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 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

Merci El Sabio!

Je vais de ce pas y jeter un coup d'oeil!

PS: S'il y avait une opportunité de faire de la recherche à l'OFDT, OEDT ou autre, ça pourrait aussi m'intéresser, tout comme les autres opportunités d'examiner les aspects connexes de la guerre contre la drogue (droits humains, accès aux médicaments placés sous contrôle, développement, santé publique, environnement, corruption, blanchiment d'argent,...). Sans vouloir abuser. Mais si je travaille à l'étranger, comme cela ne me procurera pas un salaire qui me permettra de vivre (plus ou moins l'équivalent d'un stage rémunéré en Suisse ou avec de la chance, un peu plus), il faut que ça soit le plus qualifiant possible pour moi.

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El Sabio,

Donc, un job dans la RDR à l'étranger pourrait effectivement m'intéresser, y compris y compris sur un autre continent, mais dans ce dernier cas, pour 3-4 mois au maximum, parce que je ne peux pas m'absenter plus longtemps que ça pour mes enfants et dans ce cas, j'aimerais avoir de quoi vivre sur place (ce qui me permettrait de ne pas avoir à dépenser autre chose que la pension alimentaire et le loyer en Suisse.

Ce qui m'intéresserait encore plus et correspond le mieux à mes compétences, ça serait de faire de la recherche (documentaire, qualitative ou quantitative). J'adore récolter des données et les analyser. Par contre, dans ce cas, il faut être prêt à m'entendre pester de temps en temps dans mon coin parce que j'aurai découvert quelque chose qui ne me plaît pas (je ne suis pas capable de ne pas le faire) et que j'en parle (avec mes collègues), parce que j'en ressentirai le besoin.... Mais pour toute collecte et analyse de données, y compris pour documenter un nouveau projet (ce que j'ai déjà fait), je suis partant et je serais vraiment enchanté de le faire. En quelque sorte, c'est un réel besoin pour moi... Ce n'est pas très différent d'une substance psychoactive: quand on y prend goût, on a de la peine à s'en passer.... …

 » Le blog de Jean C. » Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"?

[url=https://www.psychologytoday.com/blog/addiction-in-society/201703/the-solution-the-opioid-crisis]Un article très intéressant qui rejoint le propos de mon blog[/url]

 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

[url=https://www.psychologytoday.com/blog/addiction-in-society/201703/the-solution-the-opioid-crisis]Un article très intéressant qui rejoint le propos de mon blog[/url]

 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

No punish et ElSabio,

Merci beaucoup pour votre soutien. Idéalement, j'aimerais faire de la recherche. Mon dada, c'est ça et c'est pour faire ça que je me suis formé en sciences sociales.

J'avais commencé à en faire (en plus de ce que j'avais déjà fait pendant mes études) en travaillant comme chargé de recherche pour une association qui regroupe les professionnels des addictions, de la prévention et de la RDR en Suisse Romande. On ne peut pas être bon dans la recherche sans se poser de questions et inévitablement, on découvre des choses révoltantes. C'est ce qui s'est passé. Par la même occasion, j'ai découvert que la Suisse étant extrêmement conservatrice, même en tant que chercheur, il faut fermer sa gueule quand on tombe sur quelque chose qui ne correspond pas à la version officielle. Comme je suis du genre à parler de ce qui me révolte et que je ne supporte pas l'hypocrisie, je me suis fait saquer dans le réseau.

J'aurais bien voulu continuer avec un doctorat directement après mon master. Mais pour pouvoir le faire, j'aurais dû me faire engager comme assistant. Or, mon ex, qui souffre de trouble bipolaire/borderline, qui a cessé tout suivi depuis une dizaine d'années parce qu'elle se faisait proposer des médocs et qu'elle ne voulait pas en prendre (et qui est aussi la mère de mes enfants) n'a pas supporté que je n'aie pas eu beaucoup de temps à lui consacrer quand je rédigeais mon mémoire (sa maladie ne me poserait pas de problème si elle trouvait une autre manière de se calmer quand elle ne va pas bien plutôt que de se défouler sur moi et comme je ne vis plus avec elle, désormais, elle utilise mes enfants pour se défouler sur moi). J'avais fait une recherche de terrain conséquente sur le Mouvement des Sans Terre en Bolivie, avec 20 entretiens en espagnol à retranscrire (beaucoup de travail). Comme elle n'a pas supporté que je n'aie pas eu suffisamment de temps à lui consacrer, elle m'a viré en pleine rédaction de mon mémoire. J'ai dû rédiger mon mémoire d'une centaine de pages dans des conditions extrêmement difficiles. Le résultat, c'est que l'écrit n'était pas bon, suffisamment bon pour réussir mon master, mais pas pour être engagé comme assistant et poursuivre directement avec un doctorat. Comme j'avais fait une très bonne recherche de terrain, mon expert et mon directeur de mémoire m'ont proposé de me faire échouer une première fois, de manière à ce que je puisse récrire mon mémoire et avoir toutes mes chances d'être engagé comme assistant et de faire mon doctorat. Comme mon fils avait entre 6 mois et une année, que je savais que les premières années sont les plus importantes dans le développement d'un enfant et que je savais que mon ex ne supporterait pas que je me concentre à nouveau sur la rédaction de mon mémoire, j'ai refusé l'offre pour pouvoir retourner vivre avec mes enfants et mon ex (que je n'aimais plus).

Je suis passionné par les questions liées aux politiques des drogues, à la réduction des risques et aux addictions. J'ai travaillé en Angleterre comme stagiaire dans une ONG internationale leader dans ce domaine dans le monde entier. Je continue à faire ponctuellement des traductions pour cette organisation que j'adore, mais cela n'est pas suffisant pour me permettre d'en vivre. J'ai aussi continué à m'impliquer dans le domaine des politiques des drogues de manière volontaire et bénévole. Le résultat, c'est que mon CV est vraiment axé sur les politiques des drogues et j'ai constaté que pour chercher du job dans d'autres domaines en Suisse, ça ne passe pas. Malgré tout ce que la Suisse a achevé dans le domaine de la réduction des risques, les préjugés à l'égard de ceux qui aimeraient réguler les marchés des substances psychoactives et les légaliser sont très forts en Suisse, tout comme les préjugés envers les usagers. Les employeurs se méfient et personne ne m'engage, même dans les boîtes de travail intérim. Cela ne donne rien. Je suis aussi très révolté contre les associations actives dans la RDR, qui se donnent une bonne image en prétendant engager des usagers, mais qui n'engagent que des personnes qui ne consomment plus rien depuis environ une dizaine d'années. Je suis convaincu que dans le domaine du travail, c'est comme dans le domaine du logement. Si l'on prend l'exemple des programmes de Housing First, on se rend compte que les personnes à qui l'on offre un logement sans exiger l'abstinence se stabilisent et réduisent leur consommation. Je suis convaincu que c'est exactement la même chose en ce qui concerne le travail. Ce genre de choses, je les dis, parce que j'ai vraiment envie que la situation des usagers s'améliore. Mais cela ne passe pas et je me suis fait saquer dans tout le réseau.

Travailler dans un autre pays, j'y ai pensé. Mais j'ai envie de continuer à voir mes enfants au moins un weekend sur deux. En Suisse, pour pouvoir le faire, légalement, il faut que chaque enfant ait sa chambre. Donc, j'ai un loyer de 2'200CHF à payer chaque mois et une pension alimentaire de 1'050CHF/mois. Ce sont les frais fixes. En dehors de ça, il y a tous les autres frais. Donc, à moins de 5'000CHF/mois, je ne m'en sors pas (et ce n'est vraiment pas beaucoup en Suisse avec mon niveau de formation). Donc, comme la vie est très chère en Suisse, je ne peux pas espérer avoir de quoi vivre si je travaille dans un autre pays et que je conserve un appartement en Suisse pour voir mes enfants. J'ai postulé pour un poste de consultant pour une ONG basée à Londres (pas la même que celle pour laquelle je fais des traductions). Si j'étais engagé, je pourrais avoir tout juste de quoi vivre, si je travaillais un peu en Suisse à côté tout en continuant mon travail de traducteur. Si j'étais engagé, ça serait un peu chaud, mais je pourrais m'en sortir.

Sinon, une amie qui se lance dans le CBD, mais en se focalisant principalement sur la promotion de l'autoproduction et sur les personnes qui en ont besoin pour leur santé aurait besoin de moi. C'est un bon projet, mais elle a besoin de moi essentiellement pour s'assurer de faire les choses dans les règles de l'art, en toute légalité. Comme j'ai déjà (à part quelques détails éventuels) toutes les informations dont elle a besoin (j'ai fait mes recherches et je me suis assuré de l'exactitude de ce que j'ai trouvé en contactant les différent département fédéraux qui s'occupent de ces questions), je suis pleinement conscient du fait qu'il n'y aura pas suffisamment de job pour que je puisse en vivre. Elle a beau être adorable, je pense qu'au bout d'un moment, elle ne voudra pas continuer de payer quelqu'un qui ne lui est plus utile. En plus, pour le moment, rien n'est signé et son projet se met progressivement en place. Je pourrais éventuellement travailler pour elle à partir de novembre ou décembre. Mais en toute objectivité, je ne pense pas que cela représente plus d'un mois de travail.

Pour le moment, je vis en dilapidant un petit héritage que j'ai reçu en avance. Je n'arriverai pas à tenir plus d'une année avec ça...

Travailler à l'étranger dans la recherche, comme consultant, chargé de recherche, ou comme travailleur social dans les domaines des politiques des drogues, de la RDR ou de l'addiction, je commence à y songer parce que cela pourrait me permettre de tenir un peu plus longtemps, tout en faisant ce qui me plaît. C'est compliqué à organiser, parce qu'il faut que je conserve un logement en Suisse, que je paie la pension alimentaire et que je puisse payer l'avion un weekend sur deux pour voir mes enfants. Ce n'est pas viable sur le long terme, mais je commence à me dire que je pourrais effectivement le faire.

Voilà... …

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Toujours pas de job... Je me demande combien de temps j'arriverai à tenir avant de me retrouver à la rue...

 » Le blog de Jean C. » Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"?

Louna,

Tout-à-fait d'accord: l'identité sociale est une construction sociale. J'ajouterais qu'elle est généralement assignée de l'extérieur et a un impact sur la manière dont les gens se perçoivent.

Elle est souvent un outil de stigmatisation et d'exclusion.

 » Le blog de Jean C. » Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"?

[url=http://www.timescolonist.com/news/local/scientist-says-addiction-as-chronic-disease-a-self-fulfilling-prophecy-1.21304909]Selon Marc Lewis, l'addiction définie comme une maladie chronique est une prédiction autoréalisatrice, qui complique fortement les chances des personnes dépendantes de surmonter leur addiction. Cliquez sur ce lien pour en savoir plus en anglais[/url]

 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

[url=http://www.timescolonist.com/news/local/scientist-says-addiction-as-chronic-disease-a-self-fulfilling-prophecy-1.21304909]Selon Marc Lewis, l'addiction définie comme une maladie chronique est une prédiction autoréalisatrice, qui complique fortement les chances des personnes dépendantes de surmonter leur addiction. Cliquez sur ce lien pour en savoir plus en anglais[/url]

 » Le blog de Jean C. » Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"?

A lire aussi:H.S. Becker, Les drogues, que sont-elles?: "Le fait qu’une substance soit un narcotique ou un médicament ne dépend pas de ses propriétés pharmacologiques, mais de la manière dont l’État décide de la traiter. Bien qu’il puisse être, et soit souvent, arbitraire, l’État cherche plus souvent encore à  produire une justification rationnelle crédible de ses actes, en recourant la plupart du temps à  la science ou à  une alliance entre science et morale. Certaines conditions scientifiquement vérifiables doivent être satisfaites pour mériter telle ou telle étiquette et le traitement gouvernemental correspondant. Par exemple, la substance a-t-elle le pouvoir de guérir une maladie? Cela a-t-il été démontré selon une méthode qui rencontre les standards établis par l’État et ses organes de contrôle. Auquel cas, la substance peut être un médicament, ce qui veut dire qu’elle peut être distribuée et ingérée par des individus pour qui la prise de cette substance a été approuvée par des professionnels qualifiés. Le médicament a-t-il été pris par des personnes approuvées par l’État ou ses représentants dans le monde médical? Ou la substance n’a-t-elle pas réussi à  avoir une valeur médicinale reconnue? Auquel cas, elle est classée, pour la collectivité, dans la catégorie des narcotiques interdits."

http://howardsbecker.com/articles/drugsfr.html …

 » Le blog de CrappyJunky » un sevrage cannabique codéïné

Pierre, sans vouloir t'offenser, mais simplement parce que moi aussi, j'ai vu beaucoup de trucs, je me demande si ce ne sont pas justement à  cause de ce genre de représentations que l'on véhicule constamment dans la société que les gens s'imaginent que c'est insurmontable et que, du coup, cela devient effectivement insurmontable pour eux (conditionnement).

Je fume depuis mes 14 ans, pendant des années, fumer, c'est un mode de vie, j'adore ça. Quand j'ai la récolte, je me fais plaisir pendant des mois. Mais quand il n'y a plus rien, j'attends la prochaine récolte, même s'il peut m'arriver de tomber sur un pote qui a du bon matos et de m'acheter un petit paquet pour quelques jours, pour le plaisir. J'ai connu plein de potes qui fumaient tous les jours, et quand ils se sont décidés à  arrêter ou faire un break ils y sont parvenus, juste en étant un peu nerveux les premier jours. Peut-être qu'une personne qui a une expérience moins longue du cannabis peut effectivement se convaincre que c'est quasi impossible d'arrêter, puisqu'on n'arrête pas de lui répéter que c'est une drogue, que les drogues sont addictives, etc.

Alors je ne dis pas que pour eux, ce n'est pas difficile. Mais à  mon avis, ils se conditionnent à  ce que cela soit difficile.

Après, ce n'est que la conclusion que j'ai tirée après 25 ans de fumage de beu, 25 ans de fréquentation de fumeurs de tous types. Ce ne sont pas les résultats d'une étude scientifique, juste des observations sur le terrain et sur le long terme.

Mais maintenant que j'ai écrit ça, je me rends compte que ça concorde parfaitement avec la définition que donne le prof Marc Lewis de toutes les addictions: Ce sont des habitudes fortement ancrées que l'on développe par un processus d'apprentissage et que l'on surmonte par un processus d'apprentissage (conditionnement-déconditionnement-reconditionnement en développant de nouvelles habitudes moins problématiques).

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=sRTL88ZMPBA[/youtube] …

 » Le blog de CrappyJunky » un sevrage cannabique codéïné

salut CrappyJunky,

Ta réponse ne me semble pas si floue que ça. Je comprends à  peu près où tu veux en venir.

Cependant, je me demande si le fait de se dire "j'ai tenu jusque là , donc je peux y arriver", ce n'est pas encore trop focaliser tes pensées sur le cannabis. (Excuse-moi si j'ai trop simplifié et n'hésite pas à  me corriger si j'ai déformé ce que tu voulais dire).

Et si tu te changeais les idées en te faisant plaisir autrement, en faisant autre chose, et en laissant un peu de côté ce blog qui te fait penser au cannabis pendant un moment, ne serait-ce pas un bon moyen de penser à  autre chose? Ne serait-ce pas plus facile pour toi? (Sortir voir des potes, faire des activités que tu aimes, etc.)

A toi de trouver tes propres réponses, mais peut-être que c'est un bon moyen de te déconditionner...

 » Le blog de Jean C. » Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"?

Quand j'ai étudié Outsiders, d'Howard S. Becker, dans le cadre de mes études en sciences sociales, j'ai eu l'impression de suivre un cours sur ma vie. Son livre m'en a appris beaucoup plus sur "les problèmes de drogues" que toutes les thérapies que j'aurais pu faire.

En relisant Becker après avoir lu Carl Hart et Marc Lewis, cela ne fait que me conforter dans l'idée que son analyse est la plus pertinente, même si elle mériterait d'être affinée.

Certains l'ont mal compris et pensent qu'aborder les "problèmes de drogues" comme des problèmes de déviance face à  la norme justifierait le fait de considérer les usagers comme des criminels. Pourtant, Becker précise bien que c'est la société qui crée les normes, plus précisément, des entrepreneurs de morale qui ont le pouvoir de nommer, de définir quelque chose comme un problème social. C'est aussi la société qui exclut, stigmatise et discrimine les personnes étiquetées comme des déviants. Il précise aussi que l'on peut être accusé à  tort (par exemple, en fréquentant un groupe de personnes considérées comme déviantes).

Si l'on prend en considération l'étude du Prof. Bruce Alexander sur le parc aux rats, on peut se rendre compte que la société, qui multiplie les règles plus restrictives les unes que les autres, peut ressembler aux cages individuelles dans lesquelles sont enfermés les rats qui consomment jusqu'à  en mourir, alors que dans le parc aux rats, ils ne le font pas. Nos sociétés sont de plus en plus restrictives et elles ne conviennent pas à  tout le monde. A mon avis, au lieu de multiplier les règles plus restrictives les unes que les autres, il faudrait en supprimer, pour permettre à  un maximum de personnes de trouver leur place dans la société. Nos sociétés ressemblent de plus en plus à  des prisons...

http://www.stuartmcmillen.com/comics_fr/parc-aux-rats/ …

 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

Quand j'ai étudié Outsiders, d'Howard S. Becker, dans le cadre de mes études en sciences sociales, j'ai eu l'impression de suivre un cours sur ma vie. Son livre m'en a appris beaucoup plus sur "les problèmes de drogues" que toutes les thérapies que j'aurais pu faire. (Pour celles/ceux qui n'ont pas suivi les autres publications de mon blog, bien que n'ayant pas été dépendant, j'ai dû aller en thérapie pour éviter de rester trop longtemps en prison, alors que j'y étais entré à  tout juste 18 ans).

En relisant Becker après avoir lu Carl Hart et Marc Lewis, cela ne fait que me conforter dans l'idée que son analyse est la plus pertinente, même si elle mériterait d'être affinée.

Certains l'ont mal compris et pensent qu'aborder les "problèmes de drogues" comme des problèmes de déviance face à  la norme justifierait le fait de considérer les usagers comme des criminels. Pourtant, Becker précise bien que c'est la société qui crée les normes, plus précisément, des entrepreneurs de morale qui ont le pouvoir de nommer, de définir quelque chose comme un problème social. C'est aussi la société qui exclut, stigmatise et discrimine les personnes étiquetées comme des déviants. Il précise aussi que l'on peut être accusé à  tort (par exemple, en fréquentant un groupe de personnes considérées comme déviantes).

Si l'on prend en considération l'étude du Prof. Bruce Alexander sur le parc aux rats, on peut se rendre compte que la société, qui multiplie les règles plus restrictives les unes que les autres, peut ressembler aux cages individuelles dans lesquelles sont enfermés les rats qui consomment jusqu'à  en mourir, alors que dans le parc aux rats, ils ne le font pas. Nos sociétés sont de plus en plus restrictives et elles ne conviennent pas à  tout le monde. A mon avis, au lieu de multiplier les règles plus restrictives les unes que les autres, il faudrait en supprimer, pour permettre à  un maximum de personnes de trouver leur place dans la société. Nos sociétés ressemblent de plus en plus à  des prisons...

http://www.stuartmcmillen.com/comics_fr/parc-aux-rats/ …

 » Le blog de magicmushroom29 » bizarre bizarre deux cartons dans la gueule effet intriguant

Salut!

Je suis plutôt d'accord avec Groovie.

J'ajouterais juste un truc: d'habitude, c'est plutôt le MDMA qui te fait serrer les mâchoires. Est-ce-que tu avais aussi pris du MD? Si ce n'est pas le cas, c'est certainement un indice supplémentaire que ce n'est probablement pas du LSD.

Je n'ai jamais fait le test avec un buvard, mais avec des gouttes, il y a un moyen assez fiable de faire une première vérification: si c'est du LSD, il doit briller (devenir un peu phosphorescent) si tu le mets sous une lampe UV. Comme il y a généralement des UV en teuf, c'est un bon moyen pour se faire une première idée. Par contre, il ne faut pas exposer trop longtemps le LSD à  la lampe UV, parce que cela le dégrade. Il faut le faire une fois, rapidement, éviter de le faire 10 fois "pour être sûr" ou pour montrer aux potes comme c'est joli... (On a pas toujours la possibilité de faire tester ses produits en teuf).

Un article d'Erowid sur le sujet, avec photos: http://erowid.org/chemicals/lsd/lsd_testing2.shtml …

 » Le blog de CrappyJunky » un sevrage cannabique codéïné

Salut CrappyJunky,

A mon avis, la dépendance au cannabis, c'est beaucoup dans la tête. C'est surtout du conditionnement. On arrive à  la fin du stock, du coup on se met à  baliser et c'est pour ça que c'est difficile.

Pendant des années, à  chaque fois que je devais arrêter après des mois où je fumais mes 20 sticks par jour, cela m'arrivait, je balisais, et les premiers jours, j'avais tendance à  être très tendu.

Il y a quelques années, j'ai réussi à  débloquer ça. Au lieu de baliser, j'ai pris l'habitude de me préparer psychologiquement au fait que je n'aurais plus de beu quelques jours plus tard. Et chez moi, ça marche: si je me dis que ce n'est pas la fin du monde, j'arrive à  attendre la prochaine récolte (et rester quelques mois sans fumer) sans que ça soit trop compliqué. Par contre, j'ai tendance à  fumer beaucoup trop de clopes quand j'arrête de fumer de la beu. J'ai à  nouveau terminé ma récolte il y a une semaine et cette fois, pour éviter de fumer deux paquets de clopes par jour, j'ai alterné vapoteuse et clopes. Du coup, je m'en sors avec un paquet par jour (au lieu de deux). Bien sûr, je préfèrerais fumer de la beu, mais je trouve que c'est trop cher d'en acheter. Alors je devrai être patient jusqu'à  la récolte. Cela se passe très bien. Je ne balise pas parce que je n'ai plus rien à  fumer. Cela fait quand même quelques années que je fonctionne comme ça: je fume comme un porc pendant 6 mois après la récolte, après, je n'ai plus rien et j'attends quelques mois jusqu'à  la récolte suivante.

Tout ça pour dire que si tu ne te conditionnes pas à  baliser parce que tu n'as plus de beu, cela devrait bien se passer. Je ne suis pas convaincu que se sevrer du cannabis avec la codéine est une très bonne idée. Après, c'est à  toi de voir. Peut-être aussi que tu aimes bien la codéine... …

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Merci ElSabio!

Ton commentaire me fait très plaisir. J'aimerais justement susciter une réflexion parmi mes pairs et toutes les personnes qui s'intéressent à  ces questions.

En fait, d'habitude, le message qui est donné aux usagers dépendants (mais il y a une confusion entre usager et usager dépendant), c'est qu'ils doivent travailler sur eux et s'intégrer. On a vraiment tendance à  occulter le rôle de la société. On veut nous faire croire que nos problèmes viennent de nous, peut-être pour éviter que nous voyions que la société nous rejette, qu'elle nous stigmatise, qu'elle nous marginalise, qu'elle nous discrimine.

En ce qui concerne les personnes qui font face à  une dépendance, on ne se demande jamais quel est le rôle de la société dans leur dépendance, si le fait d'être exclues et isolées socialement a un impact sur leur consommation, etc.

Mon message à  tous les psychos serait celui-ci: ne vous laissez plus dire que tous vos problèmes viennent de vous, soyez critiques envers la société.

Cela fait 17-18 ans que je n'ai plus consommé d'héroïne (à  laquelle je n'étais pas dépendant), mais malgré tous les efforts que j'ai entrepris pour reprendre pied dans la société, dont des études universitaires, pour le moment, cela ne donne rien. C'est vraiment se foutre de la gueule du monde de faire croire aux gens que s'ils surmontent leur dépendance (je ne parle pas de moi: pas de dépendance), ils n'auront plus de problème. Il suffit qu'ils aient le malheur de parler de leur passé pour qu'ils soient exclus. Le problème, c'est surtout la société et son attitude vis-à -vis des personnes qui aiment les drogues et en utilisent. (Je ne consomme plus d'héroïne, mais je ne me prive pas de faire la fête avec d'autres drogues et de me faire plaisir avec du cannabis. Par contre je n'ai aucun problème de dépendance, si ce n'est à  la clope. Mais les gens ont toujours tendance à  confondre usage de drogues et usage problématique de drogues).

Il y a tout de même une personne, pas dans la RDR, mais dans un centre de thérapie, qui m'a encouragé à  faire une offre chez eux et ça s'est très bien passé. Donc, on verra. Sur les quelques centaines d'offres d'emploi auxquelles j'ai répondu depuis que j'ai terminé mes études, il y en aura peut-être une qui débouchera sur un emploi. Mais rien n'est encore gagné... (Je n'ai pas fait toutes mes recherches d'emploi dans la RDR ou les addictions, mais comme j'ai fait des stages uniquement dans des domaines en lien avec les drogues, cela semble aussi faire peur aux autres employeurs).

En tous cas, merci pour ton commentaire.

PS: J'ai pris la date de fin de ma thérapie (qui n'était pas nécessaire, à  part pour éviter de faire plus de prison) pour dire que cela fait 17-18 ans que je ne consomme plus d'héroïne, mais en fait, c'est plus proche des 20 ans, parce que je me suis fait arrêter en 1997 et que je n'ai pas consommé en prison et en thérapie). …

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[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=A2qzoIJ3oqs[/youtube]

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Salut nakedlunch,

Merci pour ton soutien et ta compréhension. J'aimerais aussi te témoigner mon soutien et ma compréhension. Même si ton expérience de la prison a été plus courte, ce sont les premiers temps qui sont les plus difficiles. A mon avis, la prison est une forme de torture. Les personnes qui ne sont pas passées par là  pensent que l'amour est la chose la plus importante dans la vie. En me basant sur mon expérience, je suis convaincu que la chose la plus importante dans la vie, c'est la liberté (peut-être d'ailleurs que sans liberté, on ne peut pas aimer pleinement).

En fait, la préventive, c'est assez bizarre, tu n'as pas de sorties, pas de téléphone et simplement une promenade quotidienne dans la cour avec les autres détenus. Au début, c'était très dur, surtout parce que je pensais constamment à  ce que j'avais laissé dehors. En plus, pendant de nombreux mois, j'étais seul en cellule. Mais au bout de quelques mois, j'ai commencé à  moins penser à  ce qu'il y avait dehors. Progressivement, mon monde, cela devenait la prison. Le reste n'existait plus vraiment. J'y ai aussi fait la connaissance de personnes que j'aimais bien, des amis, ce qui a rendu les choses plus faciles. Nous passions nos journées à  causer aux fenêtres (en se faisant engueuler par les gardiens). Un jour, j'ai pu être transféré en cellule commune, avec des personnes que j'aimais bien. A partir de là , cela a été plus facile. Puis, quelques mois avant mon départ en thérapie, j'ai pu travailler à  la cuisine et ça a aussi permis d'alléger le fardeau.

Mais la deuxième fois, j'étais vraiment au bout. En plus, je venais de vivre une séparation. Alors un jour, j'ai pété les plombs et je me suis ouvert les veines avec un couteau en plastique. Je savais bien que je n'allais pas mourir. C'était plus un appel au secours. Mais j'ai toujours les cicatrices aujourd'hui.

En ce qui concerne l'étiquette de drogué, je ne m'en suis pas sorti. J'ai beau avoir fait un master en sciences sociales, être le père de deux enfants et ne plus avoir consommé d'héroïne depuis près de 20 ans, depuis que j'ai fait confiance aux professionnels des addictions (au sens large: en Suisse, cela englobe aussi la réduction des risques et la prévention), en croyant qu'ils avaient beaucoup plus évolué sur la question qu'ils ne l'ont fait en réalité, et que je milite pour une réforme des politiques des drogues, je suis retourné au point de départ: la plupart des gens me voient comme un "drogué".

Cela me touche beaucoup que tu me voies comme un exemple. Les échanges que nous avons eu me font penser que tu es très intelligente, que tu as beaucoup de potentiel. Les gens ont tendance à  donner aux usagers une image d'eux-mêmes extrêmement négative, mais ce n'est pas le cas. Les usagers ne sont pas que des usagers. Ils sont aussi plein d'autres choses. Mais la société les réduits au seul fait d'être des usagers. Donc, ne te laisses pas dévaloriser de la sorte. Sois consciente des nombreuses qualités que tu as. Ne les laisse pas gagner... Par contre, s'il y a un point où je te déconseillerais de prendre exemple sur moi, c'est celui-ci: ne te dévoile pas. Continue à  jouer la carte de la discrétion. La société n'est pas encore prête pour la franchise.

Je te souhaite d'être heureuse. Fais-toi plaisir. ;) …

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L'analyse du prof. Carl Hart, de l'université de Columbia, en ce qui concerne le paradigme de l'addiction comme une maladie:

https://www.nature.com/articles/s41562-017-0055

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La société attend de nous que nous fassions tous les efforts pour nous y "insérer". Mais quand nous le faisons, elle nous rejette. Peut-être que nous devrions au contraire ne pas chercher à  participer à  une société qui nous exclut et créer une alternative, une société à  nous... Bien envie de jeter l'éponge, de me mettre aux services sociaux et de laisser la société payer pour subvenir à  mes besoins. En ce qui me concerne, j'estime avoir fait énormément (surement beaucoup trop) d'efforts pour participer à  une société qui ne veut pas de moi. En d'autres termes, j'ai très largement rempli ma part du marché, mais ça ne change rien à  l'attitude qu'a la société envers moi et je n'ai plus du tout envie de continuer de me crever le cul à  faire des efforts alors que cela ne sert à  rien... J'ai de plus en plus envie de dire à  mes concitoyens que leur société, c'est de la merde et que je n'en veux plus.

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Al-Rïh Chords,

Merci pour ce témoignage. Comme la tendance est à  se focaliser uniquement sur les aspects négatifs de l'usage de substances psychoactives, c'est toujours très utile de parler de ce qu'elles peuvent nous apporter de positif. (D'ailleurs, si les gens en consomment, c'est bien que ça leur apporte quelque chose...).

C'est une bonne idée de ne pas en abuser. C'est une bonne manière de bénéficier des côtés positifs en limitant les risques. En plus, c'est sympa de ne pas être déchiré au point de ne plus pouvoir échanger avec les autres teufeurs... Quand j'étais ado, c'était la compétition avec mes potes. C'était à  celui qui s'en enverrait le plus. Avec le temps, je me suis assagi. Et j'adore faire la teuf de manière un peu plus raisonnable, avec des pauses. C'est quand j'ai fait mon premier festival d'une semaine que j'ai compris qu'il valait mieux que je revoie ma manière de faire la teuf. (Si ça dure une semaine, c'est dommage d'avoir mal partout le 3e jour...).

Personnellement, les rares fois où je peux encore aller en festoche (j'ai deux enfants et je passe pratiquement tous mes weekends avec eux), je préfère le MDMA en cristaux, (notamment parce que je sais où en trouver du bon), je prends des minis-parachutes, juste pour la motive. Mais je prends principalement du LSD, parce que j'adore ça et personnellement, ça me va plutôt bien. Je peux en abuser, (et je l'ai fait à  maintes reprises), mais je n'ai jamais fait de bad trip, même s'il m'est arrivé de penser que je ne redescendrais jamais. Le LSD m'a aussi apporté beaucoup quand j'étais préoccupé par un problème avant de le prendre. Pas de bad trip, mais quand un truc me prend la tête et que je suis sous LSD, je tourne le truc dans tous les sens dans ma tête, et bien souvent, j'ai trouvé des réponses à  mes problèmes... Donc, j'ai aussi fait l'expérience des effets thérapeutiques du LSD... ;)

Cela dit, je parle pour moi. Personnellement, je sais que je peux y aller avec le LSD. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Donc, je n'aimerais donner de mauvaise idée à  personne. Commencez doucement, par exemple avec un quart ou un demi. Laissez monter. C'est le passage de net à  tripé qui peut être le plus délicat. D'une fois qu'on est monté, on peut en reprendre et le sentir, prolonger l'effet ou le rendre plus intense, mais le plus délicat est passé. Si on met la dose dès le départ, on va directement se faire le méga trip, mais d'une fois que c'est passé, c'est passé et quasiment impossible à  remonter (ou alors il faut des doses de cheval). Si vous êtes du genre à  paranoïer facilement ou s'il y a eu des cas de psychoses ou de schizophrénie dans votre famille, vous devriez réfléchir à  deux fois avant de prendre du LSD, parce que s'il ne cause pas de psychose ou de schizophrénie, il peut en déclencher chez les personnes plus sensibles à  ce genre de risques. [Mais là -encore, chaque personne est différente: un ami a développé une schizophrénie (qui est stabilisée actuellement: une ou deux crises par année) après avoir traversé plusieurs périodes de dépression. Il continue à  prendre du LSD. il ne fait pas vraiment attention aux dosages et pour lui, cela se passe bien. A chaque fois, il est tout content et il dit que ça lui apporte quelque chose. Après, il consomme du LSD depuis ses 15 ans, on a commencé les teufs en même temps. Donc, il n'est pas surpris par l'effet. Si je dis ça, c'est avant tout pour éviter que les personnes dans sa situation se fassent traiter comme des gamins inconscients par leurs potes bien intentionnés qui s'inquiètent pour eux. Certaines fois, il faut admettre que se sont les personnes elles-mêmes qui savent le mieux comment gérer leur conso et les risques qui y sont liés et il vaudrait peut-être mieux se limiter à  leur donner les infos qui leur permettront de le faire encore mieux, sans vouloir leur donner une leçon].

Je te souhaite de profiter de la vie. A+! …

 » Le blog de Jean C. » Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"?

Al-Rïh Chords,

Merci pour ce commentaire intéressant et ton témoignage. C'est vrai qu'il y a une méconnaissance particulière en ce qui concerne les psychédéliques, et de plus en plus d'études indiquent non seulement que les risques liés à  leur usage sont beaucoup moins importants que ce que l'on a prétendu, mais aussi qu'ils pourraient être de formidables outils thérapeutiques pour toute une série de problèmes (dépression, syndrome de stress post-traumatique, anxiété,...).

Je ne pense pas du tout que ce soit une nécessité de catégoriser les consommateurs comme des drogués. Malheureusement, la société, par le biais de nombreuses décennies de propagande anti-drogue, a été éduquée à  le faire.

Au contraire, il faut informer. Personnellement, je suis partisan de cours d'éducation aux substances psychoactives, semblables aux cours d'éducation sexuelle pour les enfants, et l'information des adultes.

Les risques sociaux auxquels sont confrontés les usagers sont énormes. Et il est temps de prendre un peu de distance par rapport au "tout sanitaire".

De plus, la grande partie des problèmes sanitaires liés aux drogues sont liés aux politiques prohibitionnistes (accès limité aux services de réduction des risques et à  la réduction des overdoses; pas d'information sur la composition et le dosage des produits, produits coupés avec des substances plus dangereuses, peur d'appeler l'ambulance quand on est confronté à  une overdose; vente aux mineurs, etc.) …

 » Le blog de Jean C. » Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"?

Sud 2 france,

Merci! Témoignage et analyse éclairants. D'accord avec toi.

Cependant, personnellement, j'ai un peu de la peine à  me conformer, surtout si je suis convaincu que je ne fais de mal à  personne et que l'attitude de la société envers moi est injustifiée. C'est pourquoi, je refuse de jouer un rôle qui ne me correspond pas (de toute manière, sur la longueur, je n'y arrive pas et je dis ce que je pense), simplement parce que mes CONcitoyens sont bourrés de préjugés et qu'ils excluent les personnes qui ne vivent pas comme eux.

 » Le blog de Jean C. » Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"?

Depuis environ une année, je revis dans le village où j'ai grandi (je n'avais pas d'autre solution que de vivre dans la maison familiale après ma séparation).

Je suis atterré, parce que je me suis rendu compte que certains des villageois me voient encore exactement de la même manière que quand j'étais ado, malgré le fait que j'ai 38 ans et qu'ils ne m'ont plus vu dans le coin depuis mes 18 ans.

Une amie d'enfance est venue me rendre visite ces derniers jours. Hier, elle a eu une réunion de famille chez ses parents. Quand elle leur a dit qu'elle m'avait rendu visite, il lui ont demandé "celui qui a fait un coma éthylique à  12 ans"?

En effet, à  l'âge de 12 ans, une année avant l'épisode de la pipe à  eau, j'étais dans le garage de mes amis (le même endroit où s'est déroulé l'épisode de la pipe à  eau). Je voulais y organiser ma première boum le lendemain. Nous avions trouvé plein de bouteilles d'alcool pour cette boum, dont de l'abricotine fabriquée avec les abricots de la famille (et piquée dans la cave de mes parents) et des bouteilles d'autres alcools forts achetées au magasin. Nous étions au garage de mes amis et j'avais envie de découvrir ce que ça faisait d'être saoul. Cela s'est terminé à  l'hôpital: coma éthylique.

Non seulement, les parents de cette amie d'enfance me voient toujours, 26 ans plus tard, comme "celui qui a fait un coma éthylique à  12 ans". Mais en plus, au lieu de leur faire remarquer qu'ils étaient complètement cons d'avoir toujours cette image de moi 26 ans plus tard, mon amie a voulu prendre ma défense en leur disant que des adultes m'avaient, à  l'époque, forcé à  boire, ce qui est bien évidemment totalement faux, pour ajouter directement après qu'aujourd'hui, je suis un activiste pour la légalisation du cannabis (alors que je suis un activiste pour la régulation des marchés de toutes les drogues). Dit dans ce contexte, je peux comprendre que cela n'aura pas amélioré l'image que se font ses parents de moi... C'est de cette manière que les ragots naissent, perdurent et donnent lieu à  des étiquettes: des histoires auxquelles chacun ajoute son petit mensonge et qui forment l'image que se fait une communauté des personnes qui sont perçues comme déviantes. En passant, j'ajoute que les parents de cette amie lui ont fait croire que j'étais mort quand j'étais en prison. Elle l'a cru pendant près de 2 décennies, jusqu'à  qu'elle apprenne par mon frère que je suis bien vivant.

C'est avant tout la société qui est malade... …

 » Le blog de nakedlunch » Sevrage en enfer

Coucou nakedlunch,

Je viens de lire ton témoignage. Est-ce-que ta situation s'est améliorée? Tu me disais que tu as un travail. Cela signifie-t'il que tu as surmonté cette épreuve? As-tu un logement maintenant? Je suis boulversé et j'espère que tu donneras le tour.

Tu es pleine de qualités et j'espère que tu en es consciente.

En tous les cas, ne te laisse pas abattre. Courage.

J'ai aussi connu la prison, mais sans le sevrage. C'est une autre partie de mon histoire que tu peux lire en suivant ce lien, si ça t'intéresse: [url]https://www.psychoactif.org/blogs/Comment-acquiere-t-on-une-identite-de-drogue-ou-de-toxicomane_1520_1.html#b1520[/url]

Courage. (Dis-moi en MP si je peux faire quelque chose pour toi).

Ne te laisse pas détruire. Tu es quelqu'un de bien.

 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

Groovie,

C'est avec beaucoup de plaisir que je partage ça avec vous. C'est vraiment génial quand les usagers s'intéressent à  ce que l'on dit sur eux et leurs pratiques, et qu'ils y réfléchissent. Personnellement, je pense que les usagers devraient être des acteurs incontournables dans l'élaboration des politiques des drogues, mais aussi dans l'élaboration des pratiques des professionnels des questions liées à  l'usage de substances psychoactives. Les usagers ont réellement un savoir sur leurs pratiques et il faut les écouter. Ils n'arriveront peut-être pas tous à  verbaliser leur expérience de manière à  ce que les professionnels en comprennent les différentes dimensions. Mais, il faut s'intéresser à  tout ça et exprimer notre vision des choses. Je suis entièrement convaincu par ce slogan: "Nothing about us without us". En d'autres termes, nous devons participer à  toutes les discussions qui nous concernent. Ce n'est que mon avis, mais j'en suis intimement convaincu. …

 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

[quote=pierre]Avec Marc Lewis, tout est dit !
Sur Psychoactif nous pensons fermement qu'il a raison !

Nous allons voir si il ne pourrait pas venir discuter avec nous ![/quote]
Quel bonheur! C'est génial. Excellente idée de l'inviter! J'adore ce forum. Vous êtes géniaux.

 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

Je ne vais pas jusqu'à  attendre des professionnels qu'ils adhèrent à  mon analyse. Mais j'aimerais qu'ils acceptent qu'on peut aussi penser différemment et qu'on peut le faire en se basant sur des données scientifiques. J'aspire à  ne pas être exclu parce que je pense différemment et que j'ai une histoire d'usager que je ne cache pas.

 » Le blog de Jean C. » Engagement d'usagers dans la réduction des risques en Suisse

Ma traduction:

"(...) Les psychologues ont à  présent un nom pour désigner le problème: épuisement de l'ego ou fatigue de l'ego. En accomplissant ses tâches habituelles, le cerveau utilise une quantité énorme d'énergie - davantage que le reste du corps. Et une grande partie de cette énergie provient du glucose, ou sucre, qui est une source importante de glutamate et de GABA, ces neurotransmetteurs "bête de somme" qui transmettent des messages d'un neurone à  l'autre. Quand le dACC [cortex cingulaire antérieur] doit travailler constamment pour contrôler une impulsion, qui demeure récurrente, ou qui ne veut simplement pas s'en-aller, il épuise ses réserves d'énergie. Il ne peut pas refaire sa provision de neurotransmetteurs. Il devient fatigué. De manière très similaire à  un muscle". [Marc LEWIS, Memoirs of an addicted brain; A neuroscientist examines his former life on drugs, New York: Public Affairs 2011 (2013), p.246]

C'est en partie pour ça que je pense que les personnes qui souhaitent surmonter une addiction ne devraient pas être trop extrêmes et trop dures avec elles-mêmes et focaliser leur attention sur le fait de se procurer du plaisir autrement qu'avec les drogues qui sont problématiques pour elles, plutôt que sur l'idée qu'elles ne "doivent pas consommer de drogues". …

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