Que demander de plus (LSD)

Catégorie : Trip Report
25 août 2021 à  00:04

#amis #énergie #LSD #Nature #Psychédélique #trip report

06 Aout 2021

Je suis arrivé en Angleterre, et j’ai dû faire une quarantaine d’une semaine une fois chez John, mon pote chez qui j'ai logé l'année dernière. Donc, la semaine passe, et je peux enfin sortir. C’est ma première journée dehors, et j’attendais que ça. John m’avait parlé d’un ami à lui et on va alors chez lui le matin. On arrive chez Marc, un type dans la cinquantaine, grosse vibe shaman, très chill et vraiment connecté avec le cosmos. On se pose et on fume un peu. On fait connaissance, on discute, c’est vraiment sympa. Et là, quand j’avais l’impression que c’était la fin, John demande s’il peut avoir les deux tabs de Marc, chacun de 200µg. Marc lui donne, en échange des miens, qu’on allait lui chercher. John prend finalement les deux, parce qu’il sait qu’il aura encore de la tolérance de son dernier trip, qui datait d’une semaine. On retourne du coup à la maison, on se dépêche. Je me change, je prépare mon sac, et je prends les 3 tabs avec moi, chacun de 250µg. On sort de la maison et j’avale le mien vers 13h15. On arrive au spot qu’on s’était fixé. C’est un ancien cimetière de pirate, sur une descente de falaise, pour mener vers la même plage que l’année dernière, où j’avais trippé pour mes premières fois. On arrive, Marc est posé avec son didgeridoo et la guitare, avec le chien à côté. Je lui file les tabs et il prend seulement 125µg.

On est posé par terre, sous le soleil tapant. John monte déjà bien, vu qu’il a pris le tab une heure avant moi. On chill, Marc joue de la musique, on discute, on contemple, on se détend. Petit à petit, je commence à sentir les effets arriver, tout doucement. Ca commence avec le goût, et puis ensuite cette sensation d’apesanteur qui commence à apparaitre. J'ai l'impression de sentir les effets pour la première fois et en même temps, je trouve ça très familier. John est dans son coin, allongé à l’ombre. Je reste avec Marc et on discute. Je commence à sentir l’énergie se bâtir en moi. Je m’allonge ensuite à l’ombre, le soleil étouffe beaucoup. On chill tous un peu de notre côté. Marc décide de partir et promener le chien. John me rejoint. Il médite et fait des exercices de respiration. Pendant ce temps-là, je commence vraiment à monter. Je regarde les nuages se former. J’aperçois les motifs qui forment les nuages. Tout commence à se créer et atteindre son peak. C’est comme la dernière fois, c’est cette impression de se réveiller. On est mou et en même temps, on bout d’énergie.
John veut me montrer un spot. On se dirige vers la fameuse plage. On s’arrête pour regarder le paysage en hauteur. On est tous les deux scotchés, on reste là, devant l’océan sans rien dire, absolument hypnotisés. John me fait comprendre qu’il préfère partir tout seul et travailler sur ses exercices de respiration. Je lui dis que ça ne me pose pas de problème du tout, et je décide d’aller à la cabane qui se trouve plus bas, sur la plage. Je me balade un peu et j’arrive à la cabane. Je m’allonge et je regarde le ciel à nouveau, avec les nuages qui me créent des tableaux spectaculaires. D’un coup, je sens un lézard sur ma jambe gauche, qui saute ensuite sur ma jambe droite. Je suis un peu pris de panique, lui aussi, et il retourne dans l’ombre des pierres. Je me lève et je me rends compte de tous les lézards qui se trouvent autour de moi. J’ai l’impression de voir des lézards partout, même sur des choses qui ne sont pas des lézards. Je les regarde, ils me regardent aussi. Et je me dis que je vais les laisser tranquille, de toute façon j’ai pas envie de rester ici, j’ai envie de me balader et de mieux profiter de l’environnement. Ma place n'est pas ici, c'est celle des lézards.

Je vois les falaises sur la gauche, et je décide d’y aller. C’est une petite aventure sympa. J’arrive en haut de la falaise et je vois aux loin deux personnes avec des énormes sacs verts. Je me sers d’eux comme repère. Il y a tellement de petits chemins différents à prendre. Je tourne en rond, je perds de vue les deux personnes, je me perds aussi. J’ai l’impression d’être resté dans la même zone pendant une heure, à juste chercher les chemins, et à me poser à des endroits. C’est un vrai labyrinthe ouvert. Le vent est très fort, mais le soleil rattrape le coup. Si on n’aime pas le vent, on se sent de suite coincé, il n’y a pas d’échappatoire. C’est plaisant à la fois d’avoir la chaleur du soleil sur la peau en contraste avec le vent de l’océan. Je suis au bord de la falaise, et je vois les vagues frapper les galets. Je décide de retourner sur la plage. J’y arrive enfin et je me pose sur les galets. Je regarde les vagues, les nuages, les gens, le paysage en mouvement. Tout est parfait. John arrive de nulle part et me rejoint. On discute un peu, on rit, on chill. Il décide ensuite de m’emmener à un spot plutôt reculé. Je suis chaud et on décale.
John est une flèche, il grimpe toutes les marches de la falaise comme s’il était sur un escalator. Je prends mon temps parce que je sais que je vais pas subir. J’arrive en haut de la falaise, pas le temps de reprendre mon souffle que c’est reparti. On avance assez loin. Je vois un petit spot sur le bord et j’y vais pour regarder la vue. John revient me chercher, impatient, comme s’il était pressé et qu’il avait rendez-vous. Il m’emmène juste à côté, dans une mini jungle renfermée par les plantations et les arbres. J’ai l’impression d’être dans King Kong une fois à l’intérieur. Je me souviens fermer les yeux et avoir des visuels très puissants. Je rouvre les yeux. A peine eu le temps de prendre base qu’il décide de repartir seul. Je lui dis que ça me pose pas de problème, et puis s’en va. Je décide de pas rester dans la jungle, il n’y a pas de soleil. Je sors et retourne au spot avec la vue qui m’avait eu juste avant. Je me pose et je chill un bon petit bout de temps. Je reflète, je mange une banane vu que j’ai pas mangé de la journée, et je savais qu’il me fallait de la vraie énergie en plus. Il est environ 17h je crois. Je digère tranquillement, allongé sur le bord de falaise. Et là je vois au loin deux types faire de l’escalade sur un rocher. Juste avant de repartir, je les vois mettre deux gros sacs verts sur le dos. Je comprends enfin pourquoi ils arrêtaient pas disparaitre plus tôt. C’était drôle de tout remettre en perspective.

J’avais vraiment envie d’aller cette fois-ci sur la partie droite de la plage, en hauteur sur les falaises, mais je ne savais pas comment. Je retourne à la plage et grimpe les marches. Je suis de retour sur le cimetière de pirates et je m’allonge un peu là. Je sais pas combien de fois j’ai le tour de cette plage dans la journée mais c’est hallucinant. Je croisais souvent les mêmes personnes, et j’avais vraiment envie d’aller leur parler mais c’était probablement pas la meilleure option. Je me suis juste dis qu’il ne faut pas être un étranger pour les étrangers, et qu'il faut juste aller avec le flow pour être en harmonie avec les autres énergies. Je me dis que j’ai vraiment envie de rester là la soirée aussi mais vu le vent qu’il y a, il est mieux que je rentre me changer. Je décide alors de retourner à la maison. Sur le chemin, je vois qu’il y a encore la voiture de ma mère garée devant la maison. Pas grave, j’ai pas le choix, ça va le faire. Je frappe à la porte et la mère de John m’ouvre. Je dois expliquer pourquoi il est pas avec moi, j’essaie d’être le plus sobre possible. Le père de John remarque que je suis sous acide je pense, vu qu’il sait que John et moi en prenons. J’explique la situation et que je retourne à la cabane, à la plage. Ils me disent qu’ils y vont aussi un peu plus tard. Je monte me changer et je repars de plus belle.
J’arrive à nouveau au spot vers 19h je pense. Je vois que la plage n’a plus de lumière du soleil, et qu’il en reste sur la partie gauche, sur les falaises. J’y vais de suite et je me pose. Il y a presque personne. C’est d’ailleurs la première fois que je trippe depuis très longtemps, peut-être un an, avec autant de monde autour. C’est très bizarre, de parfois être seul puis soudain avoir des gens marcher juste à côté. On a jamais réellement cette sensation d’être seul en fin de compte mais en même temps c’est bien aussi parce que ça nous fait sortir de notre bulle, ça nous rappelle qu’il y a un monde autour. Du coup, je suis allongé sur le bord de la falaise, avec une vue sur la plage, et le soleil qui commence à se coucher. Je sais pas pourquoi mais j’ai l’impression d’être dans Ponyo sur la falaise, il y a une vibe très similaire. Je vois John au loin, marcher super rapidement. Il monte et arrive au spot où on avait une belle vue au tout début. Je lui fait signe mais il est tellement rapide qu’il ne m’aperçoit pas. J’ai son téléphone dans mon sac, et je sais qu’il est trop rapide pour moi, et on s’était donné comme rendez vous la maison de toute façon, mais j’avais pas envie d’être en intérieur.

Après que le soleil commence à disparaitre, je redescends et me dirige vers la cabane. Juste avant d’arriver, je vois le petit frère de John, Josh, arriver aussi. Il me dit que tout le monde arrive. J’ai l’impression de les avoir quittés il y a 5 minutes, mais je pense que ça devait être une bonne heure depuis. Tout le monde se pose dans la cabane. Je reste dehors, à côté. Ma mère ne remarque rien, et ça fait plaisir d’être un minimum en contact avec elle, de pouvoir "tripper" avec elle. Brian, le père de John, me propose de conduire leur drone. J’ai même pas le temps de dire non que Josh commence déjà à le monter. Autant y aller et le tester. Le temps est parfait, les couleurs sont magnifiques. J'ai le plus beau coucher de soleil devant moi. On se dirige là où j’étais juste avant, sur la partie gauche, et Josh m’installe tout ça. J'ai l'impression de donner vie à une machine. Le drone lutte contre le vent et arrive à monter dans les airs. Il me passe la télécommande et je me mets à le conduire. La sensation est incroyable. Je suis complètement captivé. J’essaie de prendre les meilleurs plans possibles, et d’avoir des plans très fluides et doux dans les mouvements. J’ai l’impression de ne faire qu’un avec le drone, et d'être un gosse à nouveau en le pilotant. Josh m’aide ensuite à le redescendre, vu la force du vent. On retourne à la cabane et je chill un peu. Je regarde le paysage à travers les jumelles. Et là, devant nous se présente un arc en ciel au milieu de l’océan. Josh ressort le drone et me le donne. Tout est trop rapide, j’ai envie de profiter du moment et en même temps c’est pas tous les jours où je peux filmer ce genre de chose. Et c’est reparti. Et cette fois-ci j’ai l’impression que je suis encore meilleur dans les prises de vue. Comme je l'ai dit, j’ai l’impression d’être un enfant. Je vide la batterie et le drone rentre à la maison.

Après cette intense moment de douceur, c’est paradoxal mais c’est possible, je chill encore un peu à la cabane. Le soleil est maintenant couché et je sens que je dois rentrer, retrouver John et manger quelque chose. Je prends mon sac et je remonte la falaise. Je marche doucement, à mon rythme, j’ai l’impression de flotter un peu, ça fait du bien de marcher tout simplement. Je suis heureux, nonchalant, et je peux voir les gens dans leurs maisons, vivre leur vie. C’est que des petits mondes, collés ensembles. C’est vraiment agréable, et je profite vraiment de la balade. J’ai l’impression que je peux marcher comme ça pendant des heures. Je rentre à la maison, John m’ouvre et on se refait un récap. Je vois qu’il est pas trop dans le même délire que moi. Il reste assez réservé je trouve, et c’est sûrement les effets de la descente. Il se fait une omelette, pendant que je commence à reprendre mes bases dans la maison. Il sort manger l’omelette, pendant que je me prépare un sandwich. A peine eu le temps de commencer qu’il a déjà fini son repas. Il décide de monter du coup. Je sors et je mange le sandwich, je prends vraiment mon temps, je le laisse faire son travail. Je suis bien, juste posé dehors, à manger tranquillement. La vibe est parfaite, en mode cocoon en bord de mer. Je finis et je rejoins John. Il médite et fait ses exercices de respiration. J’ai vraiment envie de fumer un joint mais on n’a plus rien. Je me roule alors une clope, ce que je ne fais qu’après un trip maintenant j’ai l’impression. Je sors, il fait encore super bon. J’ai encore de l’énergie en moi, je le sens. Je me pose sur le transat et j’allume la clope. Comme la dernière fois, je suis assez surpris du gout, qu’est assez plaisant au début, mais arrivée à la moitié, je décide d’arrêter. Je reste encore un peu dehors, et je regarde les quelques étoiles dans le ciel. Je retourne en haut et on chill. On écoute de la musique, on discute un peu, on se détend. Vers 1h, on décide de se coucher. J’étais fatigué, et ça faisait du bien d’être fatigué physiquement. Mais ça m’a pris plus de deux heures pour m’endormir. J’avais encore de l’énergie qui vibrer en moi, et encore des visuels les yeux fermés.

C’était une première journée dehors très chargée en émotion, extrêmement plaisante et satisfaisante. J’ai pas eu beaucoup de visuel les yeux ouverts, ou en tout cas je ne me suis pas laissé la chance et le temps de jouer avec. Et pour les hallucinations internes, j’étais pas non plus trop focus dessus, je voulais vraiment juste profiter du moment et de la vue que j’avais devant moi, à chaque fois. Je suis un peu déçu de pas avoir vraiment trippé avec John, j’ai l’impression d’avoir raté cette connexion qu’on aurait pu accentuer. Dernièrement, il était assez distant et à fond dans ses exercices, et je comprends totalement, je le laisse faire ce qu’il a à faire, mais c’est vrai que c’est quand même sympa de se connecter avec les autres. J’ai aussi pas du tout pris en compte les règles du Set & Setting, c’était vraiment parti sur un coup de tête de John. Je savais qu’on allait tripper, mais pas aussi rapidement. En plus de ça, avec quelqu’un que je venais tout juste de rencontrer, ce qui crée l’expérience encore plus spéciale je trouve. Oui, faut suivre le set & setting, mais en même temps, faut tout simplement aller avec le flow. C’était un trip assez particulier je trouve, avec un peak un peu bizarre et étrange en sensation, peut-être parce qu’il y avait tout ce monde autour, mais c’était incroyable. Comme d’habitude, le début de la descente est vraiment le meilleur moment, et je trouve que c’est cette sensation qu’on doit essayer de maintenir au quotidien. On sait que le plus dur est dernière nous, et maintenant on apprécie les artefacts du LSD qui continuent d’agir en douceur, avec ses diffractions, ses couleurs chaudes, voir les choses respirer, et tout simplement être en harmonie avec son entourage. On trouve un équilibre dans tout ses effets flottants.
C’est le moment où la créativité surgit le mieux je trouve aussi. J’ai trouvé pas mal d’idée de scénario sur le chemin du retour à la maison. Je me suis vraiment rendu compte aussi que j’ai vraiment juste envie de récupérer l’énergie que j’avais avant, d’être plus ouvert, plus heureux, même si je le suis déjà d’une certaine manière, mais je sais que c’est pas comme avant. Je sens que je suis plus mou et j’ai envie d’être plus sociable, comme avant. Je sens que depuis mon trip sous 600µg, quelque chose à changer. Je parle moins, je suis plus présent, plus chill, plus honnête naturellement, mais que finalement je trouve moins facilement des sujets de conversation. Je suis déjà bien. Je me sens pas obligé de combler le vide. Et en plus de ça, ça peut sembler bizarre mais j’ai l’impression d’avoir perdu mon rire en quelque sorte. Je suis tellement déjà bien, que je ne ressens plus l’obligation de rire. C’est une sensation très étrange et difficile à expliquer. C’est comme avoir perdu quelque chose, pour une bonne raison, et que je peux le retrouver quelque part. J’ai plus l’impression de suivre l’énergie qui m’est présenté, de me mettre sur les mêmes fréquences qui m’entourent. Je ressens plus cette sensation de forcer une fausse identité. Et depuis ce trip, je sens que je suis déjà beaucoup plus ouvert aux autres qu'avant, plus réceptif et à l'écoute. Donc voilà, j’ai zappé pas mal de moment je pense, et je m’attendais pas à ce que le TR soit aussi long, mais ça me semblait important de vraiment tout mettre sur papier, comme d’habitude.




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