[ Addiction ]

Mon addiction à la Ritaline

kenburns a écrit

Hello, je vous écrit car comme le titre l’indique, je pense être addict à la Ritaline et honnêtement j’aimerai mettre fin à tout ça. Étant polytoxicomane, mon histoire avec la Ritaline avait commencé avec la cocaine. J’ai été diagnostiquée TDAH au milieu de cette addiction, et j’ai très rapidement commencé à sniffer les comprimés pendant mes trips à la coke. Je l’ai tout de même peu fait ; ma tolérance à la Ritaline étant basse à ce moment là, j’avais des petits effets quand je la détournais mais sinon au quotidien pas grand chose. Mais pas encore de dépendance à la Ritaline à ce moment là, il y avait même des jours où j’oubliais de la prendre. J’étais à 20mg en LP.
Puis, j’ai brutalement arrêté la coke et toutes mes autres consommations, retour à la sobriété en quelques sortes forcée parce que je n’ai plus la possibilité de consommer puisque je suis retournée chez mes parents justement pour cette raison. Il ne me restait donc plus que la Ritaline, j’étais passée à 60mg en libération immédiate, j’ai tout de suite ressenti les effets de ce dosage au quotidien qui sont très similaires pour moi à ceux de la cocaine. Depuis ce changement de dosage il y a un mois, j’ai très vite accroché aux effets de la libération immédiate, et au fil des jours, je ne me contentais plus des 60mg de la prescription immédiate en deux prises, 4 comprimés le matin et deux à midi. Souvent je rajoute une troisième prise l’après midi, me faisant tourner à 80mg par jour, il est même arrivé que j’atteigne 100mg. J’ai même fait une surdose de Ritaline après avoir totalisé 160mg que je ne conseille à vraiment personne, j’ai cru que j’allais mourir. J’ai essayé de sniffer la libération immédiate une fois mais je n’ai quasiment pas eu d’effets, donc je ne l’ai pas refait, mon mésugage se fait par voie orale. Je rajoute des prises dans la journée parce que je trouve que le dosage de ma prescription initiale ne me permet pas d’être efficace sur une longue période, je trouve les effets trop courts. J’ai besoin d’être productive toute la journée. A force de rajouter une troisième voir une quatrième prise, me voilà sans Ritaline au bout de 2 semaines et le prochain rendez-vous est le 23 avril, et honnêtement je ne sais pas comment je vais faire d’ici là. Et en plus, tellement j’en ai pris, les effets ont diminués, ils sont beaucoup plus courts et moins intenses, et j’ai construit une tolérance très rapidement, surtout que j’imagine qu’elle doit être tres élevée de base car je prenais de la coke. Je pense que je vais essayer de négocier une augmentation de la posologie.
J’ai été diagnostiquée bipolaire type 2 avec des épisodes à prédominance dépressive, sous lithium, et je suis suivie en CSAPA pour la coke.
Je suis quasiment à la dose maximale, mais je vais demander à passer à 80mg qui est un dosage censé être exceptionnel, mais je me demandais s’il était possible de s’en faire prescrire plus, dans le cas d’une addiction à la cocaine par exemple ? Parce que sans mentir, je pense que la Ritaline m’a énormément aidée à rester sobre.
Mais dans tous les cas, j’aimerai tellement pouvoir être capable de me contenter des doses prescrites… Je cherche une euphorie que je n’aurai jamais avec la Ritaline. Juste un élan hypomaniaque qui dure même pas une heure… Je compense l’absence de drogue comme je peux.
Aussi j’aimerai savoir s’il existe une autre forme de methylphenidate indétournable ? Sachant qu’il n’y a que le liberation immediate qui marche chez moi.

Merci d’avoir lu !

Hello.

Je n'aurais pas la prétention de te dire que je pourrais t'aider, je voulais simplement t'apporter mon soutien, étant moi-même TDAH sous dosage exceptionnel: 80mg en LI.
Par chance, je n'ai pas d'addiction à la C, même si j'ai flirté avec les limites à plusieurs étapes de ma vie.
La C me terrorise trop, heureusement, j'étais "trop" informée, je savais ce qui m'attendait.
Par contre, je n'ai pas fait beaucoup mieux, je suis devenue dépendante au Tramadol durant...16 ans. Et à doses énormes à la fin.
Mon boulot me permettait de m'en procurer autant que je le désirais, sans contrôle aucun, pendant très longtemps.

Je me suis sortie de cette dépendance grâce à la Méthadone (il a tout de même fallu 140mg pour me stabiliser, c'est pour te dire à quel point le Tramadol n'est pas anodin, en tznt qu'opiacé...)
Certes, j'ai troqué une addiction pour une autre, mais qui est réglée comme du papier à musique, sans JAMAIS avoir fait le moindre extra, je me suis mise à fond dans cette "porte de sortie", je ne me suis autorisée aucun écart. Et avec 140mg, autant te dire que les extras, je n'en ai même pas envie.
Je vis ma meilleure vie depuis plus d'un an.

Bon,je divague, je parle de moi là, désolée.

Tout ça pour en arriver à la Ritaline, j'arrive à me tenir, jamais d'excès ou presque,et je peux arrêter du jour au lendemain, même avec le dosage que j'ai, aucune dépendance.(Oubli de demander l'ordonnance de renouvellement à mon psychiatre... Non mais... Il n'y a que moi pour des trucs pareils...)

Comment te sens-tu lorsque tu arrêtes brusquement?
Tu ressens un manque physique, ou psychologique seulement?
Normalement, cette molécule n'accroche pas physiquement.

Après t'avoir bien lue, je pense que tu es purement dépendante au niveau psychologique, et tu cherches à reproduire l'effet de la C avec la Ritaline LI (je te l'accorde, à 80mg, perso je prends 40mg le matin, 40mg l'après-midi, il y a clairement une montée. Non négligeable, qui, c'est vrai, se rapproche beaucoup de l'effet de la C.)
Comment te sens-tu, et pendant combien de temps cela traîne, si tu n'en as plus pendant par exemple une semaine ou plus? Tu te sens mal le 1er jour, et ensuite, ça roule, ou ton mal-être te poursuit jusqu'au renouvellement de l'ordonnance?
Et puis tu es bipolaire de type 2, donc, j'imagine que la dépression, les creux de vague, tu dois connaître et pas qu'un peu, je me goure?
Quelle merde cette pathologie...
Le lithium te stabilise bien j'espère? C'est LE médicament de principe et le plus efficace dans ta pathologie, pour les type 1 également, je crois. Et il existe un arsenal thérapeutique, au cas où ça ne suffise pas: Thymorégulateurs comme le Lamictal, le Tégrétol... Ainsi que les neuroleptiques, même si je ne te les souhaite pas, excepté pour dormir...

Comment cela se passe à ton CSAPA? Tu as une relation de confiance, saine avec ton addictologue, les infirmiers? Penses,tu pouvoir en parler, de ce souci de Ritaline?

Je sors ça comme ça, j'essaie juste de me mettre à ta place et étant donné que mon CSAPA a été exceptionnel, je me sens en totale confiance là-bas, si je venais à me retrouver face à une nouvelle addiction, j'irais directement voir mon addicto.

Tu ne peux pas rester comme ça, à déprimer j'imagine, sans Ritaline, sans Coke, sans rien, vu que tu es retournée chez tes parents justement dans le but de te sevrer, de ce que j'ai compris?
Si c'est le cas, je t'envoie absolument tout mon courage.
Tu vois, ce qui m'a toujours retenue de ne pas tomber dans d'autres addictions, c'est la peur de ce qui m'attendais le jour où je n'aurais plus le choix. Le jour où je n'aurais plus rien.
Ça me terrorise tellement (le manque, ou la dépression de "quand t'as rien" sous la main,que ça m'a retenue. Mais aussi parce que j'avais la chance, grâce à mes études, et lectures intensives de "savoir"... Ce qui est loin d'être le cas de tout le monde, il est si facile, si humain de se retrouver piégé!

Il ne faut pas rester prostrée chez toi, enfin chez tes parents, à t'auto punir ou je ne sais quoi parce que tu n'as plus rien.
Tu n'as pas à rester à souffrir le temps de ravoir de la Ritaline.
Si tu en as la force et si ton rapport est suffisamment de confiance avec l'équipe de ton CSAPA, je te conseille de foncer là-bas, demander de l'aide.
Justement, on ne te laissera pas dans le mal.
Personne n'a à subir ça, personne.

J'espère de tout mon cœur que tu vas trouver une solution pour tenir pendant ces deux semaines, et surtout, trouver une solution pour ne plus avoir à faire du mésusage avec ta Ritaline.
Des solutions, il y en a forcément, ils en ont au CSAPA, j'en suis convaincue.

Je t'envoie tout mon courage, et des tonnes de pensées positives.
Tiens-nous au courant. Ça va aller, ça ira, j'en suis sûre. Accroches toi. Myna