiiiiiiiiiIIIIIs comme il le fait si bien)
If you let yourself go and open your miiind
I'd bed you do it like me
AND IT AIN'T SO BAAAAAAAD."
Ci-dessous le morceau en question :


J'ai pas encore commencé à essayer de rester sobre plus de deux jours. J'ai passé une semaine à balle à balle à balle, ça faisait un moment que j'avais pas été aussi "speedé". A vrai dire ça me change pas mal de ce que j'avais pris l'habitude de faire ces dernières années, à savoir m'abrutir complètement pour m'endormir. Pendant longtemps j'ai eu presque peur de reprendre du speed et autres stimulants par peur d'angoisser comme un rat de laboratoire. Les descentes de speed ont parfois été si violentes que je n'avais pas 'envie de reprendre ça. Mais à force de prendre un peu de coc, si chère et de si mauvaise qualité, je me suis tourné vers les RC et amphétamines.

J'avais une expérience relativement faible avec les RC mais ceux que j'ai découverts ces derniers-mois m'ont vraiment enthousiasmé. Je pourrais parler par exemple du 5 meo dmt qui m'a fait tripper d'une belle façon, et là l'hexedrone. L'hexedrone est vraiment cool. Bref. Evidemment j'apprécie particulièrement les injecter. L'an dernier, en post-cure, j'étais avec un homme de 42 ans de Paris qui injectait de la 3-MMC (un autre stimulant RC). Il avait chopé une thrombose à force et une de ses veines était noire. Il avait aussi failli crever plusieurs fois à force de mélanger tous ces trucs. Il m'a parlé du "slam" apparemment très populaire à Paris. Pour ceux qui savent pas c'est une pratique visiblement répandue dans les milieux homosexuels. Le slam consiste à se donner rendez-vous pour s'injecter un RC et puis baiser comme un fou après.

Alors perso je sais pas comment quiconque arrive à baiser sous stimulants parce-que moi ça m'a toujours rendu totalement impuissant érectilement parlant. Donc me faire un shoot d'un quelconque stimulant avant de baiser ne me paraît pas être très judicieux pour moi mais on est pas tous pareil toussa toussa heureusement d'ailleurs parce-que si tout le monde avait ma libido l'espèce humaine serait actuellement proche de l'extinction.

En effet les médicaments (antidépresseurs neuroleptiques benzos) m'ont totalement dilapidé ma libido et même si maintenant j'ai relativement envie de faire l'amour c'est vraiment pas quelque chose qui me BOTTE A FOND comme certains. Après bien-sûr que ça a été parfois fantastique mais bien qu'ayant un tempérament plutôt "d'addict" j'ai jamais été accro au cul. Peut-être un peu plus à la masturbation mais je n'ai pas envie de m'étendre là-dessus.


Tout à l'heure j'ai du coup repensé à ce mec qui "slammait" parce-qu'une de mes veines a temporairement rougi d'un rouge très bizarroïde. J'avoue avoir flippé comme un con. L'hexedrone en plus ça fait un peu tourner la tête alors pendant quelques minutes et tout en me préparant un autre fix je m'imaginais un peu finir à l'hosto et devoir expliquer tout ça à une batterie de personnel soignant consterné(e?).

Je vais revenir sur la phrase du fabuleux Layne Staley que j'ai mise en début de texte. Il décrit parfaitement ce qu'on peut avoir envie de dire face à certains addictos ou médecins ou personnes de l'entourage qui essaye de nous faire arrêter de se défoncer. Déjà entre usagers on se comprend pas toujours entre ceux qui essayent d'avoir la plus grosse, ceux qui baddent, ceux qui kiffent à fond etc etc et PERSONNE ne vit l'usage de drogue de la même manière. Même s'il y a certains comportements et certaines tendances je crois pas qu'on puisse faire des paires de junkies ou d'alcoolo (d'ailleurs je trouve que l'alcool est de loin la drogue la plus POURRIE DU CUL mais c'est pas le sujet). Alors un docteur qui n'a expérimenté la drogue qu'à travers des textes dans un livre et qui essaye de t'expliquer que ça sert à rien ce que tu fais ça peut être très agaçant. J'ai connu une addicto qui me cassait particulièrement les couilles même si elle avait un bon fond. C'était le genre de vieille femme habillée d'une très drôle de façon, à savoir tout en rose fuschia et de grands talons compensés avec une coupe de cheveux qui fait très "caca poilu sur la tetê". Des fois elle allait jusqu'à me dire que ce que je faisais ne pouvait pas me faire d'effet psychotrope alors que je lui disais exactement que, oui, telle ou telle substance m'a fait tel ou tel effet. Et parfois elle insistait en plus en disant mais non c'est dans votre tête tout ça, avec un petit sourire en coin du style "alala qu'il est con ce jeune". Moi dans ma tête c'était "qu'est ce qu'elle est conne cette vieille". Mais je deviens méchant....

La pauvre, elle faisait quand même du bon boulot et m'a pas mal aidé malgré tout, mais franchement des fois il aurait mieux valu qu'elle se taise.

Du coup oui, tu NE PEUX PAS COMPRENDRE ce qui se passe dans la tête d'un usager si tu n'as pas été toi même confronté un minimum à la drogue. C'est d'ailleurs je pense pareil pour tous les trucs un peu extrêmes donc le mieux à faire je pense quand on est confrontés à un usager c'est de le laisser parler et l'ÉCOUTER.

D'ailleurs quand Layne dit "try with your books and degree(iiiiIiiiIIIIIEEE)zzzz"
j'imagine qu'il parle probablement de médecins auquel il a été confronté. Et c'est là que la phrase fait fort quand on prend de la drogue. Clairement lui a parfaitement compris le "user's mind" sinon il ne parlerait pas de came aussi admirablement bien dans ses morceaux. Je recommande d'ailleurs à tous les usagers de cette planète de lire immédiatement TOUS les textes de Layne surtout ceux des albums DIRT et tripod en fait. J'ai presque envie de dire qu'on s'y croirait et on voit absolument où il veut en venir.

Je suis moins d'accord avec son "si tu était plus ouvert d'esprit tu ferais comme moi ET C'EST PAS SI MAAAAL". Je pense pas que la consommation de drogue soit une question d'ouverture d'esprit. D'ailleurs beaucoup de toxico ou alcoolo sont très fermés dans leur tête et persuadés de détenir des vérités inviolables à propos des produits alors que souvent beaucoup se mettent un gros doigt dans l'oeil. C'est pour ça que j'essaye de ne jamais sortir de grosses vérités toute faite sur tel ou tel produit te fait ça ou ça (même si j'arrive à donner des indications) puisque chaque expérience se vit différemment.

Donc non, je ne pense pas que si les gens étaient plus ouverts d'esprits ils feraient tous comme Layne. Ou alors les gens sont vraiment ultra fermés d'esprit parce-que sinon on déambulerait tous dans la rue avec des seringues dans le bras en titubant et en hurlant des YAY comme sur Sickman. Ce serait drôle 5 minutes mais vite gavant flippant triste et chiant et ça par contre j'en suis SÛR.

Layne est mort d'une overdose, tout seul, en 2002. On peut voir sur l'unplugged que déjà en 94 (je crois) il était bien fatigué et mal barré. Encore une "rockstar" déchue. Après le son d'Alice In Chains est pas particulièrement accessible, c'est quelque part entre le grunge et le metal mais l'autre là Jerry Cantrell est un musicos assez génial et l'association entre lui et Layne fait à mes yeux de véritables MIRACLES.


On va donc se laisser sur cette conclusion. S'il y a quelque chose à retenir de ce billet, c'est surtout d'écouter Alice In Chains, et de ne pas oublier qu'être à l'écoute des problèmes des autres (en tout cas en matière de drogue), c'est déjà les aider grannnndement. Libre à vous après de donner des conseils et de discuter ou pas mais d'abord  LISTEN LISTEN LISTEN LISTEN LISTEN etc etc...

Catégorie : Carnet de bord - 30 janvier 2021 à  16:21

#Alice #Chains #fix #In #junkhead #LOL



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