°• Quelle est cette impression de sérénité..?•°

Catégorie : En passant
Aujourd'hui à 15:09

Comme je l'ai (enfin me semble-t-il), expliqué dans un précédent min psychiatre a terminé d'ajuster min traitement lorsque de notre dernier rendez-vous, jeudi 18 dernier.

Le mois précédent, il avait ajouté à mon traitement de la Prégabaline/Lyrica dosé à 150mg/jour (je ferai un descriptif détaillé de min traitement, dans sa totalité.)
J'ai immédiatement ressenti le potentiel ee cette molécule.
Je ne l'ai que touché du doigt, avec un dosage de 150mg, qui est le plus petit dosage (je me suis évidemment empressée de me renseigner), j'ai lu que concernant l'indication anxiété/angoisse, le dosage pouvait varier de 150mg à 600mg/jour. Bon.

Je dois dire que le mois passé sous 150mg a été nettement plus serein que d'accoutumée.

Pour tenter de résumer mon état mental actuel, je dois déjà préciser qu'il n'a plus rien à voir avec "l'avant Méthadone".

Il y a, maintenant, dans ma vie, un "avant" et un " après" Méthadone.

J'étais déjà sur une pente ascendante, lorsque j'ai poussé la porte du CSAPA pour la première fois.
Borderline, mais "au bas de l'échelle" aux dires de feu mon ancien psychiatre, qui a posé le diagnostic, après plus de dix ans d'errance thérapeutique, durant lequel j'avais des symptômes qui, je le pensais réellement, allaient piocher dans tellement de tableaux cliniques différents, que j'avais la sensation d'être une sorte de cas d'école incurable, un cas "hybride", ayant développé plusieurs symptômes allant chercher dans tant de tableaux cliniques, que je me pensais sincèrement foutue. Fucked up.mur
Irrécupérable.
C'était profondément angoissant, déstabilisant.

L'angoisse était, et a toujours été, depuis mon plus jeune âge, le plus vieux symptôme que j'ai développé.
Cette angoisse a ravagé mon enfance, alimentée chaque jour qui passait sur cette Terre, par l'ambiance toxique, délétère, malsaine, perverse, nauséabonde qui m'a entourée, enveloppée durant toute mon enfance, avec également le maintien exercé par ma mère, d'une insécurité permanente.
-Je ne pouvais pas jouer.
-Je n'avais pas le temps de jouer, ma mère ayant élaboré pour moi un emploi du temps de ministre, entre cours particuliers supplémentaires, en plus de l'école, pour que j'excelle, plus le Conservatoire, et les cours de danse classique, de solfège et de piano.
Les répétitions de pianos orchestrées par ma mère elle-même, tous les matins, une heure, avant de partir à l'école, ce qui me faisait lever particulièrement tôt.
-Interdiction, même durant les vacances ainsi que les week-ends, de rester un peu au lit (je devais être debout à 7 heures.)
-Interdiction de m'exprimer par mes propres vêtements, je n'avais droit ni aux joggings, ni aux jeans, durant toute la période, sur laquelle je reviendrai en détails qui a été la "période de projection" des désirs non réalisés par ma mère sur ma personne, sa seule fille, eue sur le tard, après deux garçons.
Durant cette période, j'étais constamment vêtue comme une petite poupée, comme les Mini Miss Américaines, maquillée.
Mon avis ou mes propres goûts n'avaient aucune place là-dedans, ils étaient immédiatement balayés.
J'avais honte à l'école, même si on ne se moquait heureusement pas de moi, je n'ai jamais souffert, en plus dubreste, de harcèlement scolaire. Ça aurait été le summum.
-Interdiction TOTALE de vaquer à des occupations d'enfant, et de... M'ennuyer. C'était le sacrilège ultime.

Cela est resté, gravé en moi, je suis incapable de m'ennuyer sans avoir la sensation d'être happée par le vide.
La moindre sensation de vacuité, d'ennui,  a toujours généré chez moi de puissantes angoisses et un mal-être violent.
Je suis marquée au fer rouge à ce niveau.

Je m'égare un peu, mais j'ai tant de choses à jeter par écrit, même si je l'ai déjà fait, j'en ai de nouveau besoin.

Afin de retracer ce qui m'a menée, en pleines études d'infirmière, à me jeter sur tous les médicaments qui pouvaient ENFIN soulager cette angoisse qui me tenaillait depuis si longtemps, qui me faisait fonctionner de façon permanente sur l'axe corticotrope, à savoir que de façon permanente ou presque, mon cerveau réagissait en mode "survie", en envoyant de façon massive de l'adrénaline, ainsi que les hormones sécrétées par les glandes surrénales: Le cortisone, entre autres.
Ce poison qui circulait dans mes veines depuis toujours, dès que j'ai trouvé de quoi l'inhibition, les Benzos pour commencer, puis le Tramadol, qui en plus de faire taire mes angoisses, me faisait me sentir tellement plus forte.
Qui me permettait d'être "moi en mieux", capable de réfléchir plus vite, mieux, d'abattre trois journées de travail en une.
Et de surcroît d'être toujours d'humeur gaie, je réussissais même à faire rire mes collègues, moi qui n'ai rien d'une bout en train.

Je ne regrette pas ces années, j'y reviendrai aussi plus tard.
Les années où j'avais un accès illimité au Tramadol, et sans la moindre surveillance.

Les années durant lesquelles j'ai perdu les pédales, dépendante de la prescription d'un psychiatre, que je continuais à aller voir à Paris en TGV toutes les trois semaines, malgré mon déménagement dans le Doubs, celles-là, je suis terriblement, monstrueusement soulagée d'en être débarrassée.

Suite à ma mise sous Méthadone, à une dose très confortable (140mg/jour), les angoisses, inopinées, qui pouvaient me tomber sur le coin du nez d'une seconde à l'autre: J'allais bien, et le basculement se faisait en l'espace d'une seconde.
Sans raison aucune, enfin, sans raison consciente.
Je voyais, entendais, ressentais peut-être durant ces moments des choses faisant appel à min inconscient, soigneusement rendu inaccessible. Je ne sais pas.

Toujours est-il qu'il a fallu une bonne année, presque deux, pour parvenir au traitement que j'ai aujourd'hui, qui semble, en tous les cas, depuis que la Prégabaline a été augmentée, (doublée), ne plus laisser la moindre faille à ces angoisses/mal-être inopinées, qui me rendaient incapable de faire quoi que ce soit durant plusieurs heures...
Je résumerai dans mon prochain billet quel est mon traitement exact actuellement.

Ce week-end,  en tous les cas, me semble passer comme un flottement facile, simple, comme j'en ai toujours rêvé...

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