Dernière modification par meumeuh (09 mai 2022 à 15:27)
Hors ligne
Relation de subordination, de solidarité ou de causalité.
A.? [Avec l'idée dominante de subordination, de soumission] Être dans, sous la dépendance de qqc. ou de qqn.
1. [Dans les relations entre pers. ou groupes de pers.] Fait d'être sous l'autorité, sous l'influence de quelqu'un; fait d'être à la merci de quelqu'un. Mettre, tenir qqn dans sa dépendance. Un sentiment de dépendance et de subordination (Romains, Copains,1913, p. 225).Cette dépendance financière prolongée le mettait hors de lui (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 295).
Rem. Le plur. est rare dans cet emploi. Les dépendances et esclavages ne font rien ici; le poète règne par la lyre (Alain, Propos, 1935, p. 1260).
? En partic., PSYCHOL. État d'une personne qui est ou se place sous l'autorité, sous la protection d'une autre par manque d'autonomie. C'est au deuxième âge, quand il se heurte au monde, que l'enfant sent pleinement sa dépendance (Mounier, Traité caract.,1946, p. 503).La dépendance qu'éprouve l'enfant vis-à-vis de sa mère (Choisy, Psychanal.1950, p. 124).
2. [Dans les relations établies entre des choses] Quelques personnes se sont servies de cette dépendance du jazz par rapport au disque comme d'un argument contre lui (Panassié, Jazz hot,1934, p. 50).Le larynx, sous la dépendance immédiate de l'appareil respiratoire forme les registres (Arger, Init. art chant,1924, p. 4).
? En partic., dans la gramm. traditionnelle.Syntaxe de dépendance. ,,Partie de la syntaxe qui traite des rapports d'un mot ou d'un groupe de mots avec tel ou tel mot dont il dépend`` (Ac. 1932).
B.? [Avec l'idée dominante de solidarité physique et/ou morale]
1. Fait d'être lié organiquement ou fonctionnellement à un ensemble ou à un élément d'un ensemble. Dépendance mutuelle, réciproque. L'étroite dépendance des parties qui se soutiennent l'une l'autre (Blondel, Action,1893, p. 73):
1. Si étroite, au demeurant, que soit la dépendance et la solidarité des diverses parties du tout organique, des cellules peuvent vivre quelque temps en dehors de l'organisme... J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 57.
On voit que la définition première est d'être sous l'autorité, l'influence de quelqu'un etc...
A ce titre nous sommes tous dépendants de nos proches, de nos obligations sociales, familiales et professionnelles, de nos gouts, de notre passé etc.. Certains le sont plus de l'alimentation, de l'alcool, des psychotropes etc.. mais il me semble que ça n'a pas en soi un caractère pathologique, en l'absence précisément de conséquences pathologiques.
Pour l'addiction , on voit qu'il est ajouté avec des conséquences délétères.
https://www.inserm.fr/dossier/addictions/
Les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères. Les chercheurs tentent de mieux décrire les mécanismes impliqués dans l’apparition, le maintien et les rechutes des addictions. Ils essaient aussi d’en identifier les facteurs de vulnérabilité individuels, sociétaux et environnementaux, pour permettre une meilleure prévention et prise en charge.
Pour moi (et pour beaucoup de personnes) le mot dépendance devrait être remplacé par addiction dans la définition ci dessous
https://www.has-sante.fr/upload/docs/ap … ndance.pdf
Critères d’usage nocif et de dépendance à une substance psychoactive
et au tabac selon la Classification statistique internationale des
maladies et des problèmes de santé connexes de l’OMS, 10e révision
(CIM-10)
- Définition de l’usage nocif de la CIM-10
L’utilisation nocive pour la santé (CIM-10) correspond à un mode de consommation d’une substance psychoactive qui est préjudiciable à la santé.
Les complications peuvent être physiques ou psychiques.
Le diagnostic repose sur des preuves manifestes que l’utilisation d’une ou de plusieurs substances a entraîné des troubles psychologiques ou physiques.
Ce mode de consommation donne souvent lieu à des critiques et souvent des conséquences sociales négatives.
La désapprobation par autrui, ou par l’environnement culturel, et les conséquences sociales négatives ne suffisent toutefois pas pour faire le diagnostic.
On ne fait pas ce diagnostic quand le sujet présente un syndrome de dépendance, un trouble spécifique lié à l’utilisation d’alcool ou d’autres substances psychoactives.
L’abus de substances psychoactives est caractérisé par une consommation qui donne lieu à des dommages dans les domaines somatiques, psychoaffectifs ou sociaux mais cette définition ne fait pas référence au caractère licite ou illicite des produits.
- Critères de dépendance de la CIM-10
Le syndrome de dépendance, selon la CIM-10, consiste en un ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l’utilisation d’une substance psychoactive spécifique ou d’une catégorie de substances entraîne un désinvestissement progressif vis-à-vis des autres activités.
La caractéristique essentielle du syndrome de dépendance correspond à un désir (souvent puissant, parfois compulsif) de boire de l’alcool, de fumer du tabac ou de prendre une autre substance psychoactive (y compris un médicament prescrit).
Au cours des rechutes, c’est-à-dire après une période d’abstinence, le syndrome de dépendance peut se réinstaller beaucoup plus rapidement qu’initialement.
Pour un diagnostic de certitude, au moins trois des manifestations suivantes doivent habituellement avoir été présentes en même temps au cours de la dernière année :
1. désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive ;
2. difficultés à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation ou niveaux
d’utilisation) ;
3. syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance
psychoactive, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou l’utilisation de la même substance (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage ;
4. mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré ;
5. abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets ;
6. poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives. On doit s’efforcer de préciser si le sujet était au courant, ou s’il aurait dû être au courant, de la nature et de la gravité des conséquences nocives.**
La confusion est d'autant plus grande que l'OMS admet aussi le terme de dépendance physique pour la présence d'un syndrome de sevrage, qu'il s'accompagne ou non des autres points ci dessus. Un patient traité aux morphiniques pendant un certain temps aune dépendance physique mais pas forcément les autres problèmes.
Quel que soit le choix des termes il me parait essentiel pour toute discussion de différencier un état de dépendance qui n'entraine pas ou peu d'effets nocifs et un état de dépendance avec désir puissant, difficultés à contrôler et impuissance à éviter les effets nocifs etc..
Mais j'ouvre le débat..... Amicalement
Dernière modification par prescripteur (17 décembre 2021 à 15:52)
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par Dans un coin d'ombre (17 décembre 2021 à 17:47)
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par Morning Glory (18 décembre 2021 à 22:28)
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par Stelli (19 décembre 2021 à 15:50)
Hors ligne
Caïn a écrit
C'est dommage Morning Glory ! J'adorais ton témoignage (j'allais mettre une étoile verte, tellement ça me touchait) jusqu'à ce que tu nous dises que ta prise de confiance s'était traduite par le fait que tu demandes à un gars de remonter son masque... Je sais que ça n'a pas de rapport avec le sujet, je ne suis ni anti-masque ni anti-vaccin (vacciné moi-même bientôt trois doses). Mais je suis persuadé que dans ce domaine comme dans celui des dopes, il faut faire preuve de respect des opinions et actes d'autrui. Se foutre la paix mutuellement, vax pas vax, masque pas masque ou masque mal porté.
J'aime bien l'idée de la Kitchen Box, j'aurais adoré l'avoir quand j'ai commencé à merder sur l'héro. Mais peut-être que j'aurais fait comme toi en destroyant la boîte !
Quoiqu'il en soit, c'est une solution que je trouve bien. Je crois qu'il faudrait chercher dans ce sens.
Le masque (sauf FFP2 /KN95) c'est pas pour te protéger toi. C'est pour protéger les autres !!! De tes propres postillons. Donc c'est une responsabilité de groupe, pas individuelle. Il faut que tout le monde l'ai pour que ça marche. Après deux ans de pandémie il serait temps de le comprendre^^ En baissant son masque il ne se met pas en danger lui mais tous les autres, dont moi. Donc j'étais pleinement dans mon droit de lui demander de le remonter.
Mais non effectivement c'est pas le sujet. C'était juste un exemple.
Sinon moi aussi j'ai apprécié ton témoignage^^
Hors ligne
Hors ligne
Hors ligne
Hors ligne
pierre a écrit
Et vous, comment gérez-vous votre dépendance ? Avec quel(s) produit(s) ? Qu'est ce que vous avez mis en point ? Comme êtes vous sur de ne jamais manquer ? En avez vous parler avec votre entourage ? Est ce que les outils pour consommer votre produit sont une problématique
Ce que j'ai mis au point pour jamais en manquer ? Certes c'est une charge mentale, mais je ne sais pas trop comment, j'ai toujours réussi. J'ai toujours eu peur de ne pas avoir de conso, alors j'arrive pas trop mal à gérer les "stocks" (parfois en cachant une partie des prods pour plus tard par exemple) ou à anticiper sans attendre d'être en rade/en chien pour penser à en trouver.
J'avoue je n'ai pas trop réfléchi aux pratiques, je trouve ça me vient assez naturellement...
Vu que mes ROA préférées sont le sniff (l'ingestion et la fume), les outils pour consommer ne sont pas en général un problème, même si dans certains contextes j'y fais attention.
Par exemple au taf, j'utilise pas de roule ta paille pour ne pas en laisser dans les poubelles (mais bon, c'est extra facile de prendre une feuille) et parfois c'est compliqué de trouver le matos et l'endroit pour faire une pipe à crack (c'est pour ça que les pipes Rdr c'est la classe, quand je voyage je les enleve de leur étui et je les transporte en vrac), après je dis ça mais je ne suis pas dépendante au crack.
Bon, je ne vais pas faire un roman, je m'arrête, mais s'il y a des questions je suis là.
Je crois je vais me faire une trace
Hors ligne
Caïn a écrit
Là dans ta conso tu es tout seul, ou juste avec ta copine qui ne consomme pas ?
Salut Caïn, en général ma copine est à la maison quand je me fais une soirée base. Elle boit un coup pendant que je fume la C, on écoute de la musique etc... Une soirée tranquille
Quand j'étais plus jeune j'aimais bien sortir avec des potes et taper de la C mais maintenant je préfère rester chez moi pépère.
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par Dans un coin d'ombre (21 décembre 2021 à 18:09)
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par Groschacha (30 décembre 2021 à 00:29)
Hors ligne
Hors ligne
pierre a écrit
Bonjour,
c'est un thème que nous aimerions développer dans les prochains mois.
En effet, si il est admis ici qu'on peut être usager (récréatif) et avoir une vie tout a fait "heureuse", il en est souvent autrement de la dépendance....
Hors, nous sommes nombreux à nous rencontrer à travers Psychoactif et à faire le constat de notre dépendance à une drogue, mais en même temps que nous le vivons bien, et même plus que cette dépendance nous apporte quelque chose.
Premier volet de cet appel à témoignage, la gestion de la dépendance.
Pour bien vivre une dépendance, il faut apprendre à la gérer. Gérer la quantité, gérer les approvisionnements, gérer les outils pour la consommer, gérer sa culpabilité, gérer les relations avec l'entourage...
Et vous, comment gérer vous votre dépendance ? Avec quel(s) produit(s) ? Qu'est ce que vous avez mis en point ? Comme êtes vous sur de ne jamais manquer ? En avez vous parler avec votre entourage ? Est ce que les outils pour consommer votre produit sont une problématique ?
Sujet des plus intéressant, cool de lire les différentes manières propres à chacun pour gérer une dépendance. Personnellement j'ai beaucoup de mal à gérer mes dépendances face aux différentes substances, les dissociatifs sont mon "pêché mignon", le cannabis et moi c'est une grande histoire d'amour, les psychédéliques me reviennent en tête de temps à autres et les stimulants me manquent après une pause de prise.
Pour les dissos j'ai rien mis en place, j'essaie juste de me résonner lorsque je veux en consommer de manière répétitive. Les psyché et stimulants pareil, je me force à stopper quand j'en abuse trop. Pour le cannabis, ça fait quelques jours que je n'en fume plus (permis) et je me suis mise à la cbd qui m'aide beaucoup.
Cela dit, après une pause de 5 mois avec la dure j'ai repris la semaine dernière (lors de mon arrêt de cannabis).
Je me suis donc remise en question et j'ai constaté que je remplace constamment un produit par un autre, je commence donc une thérapie l'année prochaine pour m'aider à ne plus dépendre de rien.
J'en ai parlé un peu à mon entourage mais ça ne m'a pas servi à grand chose c'est toujours les mêmes phrases qui ressortent "C'est mauvais" "Il faut te faire aider" "Pourquoi?". De toute façon c'est très personnel, personne ne peut faire quelque chose c'est à moi de prendre les choses en main.
J'ai 20 ans et j'ai commencé vers mes 15 ans alors c'est très compliqué d'imaginer ma vie sans défonce quelconque, j'aime trop ça, il y a des gens qui aiment le sport moi j'aime mettre mon esprit et mon corps en "transe". Je ne me verrais pas plus jamais prendre quoi que ce soit, il n'y a pas que du négatif dans la prise de drogue ça m'a aussi apporté beaucoup de choses (une plus grande ouverture d'esprit, de la joie, de bons souvenirs, et des moments mémorables).
Voila mon point de vue
Prenez soin de vous,
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par Johan89 (01 janvier 2022 à 17:46)
Hors ligne
prescripteur a écrit
La confusion est d'autant plus grande que l'OMS admet aussi le terme de dépendance physique pour la présence d'un syndrome de sevrage, qu'il s'accompagne ou non des autres points ci dessus. Un patient traité aux morphiniques pendant un certain temps aune dépendance physique mais pas forcément les autres problèmes.
prescripteur a écrit
L’abus de substances psychoactives est caractérisé par une consommation qui donne lieu à des dommages dans les domaines somatiques, psychoaffectifs ou sociaux mais cette définition ne fait pas référence au caractère licite ou illicite des produits.
Les termes utilisés quand il est question de dépendance, addiction, etc, sont important je trouve car il est question de représentation. Représentation de soi par soi, pour soi et de soi à travers le regard sociétal. Représentation quon se fait de quelque chose. Caricaturale, réaliste, etc...
Et quand on veut changer les représentations, lutter contre la discrimination ou stigmatisation par expl, il est justement question de (re)questionner les termes employés. Par la société, par soi par ce que on a interiorisé des mots, des images..
En bref, je veux dire par là que le chemin se fait à la fois par soi et par le regard extérieur de la société dans laquelle on est ancré (dépendant?) quon le veuille ou non.
Pour moi dépendance physique et psychologique sont intimement liées mais je suis disposée à entendre dautres points de vue sachant que tout dépend de quel point de vue on se place. Scientifique, sociétal, médical.. Sachant quil y a plusieurs courants de pensée dans le médical, le sujet serait vaste. Mais pardon, là nest pas le sujet.
Cette conviction comme quoi dependance psy et physique sont liés est probablement dû au fait que suite à mon arrêt dhéroine (2g/jr pendant 2 ans avec 3 ans avant une conso moins intense mais reguliere) jai été amené à reflechir sur pourquoi je consommais et surtout pourquoi je souffrai tant de certaines de mes relations à autrui. Cette reflexion je lavais déjà avant car ado vers 13/14ans ça nallait pas fort et fumais du cannabis pour oublier. conso que jai finis par arreter bien plus tard car remplacée par une autre puis parce que ça me rendait parano. Ca marrive, très rarement de tirer une taf quand je sais que je suis dans un contexte securisant et que je suis sure den avoir envie.
Quoi quil en soit, pour en venir au vif du sujet je dirai que une des choses que jai appris grace à la rdr (qui est selon moi une façon de gerer sa conso) cest que la prohibition enferme le "consommateur" dans lillégalité et lillégitimité (cest pas de moi, je reprend les termes de Asud). Partant de là, le consommateur, ou usager, (je naborderai pas la question de ces termes employés car cest pareil, cest encore une question de representation et de ressenti individuel), est de facto dépendant à son fournisseur, dealeur, à la rue, et est destitué de tous droits au regard de la société. Indirectement il est vu comme un criminel ce qui le met en marge et lempeche de pouvoir voir quil peut être acteur de sa conso de façon bienveillante vis à vis de lui même (et des autres). Bref ca induit directement la question de la dépendance à un systeme qui nous considere comme des crimineles et moins que rien.
Vous me direz, quest ce que jen ai à faire de ton charabia?
Soite, à une époque jaurai trouvé mes propos assez chiant et je pensais juste à avoir ma dose.
Mais je veux en venir par là pour dire que justement pour moi une des choses importante se situe dans la possibilité quon a encore ou pas à bien vivre une conso.
Ce depend de tellement de facteurs.
Mais si, de facto, on est considéré et on se considere comme en marge (juridiquement et psychologiquement) dune société, nest ce pas une entrave potentielle à une gestion bienveillante de sa conso? Je pose la question.
Je pense que ca depend probablement des gens. Perso, pendant longtemps jai levé fierement létantard de "en marge" sauf que ce netait pas pour les bonnes raisons. Cetait surtout pour me fuir en pensant briser une case dans laquelle on maurait mis. Ma marginalité se résumait donc aux yeux des autres (et aux mien) à être dans l’illégalité. Alors que la marginalité peut être une belle chose, une force.
Bref, pour moi donc, être dans l’illégalité ne me permettait pas davoir une conso bienveillante et donc de bien la vivre. Car cela induisait en plus trop de parametres me mettant dans des situations delicates qui me déstabilisaient beaucoup et ajoutaient à ma culpabilité et donc une conso impulsive.
Mes conso avant lhéro etait recreatives MAIS etaient très souvent liées à quelque chose daffectif (un conjoint ou un groupe de pote pour se sentir appartenir à un groupe,etc) et javais beaucoup de mal à les organiser de façon à ce que ca nait pas dimpact negative sur ma vie sociale, pro,etc.
Ma conso etait bien trop lié à une souffrance psychique que je refusais de voir.
Manque destime, besoin detre aimé, de se sentir fort, de "gerer" sa vie, etc
Maintenant je dirai que certes je suis dependante physiquement et psychologiquement de mon TSO (0,4mg de Temgesic. Jai commencé à 8mg de Suboxone ya 5ans ) mais je le vis bien car je viens de loin. Cest une dependance que je connais, que jorganise et je ne me sens plus coupable car cest ce qui ma permi de pouvoir reprendre une vie que jaime. Jentend encore mes potes de lépoque qui disait quils ne voulaient pas etre dépendant à la pharmacie et je me revois prendre des trace de sub pour essayer de me defoncer. Je prefere mille fois trouver un medecin humain/ouvert desprit (même si cest pas simple, que ca peut ne durer quun temps) et apprendre à ne plus avoir honte quand je vais à la pharmacie plutôt que detre en interdit bancaire, être à la rue, et courir ventre à terre chaque jour pour faire le tour de la France pour trouver une dose (sans avoir la certitude que se soit une bonne cam ou bien quon me vole et me retrouver en chien) pour au final navoir rien foutu de mes jours mise à part ça et remettre ça le lendemain. Pour moi elle est aussi là la difference entre addiction et dependance. Quelque chose qui nous echappe ou que lon comprend. Mais cest une question de légalité juridique/morale aussi..
Disons quune dependance connue, comprise, réfléchie et envisagée sans culpabilité et réglo vis à vis de soi me va mieux car elle me permet davoir le temps de reflechir à mon positionnement vis à vis delle et aussi de me realiser dans dautres choses dans ma vie, tout simplement delargir mon horizon qui setait reduit à un caillou. Caillou que je ramassais compulsivement où jétais à la fois le Petit Poucet et mon propre Ogre.
A lépoque où on ma proposé mes premier roule ta paille ou alu (cf. Aides) je trouvais ça vraiment inattendu. Une fierté mal placée mamenait à parfois preferer le vieux billet dans mon porte feuille, "à la dure!". Mais on ma appris à me rendre compte quon peut avoir une conso où on se protège et se respecte. Comme penser à boire de leau quand on prend du speed, sobliger à manger après de la mdma, ne pas bouffer la dose de champi de son voisin alors quon sait pas combien on vient dingurgiter ^^ etc.. Et que prendre soin de soi commençait par là. Je découvrais comme ça quon pouvait avoir une conso raisonnée.
Concernant la gestion de lhéro javais beau essayer de la cacher, de diviser le caillou pour sequencer mes prises, impossible. Je ne connaissais pas la Kitchen Safe ! je laurai cassé aussi de toute façon Disons que tellement de facteurs sont independants de soi pour ce qui est de trouver de la came que avec du recul je me dis que cetait casi impossible pour moi de pouvoir avoir une conso et de bien la vivre. Un fournisseur qui nest pas là, une dose qui est coupé et te fou en chien plus vite que prévu, un evenement qui me met à mal et donc finir plus vie que prévu le pochon, la banque qui tapelle, tes proches qui se detourne de toi car tu les a volé et leur a menti, bref, un isolement qui petit à petit fait que je croyais maitriser la situation mais en fait je men remettais toujours à quelquun dautre. Mais ça cest les facteurs qui mappartenaient et que seule moi et un on soutien de pro pouvaient regler.
Lhero na jamais été recreative pour moi. Trop liée à des douleurs perso. A partir de là, pas moyen de la "gerer" je pense. Biensure jaurai pu choisir de faire du sport extreme, ça aurait (peut être?) été plus simple? Pas sûre. Chacun a sa dependance qui devient ou pas une addiction.
Pour mon TSO je men remet biensure aussi à quelquun dautre qui écrit mon ordonnance et me delivre les medoc, mais cest moi qui suit aux commandes de ma conso. Jai mis en place des "stratégies".
Pour ne plus avoir le flip d’arriver à la parma et quon me dise que mon traitement a été donné à quelquun dautres ( ça mest arrivé une fois et je me dis avec du recul que peut etre que quelquun etait en chien et ca la aidé mais sur le moment jai pas vraiment réagi comme ça et ai expliqué à la pharmacienne quil ne sagissait pas de MnMs et jen avais rien à faire quon me regarde me mettre en colere car javais limpression quon ne me respectait pas) japelle toujours la veille ou le jour même (tout depend si lordo est faxée ou si je lai) pour prevenir que je vais venir et verifier quils auront mon traitement.
En bref, cest avec une forme de rigueur (mot que je detestais avant car je le prenais comme une obligation némanant pas de moi) que je me suis construite avec le temps, et surtout beaucoup de reflexion et découte de mes emotions que japprend à vivre.
Je prend mon traitement le matin au reveil , je prend une douche en ecoutant de la musique, etc.
Chacun trouve ses astuces pour se fixer une ligne de conduite si je puis dire ca ainsi..
Après, être dans un environnement securisant cest aussi important pour moi.
Faut aussi être organisé. Je suis assez tete en lair alors pendant longtemps, javais beau prendre regulierement mon traitement javais toujours des chevauchements sur mes ordo.. Ce qui me foutait mal vis à vis des pharmaciens qui me jaugeaient en mode "elle nest pas serieuse celle ci". Mais avec le temps je me suis rendue compte que jetais tellement dure avec moi même que cetait aussi moi qui accordait trop dimportance à leur regard et leur prêtait peut être des intentions ou pensees quils navaient pas.. Bref, avec de la patience et de la determination et beaucoup de bienveillance et dhonnêteté lucide vis à vis de soi (se devetir de la culpabilité étant selon moi le premier pas vers un retour vers soi) je posais mes propres barreaux dechelle et non plus des barreaux de prison. Parfois ca tient à une façon de voir les choses, un changement de point de vue sur soi et les choses. Mais tout ça, si javais été dans lillegalité jaurai pas pu y reflechir.
En ce qui concerne les mots dependance ou addiction, jai vu que souvent le terme assuétude est utilisé aussi.. Comme etre assujetie.
Ya un autre truc qui ma bien aidé quand jai arreté ma conso dhero et commencais la substitution cetait les feuilles de route appelées feuille de craving. Jai decouvert ca dans un CSAPA. Ca ma beaucoup aidé à partir du moment où des educateurs mont fait comprendre que je pouvais me permettre de ne plus avoir honte de ma consommation, de mes envies d’en reprendre, etc. Ca permet de tenir comme on veut un carnet de bord où on écrit si tel jour on a eu envie de consommer, si quelque chose en particulier a provoqué ça, si on en a rêvé. Bref, de devenir le narrateur de son histoire. Et surtout de redonner de l’estime de soi. Chose que javais perdu avec mes soucis d’addiction. Mais ca ma permis aussi de reperer les moments où je serai plus sensible à reconsommer, à connaitres les contextes et facteurs où je pourrai être tentée et ensuite d’apprendre petit à petit à savoir comment me preparer face à ces situations pour les vivre différemment si je ne pouvais ou voulais pas les éviter.
en fait une dépendance peut être multiple. Dépendance affective, etc. Pour ma part je crois que parfois ça peut prendre beaucoup de temps pour le comprendre, mais que d’apprendre à vivre avec est possible et ça peut être un chemin de vie dont on peut être fiere car peu de gens apprennent réellement à s’écouter avec lucidité. Ce quon appelle ici "gerer" en fait. Que les limites sont sans cesse reevaluer selon les gens, les contextes de vie. Rester figer n’aide pas, faut s’adapter. Moi ce qui pendant longtemps ma figé etait de penser que jetais forte et je refusais donc de voir mes fragilités. Cest en acceptant de les voir que japprend à me comprendre et donc à mieux gerer une dependance, quelle quelle soit.
Et jai pas finis dapprendre
Perso, et pour finir, mon TSO est un peu comme une bequille que je modèle et qui m’aide à apprendre à marcher sans elle. Elle ne se substitue pas à ma vie vu quelle m’aide à envisager la vie sans elle. Ce que ne faisait pas lhéro.
Je ne sais plus vraiment ce que cest de vivre sans (la tso), ça me fait un peu peur parfois de me dire quun jour je nen prendrai plus car jai pris tellement dhabitude avec. Et a la fois jai hâte et me dis que je sais que japprendrai de nouvelles choses quand je naurai plus cette bequille car je sais à lavance quelles seront mes embuches car je les ai envisagée et parfois vécues.
Cest pour ça par expl que lorsque je baisse mon traitement je prevois une semaine maximum où je nai pas de choses importantes à faire, où je suis dans un contexte calme.
Je suis quelquun danxieux alors jaime prevoir, ca me rassure. Mais ca bouffe aussi. Alors je cherche léquilibre instable entre les deux et japprend sur moi même. Limportant cest de ne pas être dans un fantasme et daccepter de se tromper car dans tout les cas ça arrive, quon le veuille ou non.
Et puis la réalité fait que ca narrive jamais que jai une semaine en mode calme plat ^^ alors quand je suis en baisse je mhabitue à l’imprévu vaille que vaille et je sors maerer lesprit en forêt ou travaille sur ma respiration, ou danse ou pleure un bon coup ou jécris ou dessine . Chacun ses outils. Nous sommes tous nos forgerons
Je pense que ce parcours est solitaire mais doit être collectif pour se battre pour des reconnaissance de droits. Car il y aura toujours quelquun pour nous rappeler nos fragilités, de façon volontaire ou pas car cest ce que font les gens quand ils ne comprennent pas. Cest pourquoi accepter de connaitre ses fragilités est une façon selon moi dapprendre à "gerer" pour ensuite comprendre.
Jai beaucoup entendu dire "vous avez une epee de Damocles au dessus de la tête".
Et bien avec le temps cette epee de Damocles je dis quelle est en moi, elle est mon katana ^^
Je vois tout ça, maintenant, avec beaucoup de recul, comme un jeu dechec. On se casse la gueule. On regarde pourquoi, comment on sest cassé la figure. On élabore des plans pour eviter de se casser la figure ou bien de se casser encore la figure mais en se faisant moins mal, et on se relève avec des bleus mais on est plus forts car on a appris que la poele est chaude, puis on se recasse la figure, etc... Ainsi va la vie ! (entre temps on a pris le temps de contempler la beauté de la Nature hein, Faut savoir être indulgent, léger, oisif et poser l’armure).
Prenez soin de vous
Hors ligne
L’abus de substances psychoactives est caractérisé par une consommation qui donne lieu à des dommages dans les domaines somatiques, psychoaffectifs ou sociaux mais cette définition ne fait pas référence au caractère licite ou illicite des produits.
La partie que j'ai mise en gras est importante et répond à tes observations sur la répression. Je trouve courageux de la part de l'OMS de dire que l'aspect médical de la consommation doit être distincte de son aspect legal.
En clair cela veut dire que lorsque la consommation n'est pas "abusive" (donc sans dommage dans les domaines somatiques, psychoaffectifs ou sociaux .) elle ne pose pas de problème médical, même si elle est illégale et visée par la repression. D'ailleurs la consommation simple n'est pas "codée" (Classification Internationale des Maladies) car elle n'est pas une maladie. Et c'est valable pour l'alcool comme pour l'heroine, le cannabis etc...
Par ailleurs la dépendance au sens de l'OMS n'est pas la seule dépendance physique et psychique, mais suppose pour être diagnostiquée qu'elle soit perçue comme abusive par le consommateur lui même et qu'il ne puisse pas la contrôler comme il le voudrait.
- Critères de dépendance de la CIM-10
Le syndrome de dépendance, selon la CIM-10, consiste en un ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l’utilisation d’une substance psychoactive spécifique ou d’une catégorie de substances entraîne un désinvestissement progressif vis-à-vis des autres activités.
La caractéristique essentielle du syndrome de dépendance correspond à un désir (souvent puissant, parfois compulsif) de boire de l’alcool, de fumer du tabac ou de prendre une autre substance psychoactive (y compris un médicament prescrit).
Au cours des rechutes, c’est-à-dire après une période d’abstinence, le syndrome de dépendance peut se réinstaller beaucoup plus rapidement qu’initialement.
Pour un diagnostic de certitude, au moins trois des manifestations suivantes doivent habituellement avoir été présentes en même temps au cours de la dernière année :
1. désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive ;
2. difficultés à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation ou niveaux
d’utilisation) ;
3. syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance
psychoactive, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou l’utilisation de la même substance (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage ;
4. mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré ;
5. abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets ;
6. poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives. On doit s’efforcer de préciser si le sujet était au courant, ou s’il aurait dû être au courant, de la nature et de la gravité des conséquences nocives.**
Comme je le souligne je préfère le terme d'addiction car à mon avis le terme de dépendance est très flou.
Ne somme nous pas TOUS dépendants de nos familles, de nos proches, de nos consommations, de notre logement, de notre voiture etc.. ?
Mais nous ne sommes pas addicts à tout cela. De nos familles et proches certainement (et le deuil est là pour le rappeler), de certaines de nos consommations aussi (pour certains c'est la bonne bouffe..., pour d'autres l'heroine...). Mais nous pouvons choisir de changer de logement, de voiture, d'alimentation ou de consommation (avec plus ou moins de réticences).
Cest pourquoi accepter de connaitre ses fragilités est une façon selon moi dapprendre à "gerer" pour ensuite comprendre.
Bref je plaide pour un abord de la consommation qui se préoccupe uniquement de la problematique medicale et non de problematiques ideologiques et politiques, dont le fondement est parfois nauséabond. C'est à dire RdR , notamment sur la qualité du produit, et absence de repression quand la consommation ne nuit pas à autrui.
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (02 janvier 2022 à 14:31)
Hors ligne
prescripteur a écrit
Quel que soit le choix des termes il me parait essentiel pour toute discussion de différencier un état de dépendance qui n'entraine pas ou peu d'effets nocifs et un état de dépendance avec désir puissant, difficultés à contrôler et impuissance à éviter les effets nocifs etc..
Oui en effet,
Perso je pourrais dire que j'ai eu une addiction à l'héroïne , il y a quelques années.
Et pour me sortir de celà je suis passé à une dépendance à mon TSO méthadone avec lesquel j'ai pu reprendre une vie quasi normale.
Enfin c'est juste ma perception ... et le débat est peut être intéressant ( a suivre peut être sur un autre topic ?)
Amicalement
Hors ligne
Dernière modification par pims1987 (02 janvier 2022 à 18:57)
Hors ligne
Mais finalement, au vu de la définition de l'OMS mon témoignage de gestion de la TSO n'a pas vraiment da place dans ce topic vu que selon ta suggestion de différenciation des deux termes, la TSO serait une dépendance.
Oui chez la plupart des usagers le TSO est une dépendance au même titre que les autres traitements des maladies chroniques (HTA, diabete, arthrose etc..) et au même titre que la consommation non problématique.
Il peut devenir une addiction si l'usager ne désire pas continuer son usage à cause d'effets secondaires non supportés mais n'arrive pas à changer.
Ce qui ne veut pas dire que ton post n'a pas sa place dans la discussion. Pour moi il est tout à fait pertinent.
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (02 janvier 2022 à 20:02)
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par pierre (06 janvier 2022 à 22:20)
Hors ligne
Hors ligne
![]() |
[ Forum ] Risque de future dépendance
|
6 |
![]() |
20 | |
![]() |
[ Forum ] Gérer sa consommation - Quel est votre compromis ?
|
6 |
Psychoactif | Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) |
11 mai 2022 | Annonce de Equipe de PsychoACTIF |
Psychoactif | Les résultats de l’enquête sur la communauté Psychoactif en 2021 |
25 mars 2022 | Annonce de Equipe de PsychoACTIF |
Forum | Pharmacologie - Quel médicament pour remplacer fentanyl |
Il y a 2mn | Commentaire de prescripteur dans [Opiacés et opioïdes...] (5 réponses) |
Forum | Drogue info - La nalbuphine on en parle ? |
Il y a 58mn | Nouvelle discussion de Psychostims dans [Opiacés et opioïdes...] |
Forum | Le Fentanyl, cause numéro 1 de mortalité aux Etats-Unis pour les 1... |
Il y a 1h | ![]() (4 réponses) |
Forum | Où trouver du matériel ? - Ou trouver du matériel Genève - France voisine |
Il y a 2h | Commentaire de Morning Glory dans [Injection et réductio...] (15 réponses) |
Forum | 4-HO-MET - 4-HO-MET, abilify et truffes... |
Il y a 2h | Commentaire de Morning Glory dans [RC Psychédéliques...] (5 réponses) |
Forum | Première fois - Me le recommanderiez vous? |
Il y a 2h | Commentaire de Cabaretvert dans [DMT, changa et ayahua...] (3 réponses) |
Forum | Market - Url de Versus ? |
Il y a 3h | Commentaire de Morning Glory dans [Anonymat et sécurité...] (11 réponses) |
Forum | Tirage DMT LOUCHE |
Il y a 3h | Commentaire de SillyCone dans [DMT, changa et ayahua...] (16 réponses) |
Blog | *Le camégoïste |
Il y a 3h | ![]() (51 commentaires) |
Blog | [Video] Dealer par Amour ? |
Il y a 5h | Nouveau blog de Ledayuum dans [Tranche de vie] |
Blog | Juste envie de partager. |
Il y a 1j | ![]() (363 commentaires) |
QuizzZ | Evaluer la gravité de votre addiction |
Dernier quizzZ à 23:09 |
PsychoWIKI | PAWS, le syndrome prolongé de sevrage |
Topic epinglé | Neurchi 2 Psychoactif |
Nouveaux membres | Niconico, RandomUser, romg69170, Zigou32 nous ont rejoint et se sont présentés les trois derniers jours. |