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Retour d'une discutions avec mes amis champignons 



hello les amis ! Je reviens sur mon blog (ça faisait un moment) pour vous faire part de mon dernier trip psychédélique. Il fait suite à une série de trip que j'ai fais dans ma vie et qui sont d'une façon tous inter-connectés, j'ai notamment fait un plus long message parlant des mes débuts dans l'exploration de ce qui se passe dans ma caboche. J'ai beaucoup ralenti la cadence dernièrement, mon dernier trip remontait au mois de novembre. Je l'ai écrit d'une traite avec mes mots à moi car c'est important pour moi que cela représente mon expérience et que je n'utilise pas un vocabulaire pour satisfaire certaines personnes. Bonne lecture à tous et merci de lire !





Mise en contexte

- Avec un maté bu une heure avant l'ingestion
- Seul chez moi
- 2 grosses séances de yoga (soir d'avant et journée même)

Psylocibe Cubensis "McKennaï", poussé à la main et conservé séchés depuis plusieurs mois.
Dosage: Tout ce qu'il me restait, entre 3 et 5 grammes je dirais à l'oeil nu.




Je pré-roule 2 gros joints purs, je me sens d'en allumer un des deux un peu avant l'ingestion. Je bois un maté aussi car je n'ai pas envie de ressentir le sevrage de caféine pendant mon trip et je préfère me l'a jouer "confortable". Tant pis si j'ai un trop plein d'énergie.


Il y a des travaux dehors. Ca fait pas mal de bruit et je me demande si ça va interférer dans mon trip. Je finis d'écouter une séquence de Terence McKenna et je me lance. Je sors les champignons de leur bocal et j'observe cet amas de tiges et de chapeaux qui se dressent telle une colline sur ma table. Je me dis que ça fait quand même beaucoup de champignon et que ça va pas être bon. Je n'attends pas plus, je mets quelques tiges d'un coup dans ma bouche. Pas très goûtu, mais c'est l'arrière goût qui est horrible. Je les mâche du mieux que je peux. Je les enchaîne, en essayant de les respecter au maximum. Une pensée arrive:

-Waouw qu'est-ce que vous êtes pas bon. Je vous aime quand même.

Je sais qu'il faut rester respectueux avec les champignons. Après tout une fois dans votre estomac en grande quantité ils peuvent vous en faire voir de toutes les couleurs, littéralement. Je finis les derniers champignons, et là je bois la fin de mon thé au citron. On dit que le citron augmente l'effet de la psylocibine, c'est fort possible mais en tout cas il passe le goût surtout et après il nettoie bien le ventre. Je continue quelques exercices de yoga, je prépare la pièce pour plus tard. Je sens la nausée qui vient. Le gros doute qui arrive après chaque ingestion ne tarde pas à venir. Est-ce que ces champis étaient pourris ? Vais-je mourir ? Il me reste encore du temps pour vomir. J'hésite. Un peu. Pas longtemps, c'étaient mes derniers alliés avant un moment autant rester avec. Comme ça m'est souvent arrivé, je me dis vite que maintenant que je les ai mangé je vais partir dans un gros voyage, maintenant n'est pas le moment de se pré-occupé si mon corps physique finira à l'hôpital ou pas. Je peux pas y faire grand chose finalement !

La nausée ne voulant pas partir, je décide de continuer de fumer sur le joint sur lequel j'ai tiré quelques lattes avant. Après tout on prescrit bien les services de Marie aux patients atteints de cancer pour pas qu'ils vomissent suite à la chimio. Je fume, je fume... Et la nausée part. Merci Marie ! Maintenant par contre je me retrouve totalement fonsdé, un tiers du pur ayant été consommé et j'ai pas déconné sur la qualité, il ne faut jamais déconné sur la qualité ! Je me sens posé, relaxé. C'est une des choses qui manquait à ma dernière expérience, l'absence de weed m'a enlevé un des réacteurs à la fusée psylocibienne... Là j'en avais deux carrément donc je pouvais me faire plaisir surtout que c'était pas des petits bras.

15 minutes se sont passées seulement depuis la prise, je ferme les yeux et je vois déjà des fractales bien prenantes. Pas de temps à perdre dans cette galaxie, je vais faire mes besoins et en revenant je ferme les volets. Je mets mon petit masque pour couvrir mes yeux et les bouches-oreilles pour le son. Le voyage est prêt à commencer, je ne sais pas où il va me mener mais je sais que j'ai grandement besoin de conseils. A partir d'ici, les notions de temps n'ont plus de valeur et surtout je n'en avais pas conscience.

Pendant un instant, je suis émerveillé par les magnifiques couleurs que je peux voir avec les yeux fermés. Je ressens une euphorie forte en moi, très forte ! Ca faisait un moment que j'avais pas été content comme ça. Le dialogue avec les champignons commence à ce moment là environ. C'est un dialogue interne, où la communication s'est faite avec tous les sens dont je disposais (dont certains que je ne pourrais vous décrire dans ce pan)

- Regarde petit singe tout ce qu'on peut faire !
- Vous m'impressionnez en tout cas. Et vous faites du bien à mon ventre désormais !

Là, les champignons me font voir une variété de choses exceptionnelles, beaucoup de bâtiments que l'homme à créer, des zones magnifiques... Et ils me disent qu'on est en train de détruire tout l'équilibre de la terre (ils me le montrent). J'ai déjà eu cette réalisation et je viens justement chercher des conseils pour inverser la tendance donc je me sens vexé dans ma fierté de primate. En ce moment le champignon me fait voir à quel point nous ne sommes rien de plus que des singes prétentieux. Les champignons aussi ont leur caractères j'ai l'impression, il ne faut pas tout prendre pour argent content. Après tout c'est moi qui les ai aidé à pousser aussi ! Le champignon me demande ce que je peux faire qu'il ne peut faire lui. Instinctivement, en suivant les bruits du travaux, je commence à taper contre mon torse (je suis couché sur mon lit) tout en faisant des vibrations qui me semblaient très très fortes sur le moment. Le fait que je sois à jeun m'a semblé aider à faire résonner les coups dans ma cage thoracique. HiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHuuuuuuuuuuuuuuuaaaaaaaaaaaaaaaaahiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihuuuuuuuuuuuuuuhaaaaaaaaaaaaaa !

Voila ce que je peux faire fuckers !

...

Pas de réponse. Mon trop plein de fierté a du les vexer et maintenant ils ne vont plus vouloir m'aider. Ca m'arrive quand même assez souvent. Pourtant je travaille beaucoup sur moi-même mais ça n'aide pas toujours à me faire dégonfler le melon.  Et si cette manière d'agir était habituelle chez moi ? On m'a souvent dit ça. Je sais que les gens ont beaucoup de patience avec moi j'en ai de la chance... Et Bim. Là je comprends quelque chose de grand sur moi-même, j'en ai un exemple théatrale pour m'en souvenir et les champignons n'ont même pas eu besoin de dire ou me montrer quelque chose sur le moment. Cette séquence m'abasourdie et je me mets à rire avec les champignons et les applaudis. Maintenant vient la partie du trip où j'ai passé un sal moment. Mais suite à cette démonstration des mes amis fongus, je suis prêt à recevoir tout enseignement même (surtout !) si ils se font dans la souffrance. On apprend plus vite quand on souffre, et une expérience psychédélique bien intégrée peut valoir plusieurs années de thérapie. Peut-être, c'est ce que j'ai entendu en tout cas finalement j'en sais rien smile.

Je me tord dans tous les sens pour m'étirer. Et là c'est la déprime. J'ai pas de travail. J'ai quelques dettes. Dans sa manière la plus profonde, la société et la culture est une éponge qui absorbe l'énergie des humains et des ressources pour grandir... C'est une structure qui domine les individualités qui la compose. Je repense à toutes les choses qu'on a pu me dire pendant cette semaine. "T'as pas de travail t'as pas d'influence positive sur la société". "Adapte-toi". Merde. Ca résonne encore et encore. Je me demande si un jour je pourrai vivre une vie heureuse en restant là où je suis. Probablement pas. Je dois donner un nouveau sens à ma vie. Peut-être tout claqué et aller vivre dans un Ashram ? Même ça ça m'apporterait de la souffrance. On évite pas la souffrance. Elle fait partie de la vie.

- Et mec, tous les gens que tu aimes sur cette planète ne vont pas y échapper non plus et ils vont tous finir par mourir. En plus tu peux pas trouver de la nourriture sans poison. !

Mon moral est au plus bas, mais comme je l'ai dis avant je sais que les choses ont la tendance à se renverser très rapidement dans un trip de champignon. Je décide de me lever, de laisser un peu de lumière remplir mon salon. Je vais à la cuisine et je me prépare une salade crûe sans sauce. Je mets quelques poichiches dedans mais je sens que je n'ai pas l'estomac à ça. Je m'assois sur mon canapé qui forme un coin, et je commence à manger ma salade sans services et sans sauce. Je me sens comme un singe et je suis très content et fier de l'être. Déjà, la salade me fait un bien fou. Je sens vraiment que c'est une source de nutriments facilement accessibles et que je digère bien. Je sens la vitalité rentrer dans mon corps, la lumière aide beaucoup. Je sais à ce moment que je ne peux pas sortir sous peine de risquer de finir en prison, dommage j'en avais bien envie.

Et là d'un coup.... Le silence. Les travaux s'arrêtent. J'ai l'impression de pouvoir entendre à des kilomètres. Je sens que j'entends des conversations qui n'ont pas lieu dans les appartements que j'ai l'habitude d'entendre mais plus loin. J'entends des voix dans la rue aussi. C'est dingue comme mes sens sont affûtés par l'état de jeun et la psylocibine. Je me dis que si j'étais né il y a 25 000 ans j'aurais adoré partir explorer les terres et chasser des gros éléphants pour nourrir ma tribu. J'ai une furieuse envie de faire du basket mais je sais qu'il est encore sage d'attendre chez moi, les ondulations que je fais en me déplaçant risque d'attirer l'attention. Et j'ai déjà assez la réputation de fou pour que je l'entretienne, ne rendons pas la vie plus dure qu'elle ne l'est.

Une fois la moitié de ma salade ingérée et les poichiches laissés au fond, je décide d'aider mon état dépressif avec les joints que j'ai roulés. J'ai besoin d'une part de calmer mon corps car je sens une énorme énergie en moi (les champis, le jeûn et la caféine étant stimulants c'est normal !) et aussi je sens que je peux prendre le vaisseau pour une autre dimension peut-être plus profonde. Je m'exécute, je fume encore un bon tier du premier joint très vite, je le pose je ferme les volets et j'y retourne. J'écris des messages à ma copine et à mes amis, j'ai besoin de ressentir de l'amour à ce moment. Mes potes me souhaitent un bon trip et disent qu'ils pensent à moi, c'est génial les soucis s'envolent.

Là, avec le calme revenu qui influençait évidemment le brouhaha dans ma tête, j'entame une nouvelle partie de mon trip. Mon voisin a commencé à jouer de la techno. Je sens les vibrations qui se jouent en dessus de moi. J'entends ce rythme très répétitif, et je sens que les champignons en moi s'emballent et adorent ça. Ca m'avait déjà fait le coup la dernière fois. Ils me font me trémousser, et je commence à accompagner le rythme en tapant sur mon torse et en produisant des sons gutturaux très forts. J'ai l'impression de faire un super concerto avec mon voisin, j'hésite à aller chez lui. Fou comme il est aussi probablement qu'on aurait passé un beau moment, mais je dois me concentrer sur moi.

Les vibrations s'enchaînent. J'ai l'impression que j'essaie de mettre les doigts sur un tempo naturel. Tout n'est qu'énergie et vibration. C'est évident que ça a une très grande influence sur nous. Pourquoi cet engouement pour la techno ? C'est sûrement cette recherche du rythme divin qu'il y a dans le monde. Dum-dum-dum-dum-dum-dum... Je ne m'en lasse pas. Chaque vibration m'emmène plus haut. Je commence à penser à la psytrance que je n'écoute pas tant normalement. Mais là je me dis que c'est du génie. Je me réjouis d'autant plus de déjà avoir un billet pour un festival de 7 jours cet été. Ca va être formidable !

Mon humeur est au plus haut. Je sens que j'ai trop longtemps laissé les événements extérieurs me prendre de l'énergie, moi qui suis d'habitude quelqu'un qui adore la vie. Je commence à comprendre que mon approche dépressive n'est pas toujours saine pour moi, rarement même. Qu'est-ce que je m'en fous de ce que pense les gens ? Personne n'a eu accès à toutes les informations que j'ai. Tout comme je n'ai pas eu accès à toutes celles que ces personnes ont eu. Pourquoi devoir comparer nos vies ? Pourquoi devoir se laisser déprimer parce ce que des gens dont on ne se soucie pas disent ? C'est sûrement un besoin naturel humain d'être accepté. Mais aujourd'hui j'ai le luxe de pouvoir être accepté et aimé pour qui je suis par une dizaine d'amis très proches, une copine magnifique et une famille très nombreuse que j'aime et à qui je ne cache rien... C'est sûr ça que je dois me concentrer. La société est malade, et elle nous rend tous malades d'une manière ou d'une autre. Pourquoi continuer de perdre du temps à donner de l'importance à ces comportements pathologiques ? Si quelqu'un est beaucoup trop anxieux envers la vie c'est son anxiété par la mienne. Si quelqu'un est triste je n'ai pas besoin d'être triste avec lui. C'est l'anniversaire de ma copine aujourd'hui, c'est un jour de fête ! Qu'est-ce que ça me manque le bon vieux temps. Je fais la fête seul chez moi, je danse, je chante. Je me dise que désormais je dois le plus possible propager cette manière d'être et cette énergie pour justement compensé la noirceur de notre monde. On ne va pas l'éviter, mais on peut toujours rendre les moments heureux encore plus heureux. En étant dans le présent.

Là, ma copine arrive. Nous avons une longue conversation et nous finnissons par nous enlacer très fort. Je sens ma force décuplée et nous nous lançons dans une bataille de chatouille comme des gamins mais je la maîtrise vraiment beaucoup plus facilement que d'habitude. Je sens que les champignons canalisent mon énergie, j'aurais pu la casser en deux si j'avais eu des attentions malveillantes. Cela me redonne confiance en moi, j'observe mon corps presque nu et je me dis que je suis un mâle qui n'a rien à envier aux autres. Il faut dire que j'ai la forme dernièrement !


Ma copine doit partir, je juge qu'il est plus sage que je reste encore un peu chez moi. Elle me dit en partant qu'il avait fait moche toute la journée, et qu'en sortant de chez moi elle a vu de très vives éclaircis du soleil. Encore un signe de manifestation qu'on peut entrevoir quand nous ouvrons les yeux et notre cœur.

Quelques jours plus tard, en écoutant McKenna encore, j'entends dans une des ses conférences le passage suivant:

"L'égo est une structure pathologique créée par un individu malade dans une société malade. La culture nous définit quelles sont les pathologies admises en son sein". Waouw, ça a percuté fort sur moi. Je me décide définitivement à ne plus porter d'importance de ce que les gens peuvent dire sur moi si ça ne vient pas d'une volonté d'amour. J'ai assez à faire avec ma folie pour en plus devoir gérer celle des autres. Je me dis que le trip est une réussite et que le travail commence maintenant, en espérant que le message reste le plus longtemps possible en moi. Au pire, je sais toujours que je peux compter sur des alliés honnêtes et sincères pour me remettre dans le droit chemin quand le singe qui sommeille en moi se croira de nouveau plus fort que son environnement....

Catégorie : Trip Report - 02 mai 2018 à  11:02

Reputation de ce commentaire
 
Très bien écrit et très prenant, merci du partage /Agartha
 
Pour l'écriture et la réflexion. Torkem



Commentaires
#1 Posté par : Gradak 03 mai 2018 à  12:27
Merci Coach Migui.
C'était vraiment agréable à lire.
Et ça redonne des bonnes idées.

Le fait de faire ce qu'il te plait ça peut des fois rassurer les autres.
Sans prendre des pincettes dans tes décisions, ou examiner l'avis potentiel de tout le monde.

C'est bon de prendre le temps de dire ce que l'on pense. Et de faire ce que l'on veut.

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