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Le pourquoi du comment de mes abus 



Un sujet tout récent sur PsychoActif a éveillé en moi nombre de souvenirs.

Je me permets de citer le pseudo de Mlle "AimerLaVie" et de ses questionnements sur la violence de son conjoint.
Je vous avoue que j'aurais des choses à  lui dire mais je bloque, je n'y arrive pas... Parce que ne sais que trop bien ce qu'elle ressent : la culpabilité (infondée !), l'incapacité à  quitter l'autre, le fait de lui trouver des excuses... Je suis désolée, "AimerLaVie", mais je n'arriverais même pas à  trouver les mots justes pour te dire que tu mérites de t'aimer toi-même plus qu'un mec faible et sans aucune excuse, qui s'en prend à  toi parce qu'il n'a pas les couilles de s'en prendre à  lui-même et à  son problème.

Rejeter la faute sur le monde entier et ne pas se remettre en question, oui, pour moi c'est une preuve de faiblesse.

Bref, j'en reviens à  mon sujet, avant de me perdre. Commençons par le titre : Le pourquoi du comment de mes abus

J'ai envie d'expliquer aujourd'hui pourquoi j'en suis venue à  abuser de la sorte de toutes les drogues, pourquoi j'aime tester mes limites et pourquoi j'ai toujours essayé d'aller "Plus loin, encore plus loin..." Et oui, parce qu'il y a une raison à  tout, n'est-ce pas ?

A chaque fois que j'ai testé une nouvelle substance, j'ai eu envie de mettre mon corps et mon cerveau à  l'épreuve et de les amener au bout de leur résistance, à  en faire des comas, des malaises, des gestes regrettables, des descentes aux enfers.

L'alcool pour commencer. Pas vraiment touché à  ça avant mes 18 ans. Le champ des possibles y était infini : désinhibition, la danse qui vient facilement et sans honte, l'envie de tout essayer (première expérience sexuelle avec une fille wink et bon souvenir), de hurler de partout qu'on est le roi du monde !

Résultat : coma éthylique à  vouloir jouer la plus forte de la soirée avec mes cul-secs. J'ai eu beaucoup de mal à  m'en remettre. Ca m'a pas trop calmée et j'ai pris d'autres très grosses cuites dans la gueule. Maintenant je limite fortement la conso d'alcool fort, et de toute façon je le supporte de moins en moins (dernier épisode en date : un gros malaise samedi dernier, convulsions incontrôlables et petite perte de connaissance).

Le joint, la cigarette : fume comme un pompier depuis le début (à  21 ans, tard pour une fumeuse wink ), poumons noircis, plus la même capacité respiratoire que quand j'étais sportive (un accident d'équitation m'a fait totalement arrêter le sport... qui était ma drogue préférée)

Finissons par les drogues dites "dures" : cocaïne, MDMA, speed (les autres n'ont pas été prises en assez grande quantité pour compter dans le discours) . Hmmmm comme c'était bon de se retourner l'esprit, de chercher à  savoir jusqu'où le corps pouvait endurer le choc... Le cerveau qui part en vrille, l'esprit qui peine à  être contrôlé... Que du bonheur ? NON ! J'ai des flash de soirées qui ne me plaisent pas et je ne peux plus revenir en arrière. Je connais bien le fameux syndrome sérotoninergique et peux vous dire à  quel point c'est difficile de l'assumer.
J'ai voulu aller très loin et je l'ai fait. J'en suis pas morte mais j'aurais pu (et encore, heureusement que je n'ai pas touché à  l'héroïne quand j'ai eu envie de le faire...)




Revenons à  nos moutons :)




Je voulais vous expliquer à  la base pourquoi j'en suis arrivée là  (ou bien est-ce à  moi-même que je donne une explication ?) . Une tranche de vie que j'essaie d'effacer mais qui resurgit sans arrêt à  chaque coin de rue. Je l'ai racontée à  de rares personnes très proches (ma coloc, une ancienne amie, mon ex), mais il n'y a qu'à  mon amoureux actuel que j'ai vraiment dit ce qui m'était arrivé durant ces 4 ans.

La ptite brune, 16 ans, se fait larguer par son premier amour. Un amour passionnel, qui promets monts et merveilles, mariage, bonheur et poupins blonds. Moi qui voulais rester vierge, suivre ma religion (je suis chrétienne orthodoxe) et vivre le conte de fée des séries télé, je me suis bien ramasse big_smile Mais bon si j'ai couché avec lui c'est parce que je le voulais bien, non ? Et puis "On allait se marier" donc "On avait le droit !" Toujours est-il qu'il ma quittée bien salement 4 mois plus tard. Humiliée, trompée, j'ai sombré dans l'anorexie sans que personne ne s'en rende compte. J'ai commencé les auto-mutilations (je le faisais déjà  étant petite mais là  ça a pris une autre dimension) . Comme je souffrais ! Quel coup dur de la vie ! A 16 ans, tout est amplifié. Suffit d'avoir des problèmes, en plus, avec sa famille, et là  c'est le pompon.

Me tombe alors dessus "Le sauveur". Plus âgé, plus sage (bien sûr...). J'avais 18 ans. J'étais mal dans ma peau, détruite par ma rupture (qui serait loooongue à  raconter, je la réserve pour les soirées Girly wink ). Insidieusement, il a réussi à  obtenir un rendez-vous. A commencé la manipulation.
Je ne l'aimais pas vraiment, mais par je ne sais quel procédé psychologique, il a réussi à  m'ancrer des idées dans la tête.

Je n'étais plus vierge, donc personne d'autre que lui ne voudrait de moi : il m'avait prise en pitié, heureusement, sinon qui sait où j'aurais finie, moi fille impure ! (ironie, ironie !)

Tout autour de moi était mal : mes amies, la télé, l'extérieur. J'aurais du mal à  vous expliquer comment sont venues les choses, mais au bout de quelques mois, les faits étaient là  : je ne voyais plus mes amies, ne sortais plus, passait mon temps sur mon téléphone à  répondre à  ses messages (on habitait à  distance). Je devais constamment dire où j'étais, avec qui, ce que je faisais.

Et moi je ne sais pas mentir, et j'avais peur des représailles, alors je suivais à  la lettre, tel un zombie, tous ses ordres. La moindre rébellion de ma part se transformait en dispute à  laquelle je perdais souvent. Pire, je pouvais le voir débarquer dans ma ville et la dispute se poursuivait oralement. Et moi, la ptite brune d'1m64, ne faisait pas le poids face à  un gros connard d'1m90 et pesant 120 kg.

Par peur des représailles, j'ai fermé ma gueule. Et quand j'essayais de l'ouvrir, de lui dire que je n'étais pas heureuse, que je voulais le quitter, ce résidu de déchets me culpabilisait, pleurait au téléphone, bref j'ai oublié tous ses stratagèmes pour m'empêcher de partir.

Et à  chaque fois ces démonstrations de force.

"Je suis plus fort que toi physiquement, et j'ai réussi à  plier ton mental, tu es ma chose, tu m'appartiens, tu feras tout ce que je te dis de faire, car sans moi tu n'es RIEN."

Le sexe se passait très mal. J'étais plus vierge alors pourquoi il se serait privé ? Au début je disais oui parce que je me disais "On sort ensemble, donc je dois pas dire non..." Bien brave fille. Sans éducation de ce côté-là , je ne savais même pas vraiment si je voulais ou pas. J'étais pas prête. Et j'avais pas envie de lui. J'avais le droit de dire non, mais m'en rendais même pas compte. Je subissais, pleurais tout le temps après, finissait pendant une heure dans la douche. Et je refusais de voir en face la réalité. Il me dégoûtait.

Je ne continuerais pas là -dessus parce que j'ai encore du mal à  en parler et à  accepter d'avoir accepté cette situation sans broncher pendant quasiment 4 ans.

Pendant ce temps vous vous doutez bien que tout m'était interdit : pas de maquillage, pas d'habits "aguicheurs", discrétion absolue, pas de sortie entre copines...
Et bien évidemment pas de cigarette, pas d'alcool, le cannabis, c'est mal, bla bla bla.

Oui le cannabis c'est mal, par contre ses amis de la cité qui prenaient des chiens pour leur faire faire des combats dans les caves, ça c'était de l'ordre du normal. C'est le seul sujet sur lequel j'ai jamais réussi à  lui tenir tête d'ailleurs (défendre les animaux et les plus faibles que moi était plus simple que de me défendre moi-même).

Mais au fond de moi, cette petite voix, qui m'avait suivi depuis le début de l'adolescence, où le soir je regardais des films sans permission, des films où on parle de sexe, de drogue, où on voit des gens libres faire n'importe quoi.

La petite voix qui me disait : "Mais qu'y a-t-il de mal à  fumer une cigarette ? Et tu as envie de savoir ce que ça fait, non, que de prendre de la drogue ? Tu connais les conséquences, et pourtant, ça ne te fait pas peur ! Alors pourquoi tu n'aurais pas le droit de vivre ta vie ? De te faire du mal si t'en as envie ?"

Il n'a donc pas réussi à  me plier totalement. Après 4 vraies tentatives, j'ai réussi à  lui tenir tête et à  le quitter. Finis la peur des coups. S'il me frappait, j'en avais plus rien à  foutre. La douleur physique n'équivaut jamais à  la douleur que l'on peut ressentir dans son coeur.
Et j'en avais marre de souffrir.

Le jour où je suis vraiment partie, je lui ai annoncé ça par téléphone puis en public. En pleine gare à  Paris. Il m'a traÎnée par le bras dans un coin. Ultime démonstration de force. J'ai commencé à  me replier sur moi-même, à  me dire "Non, non, ça recommence... tais toi, tu vas en prendre une...". Puis la petite voix a refait surface dans ma tête. Je suis une femme, j'ai le droit d'exister, j'ai le droit de faire ce que je veux, quand je veux, avec qui je veux. Je ne suis l'esclave de personne. Tu n'as aucun droit sur moi. Nous vivons en France, un pays de liberté, c'est une CHANCE et non une TARE.
Alors je me suis redressée, du haut de mes 1m64, face à  ses 1m90 et ses 120kg de graisse, pour lui hurler dessus que NON, c'était Terminé, qu'il pouvait aller se faire foutre lui et ses principes de blédard de m*rde, etc, etc. Séché.

Une force nouvelle m'habitait, je l'ai repoussé sans aucune difficulté, lui n'a pas résisté et s'est écarté, choqué de mon attitude. J'ai marché sans me retourner jusqu'à  mon train. Le coeur qui battait à  200 à  l'heure. Les yeux écarquillés et pleins de larmes de colère et de soulagement. Une page à  tourner. 4 années à  oublier. Se reconstruire.

Il m'a harcelée longtemps. J'ai encore peur parfois dans la rue en voyant un homme qui lui ressemble. Mais après ça, la liberté était telle qu'il fallait que je goûte à  tout.




Alors j'ai eu tout le loisir d'abuser. Les gens en soirée m'ont toujours regardée avec des yeux ronds. Mes potes de l'époque, les "vieux" (35 balais et moi 22, la différence était grande !) parlaient de moi en disant "La p'tite qui se met pire que nous !"
Ma réputation : les excès. Et ils ne voyaient que ça de moi puisqu'ils ne connaissaient pas mon passé ni le pourquoi du comment j'en étais arrivée là .

Ca partait très loin, ces excès... Mais j'en ai déjà  parlé. Je les ai continués jusqu'à  ce que je rencontre mon ex, qui m'a ramassée lors d'une soirée où j'avais gobé d'un seul coup 1/2 gramme de MD sans m'en rendre compte.

Quelqu'un allait au-delà  des apparences et me prenait sous son aile, s'inquiétait de moi. Meme si ça n'a pas duré avec lui, j'apprécie encore de m'avoir fait compter pour lui. Une mignonne histoire.

Maintenant, je gère de mieux en mieux, et apprécie les substances diverses sans avoir à  en abuser. Je n'ai plus rien à  prouver à  personne, et encore moins à  moi-même.




Tout ça pour vous dire, que chaque chose est explicable par le passé. C'est mon point de vue.

Tout ça aussi pour vous dire, qu'accepter son passé est indispensable pour faire face au présent. J'ai mis du temps à  m'en rendre compte. Mettre des mots sur cette histoire, la raconter de cette façon par écrit, ou comme je l'ai fait avec mon amoureux, j'en aurais été incapable il y a 2 ans.

Tout le monde a droit au bonheur. Tout le monde a le droit de tester ses limites. Ne jugeons personne là  dessus.

Catégorie : Paroles de femmes - 24 juillet 2014 à  10:13



Commentaires
#1 Posté par : Syd 24 juillet 2014 à  10:41
Salut Mogwai,

ce qui me fait flipper (etant pere de deux gamines),
c'est que tu relies clairement tes exces de conso a deux aventures amoureuses et malheureuses, puis l'engrenage anorexie....

j'essaie d'elever mes filles (encore toute petite) dans la realite, que le prince charmant a la con de Disney est un leurre et que l'amour n'existe pas...
mais a vrai dire je flippe comme un malade de ce qui va arriver a l'adolescence...

tu penses qu'on aurait pu t'aider a ce moment la?


dans tous les cas rien n'est ecrit...
tu as la vie devant toi, ptet que tu rencontreras un bel amours qui devienbdra un beau connard, mais dans tous les cas ca n'en vaut pas la peine....

si tu un conseile a donner pour un pere flippe, je suis tout ouie

 
#2 Posté par : Amaranthe 24 juillet 2014 à  10:51
Bonjour Mogwaï !
Ton texte m'a beaucoup touchée et j'aime bien comment tu écris ( ton blog "Pourquoi j'ai arrêté la cocaïne" était très agréable à  lire aussi d'ailleurs ). Je comprends parfaitement cette tendance à  l'excès ( même si moi c'est plus par rapport à  la fréquence des prises qu'avec les quantités ) suite à  une période difficile pour se sentir enfin  "vivre" tout simplement , tu as lu me semble-t-il mon blog donc tu le sais ^^.
Tu as très bien fait de te débarrasser de ce pourri, mieux vaut tard que jamais !
Et tu n'as pas avoir honte de ton parcours ( je sais que tu n'as pas dit ça, mais si d'autres personnes lisent le com ) , des conneries tout le monde en a fait, que ce soit en matière de drogue, de sexe ou d'un autre domaine. En ce qui concerne le sexe par exemple bon, je vais pas raconter ma vie parce que vraiment je ne suis pas fière mais j'ai fait bien pire que toi, je t'assure. Drogues peut être pas encore, mais  vas savoir, je suis capable de beaucoup ^^'.

C'est merveilleux si aujourd'hui tu as su trouvé un équilibre, ni la restriction totale et l'enfermement, ni l'excès dangereux. Je te souhaite de poursuivre ta vie sereinement et de toujours arriver à  te relever si jamais tu retombes.

Bonne journée et plein de bonheur à  toi :).

 
#3 Posté par : Anonymousse au chocolat 24 juillet 2014 à  10:55

Syd a écrit

j'essaie d'elever mes filles (encore toute petite) dans la realite, que le prince charmant a la con de Disney est un leurre et que l'amour n'existe pas...

Heuuu Syd tu crois pas qu'il existe un juste milieu entre le monde utopique de Disney et le monde sans amour dont tu parles?

Bon sinon je me pose les même question que toi sur le fond, vu que je suis papa de deux ptites nanas de 3 et 7ans.


 
#4 Posté par : Amaranthe 24 juillet 2014 à  11:00
Syd, je n'ai pas d'enfants encore, mais je comprends que tu puisses flipper pour ta progéniture ( oui à  17 ans déjà  je déprimais en me disant "Comment préserver mes futurs enfants ? " ).
Je crois hélas qu'on ne peut pas tout empêcher, mais aider, discuter et informer du mieux qu'on peut... Du moment que tu as donné le meilleur de toi même, même si cela ne marche pas, tu auras été un bon père. C'est mon avis.
Moi je n'ai pas eu de père véritablement, juste un géniteur qui frappait et insultait en permanence " Ta mère c'est une salope etc", alors déjà  si ça peut te rassurer, ta présence sera forcément utile, vu ce que ça a pu donner avec moi de n'avoir qu'un parent avec en contrepartie un malade (la liste des choses à  dire sur lui serait fort longue ).
Enfin bref, on est sur le blog de Mogwaï là , c'est pas très cool de dériver sur nous et de changer de sujet ^^'..

 
#5 Posté par : Syd 24 juillet 2014 à  11:01
salut yoshi,

2 et 6 pour moi...
ce n'est que mon avis, mais l'amour est mort depuis longtemps...

le prince charmant du mois d'aout si bronze n'est qu'un ingenieur informaticien blafard le reste du temps, puis il finira avec une verrue sur le pif...

non serieusement, je pense que les gens idealise trop l'amour, moi j'ai toujours prefere l'amitie et la tendresse....

je vais me faire taper sur les doigts, mais sincerement je les imagine a 16 ans, me presentant leur boy friend technoide au yeux injectes de sang...
va vraiment falloir que je reste calme big_smile

 
#6 Posté par : Anonymousse au chocolat 24 juillet 2014 à  11:05
Exact Amaranthe c'est le blog de Mogwai. Désolé du H.S. wink

 
#7 Posté par : Syd 24 juillet 2014 à  11:05
Salut Amaranthe,

je plussoie ton commentaire,

mais pour en revenir a Mogwai, peut etre nous dira t'elle si son entourage aurait pu ou du faire quelque chose...

dans tous les cas comme dis precedemment, rien n'est ecrit pour elle...

 
#8 Posté par : Mogwaï 24 juillet 2014 à  11:42

Syd a écrit

Salut Mogwai,

ce qui me fait flipper (etant pere de deux gamines),
c'est que tu relies clairement tes exces de conso a deux aventures amoureuses et malheureuses, puis l'engrenage anorexie....

j'essaie d'elever mes filles (encore toute petite) dans la realite, que le prince charmant a la con de Disney est un leurre et que l'amour n'existe pas...
mais a vrai dire je flippe comme un malade de ce qui va arriver a l'adolescence...

tu penses qu'on aurait pu t'aider a ce moment la?


dans tous les cas rien n'est ecrit...
tu as la vie devant toi, ptet que tu rencontreras un bel amours qui devienbdra un beau connard, mais dans tous les cas ca n'en vaut pas la peine....

si tu un conseile a donner pour un pere flippe, je suis tout ouie

Hello Syd, on n'a pas encore eu l'occasion de converser, et du coup je vais répondre à  ton commentaire, une question si judicieuse, plutôt par message privé, comme ça on aura l'occasion d'en discuter parce que tu es papa et tu es soucieux de l'éducation de tes filles et ça c'est un truc que j'admire particulièrement !

Pour te répondre rapidement ici et pour éclaircir le sujet, en fait NON bien sûr que non, je ne mets pas ça sur le dos des garçons et de ce qu'ils m'ont fait. C'est moi toute seule qui me suis laissée enfermer, j'en avais conscience intérieurement, mais la pitié de l'autre, et la peur de l'inconnu m'ont fait rester. Pourtant je me considère pas comme "bête" (dans le sens un peu simple d'esprit). Je me suis mal exprimée dans mon blog et ce n'est pas ce que j'ai voulu vous faire ressentir.
Je ne mettrais pas ça non plus entièrement sur le dos de mes parents.

Mais tout vient de là . J'expliquais récemment à  DeadCanDance (un gros bisous à  toi si tu passes par là  ma belle wink ) que j'ai reçu une éducation "à  l'orientale" par ma mère (elle est arménienne). Plein de tabous, on ne parle pas à  la maison de tout ce qui est relié au sexe. Et pourtant quel mal y a t il a en parler à  ses enfants ? Exactement comme les drogues et la VIE en général, il faut bien leur expliquer ce qu il en est, non ?

J'étais la troisième de la famille, un petit peu trop intelligente (sans me vanter, je l'ai mal vécu étant petite), observatrice de mon père qui frappait ma mère, nous terrorisait, etc. Gauchère contrarié, pleine de problèmes de santé dont personne ne se rendait compte parce que "ils n'avaient pas le temps, avaient d'autres chats à  fouetter, et puis avec les deux premières, ils avaient déjà  assez donné"

Donc depuis petite je garde tout pour moi. J'ai des souvenirs, à  6 ans, de faire de la couture et de me piquer volontairement les mains pour "voir du sang". Plein de trucs comme ça. Alors forcément quand arrive un coup dur, comment on fait pour gérer, quand on n'a personne à  qui en parler ? Ma mère je l'ai toujours vue comme une quelqu'un qui n'existait pas vraiment... Ca serait très long à  expliquer, c'est un autre sujet.

Mais avec le recul, je peux te dire, Syd, que si mes parents avaient pris le temps avec moi, de voir tout ce qui n'allait pas, je ne pense pas que j'aurais finis comme ça. Là  encore je ne leur mets pas la faute sur le dos. Leurs propres parents ont fait des erreurs innommables, ils n'étaient juste pas prêts, pas FAITS pour être parents. A mon age ma mère avait déjà  2 filles. Un enfant qui a des enfants, qui s'est mariée pour fuir sa maison.

Enfin bref on en parlera par MP si tu veux bien, ça me ferait très plaisir :)


@Yoshi' et @Amaranthe, merci d'avoir pris le temps de me lire, j'aime beaucoup vos interventions partout où je vous lis :)




Ah, PsychoActif... Le psychologue que je n'ose pas aller voir est composé de milliers (?) de membres sur la toile...


 
#9 Posté par : Amaranthe 24 juillet 2014 à  11:56
Je suis d'accord avec ce que tu dis indirectement Mogwaï : c'est souvent lorsque que l'on ne sait pas comment dire que ça ne va pas que l'on fait n'importe quoi, que l'on s’auto-détruit, pour tirer un signal d'alarme. On n'en parle pas, mais on espère secrètement que notre entourage le verra et nous aidera de ce fait.
Pour moi ça été les problèmes de disciplines au collège/lycée, l'alcoolisme, et les tentatives de suicides. Toi ce devait être la mutilation et l'anorexie, chacun sa technique...
Je viens moi aussi d'une famille où on ne parlait pas de sexe, de drogues ni de quoi que soit ( famille nombreuse et très catholique ), et ça m'a conduit à  beaucoup de conneries, ce manque de communication, cette incompréhension. Aujourd'hui encore je suis perçue comme l'alien de la famille et c'est compliqué.
Pas étonnant que tu aies eu recours à  ces comportements si tu te sentais "oubliée", je pense que c'est courant.
Hélas nos proches font ce qu'ils peuvent, on ne peut pas trop leur en vouloir de ne pas avoir compris.

 
#10 Posté par : Mogwaï 24 juillet 2014 à  12:15
@Amaranthe, voilà  c'est ça, bien résumé.

C'est en grandissant, en prenant du recul que l'on comprends pourquoi on fait telle ou telle chose.

Je persiste à  dire que devenir parent est une chose qu'il ne faut pas prendre à  la légère. Combien de filles j'ai vu faire un gamin parce qu'elle ne voulaient pas perdre leur mec ?
Combien j'en ai vues se marier pour fuir leur famille et trouver du réconfort dans une belle famille qui n'était ni accueillante ni aimante ?
Combien de garçons j'ai vu me sortir des discours sur les femmes, en me disant des monstruosités ?

Tout ça, ça vient de quoi ? d'une mauvaise éducation... Notre premier lien à  la société, c'est nos parents, notre famille. Sans un bon exemple comment sommes nous sensés faire face à  tout ce qui nous attend ?

Ca va vous paraitre ultra-extrémiste mais je pense que c'est mauvais pour vos enfants que de les faire sans y avoir un minimum réfléchi.

Que vais-je leur apporter ? Ai-je une bonne situation financière ? Suis-je entouré ? Et si je ne le suis pas, suis-je prêt à  faire face, seul, à  l'éducation de mon enfant ?

Oh oui j'en veux à  la société entière de son manque d'éducation... je supporte plus de voir les gamins, les jeunes, les vieux, être plein d'impolitesse dans la rue ! J'en peux plus non plus de voir des gosses maltraités, des jeunes de mon âge me raconter leur enfance dans la rue, parce que leur père les a foutus dehors à  15 piges... J'en peux plus non plus de voir des femmes maltraitées, qui n'osent pas partir à  cause de leur pseudo éducation religieuse, par des familles intégristes, qui leur ont appris à  fermer leur gueule "Parce qu'une femme n'a pas le droit à  la parole"


Je m'emporte, pardon.


Mais je ne veux pas ça pour mes enfants, si tant est que j'en aie... Ce sont peut être de beaux discours, mais ça ne vaut pas la peine, au moins, de se poser la question ???

 
#11 Posté par : Amaranthe 24 juillet 2014 à  13:07
D'un côté tu as raison, l'éducation compte beaucoup, cependant je pense que l'influence extérieure est aussi très importante, elle m'angoisse personnellement bien plus parce qu'elle en revanche je ne la maîtrise pas.
Un enfant peut parfaitement avoir une famille lui apportant toute l'affection et l'écoute qu'il lui faut, mais en parallèle être par exemple persécuté à  l'école ( le harcèlement scolaire j'y ai eu droit aussi, donc ce sujet me tient à  coeur particulièrement ), et cette persécution peut avoir des effets désastreux.
On ne se met pas en couple par exemple avec un membre de sa famille, or si durant des années les gens "extérieurs" ont eu tendance à  nous rabaisser, à  nous dire moche et inutile, notre vision de nous même en prend un sacré coup et on peut avoir un blocage, ne pas accepter que l'on peut être aimé. Ce n'est qu'un exemple, mais cela marche avec tout plus ou moins.
Vas expliquer à  ta gamine de 13 ans que non elle n'est pas moche quand dans les clips musicaux,  la télévision, sur les panneaux de publicité, et dans les propos des gens de son collège on lui souffle sans arrêt que la beauté c'est Angelina Jolie, et que si t'as pas un 95D, des fesses comme ci, des jambes comme ça, tu n'es pas "belle"... Tout ça va forcément l'influencer, c'est obligé.
Alors on peut juste essayer de parler, d'expliquer à  nos enfants que la vie c'est pas comme ça, que le monde marche avec des stéréotypes et des moules, mais même quand on a conscience de tout ça on peut encore se sentir mal..
Et puis combien de gens se mettent à  avoir des comportements intolérables, juste pour faire comme les autres, pouvoir être intégrés au groupe ? J'en ai vu un paquet, des filles surtout, qui prises toutes seuls étaient tout à  fait gentilles, mais dès qu'elles se retrouvaient en présence des copines comme par miracle elles se mettaient à  critiquer les autres etc.
Il y a au travail, à  l'école et partout ailleurs une pression très forte. Soit tu t'intègres en faisant n'importe quoi comme les autres, soit tu restes comme tu es et on te rejette, génial ^^'....

Putain on est en train de bader là , c'est pas bon XD !

 
#12 Posté par : Mogwaï 24 juillet 2014 à  13:28

Amaranthe a écrit

D'un côté tu as raison, l'éducation compte beaucoup, cependant je pense que l'influence extérieure est aussi très importante, elle m'angoisse personnellement bien plus parce qu'elle en revanche je ne la maîtrise pas.
Un enfant peut parfaitement avoir une famille lui apportant toute l'affection et l'écoute qu'il lui faut, mais en parallèle être par exemple persécuté à  l'école ( le harcèlement scolaire j'y ai eu droit aussi, donc ce sujet me tient à  coeur particulièrement ), et cette persécution peut avoir des effets désastreux.
On ne se met pas en couple par exemple avec un membre de sa famille, or si durant des années les gens "extérieurs" ont eu tendance à  nous rabaisser, à  nous dire moche et inutile, notre vision de nous même en prend un sacré coup et on peut avoir un blocage, ne pas accepter que l'on peut être aimé. Ce n'est qu'un exemple, mais cela marche avec tout plus ou moins.
Vas expliquer à  ta gamine de 13 ans que non elle n'est pas moche quand dans les clips musicaux,  la télévision, sur les panneaux de publicité, et dans les propos des gens de son collège on lui souffle sans arrêt que la beauté c'est Angelina Jolie, et que si t'as pas un 95D, des fesses comme ci, des jambes comme ça, tu n'es pas "belle"... Tout ça va forcément l'influencer, c'est obligé.
Alors on peut juste essayer de parler, d'expliquer à  nos enfants que la vie c'est pas comme ça, que le monde marche avec des stéréotypes et des moules, mais même quand on a conscience de tout ça on peut encore se sentir mal..
Et puis combien de gens se mettent à  avoir des comportements intolérables, juste pour faire comme les autres, pouvoir être intégrés au groupe ? J'en ai vu un paquet, des filles surtout, qui prises toutes seuls étaient tout à  fait gentilles, mais dès qu'elles se retrouvaient en présence des copines comme par miracle elles se mettaient à  critiquer les autres etc.
Il y a au travail, à  l'école et partout ailleurs une pression très forte. Soit tu t'intègres en faisant n'importe quoi comme les autres, soit tu restes comme tu es et on te rejette, génial ^^'....

Putain on est en train de bader là , c'est pas bon XD !

Oui tu as raison, en fait, c vrai que la famille compte énormément mais l'extérieur aussi.
EN fait les parents doivent préparer leurs enfants à  l'extérieur, ce qui ne veut donc pas dire : leur passer tous leurs caprices, ou les choyer en leur faisant croire que tout est beau et rose et arc en ciel.
Of course !

Ce que tu dis sur le bullying à  l'école, j'en ai un exemple concret dans mon entourage là . Elle a 12ans, sa famille est au top du top. Mais elle est petite et trop "enfant" pour son age. BAM. Harcèlement à  l'école, violence. Ca me tue le coeur ça me rend malade pour elle et je ne sais pas comment faire pour l'aider (je vient d'arriver dans la "famille" donc je n'ai pas à  m'investir sans qu'on me le demande ...voyez)

Dans ce cas là , croyez moi que si j'étais la maman d'une des camarades de classe qui font de la merde, je vous raconte meme pas la punition exemplaire que mon enfant recevrait. Mais de leur coté il semble pas se passer grand chose...

Ouais, badant.


 
#13 Posté par : Amaranthe 24 juillet 2014 à  14:23
Le harcèlement scolaire c'est le truc pour moi qui passe pas x). Souvent les établissements s'en foutent totalement, du moment qu'il y a pas de morts. "Ah on t'insulte tout les jours ? Tant pis, ne les écoute pas hein ! ". Oui, c'est vrai qu'une gamine qui se fait traiter de "boule de graisse", de "baleine" et "tas de saindoux" tous les jours c'est normal, comme le mec qui s'habille un peu différemment et qu'on a le droit d'humilier sous prétexte que c'est un "ringard"... C'est pas grave hein, à  part une dépression, des comorbidités comme la boulimie, l'anorexie, la scarification et autres, une mauvaise image d'eux même et plus rarement un suicide, qu'est ce que ça peut bien leur faire les petites boutades des camarades ?
Je crois que je te rejoins là  dessus : autant je défendrais mon enfant quand il y aura besoin, autant si jamais il se met dans le clan des persécuteurs il risque de passer en sale quart d'heure.
L'éducation c'est un jeu d'équilibriste en fait.. Ne pas surprotéger son gosse, ne pas lui céder tout, ne pas le soutenir coute que coute quand il a tord ( ça fait des mômes odieux après ça, ceux qui savent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent et que leurs parents leur donneront systématiquement raison ) ; et en même temps savoir aussi être derrière lui quand il le faut etc... On fait ce qu'on peut x)... J'ai plein de théories sur le sujet, mais qui sait sans m'en rendre compte je ne ferais pas ce qu'il faut avec mes futurs enfants, je n'en sais rien ^^.

 
#14 Posté par : Syd 24 juillet 2014 à  15:24
pas de probleme pour les MP wink

on porte presque tous un fardeau d'enfance,
mais on doit pouvoir s'en sortir salut

 
#15 Posté par : Niglo 24 juillet 2014 à  21:43
Salut Mogwaï,
ton histoire m'a particulièrement touché. Bravo d'avoir trouvé le courage de nous l'écrire, sans peur d'être jugée...etc. C'est déjà  une très belle chose! Et je suis trop content que tu aies réussi à  quitter ce gros con, belle preuve de courage quand tu l'as rembarré à  la gare, chapeau!!
Je comprends tes abus, moi j'y suis encore dedans, car j'ai pas réglè certaines choses mais je sais que le jour viendra où j'arriverais à  maîtriser ma conso! J'ai fait les mêmes erreurs que toi avec l'alcool pour commencer, puis avec toutes les autres drogues. J'étais aussi le plus défoncé de tout le monde à  l'époque à  chaque fois!
Tu as eu la force de t'en sortir et de plus être dans cet engrenage d'auto destruction, bravo!
Merci d'avoir partager un bout de ta vie pas facile avec nous.
Hésite pas à  continuer à  écrire si tu en ressens le besoin!Tu as tout mon soutien!
amicalement,

niglo

 
#16 Posté par : Mogwaï 25 juillet 2014 à  10:24
@Niglo merci à  toi pour cet encouragement ! On se serre tous les coudes ! Je suis aussi ton parcours et ça se voit que même si tu "craques" régulièrement sur tes commandes, t'as quand meme cette volonté, cette petite voix qui te dit de faire attention...
Et ça viendra, c'est sur, il suffit d'un déclic. En attendant ce déclic, il ne faut pas se frustrer et consommer en gardant en tête tous les principes de RDR et se limiter..
On (JE) n'a pas envie que tu finisses mal. Et si t'as besoin, je conserve ma proposition des MP wink

De grosses bises à  toi et à  tous.

 
#17 Posté par : Niglo 25 juillet 2014 à  11:11
A mon tour: merci à  toi pour tes encouragements! ça me touche beaucoup...Merci pour la proposition de mp, c'est sympa de ta part. Oui c'est vrai au fond de moi il me reste quand même une part de mesure et même si mes consos paraissent énormes, j'essaye de faire attention au max. En tout cas, je me frustre pas du tout, j'en profite!
Merci pour tes encouragements!
amicalement,

niglo

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